LES PETITS ETATS INSULAIRES EN DEVELOPPEMENT DE PLUS EN PLUS VULNERABLES
Communiqué de presse SAG/190 |
SAG/190
2 décembre 2003
LES PETITS ETATS INSULAIRES EN DEVELOPPEMENT DE PLUS EN PLUS VULNERABLES
Conférence des Nations Unies à Maurice en 2004 pour une vision à long terme
ROME, 2 décembre (FAO) – « Les petits Etats insulaires en développement (PEID)* restent exposés et de plus en plus vulnérables en raison de nouveaux défis et de l'émergence de problèmes économiques, sociaux et écologiques », selon un rapport de la FAO.
Le rapport coïncide avec un événement collatéral sur les PEID organisé au siège de la FAO, à Rome, afin d'informer les ministres de l'agriculture et les autres représentants des Etats membres des dernières évolutions concernant la mise en place du Plan d'action de la Barbade sur le développement durable des PEID, adopté lors d'une conférence mondiale des Nations Unies en 1994.
Une conférence des Nations Unies se tiendra à Maurice entre le 30 août et le 3 septembre 2004. Elle étudiera la mise en place du Plan d'action de la Barbade dix ans après et réfléchira à une vision à long terme.
Afin de préparer ce Sommet, la FAO a participé à deux conférences sous-régionales en 2003 et proposera sa contribution lors d'une rencontre inter-régionale aux Bahamas (26-30 janvier 2004) et lors d'une réunion préparatoire à New York (12-14 avril 2004).
La plupart des petits Etats insulaires en développement dépendent des exportations agricoles, forestières et halieutiques, ce qui les rend vulnérables et dépendants des échanges internationaux.
« Dans un monde en mutation, les nouveaux défis appellent une approche harmonisée afin d'aider les PEID à s'adapter à un nouvel environnement commercial et rechercher des opportunités pour diversifier leurs systèmes agricoles », indique le rapport.
Plusieurs PEID sont de plus en plus dépendants des importations alimentaires et les problèmes de santé liés à la malnutrition sont en augmentation.
Le changement climatique, notamment l'élévation du niveau des mers et la vulnérabilité à des catastrophes naturelles telles que les ouragans sont très préoccupants.
En outre, on estime que le niveau de la mer, sous l'effet du réchauffement de la planète, pourrait augmenter d'un demi-mètre d'ici 2100, menaçant sévèrement les îles et les basses terres dans les Etats côtiers.
Le réchauffement de la planète est également susceptible de provoquer une augmentation des vitesses maximales des cyclones tropicaux et de plus faibles pressions centrales, engendrant des ondes de tempête encore plus dévastatrices, selon le rapport.
1300 projets FAO
Les PEID sont confrontés à une série de problèmes tels que de faibles ressources, la vulnérabilité aux catastrophes naturelles, une dette extérieure élevée, des difficultés à se conformer aux réglementations sanitaires et phytosanitaires, la surexploitation de la forêt et des ressources marines, une croissance et une mobilité de la population élevées, une pauvreté relative, une alimentation peu diversifiée, une rareté de la main-d'œuvre qualifiée et de faibles capacités institutionnelles.
Au cours des deux dernières décennies, les PEID ont bénéficié de 1 300 projets de la FAO d'une valeur de 300 millions de dollars. Un tiers de ce montant représente des fonds dépensés dans des projets de terrain depuis 1994, dont 90 millions de dollars sur 520 projets nationaux, 5 millions de dollars sur 83 projets régionaux et 2,8 millions de dollars sur trois projets inter-régionaux.
« La FAO répond à la vulnérabilité accrue des PEID en proposant son assistance technique pour la gestion des ressources en eau et en terre afin de répondre aux contraintes de morcellement des terres, pour réduire l'impact du tourisme et de l'urbanisation sur l'agriculture et pour contrer les effets négatifs des importations d'aliments en conserve sur la santé et l'agriculture », selon les experts du Département du développement durable de la FAO.
De plus, la FAO a fourni une aide normative précieuse pour l'application d'instruments internationaux dans les domaines de l'agriculture, des pêches et des forêts, tels que le Codex Alimentarius et le Code de conduite pour une pêche responsable, ainsi que des outils pour renforcer les capacités de suivi de l'Uruguay Round et les négociations multilatérales sur l'agriculture.
Le Plan d'action de la FAO
En mars 1999, dans le cadre du suivi du Sommet mondial de l'alimentation de 1996, la FAO a organisé une conférence ministérielle spéciale sur l'agriculture dans les PEID afin de soutenir l'adoption de politiques nationales appropriées et la fourniture d'aide technique et financière.
Cette conférence s'est achevée par une déclaration ministérielle qui a conduit à l'adoption, par le Conseil de la FAO, d'un Plan d'action sur l'agriculture durable dans les PEID.
Ce Plan d'action comprend cinq priorités: s'adapter aux changements de l'environnement commercial mondial; progresser vers une agriculture durable et plus diversifiée; répondre aux besoins de la pêche; garantir la gestion durable des ressources forestières, la protection de l'environnement et prévenir les catastrophes naturelles; renforcer les politiques et les institutions.
En 2002, la FAO a lancé une initiative pour aider les PEID à évaluer et actualiser leurs politiques et stratégies nationales pour la sécurité alimentaire et le développement agricole.
La FAO travaille également à améliorer les capacités du Système d'information et de cartographie sur l'insécurité alimentaire et la vulnérabilité (SICIAV).
« Ces deux initiatives ont pour objectif de répondre aux problèmes de pauvreté relative et d'insécurité alimentaire dans les PEID », selon Nadia Scialabba, expert de la FAO.
En ce qui concerne les pêches, la durabilité à long terme de ce secteur a été menacée par la surexploitation des ressources halieutiques, la pollution et l'absence de mécanismes de surveillance réelle au niveau national comme régional, indique le rapport.
La FAO aide les PEID à renforcer leurs capacités institutionnelles, à améliorer la conservation et la gestion des pêches, à accroître le développement de l'aquaculture et à améliorer la gestion des activités post-capture, la commercialisation et la transformation.
Dans le secteur des forêts, la FAO aide les PEID à gérer leurs ressources forestières d'une façon durable tout en développant de nouvelles activités, telles que l'écotourisme.
Le rapport de la FAO suggère des « synergies » entre le tourisme, l'agriculture, la forêt et les pêches et invite la communauté internationale « à réagir face à la vulnérabilité croissante des PEID » en renforçant les systèmes de production traditionnels et en appuyant les initiatives existantes pour diversifier la production des PEID à la fois pour la consommation locale et l'exportation de produits de l'agriculture biologique.
« Le secteur du tourisme dans les PEID, qui importe actuellement 50 à 95 pour cent des aliments et boissons, offre des débouchés potentiels pour des produits d'une telle qualité. »
« Il est impératif que la communauté internationale reconnaisse qu'il est important de garantir l'existence des PEID comme éléments vitaux et intégrés du patrimoine mondial », conclut le rapport.
Contact: Pierre Antonios, Relations médias (FAO), pierre.antonios@fao.org; tel: (+39) 06 570 53473.
* *** *