SG/SM/8630

SELON LE SECRETAIRE GENERAL « LES POURPARLERS SUR CHYPRE SONT DANS L’IMPASSE MAIS LE PLAN DEMEURE »

19/03/03
Communiqué de presse
SG/SM/8630


SELON LE SECRETAIRE GENERAL « LES POURPARLERS SUR CHYPRE SONT

DANS L’IMPASSE MAIS LE PLAN DEMEURE »


Voici le texte de la déclaration du Secrétaire général Kofi Annan dont M. Alvaro de Soto, Conseiller spécial du Secrétaire général sur Chypre, a donné lecture à La Haye, le 11 mars 2003:


Comme convenu le 28 février dernier, les deux dirigeants se sont rendus hier à La Haye dans un but bien précis convenu d’un commun accord. J’ai demandé à chacun d’eux s’il était prêt à s’engager ce jour à soumettre mon plan du 26 février 2003 pour approbation par voie de référendum simultanément et séparément le 30 mars 2003 afin de parvenir à un règlement global de la question de Chypre.


M. Papadopoulos a répondu qu’il y était favorable pour autant que la population comprenne la nature de la question soumise à référendum. À cette fin, il a entendu s’assurer que les divergences concernant la législation fédérale ainsi que les constitutions des États constituants seraient comblées. Il a souligné qu’il importait que Grecs et Turcs tombent d’accord et s’engagent à respecter les dispositions touchant la sécurité du plan. En outre, selon lui, il fallait beaucoup plus de temps pour mener véritablement une campagne sur le référendum. Toutes conditions qui devaient être remplies pour la tenue du référendum. M. Papadopoulos s’est dit prêt à ne pas remettre en question les dispositions de fond dudit référendum pour autant que l’autre partie soit également disposée à faire de même.


M. Denktash a déclaré qu’il n’était pas prêt à accepter de soumettre le plan à référendum. Il a soulevé des objections fondamentales touchant des points essentiels du plan. Selon lui, de nouvelles négociations n’avaient de chance d’aboutir que si elles partaient sur de nouvelles bases et si les parties s’entendaient sur des principes fondamentaux. Et M. Denktash d’ajouter qu’en tout état de cause, la Turquie n’était pas en mesure de signer la déclaration demandée par les garants du plan, l’autorisation préalable du Parlement étant nécessaire pour ce faire.


Les efforts se sont poursuivis au cours de la journée d’hier et dans la soirée pour sauver le processus et maintenir ouverte la perspective d’une Chypre réunifiée membre de l’Union européenne. J’ai même suggéré que les négociations se poursuivent jusqu’au 28 mars, l’idée étant d’organiser le référendum une semaine plus tard, soit le 6 avril. Hélas, ces efforts n’ont pas abouti pour les raisons exposées plus haut.


En conséquence, comme je l’ai dit à mon départ de Chypre le 28 février, nous nous trouvons dans une impasse. Les deux dirigeants ont exprimé la volonté de poursuivre les pourparlers. Cependant, en l’absence de la ferme volonté d’aller résolument de l’avant vers une issue, selon un programme de


travail strict qui aboutirait à des référendums séparés se déroulant simultanément, il est évident qu’il ne sera pas possible de parvenir à un règlement global avant l’adhésion de Chypre à l’Union européenne le 16 avril. Pour l’heure, cet engagement fait défaut. Par conséquent, j’ai demandé à M. de Soto de regagner New York pour établir un rapport détaillé à l’intention du Conseil de sécurité. Le bureau de M. de Soto à Chypre fermera ses portes dans les semaines qui viennent.


J’éprouve ce soir, avec tous les Chypriotes grecs, les Chypriotes turcs, les Grecs et les Turcs épris de paix, une profonde tristesse. Une occasion comme celle-ci n’est sans doute pas près de se représenter. Néanmoins, je puis assurer la population de Chypre que je ne l’abandonne pas. J’ai pu lire dans leurs yeux un profond désir de paix et de réunification. Je regrette qu’ils aient été privés de la chance de décider de leur propre avenir.


Mon plan demeure sur la table, prêt à être saisi et mis au service de la recherche d’une solution par les Chypriotes turcs et les Chypriotes grecs pour autant qu’ils en conçoivent la volonté. Si je vois une perspective claire et réaliste de mettre les pourparlers à terme, avec l’appui total des pays concernés, je serai prêt à y apporter mon concours. Espérons que ce jour est plus proche qu’on pourrait le penser ce matin.


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