LES EXPERIENCES NATIONALES EN MATIERE D’EDUCATION ABORDEES PAR LA COMMISSION DE LA POPULATION ET DU DEVELOPPEMENT
Communiqué de presse POP/855 |
Commission de la population
et du développement
3e et 4e séances – matin et après-midi
LES EXPERIENCES NATIONALES EN MATIERE D’EDUCATION ABORDEES PAR LA COMMISSION DE LA POPULATION ET DU DEVELOPPEMENT
Au second jour des travaux de sa session de 2003 consacrée à l’éducation, la Commission de la population et du développement s’est penchée aujourd’hui sur les expériences des pays en la matière, réaffirmant le lien entre éducation, droits de l’homme, tendances démographiques et développement durable. A cet égard, de nombreuses délégations ont, à l’instar de la Belgique, fait part de leur profonde préoccupation au vu du manque de progrès en direction des objectifs de l’éducation pour tous, définis en avril 2000 à Dakar. Le représentant de la Belgique a par conséquent exhorté les gouvernements et les organisations internationales, en particulier l’UNESCO, à accroître leurs efforts en vue d’assurer le plus rapidement possible un accès universel à un enseignement de qualité. Il importe également de prendre des mesures pour inciter les familles pauvres à envoyer leurs filles à l’école, a-t-il ajouté, avant d’inviter les donateurs bilatéraux et multilatéraux à aider les gouvernements partenaires à mettre en œuvre leurs propres politiques d’éducation, notamment en optimisant leur coordination.
Illustrant les efforts déployés par les pays en développement dans la mise en œuvre du Programme d’action du Caire et des recommandations de Dakar, la représentante du Guyana a indiqué que, depuis 1991, l’enveloppe budgétaire allouée à l’éducation avait augmenté progressivement pour atteindre un niveau sans précédent de 17,4% du budget national en 2002. Le Guyana devrait par conséquent atteindre son objectif d’éducation primaire universelle dans les deux ou trois prochaines années et, d’ores et déjà, 96,6% des enfants sont scolarisés dans le primaire et le secondaire. Pour sa part, son homologue de la Malaisie a indiqué que 18% du budget gouvernemental annuel, soit un équivalent de 5% du PNB, était consacré à l’éducation, cette statistique correspondant à celle des nations développées. Grâce à ces efforts, a-t-il ajouté, au cours de la période 1996-2001, les taux de fréquentation des établissements d’enseignement sont passés de 95,1% à 96,7% dans le primaire, de 83% à 85,3% dans le secondaire, de 60,7% à 72,3% dans le secondaire supérieur et de 4,2% à 9,1% pour les universités.
Néanmoins, les délégations des pays en développement ont regretté que les jeunes n’aient pas un accès adéquat et équitable aux informations sur les questions de santé reproductive et de prévention des maladies sexuellement transmissibles. A cet égard, le représentant de la Suède a fait part d’une expérience novatrice en matière de santé reproductive et de prévention du VIH/sida mise en œuvre dans son pays où 200 cliniques exclusivement réservées aux jeunes âgés de 13 à 20 ans ont été créées. Le personnel affecté à ces établissements a été formé pour pouvoir répondre aux attentes des jeunes et les aider à acquérir des comportements sexuels responsables grâce à une information et à un suivi sur la prévention des maladies sexuellement transmissibles, le VIH/sida et la santé reproductive reposant sur la confidentialité.
Soutenant les stratégies de prévention, le représentant du Kenya a fait part des préoccupations de son Gouvernement face aux conséquences de la pandémie du VIH/sida qui touche d’ores et déjà 2 millions d’individus dans son pays et entraîne l’exclusion sociale de centaines de milliers d’orphelins.
En fin de matinée, une table ronde sur le thème «Éducation et richesse des nations», animée par M. Joseph Chamie, Directeur de la Division de la population au Département des affaires économiques et sociales (DESA), a permis aux Etats Membres de procéder à un échange de vues sur les questions de démographie, d’éducation et de développement économique avec M. Paul Demeny du Population Council de New York. Dans son exposé, cet éminent spécialiste a estimé que les retards de développement des pays du Sud en matière d’éducation seraient longs à combler dans la mesure où les critères qui ont présidé au développement de l’éducation comme levier de la croissance économique dans les économies modernes ne se retrouvent pas dans les pays en développement. M. Demeny a notamment pris l’exemple de la croissance des économies européennes et japonaise au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et estimé que le différentiel entre taux de croissance démographique et taux de croissance économique permet d’évaluer la part d’investissement que les pays en développement peuvent consacrer à l’éducation.
Le Président a annoncé que M. Marc Bichler (Luxembourg), Vice-Président de la Commission occuperait les fonctions de Rapporteur.
Les pays suivants se sont également exprimés au cours du débat général: Fédération de Russie, Lituanie, Luxembourg, Gambie, Pologne, Chine, Pays-Bas, Irlande, Algérie, Pakistan, Indonésie, Afrique du Sud, Nicaragua, France, Tunisie, El Salvador, Mexique, Inde et République islamique d’Iran.
La Commission se réunira de nouveau demain, à partir de 10 heures. Elle entendra un exposé de M. Amartya Sen, prix Nobel d’économie.
EXPÉRIENCE DES PAYS EN MATIÈRE DE POPULATION: POPULATION, ÉDUCATION ET DÉVELOPPEMENT
Déclarations
M. BJORN ANDERSSON (Suède) a expliqué que la Commission devait accorder une grande importance au rôle que doivent jouer les hommes et les garçons pour faciliter la promotion de la parité entre les sexes et élargir les programmes de santé reproductive. Il faut encourager de réels progrès dans la mise en œuvre des objectifs de développement du Millénaire qui sont étroitement liés aux questions de santé et d’éducation, a-t-il dit ensuite. L’éducation des fillettes et des femmes est une garantie de l’amélioration des conditions de santé, de la formation à la santé reproductive et de la prévention du VIH/sida. Le représentant a prôné des campagnes d’éducation sexuelle et sur la santé reproductive et estimé qu’il fallait offrir aux jeunes la possibilité de faire des tests de dépistages confidentiels. Les jeunes doivent également pouvoir disposer d’informations sur la prévention des maladies sexuellement transmissibles et la santé reproductive. Il a expliqué que la Suède dispose de 200 cliniques exclusivement réservées aux jeunes âgés de 13 à 20 ans et où le personnel a été formé pour tenir compte des attentes de ces derniers et les aider à acquérir des comportements sexuels responsables.
