SG/SM/8678

EN DEPIT DES PROGRES ACCOMPLIS DANS LE DOMAINE DU DESARMEMENT CHIMIQUE, L’AUTOSATISFACTION N’EST PAS DE MISE

29/04/2003
Communiqué de presse
SG/SM/8678


                                                            SG/SM/8678

                                                            DC/2863

                                                            29 avril 2003


EN DEPIT DES PROGRES ACCOMPLIS DANS LE DOMAINE DU DESARMEMENT CHIMIQUE, L’AUTOSATISFACTION N’EST PAS DE MISE


On trouvera ci-après le texte du message que le Secrétaire général, M. Kofi Annan, a adressé à la première Conférence des États parties chargée de l’examen de la Convention sur les armes chimiques dont M. Enrique Roman-Morey, Directeur du Service de Genève du Département des affaires de désarmement a donné lecture hier à La Haye:


La première Conférence des États parties chargée de l’examen de la Convention sur les armes chimiques est un événement dont la communauté internationale toute entière se félicite, et qui marque une étape importante des efforts multilatéraux visant à éliminer toute une catégorie d’armes de destruction massive, soumises à un régime de vérification international draconien.


On ne saurait trop insister sur l’importance du processus mondial de désarmement chimique. La Convention sur les armes chimiques, qui énonce des normes non discriminatoires en matière de désarmement, encourage la coopération multilatérale, qu’elle institutionnalise dans le cadre de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), et qui a vocation universelle, constitue un moyen efficace et crédible de faire face aux menaces liées à la possession d’armes chimiques et à leur prolifération.


Grâce au régime découlant de cette Convention, les arsenaux d’armes chimiques de la planète ont été réduits, de nouveaux progrès ont été accomplis dans l’élimination des arsenaux existants, les matériaux et la technologie pouvant servir à la fabrication d’armes chimiques sont désormais soumis à des contrôles plus stricts, un système de vérification intrusif permettant de s’assurer du respect de la Convention a été mis en place, des améliorations ont été apportées en ce qui concerne la transparence des stocks d’armes chimiques et de matériaux connexes, l’échange d’informations entre les parties s’est développé et les contrôles qui s’exercent sur les exportations ont été renforcés. Inutile de dire que tous ces progrès contribueront aussi pour beaucoup à éviter que les armes chimiques ne tombent aux mains de terroristes.


Cela dit, il faut se garder d’un excès d’optimisme. Bien que la Convention compte actuellement 151 États parties, plusieurs États importants dont des pays situés dans des régions en proie à de vives tensions politiques, n’y ont toujours pas adhéré. Certains événements récents ont montré qu’il fallait d’urgence rendre cet instrument pleinement universel. Pour accélérer le processus de désarmement chimique, une aide financière supplémentaire de la communauté internationale serait nécessaire. Il faudrait que les États parties s’engagent formellement à mettre en oeuvre et à renforcer toutes les dispositions de la Convention si l’on veut donner un nouvel élan à la réalisation des objectifs visés.


La Convention sur les armes chimiques joue un rôle déterminant dans l’instauration d’un climat de confiance au sein de la communauté internationale. Renforcée par une législation nationale efficace, elle permet à ses États parties de s’assurer que d’autres ne cherchent pas à acquérir des armes chimiques. Elle sert ainsi tout à la fois l’objectif pratique que constitue le renforcement de la sécurité, l’objectif moral qu’est l’élimination d’une des armes les plus cruelles et les plus inhumaines de la planète, et l’objectif politique que représente la création d’un cadre commun pour réaffirmer et renforcer l’opprobre universel qui frappe les armes chimiques.


Conformément à la responsabilité solennelle que lui confère la Charte en matière de maintien de la paix et de la sécurité internationales, l’Organisation des Nations Unies coopère étroitement avec l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques et est consciente de la nécessité de renforcer encore cette coopération dans les années à venir. Cette nécessité ne peut qu’aller croissant, notamment si l’on tient compte des nouveaux progrès technologiques – notamment ceux qui sont susceptibles de créer de nouvelles menaces en matière d’armement, mais aussi ceux qui pourraient offrir de nouveaux moyens de renforcer l’application de la Convention.


Je vous souhaite plein succès dans vos travaux.


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