SG/SM/8631

LES PROGRES DANS LA CONSOLIDATION DE LA PAIX EN AFRIQUE POSENT LES BASES DE LA TACHE QUI NOUS ATTEND, DECLARE KOFI ANNAN DANS SON MESSAGE A LA CONFERENCE DE TOKYO

12/03/2003
Communiqué de presse
SG/SM/8631


                                                            AFR/579


LES PROGRES DANS LA CONSOLIDATION DE LA PAIX EN AFRIQUE POSENT LES BASES DE LA TACHE QUI NOUS ATTEND, DECLARE KOFI ANNAN DANS SON MESSAGE A LA CONFERENCE DE TOKYO


On trouvera ci-après le texte du message du Secrétaire général Kofi Annan à la Conférence intitulée « À la recherche de la conciliation de la paix en Afrique » lu par son Conseiller spécial pour l’Afrique, Ibrahim Gambari, Tokyo, le 12 mars.


Je suis très heureux d’avoir l’occasion de saluer tous les participants à cette conférence. Je voudrais remercier le Ministère des affaires étrangères du Japon et l’Institut japonais des affaires internationales de leur soutien vigoureux tant à l’ONU qu’à la cause de la paix et du développement en Afrique.


Les dirigeants africains ont pris les mesures voulues pour aider le continent à consolider la paix et à réaliser pleinement son potentiel. Ils ont uni leurs destinées au sein de l’Union africaine. Ils se sont mis d’accord sur un nouveau partenariat ambitieux pour le développement de l’Afrique. La démocratie et l’état de droit font des progrès. La démocratie et la primauté du droit ont encore gagné du terrain. La société civile est plus active que jamais, rappelant les gouvernements à leurs responsabilités et dynamisant les sociétés africaines.


Pourtant, de tels progrès ne font que mettre en évidence le travail difficile qui reste à faire. Et ce travail est certes difficile. Nous nous efforçons tous d’apaiser un conflit en Côte d’Ivoire qui est une source de tensions tragiques entre groupes ethniques et religieux et la cause de centaines de morts et de vastes déplacements de population. Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour aider les Ivoiriens à retrouver la sécurité qu’ils ont connue pendant si longtemps.


Ce qui se passe en Côte d’Ivoire ne saurait cependant éclipser les progrès accomplis ailleurs en Afrique. Après trois décennies de guerre, la consolidation de la paix est en cours en Angola. Au Burundi, en Sierra Leone, au Soudan et en République démocratique du Congo, les Africains se montrent véritablement résolus à régler leurs conflits et arrivent à des résultats concrets. Il est d’autant plus important que la communauté internationale appuie le rétablissement de la paix en Afrique ainsi que les mécanismes et les institutions qui y contribuent comme le prévoit par exemple le plan d’action en faveur de l’Afrique adopté par le Groupe des huit pays les plus industrialisés. L’Afrique ne peut se permettre davantage d’instabilité, mais si de nouveaux troubles éclatent, elle doit avoir les moyens de répondre.


La consolidation de la paix n’est pas uniquement une affaire de désarmement et de déminage, de commissions de la vérité et de la réconciliation, de reconstruction et de rapatriement des réfugiés. C’est aussi le renforcement de la démocratie pour que les gens puissent voter et participer à la prise de décisions qui les concernent. C’est aussi la bonne gouvernance, transparente et responsable. C’est aussi le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales. C’est enfin la lutte contre l’épidémie de sida. Car, outre la crise sanitaire qu’elle représente, cette maladie tue les membres les plus productifs de la société, y compris beaucoup de ceux qui sont chargés de planifier et de mettre en oeuvre les programmes répondant aux préoccupations essentielles de la société. Le secteur agricole est tout particulièrement touché, d’où un cercle vicieux de maladie et de faim. En outre, les taux d’infection atteignant souvent des niveaux alarmants au sein des services nationaux de sécurité, la paix et la sécurité sont de plus en plus en danger. Une action immédiate est nécessaire : régénérer les ressources humaines de l’Afrique; redonner aux États la capacité d’offrir des services publics essentiels; mettre en place une stratégie qui associe la sécurité alimentaire à long terme et la lutte contre le VIH/sida et placer la femme au coeur de cette action car c’est elle qui, par les soins qu’elle dispense et par le savoir-faire agricole qu’elle détient, assure la continuité de la vie du continent.


La consolidation de la paix en Afrique exigera toute la volonté et toute la créativité dont nous sommes capables. Nous réussirons si nous faisons preuve de détermination et si nous utilisons les instruments et le savoir dont nous disposons. L’ONU, pour sa part, demeurera le partenaire fort de l’Afrique et j’entends travailler avec vous tous à cette fin. Je formule des voeux pour le succès de la conférence.


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