M. Andersson a ensuite indiqué que la Suède avait pour objectif de promouvoir une éducation de qualité dans le cadre de son aide publique au développement (APD), une éducation qui bénéficie en particulier aux couches les plus vulnérables de la société. 4% de l’APD suédoise est consacrée au développement humain, a-t-il dit, réaffirmant l’engagement de son pays en faveur de la réalisation des objectifs définis au Caire et invitant la communauté internationale à intensifier l’appui financier aux programmes du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP).
M. YURIY ISAKOV (Fédération de Russie) a indiqué que le Gouvernement russe applique des mesures pour garantir les droits des citoyens à l’éducation, tels qu’énoncés dans la doctrine nationale d’éducation jusqu’en 2025. Les réformes à grande échelle de la fin des années 80 ont eu un impact important sur l’éducation en Russie, avec notamment une plus grande variété des programmes et une autonomie des collèges et universités, a-t-il expliqué. Cependant la crise sociale et économique des années 90 les a ralenties, a-t-il noté. Un but important de la modernisation est la création d’un mécanisme pour assurer un développement durable du système éducatif russe. Cette réforme passe par trois étapes: pour chacune d’elles des buts précis ont été fixés, assortis de délais, en particulier : rétablir le rôle de l’éducation préscolaire, renouveler le contenu de l’éducation et améliorer ses structures, améliorer les instituts supérieurs d’enseignement de sciences fondamentales et appliquées. Le représentant a expliqué que l’informatisation du processus d’éducation et l’utilisation des nouvelles technologies de communication étaient des outils de toute première importance pour la réforme. Au fur et à mesure de sa mise en œuvre, le Gouvernement reprendra ainsi son rôle de garant de la qualité des programmes d’enseignement qu’il avait perdu.
Cette réforme se déroule dans des conditions démographiques difficiles, a précise le représentant qui a noté la très faible natalité de son pays qui ne permet pas le renouvellement de la population; cela conduit à une réduction du nombre des élèves et aussi des enseignants dans l’enseignement supérieur. Par ailleurs, après l’effondrement de l’Union soviétique, le problème de conservation de la langue russe se pose pour les Russes se trouvant en dehors de la Russie: concernant des millions de personnes, ce problème doit être pris en considération par l’agenda de la communauté internationale.
M. JEAN DE RUYT (Belgique) a défini l’éducation comme un droit de l’homme et un facteur du développement durable avant de lancer un appel en faveur de la réalisation des objectifs définis au Caire et afin d’assurer d’ici 2015 l’objectif de l’éducation pour tous. Avec un taux de mortalité infantile de 7 pour mille naissances, la Belgique appartient au groupe des pays qui affichent les taux de mortalité infantile les plus bas. Néanmoins, selon les statistiques illustrant la situation en 2000, les femmes détentrices d’un diplôme universitaire ont un risque de 40 à 50% moins élevé de perdre leur enfant pendant sa première année de vie que les femmes ayant bénéficié d’une instruction moins poussée et cette différence culmine à 60% lorsque la mère et le père n’ont pas poursuivi d’études au-delà du cycle primaire. Nous savons que le lien existant dans les pays développés entre le niveau d’éducation et le nombre moyen d’enfants n’est plus inversement proportionnel, à la différence de la situation qui règne dans les pays en développement, a dit ensuite M. de Ruyt. Il a également souligné qu’indépendamment du niveau d’éducation, la fécondité demeurait très basse en Belgique, comme dans les autres pays européens, dans la mesure où le taux ne dépasse pas 1,7 enfant.
La Belgique est extrêmement préoccupée par le manque de progrès en direction des objectifs de Dakar, a dit ensuite le représentant, exhortant les gouvernements et les organisations internationales, en particulier l’UNESCO, à accroître leurs efforts en vue d’assurer le plus rapidement possible un accès universel à un enseignement de qualité. Il importe de prendre des mesures pour inciter les familles pauvres à envoyer leurs filles à l’école, a-t-il ajouté. En encourageant les partenariats dans le domaine du développement, le Gouvernement belge reconnaît le droit et même le devoir de chaque pays d’élaborer ses propres politiques et programmes nationaux, a déclaré M. de Ruyt, invitant à cet égard les donateurs bilatéraux et multilatéraux à aider les gouvernements partenaires à mettre en œuvre leurs politiques d’éducation en optimisant leur coordination.
La Belgique attache la plus grande importance à la coordination et à la cohérence entre les initiatives des Nations Unies, a-t-il dit, estimant notamment que les dispositions ad hoc de la Convention des Nations Unies sur les droits de l’enfant telles que le droit à la participation devraient être intégrées dans les programmes d’éducation dans le monde entier, qu’ils soient lancés par l’UNESCO, le FNUAP, l’UNICEF ou d’autres agences. Pour être efficace, le système éducatif doit contribuer à une meilleure compréhension et une plus grande solidarité entre les individus, au-delà des aspects de genre, d’âge et d’origine ethnique, inclure l’éducation sexuelle et assurer une information de qualité sur la santé sexuelle et reproductive, réduire les inégalités de revenus, lutter contre la pauvreté, améliorer la situation des femmes et accroître la prise de conscience de l’importance de l’environnement dans un objectif de développement durable, a dit M. de Ruyt. Il a ensuite précisé que, tant aux niveaux bilatéral que multilatéral, la coopération internationale belge tient compte des objectifs stratégiques de la Plate-forme d’action de Beijing en matière d’éducation, comme par exemple celui d’assurer aux filles et aux garçons un accès égal à l’éducation.
Mme DONNETTE CRITCHLOW (Guyana) a indiqué qu’afin de fournir à chacun la possibilité de réaliser pleinement son capital personnel, son pays avait accordé une haute priorité à l’éducation comme le montre le document portant sur la Stratégie nationale de développement et celui sur la stratégie de réduction de la pauvreté. Depuis 1991, l’enveloppe budgétaire pour l’éducation a augmenté et atteint un niveau sans précédent avec 17,4% du budget total en 2002. Le Guyana a déjà atteint son objectif d’éducation primaire universelle et selon les estimations, 96,6% des enfants sont inscrits dans les écoles primaires et secondaires: notre objectif sera pleinement atteint dans les deux ou trois prochaines années. L’accent est désormais mis sur l’égalité entre les sexes. La politique actuelle oblige les enfants de 5 ans et 9 mois jusqu’à 15 ans à être scolarisé ce qui a permis au Guyana d’atteindre et de maintenir un taux d’alphabétisation de 98,5%. Les programmes d’éducation des adultes couvrent également un spectre large de domaines.
