LE MAROC PREND LA TETE DU GROUPE DES 77 ET LA CHINE A UN MOMENT DECISIF POUR LA REALISATION DES OBJECTIFS DE DEVELOPPEMENT DU MILLENAIRE, ESTIME KOFI ANNAN
Communiqué de presse SG/SM/8582 |
LE MAROC PREND LA TETE DU GROUPE DES 77 ET LA CHINE A UN MOMENT DECISIF POUR
LA REALISATION DES OBJECTIFS DE DEVELOPPEMENT DU MILLENAIRE, ESTIME KOFI ANNAN
On trouvera ci-après les remarques liminaires formulées, aujourd’hui, par le Secrétaire général, M. Kofi Annan, à l’occasion de la cérémonie de passation de pouvoirs entre le Venezuela et le Maroc à la Présidence du Groupe des 77:
C’est avec un grand plaisir que je me joins à vous aujourd’hui à l’occasion de cette cérémonie de passation de pouvoirs. Le Venezuela a présidé le Groupe des 77 pendant une année qui a été marquée par la tenue de manifestations internationales de la plus haute importance dans les domaines économique et social, notamment la Conférence internationale sur le financement du développement, le Sommet mondial pour le développement durable, la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement, le Sommet mondial de l’alimentation et la session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée aux enfants.
Ces réunions ont permis d’aborder les problèmes posés par la mondialisation, d’accomplir des progrès concrets vers la réalisation des objectifs de développement énoncés dans la Déclaration du Millénaire et de ramener les questions de développement au centre des préoccupations internationales. Elles ont renforcé la crédibilité de l’Organisation et l’impact de son action dans ces domaines. A cet égard, la contribution du Groupe des 77 a été extrêmement positive et l’on ne peut que rendre hommage au talent et à la détermination dont il a fait preuve sous la houlette de l’Ambassadeur du Venezuela, M. Milos Alcalay.
Permettez-moi également de féliciter M. Mohamed Benaissa, Ministre marocain des affaires étrangères, et M. Mohamed Bennouna, Ambassadeur du Maroc, qui prennent leurs fonctions à la Présidence du Groupe des 77 pour l’année qui commence.
Le Maroc assume cette responsabilité à une période qui s’annonce difficile.
En premier lieu, l’économie mondiale, qui a enregistré sa plus forte chute en dix ans, demeure précaire et ne se relève que très lentement. Les incertitudes et les tensions géopolitiques qui se font actuellement sentir peuvent avoir des incidences désastreuses sur l’économie de tous les pays, en particulier des pays en développement, et saper les efforts déployés en vue de réaliser les objectifs du Millénaire en matière de développement. Dans l’ensemble, les perspectives semblent aujourd’hui beaucoup plus sombres qu’elles ne l’étaient il y a un an.
En deuxième lieu, l’espoir suscité par l’accord conclu à Doha doit être préservé et il faut redoubler d’efforts pour que les négociations commerciales multilatérales aboutissent. En effet, pour la première fois depuis la naissance du GATT d’abord, puis de l’OMC, le développement est devenu le principal objectif. L’engagement de réduire tant les obstacles au commerce que les subventions et de fixer des règles commerciales susceptibles d’offrir de nouveaux débouchés aux pays en développement a été pris. Dans le même temps, les négociations de Doha se sont heurtées à certaines difficultés, notamment en ce qui concerne les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce et la question de l’accès des pays en développement à des médicaments capables de sauver des vies. Mais nous ne devons pas pour autant nous laisser gagner par le pessimisme. Les grandes négociations commerciales ont souvent été marquées par des phases de blocage presque total, où tout accord raisonnable paraissait hors de portée. Qui plus est, compte tenu de l’importance des enjeux, nous n’avons d’autre choix que d’aller de l’avant. Les pays pauvres doivent tout mettre en œuvre pour défendre leurs intérêts et les pays riches doivent se convaincre qu’ils ont tout à gagner d’une ouverture des marchés.
En troisième lieu, il est indispensable d’améliorer la suite donnée par les organismes du système aux conférences des Nations Unies. Cette question sera une de nos grandes priorités dans les mois qui viennent. Le groupe de travail spécial à composition non limitée de l’Assemblée générale qui vient d’être créé examinera toute une série de questions importantes et devra notamment s’interroger sur la façon d’assurer la cohérence des politiques, de coordonner davantage les activités très diverses menées par les organismes du système pour éviter tout double emploi entre différents organes intergouvernementaux et de suivre les progrès accomplis. Si nous voulons continuer de renforcer l’Organisation, les départements, institutions spécialisées, fonds, programmes et autres entités des Nations Unies devront tous concentrer leur attention sur cette question. L’exécution des décisions prises est l’affaire de tous.
Cette année, les activités de développement inscrites au programme de travail de l’Organisation nous offrent des occasions qu’il ne faut pas laisser passer. Le Conseil économique et social étudiera la question fondamentale du développement rural, et examinera comment apporter une contribution plus décisive au suivi des grandes conférences. En décembre, les dirigeants réunis à l’occasion du Sommet mondial sur la société de l’information s’efforceront de mettre au service du développement économique et social toute la puissance des technologies de l’information. Je vous engage à apporter votre plein appui à ces manifestations.
Je vous encourage également à accorder une attention accrue à des problèmes qui ne manqueront pas d’avoir une profonde incidence sur la façon dont nous devrons relever les défis du développement et de la mondialisation. Les migrations internationales en sont un, dans la mesure où elles concernent des centaines de millions de personnes. Il est indispensable que les dirigeants des pays développés et ceux des pays en développement renforcent encore leur coopération en agissant sur trois fronts à la fois. Il s’agit en effet de mieux faire respecter les droits des migrants, de répartir plus équitablement le fardeau et la responsabilité de l’aide aux réfugiés, et de faire en sorte que la migration devienne un atout tant pour les migrants que pour les pays de transit et d’accueil.
Le Maroc a toujours apporté une contribution remarquable au débat sur le développement. Je ne doute pas que, dans les mois qui viennent, la délégation marocaine dirigera vos travaux avec compétence et ténacité. Je vous souhaite plein succès dans vos travaux.
Je vous remercie.
* *** *