SG/SM/8624

KOFI ANNAN PLAIDE POUR UNE ACTION INTERNATIONALE CONTRE LE TERRORISME QUI GARANTISSE LA PRIMAUTE DU DROIT

06/03/03
Communiqué de presse
SG/SM/8624


KOFI ANNAN PLAIDE POUR UNE ACTION INTERNATIONALE CONTRE LE TERRORISME QUI GARANTISSE LA PRIMAUTE DU DROIT


La déclaration suivante a été faite ce matin par le Secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan, à l’occasion de la réunion spéciale du Comité contre le terrorisme avec les organisations régionales. 


Je tiens tout d’abord à remercier le Président du Comité contre le terrorisme, les membres du Comité et les représentants d’organismes internationaux, régionaux et sous-régionaux d’être présents ici aujourd’hui. Je remercie tout particulièrement l’Ambassadeur Jeremy Greenstock, qui a présidé le Comité avec distinction, énergie et imagination depuis sa création en octobre 2001. Comme vous le savez, M. Greenstock quitte bientôt ce poste, où il sera remplacé par M. Arias, l’Ambassadeur d’Espagne, à compter du mois prochain.


Le Comité contre le terrorisme joue aujourd’hui un rôle essentiel dans l’action menée dans le monde pour combattre le terrorisme. En veillant au respect de la résolution 1373, en aidant les États à renforcer leurs moyens de lutte contre le terrorisme et en encourageant l’adhésion universelle aux conventions relatives au terrorisme, le CCT a fait comprendre le caractère universel de cette menace et la nécessité d’une riposte universelle pour y faire face.


Les attentats terroristes du 11 septembre 2001, et ceux commis plus récemment à Bali, Mombassa et Moscou, ont montré que ce fléau ne connaît pas de frontières. Il ne fait aucun doute que le terrorisme constitue une menace pour la paix et la sécurité internationales, et le Conseil de sécurité s’est résolument engagé à le combattre en toute circonstance. La réunion ministérielle qui s’est tenue au Conseil de sécurité le 20 janvier dernier a apporté une belle démonstration de l’appui accordé au plus haut niveau par la communauté internationale à cette action.


Nul n’ignore cependant que les terroristes pourraient faire bien plus de mal encore s’ils en venaient à acquérir des armes de destruction massive. Malgré leur ampleur spectaculaire, les attentats récents pourraient n’être que peu de chose à côté de futurs attentats, en particulier si des terroristes mettaient la main sur des armes chimiques, biologiques ou nucléaires. Aujourd’hui plus que jamais, il importe de consolider les régimes multilatéraux qui ont été mis en place pour empêcher la prolifération de ces armes.


Pour que la lutte contre le terrorisme soit efficace, nous devons impérativement unir nos efforts afin que les principes universels prévalent contre l’anarchie. La coopération entre les organisations internationales, régionales et sous-régionales est donc fondamentale. C’est pourquoi la


réunion d’aujourd’hui est si importante. Pour mener efficacement l’action internationale contre le terrorisme, la coopération doit se faire systématique, et il faut veiller à répartir convenablement les tâches en fonction des avantages comparatifs.


Nous devons, en outre, mettre sur pied un programme d’action international fondé sur la volonté inébranlable de défendre la primauté du droit. Le terrorisme supposant le recours calculé à la violence au mépris des principes du droit, notre réponse doit viser à garantir la primauté du droit.


Les actes terroristes, en particulier ceux qui causent la perte de vies humaines, constituent de graves violations des droits de l’homme. Notre riposte face au terrorisme, et l’action que nous menons pour déjouer et prévenir cette menace, doivent être fondées sur le respect des droits fondamentaux que les terroristes voudraient réduire à néant. Le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales et la primauté du droit sont des outils indispensables à la lutte contre le terrorisme, et non des privilèges que l’on peut sacrifier en période de tensions. Enfin, il appartient à tous de lutter contre les antagonismes culturels et religieux qui mènent à la polarisation, à la suspicion et à la méfiance. Ce combat est celui de tous, et nous devons tous nous sentir concernés.


En s’attaquant au problème du terrorisme, l’Organisation des Nations Unies et ses États Membres ne doivent pas perdre de vue les objectifs plus vastes de l’action internationale. S’il y a un besoin manifeste et urgent de prévenir les actes odieux que sont les actes terroristes, il est impératif aussi que nous continuions d’œuvrer sans relâche pour atteindre les buts énoncés dans la Charte des Nations Unies et réaliser les objectifs de développement énoncés dans la Déclaration du Millénaire. C’est dans la mesure où l’Organisation parvient à faire reculer la pauvreté et l’injustice, la souffrance et la guerre qu’elle a également de bonnes chances de contribuer à éliminer les conditions dont les terroristes tirent prétexte pour justifier leurs actes.


Je vous adresse tous mes vœux de succès dans vos délibérations, en souhaitant qu’elles renforcent encore notre action collective en matière de lutte contre le terrorisme.


Merci beaucoup.


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