Le principal sujet de préoccupation reste une éducation de qualité pour tous les individus, même ceux de l’intérieur du pays, donc éloignés du centre. Le taux de migration du personnel éduqué en est un autre. Le Gouvernement s’est lancé dans des projets de coopération avec différents pays et agences pour tenter d’y remédier. Le Guyana entend financer les objectifs de l’éducation pour tous d’ici à 2015, a assuré sa représentante. Comme c’est le cas ailleurs dans le monde, a-t-elle poursuivi, le VIH/sida cause des ravages dans la population du Guyana: l’épidémie touche surtout les jeunes, donc la main d’œuvre ce qui affecte les efforts en faveur du développement durable. Le Gouvernement a lancé un programme qui a pour objet de fournir les bons messages, appropriés au plan culturel, pour sensibiliser les jeunes. Mais les efforts nationaux seuls ne suffiront pas dans un petit pays en développement, a estimé la représentante.
M. MOHD NOOR YAACOB (Malaisie) a estimé que des efforts continus doivent être consentis dans le domaine de l’éducation pour contribuer au bien-être social et au développement durable. 18% du budget gouvernemental annuel et 5% du PNB sont consacrés au domaine de l’éducation pour tous en Malaisie, a-t-il ajouté. Dans le cadre de l’objectif «Vision 2020», un plan de développement de l’éducation a été mis en place avec pour but d’améliorer notre système éducatif afin notamment de promouvoir une culture de la science et de la technologie et de préparer les jeunes générations aux enjeux du développement économique. Pendant la période 1996-2001, les taux d’inscription dans les établissements d’enseignement sont passés de 95,1% à 96,7% dans le primaire, de 83% à 85,3% dans le secondaire, de 60,7% à 72,3% dans le secondaire supérieur et de 4,2% à 9,1% dans le domaine universitaire. Il a regretté ensuite que les jeunes n’aient pas un accès adéquat et équitable aux informations sur les questions de santé reproductive et de prévention des maladies sexuellement transmissibles. Cela est dû notamment au phénomène d’abandon précoce de l’école par les enfants des familles défavorisés, a-t-il dit, prônant à cet égard un effort international dans le domaine de la lutte contre la pauvreté. La coopération internationale est essentielle pour développer les capacités nationales, a-t-il dit, illustrant en outre les efforts de son pays en matière d’échanges d’expériences sud-sud dans le cadre du programme malaisien de coopération technique (MTCP).
Mme JURGA STRUMSKIENE (Lituanie) a présenté certains des derniers projets adoptés par son Gouvernement pour se conformer aux objectifs du Forum de Dakar sur l’éducation pour tous: en raison de la réduction du nombre des élèves, tendance généralisée dans les pays baltes, certaines écoles primaires et élémentaires ont été fermées et les enseignants devront changer de spécialité. Le nombre des élèves diminuera encore de 25 à 30 pour cent jusqu’en 2006. Un programme de transport des enfants, le programme «Bus jaunes», a été lancé en 2000 et plus de 80 000 élèves en bénéficient.
La structure de l’emploi en Lituanie montre que ceux qui ont une formation dans le tertiaire trouvent facilement du travail, on a donc mis l’accent sur une éducation supérieure pour répondre à la demande de main d’œuvre qualifiée. Malgré la baisse du nombre d’élèves dans les écoles élémentaires due à une diminution des naissances, le nombre de personnes inscrites dans les programmes pour adultes a augmenté de 200.000 personnes au cours des huit dernières années. La mise en œuvre des moyens nécessaires pour atteindre l’objectif de l’éducation pour tous sera évaluée en fonction des critères spécifiques suivants: tous les enfants devront pouvoir intégrer l’école à l’âge de trois ans; plus de 80% des élèves devront avoir fini le cursus de base avant 18 ans; le pourcentage d’adultes de 25 à 59 ans ayant achevé une éducation secondaire devra être au moins égal à 80%; les jeunes et adultes qui ont abandonné l’école trop tôt devront pouvoir y retourner.
M. MARC BICHLER (Luxembourg) a indiqué que l’évolution démographique du Luxembourg au 20e siècle a été un facteur clé de son développement, d’autant que ce pays se situe au cœur de l’Europe. Il a précisé que les flux migratoires en provenance de l’Europe méridionale ont permis au Luxembourg de passer d’une économie agraire, au 19e siècle, à une économie de services. Les deux tiers des salariés ne sont pas Luxembourgeois et 40% de ces salariés résident dans des pays voisins, Belgique, Allemagne et France. Luxembourg est une société véritablement multiculturelle, a-t-il ajouté, avant de reconnaître qu’aujourd’hui, le pays est confronté au problème de vieillissement et du financement des retraites. Le système éducatif luxembourgeois est accessible sur une base équitable et de manière gratuite à tous les enfants quelles que soient leurs origines.
L’évolution de l’aide publique au développement au cours des quinze dernières années a été notable puisque le Luxembourg fait partie des quatre pays qui dépassent l’objectif de 0,7% du PNB consacré à l’APD. Il a indiqué que son pays avait engagé des financements conséquents dans les domaines social et éducatif dans le contexte du développement humain. A cet égard, il a donné l’exemple de la coopération étroite avec le FNUAP qui a permis de mettre en place des programmes sociaux en Afghanistan notamment.
M. CRISPIN GREY-JOHNSON (Gambie) a souligné qu’en Afrique en général l’éducation est l’outil principal pour donner des moyens d’agir aux populations. Au cours des 40 dernières années, la communauté internationale a pris de nombreux engagements et défini une série d’objectifs en matière d’éducation et de développement, a-t-il rappelé. La plupart cependant nous échappent en raison des contraintes politiques et du manque de ressources. Pourtant, une population éduquée a des familles plus petites, des enfants plus sains et mieux formés ce qui se solde par un recul de la pauvreté. Le mode de production influence aussi les taux de fertilité, a-t-il indiqué en mentionnant les activités rurales qui nécessitent beaucoup de main d’œuvre: dans ces zones, une petite famille est une famille pauvre.
