DECLARATION A LA PRESSE DU PRESIDENT DU CONSEIL DE SECURITE SUR LA SITUATION AU BURUNDI
Communiqué de presse SC/7844 |
SC/7844
AFR/688
19 août 2003
DECLARATION A LA PRESSE DU PRESIDENT DU CONSEIL DE SECURITE
SUR LA SITUATION AU BURUNDI
Vous trouverez ci-dessous la déclaration à la presse faite le 14 août par le Président du Conseil de sécurité, Mikhail Wehbe (République arabe syrienne), sur la situation au Burundi :
Les membres du Conseil de sécurité ont entendu un exposé du Secrétariat sur l’évolution récente de la situation au Burundi. Ils se sont réjouis qu’un calme relatif soit revenu dans le pays après l’offensive lancée sur Bujumbura le 7 juillet dernier par les Forces nationales de libération (Rwasa) et que les députés détenus par les Forces pour la défense de la démocratie (Nkurunziza) aient été libérés.
Les membres du Conseil ont réitéré leur condamnation de la violence, en particulier les exactions commises contre la population civile, ainsi que l’utilisation d’enfants dans les combats. Ils ont appelé les rébellions à renoncer à la lutte armée, et toutes les parties à respecter les droits des enfants.
Les membres du Conseil ont réaffirmé le plein soutien du Conseil au processus de paix prévu dans l’Accord d’Arusha du 28 août 2000, et à la recherche par les parties burundaises d’une solution politique s’inscrivant dans ce cadre.
Les membres du Conseil ont salué les engagements pris par les parties concernées lors de leur rencontre du 20 juillet à Dar es-Salaam et le rôle joué à cet égard par les États membres de l’initiative régionale pour le Burundi. Ils ont encouragé les parties burundaises (notamment les FDD-Nkurunziza) et les gouvernements concernés, en particulier ceux des États voisins, à tout mettre en oeuvre pour la réalisation de ces engagements. Ils ont exprimé le voeu que les négociations en cours aboutiront rapidement à un accord global avant le prochain sommet de l’initiative régionale.
Les membres du Conseil ont réitéré leur appel pressant aux rebelles des FNL-Rwasa à entrer sans plus tarder en négociations avec le gouvernement de transition en vue de rejoindre le processus de paix prévu dans l’Accord d’Arusha. Ils ont vivement engagé les États membres de l’initiative régionale à user de leur influence et à exercer des pressions pour contraindre ce groupe armé à engager des pourparlers de paix.
Les membres du Conseil ont réaffirmé leur appui à la Mission africaine déployée au Burundi par l’Union africaine et leur appel aux donateurs susceptibles de lui apporter un soutien financier ou logistique. À cet égard, ils ont pris note des décisions adoptées par le Sommet de l’Union africaine tenu à Maputo et l’Organe central du mécanisme de l’Union africaine pour la prévention, la gestion et le règlement des conflits le 24 juillet 2003 à Addis-Abeba. Ils ont également pris note de la lettre datée du 13 août 2003, adressée au Président du Conseil de sécurité par le Représentant permanent du Mozambique, représentant le Président en exercice de l’Union africaine. Ils ont salué à cet égard la récente contribution de 25 millions d’euros de l’Union européenne et ont invité les donateurs à continuer d’apporter leur aide au Burundi.
Les membres du Conseil ont marqué leur préoccupation devant la situation humanitaire et appelé toutes les parties burundaises (y compris le Gouvernement) à faciliter l’accès des organismes humanitaires aux populations dans le besoin.
Les membres du Conseil ont réaffirmé qu’il importait au plus au point que les parties burundaises luttent contre l’impunité et confirmé que le Conseil était disposé à examiner les modalités que pourrait revêtir une assistance internationale à cette fin si le Gouvernement burundais sollicitait une telle assistance.
Les membres du Conseil ont accueilli avec satisfaction la résolution adoptée le 17 juillet par le Conseil économique et social, portant création d’un groupe consultatif spécial sur le Burundi, dans le cadre de son mécanisme pour les pays africains sortant de conflits.
Les membres du Conseil ont rendu hommage au Représentant spécial du Secrétaire général et au personnel du Bureau des Nations Unies au Burundi pour leur action et le courage dont ils ont fait preuve, aux côtés des Burundais, dans la situation particulièrement difficile qu’a connue ce pays dernièrement.
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