En Afrique de tels facteurs se sont combinés et nous faisons face à des difficultés démographiques de plus en plus sérieuses: même si le VIH a aggravé les taux de mortalité, les niveaux de croissance sont toujours extrêmement élevés. En Gambie, l’un des pays les moins avancés, la population croît de 4,2% par an, l’un des taux les plus élevés du monde: les taux de croissance annuels ont été ramenés à 2,9% mais il faut y ajouter 1,3% de population issue des pays en conflit de la région au cours de la dernière décennie. Les taux de fécondité ont cependant légèrement baissé, avec 5 à 6 enfants par femme, grâce à une meilleure utilisation des contraceptifs. Les migrations internes ont également un impact, avec des mouvements de population rapide des zones rurales vers les zones côtières urbaines. Plus de 40% de la population a moins de 15 ans, cependant les taux d’inscription scolaire sont passés en primaire de 44 à 87% et au secondaire de 12 à 77% en 15 ans. Le Gouvernement a en outre conduit des programmes spéciaux destinés aux filles et des bourses pour les aider à aller à l’école. Il a également amélioré l’accès à l’éducation en zone rurale. Des efforts semblables ont été menés dans le domaine de la santé, pour faciliter l’accès aux soins primaires dans tout le pays mais les difficultés demeurent avec la prévalence de maladies respiratoires et du paludisme, première cause de mortalité pour les enfants de moins de cinq ans et une cause majeure de morbidité chez les femmes enceintes.
En conclusion, le représentant a fait valoir les gains rapides obtenus dans les domaines sociaux et l’impact rapide sur le développement, les attribuant à la ferme détermination des dirigeants gambiens. Le Gouvernement, a-t-il annoncé, va maintenant procéder à un recensement dans les prochains jours pour évaluer les besoins socioéconomiques des prochaines années et le représentant a appelé le FNUAP et les autres partenaires de la communauté internationale pour qu’ils veillent à ce que le manque de ressources ne retarde pas la publication des résultats du recensement ni n’entrave les changements attendus depuis si longtemps.
Mme EWA FREYBERG (Pologne) a précisé que le dernier recensement a évalué la population à 38,3 millions de personnes, ajoutant que la diminution des taux de mortalité chez les enfants et les personnes âgées ont été des facteurs de progression démographique. Le Gouvernement a préparé des hypothèses de développement démographiques, a-t-elle dit ensuite, avant de préciser que le système éducatif a été adapté pour dépasser les stéréotypes et promouvoir la parité. Le système éducatif assure désormais le droit de tous les Polonais à l’éducation et à un système de santé adapté à leurs besoins. Les garçons et les filles en Pologne sont susceptibles de bénéficier de la même éducation et nous avons introduit une réforme éducative en 2000 qui réponde aux objectifs de la décentralisation. L’objectif est de promouvoir une éducation de proximité et de qualité et il envisage également un système éducatif continu tout au long de la vie. Elle a attiré l’attention de la Commission sur l’éducation des enfants défavorisés et handicapés avant de se pencher sur les questions de santé reproductive.
L’amélioration des conditions économiques et sociales en Pologne au cours de la dernière décennie a permis de promouvoir des programmes de santé reproductive et de protection des jeunes et des femmes face aux maladies sexuellement transmissibles. Elle a indiqué, s’agissant de la pandémie du VIH/sida, que sa progression est lente en Pologne dans la mesure ou 7993 séropositifs et 1257 cas déclarés étaient recensés à la fin 2002.
M. WANG GUOQIANG (Chine) a expliqué que le planning familial avait commencé dans son pays en 1970 avec pour objet la stabilisation de la population, son éducation et sa santé. Depuis les années 90, priorité a été donnée à l’éducation. Ces efforts ont abouti à neuf années d’éducation obligatoires et au recul de l’analphabétisme. Le niveau général d’éducation des Chinois a été remarquablement relevé comme en témoigne le nombre de personnes ayant un diplôme universitaire, qui a enregistré une augmentation de 150%; celle ci atteint 39% pour ce qui est de l’inscription dans les collèges et lycées; dans le même temps, le nombre de personnes recevant une éducation élémentaire a reculé de 4%; le nombre d’analphabètes est passé à 6,72%, soit une baisse de 9,16% par rapport à 1990. Certes, 60% des analphabètes sont des femmes mais la proportion des femmes qui obtiennent un diplôme ne cesse d’augmenter avec un nombre moyen d’années d’éducation qui a davantage augmenté pour elles que pour les hommes: l’écart a été ainsi réduit de 1,9 à 1,4 année. L’inscription des filles en école élémentaire est passée à 95%; celui en collège est passé de 35,4% en 1995 à 41% en 2000.
L’augmentation du nombre de personnes fréquentant le lycée reste cependant faible a estimé le représentant et le retard subsiste par rapport aux pays développés: le nombre moyen d’années d’éducation pour les 25-64 ans reste de 7,97 années, contre 12 en moyenne dans les pays développés. Ceci témoigne de moyens et de ressources insuffisantes notamment dans le domaine de la formation et de la gestion de personnel de haut-niveau. S’agissant du taux de fertilité, a poursuivi le représentant chinois, les démographes ont montré qu’il atteint 1,11 chez les femmes ayant un niveau universitaire; en outre le niveau d’éducation des femmes a un impact important sur la mortalité infantile. Les adolescents de 10 à 24 ans représentant 26% de la population chinoise et les problèmes relatifs à leur santé reproductive sont de plus en plus évidents, a-t-il poursuivi: environ 50% des lycées en zone rurale et 90% en ville offrent des programmes adaptés. Depuis 1990, les taux de fertilité de la Chine ont donc beaucoup baissé et sont proches des pays développés, mais il reste encore de grandes disparités régionales. Les gens ont néanmoins la possibilité de recevoir une éducation de qualité et l’éducation secondaire est de plus en plus répandue: mais pour atteindre ce but il faut réformer le système d’éducation actuel, a estimé le représentant: les femmes doivent recevoir une éducation égale à celle des hommes, les investissements en zones pauvres doivent être accrus pour être plus accessibles aux femmes.
Déclaration liminaire
M. PAUL DEMENY, éminent spécialiste au Conseil de la population de New York, intervenant sur le thème de «l’éducation et la richesse des nations», a jugé que le rapport de la Division de la population est très exhaustif quant aux aspects démographiques de l’éducation. Rappelant que l’éducation est un facteur clef du développement économique et du bien-être personnel, M. Demeny a réaffirmé son importance depuis le début de l’ère moderne qui a vu l’alphabétisation érigée comme un moyen de véhiculer à l’origine, entre autres, la doctrine religieuse. Soulignant qu’Adam Smith avait prôné une subvention de l’éducation afin de généraliser l’enseignement de la géométrie et des mathématiques pour accroître la dextérité de la main-d’œuvre et partant de la productivité, M. Demeny a précisé que Smith prônait une éducation qui entraîne un effet immédiat sur les capacités de production. Pour sa part, Malthus l’identifiait comme une formule permettant de réaliser le progrès social et d’améliorer le niveau et la durée de la vie par le biais de l’éducation qui a un impact direct sur la démographie. Au début de l’industrialisation du Royaume-Uni et des Etats-Unis au 19e siècle, a-t-il poursuivi, l’éducation a été perçue comme une activité plus privative et qui était transmise par les familles de manière individuelle.
Par la suite, grâce aux progrès socioéconomiques, les communautés locales se sont organisées pour construire des écoles, recruter des enseignants afin d’assurer un service éducatif de qualité aux enfants. Progressivement, l’éducation a été financée par l’impôt et est donc devenue un effort collectif national et les écoles un instrument de consolidation de la démocratie au niveau local. En marge du système public a progressivement émergé l’enseignement privé qui était réservé à des couches sociales plus aisées ou gérées par des institutions religieuses, a expliqué M. Demeny, ajoutant que ce qu’il fallait globalement retenir de cette période était la transition vers une éducation obligatoire au niveau primaire. Par la suite, l’âge de la scolarité obligatoire a été allongé et l’industrie éducative est devenue un élément important du développement économique -elle s’élève à 5 à 6% du PNB dans certains pays développés. En outre, le système éducatif s’est progressivement adapté aux besoins du marché économique et a permis d’augmenter la richesse matérielle par une diversification des formations dispensées.
L’article 26 de la Déclaration des droits de l’homme dispose que l’éducation fondamentale doit être gratuite pour tous et que l’éducation supérieure doit être garantie gratuitement sur la base du mérite, a-t-il rappelé. Se posant ensuite la question de savoir pour quelles raisons le monde entier ne pouvait disposer à ce stade d’une éducation gratuite et de qualité, M. Demeny a indiqué que le contexte de la fin de la seconde guerre mondiale avait facilité le développement de l’éducation dans le monde développé. En effet, a-t-il dit, au cours de la seconde moitié du 20e siècle, le monde a connu une période de croissance sans précédent qui était en moyenne de 4% grâce à de nouveaux schémas de production et qui a atteint jusqu’à 9% pour des pays comme le Japon. Les économistes ont toujours promu l’éducation dans le contexte du développement du capital humain afin de leur permettre de gérer de nouvelles techniques de production, a expliqué M. Demeny. Les investissements en matière d’éducation ont entraîné une augmentation de la productivité et généré de véritables bénéfices au niveau social, que ce soit en matière de santé, d’information, de progrès social, de parité.
L’alphabétisation de base est également un facteur indispensable y compris pour les économies à progrès modéré, a-t-il dit, ajoutant que l’école joue un rôle de sélection par la suite mais doit toutefois permettre de dispenser un minimum d’éducation. Il est complexe de vouloir mesurer la qualité de l’éducation que dispense l’école, a-t-il dit, et dans la mesure où les écoles produisent des compétences, elles doivent tenir compte des différences systémiques et s’adapter aux besoins économiques. A cet égard, il a jugé intéressant de comparer les niveaux d’éducation entre la Corée du Nord et la Corée du Sud, ou, dans le passé, entre l’Allemagne de l’Est et de l’Ouest. Aujourd’hui, dans le monde développé, l’éducation répond à des objectifs qualitatifs définis par les besoins du marché, a-t-il dit, avant de déclarer que les pays les moins développés devront attendre de nombreuses d’années avant de combler leurs retards en matière d’éducation formelle. Ces disparités, au-delà des régions et des pays, sont également constatées entre les filles et les garçons ou entre les régions.
M. Demeny a également mis en relation la croissance démographique et la croissance du PNB et expliqué que dans le cas où le taux de croissance démographique évolue plus vite que celle du PNB, l’éducation en pâtit car les efforts de redistribution et de répartition des richesses sont hypothéqués. Dans les pays en développement, cette situation persiste alors que, par exemple, dans l’Union européenne, les perspectives éducationnelles devraient continuer de s’améliorer puisque le taux de croissance économique demeurera supérieur au taux de croissance démographique.
Dialogue avec le Professeur Demeny
En réponse à plusieurs questions des représentants de la France, de la Belgique, des Etats-Unis et de l’Italie sur la prévision notamment des besoins en éducation, M. Demeny a jugé souhaitable que les gouvernements aient un organe de supervision financé au niveau central pour gérer les écoles, tout en étant encouragés à fournir des réponses spontanées. Evoquant la situation de l’Europe quand les écoles ont été développées, il a par ailleurs recommandé aux pays en développement de s’écarter de ce modèle car, a-t-il dit, les pays riches ont mis en place des systèmes centralisés depuis la capitale: reprendre les modèles occidentaux sans les adapter ne fait qu’amplifier la tendance du système scolaire à être éloigné des possibilités d’emplois au niveau local. Alors que si les écoles sont financées au niveau local, ce risque est minimisé. L’Universitaire a par ailleurs souligné l’importance de la formation «sur le tas» car, a-t-il expliqué, il peut y avoir des malentendus autour d’un diplôme et dans certains cas il y a un surinvestissement dans l’éducation formelle, par exemple le nombre d’Universités par rapport à la qualité de l’enseignement secondaire.
Puis, les représentants du Mexique et de la Tunisie ont fait remarquer que leurs pays, en jugulant les taux de fertilité, avaient accru l’accès à l’éducation et la qualité des programmes: s’appuyant sur ces deux exemples, M. Demeny a effectivement jugé que tout pays peut faire de même et mieux contrôler les taux de fécondité. Répondant ensuite aux représentants du El Salvador et des Philippines, il a estimé qu’il fallait aujourd’hui redistribuer les sphères d’influence. Selon lui, l’industrie de l’éducation est souvent dépassée, or le consommateur est à la merci de ce que le système offre: il faut donc introduire de nouvelles méthodes d’enseignement, utiliser les nouvelles technologies. Surtout, il a prôné davantage de financements, mais aussi d’audace et d’inventivité de la part des écoles.
Enfin, comme M. Joseph Chamie, Directeur de la Division de la population, l’interrogeait sur la réponse à apporter dans les pays dont les taux de fertilité sont en chute libre, M. Demeny a estimé qu’une solution évoquée par les chercheurs et les gouvernements était de faire en sorte que la participation à la vie active de la main-d’œuvre féminine soit compatible avec la maternité.
Déclarations
M. NICO VAN NIMWEGEN (Pays-Bas) a estimé que le sujet retenu avait des dimensions très différentes de l’élimination de l’analphabétisme à l’accès généralisé à l’éducation primaire, il porte en outre sur tous les âges, de la maternelle jusqu’aux personnes âgées. Le représentant a attiré l’attention sur les disparités considérables des richesses en terme d’éducation et sur les différences de revenus qui menacent l’égalité d’accès à l’éducation. Les populations les plus pauvres doivent faire face à un dilemme: faire contribuer les enfants aux revenus de la famille ou les envoyer à l’école, or le premier cas a souvent la priorité. L’absence d’écoles à proximité ne fait aussi souvent que prolonger la pauvreté et l’exclusion sociale des plus pauvres. Il faut donc une répartition plus égale des richesses pour atteindre les objectifs du Millénaire.
Les changements de la composition ethnique des Pays-Bas, a-t-il poursuivi, en raison des migrations internationales, ont nécessité des ressources nouvelles pour l’intégration de ces populations; de nouveaux programmes adaptés ont été mis en œuvre notamment à destination des jeunes filles. Les niveaux d’éducation sont sans cesse accrus, mais l’arrivée de nouveaux venus continue de poser de nouveaux problèmes. Par ailleurs, l’éducation sexuelle doit être pleinement intégrée aux programmes scolaires, afin d’éviter notamment les grossesses non souhaitées et la transmission des maladies sexuelles et du VIH/sida. Le représentant a également souligné que des campagnes d’éducation spéciales restent nécessaires pour les groupes les plus vulnérables, particulièrement les jeunes migrants.
M. JOHN GRINDLE (Irlande) a expliqué que la croissance économique de son pays avait été favorisée par trois facteurs, à savoir l’augmentation de la population, l’immigration et la participation des femmes au système de production. Avec un taux de fécondité de 1,9 enfant, l’Irlande reste dans le peloton de tête des pays européens et elle parvient à équilibrer le renouvellement de la population grâce à l’immigration, a-t-il dit. Il a ensuite abordé la question de l’éducation et de la formation et constaté que les migrants, initialement moins formés que les Irlandais, ont évolué aujourd’hui dans la mesure où la population migrante est davantage formée. Il a prôné des améliorations qualitatives et non uniquement quantitatives dans le domaine de la coopération au développement pour l’éducation et un effort qui ne concerne pas seulement les équipements scolaires, mais également les cursus et les programmes. L’épidémie du VIH/sida sape la qualité et la durabilité de la formation et de l’éducation, a-t-il dit, avant de prôner des programmes spécifiques pour les filles et les femmes qui sont les plus vulnérables. S’inquiétant du fait que 57 pays ne soient pas actuellement en mesure de remplir les objectifs d’éducation pour tous à l’horizon de 2015, M. Grindle a encouragé des mesures d’urgence pour inverser cette tendance et consolider les acquis du Caire et de Dakar.
Mme RACHIDA BENKHELIL (Algérie) a indiqué qu’en 2003 le budget de l’éducation représente 20% du budget de l’Etat; le taux de scolarisation des enfants de 6 à 16 ans est de l’ordre de 91% en 2002, contre 47% en 1966. Les disparités entre sexes s’estompent avec 49,5% des filles scolarisées contre 36% dans les années 60. L’accès massif à l’éducation a contribué à la modification des comportements démographiques, reculant l’âge du mariage à 27 ans en moyenne pour les femmes, réduisant la mortalité infantile à 37 pour mille en 2002, améliorant les conditions globales de vie et repoussant donc l’espérance de vie à 71 ans en 2000. La réforme du système éducatif est une priorité pour le Gouvernement pour la période 2002-2005, a indiqué la représentante: même si l’accès à l’éducation constitue la variable la moins discriminante dans l’établissement de la carte de la pauvreté en Algérie, grâce aux efforts engagés, il n’en demeure pas moins que 22% des communes sont classées comme défavorisées dans ce domaine. Il faut donc renforcer les capacités d’éducation et de santé pour atteindre les objectifs escomptés pour 2010.
En outre, l’école constitue un milieu privilégié pour renforcer l’éducation sanitaire: les programmes d’enseignement intègrent depuis la fin des années 80 des préoccupations en matière de santé et de population, y compris la santé reproductive. La lutte contre l’analphabétisme fait également partie des préoccupations majeures des autorités algériennes: malgré les progrès enregistrés, qui ont reculé le taux d’analphabétisme de 75 à 28% entre 1996 et 2002 et de 85 à 38% pour les femmes, le niveau encore observé pour ces dernières femmes nécessite le renforcement des actions menées par l’Etat et le mouvement associatif. A noter que ces programmes d’alphabétisation intègrent également des notions d’éducation de santé, notamment de santé reproductive. Enfin, ces programmes véhiculent aussi une image de la femme conforme à son évolution dans la société et propre à éliminer les stéréotypes. Pour l’Algérie, a assuré sa représentante, l’éducation féminine demeure un investissement social majeur et une condition indispensable au développement durable.
M. ABDUR RASHID KHAN (Pakistan) a jugé que l’éducation est une force motrice pour le développement économique et social, mais a estimé qu’elle ne pouvait être complète sans traiter des questions démographiques. Toutes les grandes conférences et les grands sommets des Nations Unies ont considéré l’éducation comme un moyen incontournable de parvenir au développement humain. Pour autant, 860 millions d’adultes sont encore analphabètes et environ 113 millions d’enfants sont hors de l’école tandis que près de 70 pays ne pourront répondre aux enjeux définis au Caire d’ici à 2015. Ces statistiques ne concernent que trois régions, a-t-il ajouté, à savoir l’Afrique, l’Asie du Sud et de l’Ouest et les Etats arabes qui réunissent 70% des analphabètes du monde. Il a lancé un appel à la communauté internationale afin que des fonds soient mis à la disposition des gouvernements pour répondre aux enjeux de l’éducation et du développement humain.
Malgré des taux de scolarisation encore faibles –36% des enfants pakistanais âgés de 5 à 19 ans n’ont jamais été à l’école-, l’éducation est une priorité pour le Gouvernement pakistanais qui s’emploie à fournir à chaque citoyen un potentiel d’éducation. Un capital humain bien formé peut entraîner une croissance économique dont les dividendes peuvent être réinvestis dans le domaine de l’éducation et de la formation continue, a-t-il dit. Aussi, le Gouvernement a adopté une stratégie à trois volets: amélioration de l’alphabétisation et de la formation scolaire, amélioration des cursus d’enseignement supérieur et enfin programme d’alphabétisation des adultes, en particulier des femmes, afin de leur permettre de s’intégrer dans la société. Dans ce cadre, un programme d’alphabétisation a été mis en place pour la période 1998-2010 qui a pour but de faire passer le taux d’alphabétisation de 39% en 1998 à 70% en 2010. En outre, le Gouvernement pakistanais entend faire passer la part de PNB consacrée à l’éducation primaire et à l’éducation des femmes de 2,2% à 4%.
M. SISWANTO AGUS WILOPO (Indonésie) a expliqué que son pays avait favorisé l’accès informel des jeunes gens, filles et garçons, aux centres d’alphabétisation: le taux des personnes alphabétisées est ainsi passé de 54% en 1970 à 89,79% en 2000. Accordant 20% des allocations budgétaires à l’éducation, le pays a également engagé des réformes pour mieux refléter les besoins des enfants. L’Indonésie s’est ainsi lancée dans un programme d’éducation de base obligatoire de neuf ans, fourni des bourses aux plus pauvres et essaie d’améliorer la qualité de l’enseignement. L’éducation est un facteur clef du développement durable: ceci est clair dans son lien avec la croissance démographique, notamment la croissance de la population. L’éducation est également liée à l’économie, aux facteurs économiques et sociaux, à la prévention du sida et aux droits de l’enfant et de l’homme.
En tant que quatrième pays le plus peuplé du monde, l’Indonésie est parfaitement consciente que les taux de croissance de la population ont un impact sur le développement et la pauvreté. Le bien-être futur des jeunes générations dépendra de leur niveau d’éducation et augmenter celui-ci, surtout pour les femmes et les jeunes filles, aura des conséquences directes sur les taux de croissance démographique et sur le niveau de vie des familles. Le représentant a également indiqué que son pays travaillait à éliminer les disparités sexospécifiques à tous les niveaux d’enseignement et à décentraliser son système pour renforcer les capacités des communautés locales. Toutefois, il a reconnu que la mise en œuvre de ces nouvelles politiques n’avait pas porté tous leurs fruits, notamment en raison des valeurs de la société et des normes socioculturelles: l’égalité a été atteinte au niveau de l’éducation de base, mais il faut encore réduire l’analphabétisme chez les fillettes et assurer une meilleure intégration des femmes dans l’enseignement supérieur.
Mme LINDI MOLEFE (Afrique du Sud) a estimé que les stratégies nationales, régionales et internationales de développement ne devraient pas uniquement être motivées par des intérêts économiques, mais aussi par des préoccupations liées au développement humain. Il importe d’améliorer les conditions de vie de nos populations en poursuivant nos efforts en faveur d’une éducation équitable et démocratique, a-t-elle dit, prônant des mesures pour éviter l’abandon scolaire et le renforcement des compétences du personnel. Avec un taux de croissance et 6% du PNB investi dans l’éducation, l’Afrique du Sud se situe parmi les pays qui investissent le plus dans ce domaine, a-t-elle dit, avant d’illustrer son propos en indiquant que le Gouvernement a créé des bourses pour les familles les plus pauvres, afin de permettre à leurs enfants de rester scolarisés.
En outre, l’Afrique du Sud encourage le retour dans le système scolaire des filles après leur première grossesse, cela afin de prévenir toute nouvelle grossesse, a-t-elle expliqué, avant de rappeler que les services publics mettaient également à disposition des jeunes des informations sur la prévention des grossesses précoces et du VIH/sida ainsi que sur les moyens contraceptifs. Elle a assuré que l’Afrique du Sud était disposée à tout mettre en œuvre pour assurer l’éducation pour tous d’ici à 2015, précisant notamment que 30 écoles spécialisées avaient été ouvertes entre 1994 et 2003 pour les enfants handicapés noirs qui avaient été exclus du système sous l’apartheid. Elle a encouragé les Etats Membres à déployer tous les efforts pour promouvoir la participation des enfants et des jeunes et jeter des ponts entre les générations. Enfin, a-t-elle dit, l’Afrique du Sud dispose d’un programme d’information et de sensibilisation auquel participent également les hommes politiques, les services publics, les universités, la société civile, afin de promouvoir les questions de développement humain et de progrès social.
M. LINDOLFO MONJARRETZ (Nicaragua) a expliqué que son pays s’apprêtait à entrer dans une phase comportant des grandes opportunités de développement et aussi des défis majeurs pour les trente prochaines années: le taux de population dépendante, c’est-à-dire âgée de moins de 15 ans et de plus de 65, va passer de 85% actuellement à 47% en 2040, c’est-à-dire que d’ici 40 ans, elle représentera un peu moins de la moitié de la population active: ce sera l’occasion d’améliorer les conditions de vie en termes d’éducation, de santé et d’alimentation. Temps et ressources pourront être dégagés pour investir dans de meilleurs niveaux de formation, offrant de plus larges débouchés d’emplois.
Aujourd’hui nous avons plus d’enfants qui vont à l’école avec une augmentation de 6,3% par rapport à l’an dernier; la population du secondaire a augmenté de 2% par rapport à l’année précédente. Mais ces chiffres ne montrent pas à quel point il faut travailler davantage pour s’assurer que tous les enfants iront à l’école primaire. Le Gouvernement a consacré cette année 17,6% du budget à l’éducation, c’est-à-dire le deuxième poste après le service de la dette publique (22,7%). Pour les petites filles, le taux de scolarisation est de 104,8% par rapport à celui des enfants. Malgré des échecs en raison du manque de ressources, le Nicaragua est tout de même aujourd’hui le pays d’Amérique centrale connaissant le taux d’infection du VIH/sida le plus faible et ceci est dû aux efforts de prévention et de sensibilisation, a-t-il souligné. Malheureusement, a déploré le représentant, les efforts nationaux ont été confrontés à de graves problèmes de corruption intérieure et à un certain nombre de facteurs exogènes, outre le service de la dette déjà mentionné: le manque d’accès appropriés aux marchés internationaux pour les produits d’exportation, les prix insuffisants sur ces marchés, notamment pour le café, et les prix élevés des hydrocarbures.
M. PIERRE-ALAIN AUDIRAC (France), présentant le rapport sur l’éducation en France, a rappelé que l’allongement de la scolarité avait été extrêmement marqué dans la seconde moitié du vingtième siècle. En amont, a-t-il poursuivi, cela concerne l’enseignement préscolaire et aujourd’hui, tous les enfants de 3 à 5 ans et la moitié des enfants de 2 ans sont scolarisés. En 1960, près d’un enfant sur deux n’entrait pas au secondaire, a-t-il rappelé, tandis que dans les années soixante-dix, la présence au collège s’est généralisée. Par ailleurs, l’objectif d’amener 80% d’une classe d’âge au niveau du baccalauréat a été énoncé en 1985, et entre 1985 et 1990, ce taux est passé de 37% à 58%. Ce résultat n’a pu être obtenu que grâce à une diversification des filières au sein de l’enseignement secondaire, a-t-il indiqué, et la proportion de titulaires du baccalauréat dans une génération plafonne depuis 1995 à 63%. La France compte aujourd’hui 2 millions d’étudiants, soit 7 fois plus qu’en 1960, a-t-il dit, et globalement la durée moyenne de scolarisation est passée de 17,1 années en 1985 à 19 années en 1997 et n’augmente plus depuis lors.
La réussite professionnelle est fortement liée à la réussite scolaire, a observé ensuite M. Audirac, précisant qu’en mars 2002, le taux de chômage des actifs de moins 25 ans était de l’ordre de 40% parmi les personnes sans diplôme, de 30% chez les détenteurs d’un brevet, de 18% chez les titulaires d’un CAP ou d’un BEP, de 15% chez les bacheliers et de 12% parmi les diplômés de l’enseignement supérieur. Il a indiqué ensuite que le Ministère français de l’éducation s’était doté d’un système de panels d’élèves suivis au long de leur scolarité et, grâce à ce dispositif, il a été établi que parmi les élèves entrés en 1989 dans l’enseignement secondaire, 87,2 des enfants de cadres supérieurs avaient obtenu le baccalauréat contre 51,7% des enfants d’ouvriers qualifiés et 41,7% d’enfants d’ouvriers non qualifiés. Pour leur part, les filles connaissent une réussite scolaire bien supérieure à celle des garçons, a indiqué le représentant de la France, dans la mesure où 40,6% des filles accèdent au baccalauréat général contre 27,4% des garçons, même si 23% seulement des élèves ingénieurs sont des filles. Il a ensuite expliqué que le système éducatif français avait dû s’adapter pour faire face à la massification de l’enseignement secondaire et supérieur, notamment par le biais de la décentralisation qui laisse une plus grande autonomie aux établissements. Il a également indiqué que la lutte contre l’échec scolaire et les conséquences des inégalités sociales sont au premier plan des préoccupations de la France et qu’en 2002, les pouvoirs publics ont mis en œuvre un plan de prévention de l’illettrisme.
M. MOHAMED FADHEL AYARI (Tunisie) a assuré que son pays avait placé l’éducation en tête de ses priorités en lui apportant sans cesse des améliorations: 99,1% des enfants de 6 ans sont inscrits à l’école, depuis 1991, l’enseignement de base est obligatoire pour une durée de 9 ans pour tous les enfants de 6 à 16 ans, plus d’un Tunisien sur quatre fréquente l’école et 51,6 du budget annuel était consacré aux secteurs sociaux en 2001 (dont 30% à l’éducation). Pour les fillettes, le taux de scolarisation est passé de 79% en 1987 à plus de 91% aujourd’hui pour les 6-12 ans et la parité est un fait ordinaire dans les écoles. La Tunisie a fait de la devise «Apprendre tout au long de sa vie» l’un des éléments essentiels de sa politique. Un accent particulier a été mis sur l’intégration complète des technologies modernes de l’information et de la communication dans les activités éducatives et la plupart des établissements sont connectés à l’internet.
L’élimination de l’analphabétisme est l’une des conditions essentielles du développement humain. Dans le cadre des réformes engagées, la Tunisie a donc mis au point une Stratégie nationale d’alphabétisation et une place importante est accordée à la promotion de l’enseignement préscolaire. S’agissant de l’enseignement supérieur, les efforts engagés ont permis d’accueillir 226 000 étudiants en 2002 contre 40 000 en 1987 et des centaines d’étudiants africains poursuivent leurs études en Tunisie dans le cadre de la coopération sud-sud. Grâce à la place privilégiée accordée au développement des ressources humaines, la Tunisie a réduit de 4% le taux de pauvreté et a amélioré les conditions de vie des couches les plus défavorisées de la population. Mais le représentant a appelé la communauté internationale à redoubler d’efforts pour atteindre l’objectif de l’éducation pour tous en 2015 car la majorité des pays en développement, particulièrement en Afrique, dépendent de l’aide extérieure. D’où la nécessité de respecter les engagements pris à Monterrey en matière d’augmentation de l’aide publique au développement et de résolution du problème de la dette extérieure.
M. S.B.A. BULLUT (Kenya) a mis en exergue les efforts de son Gouvernement pour mettre en œuvre les recommandations du Caire et il a estimé que le Programme d’action adopté en 1994 ne devait pas être renégocié. Peuplé de 32 millions d’habitants, le Kenya a vu sa croissance démographique passer à 2,4% et le taux de fécondité est passé de 6,7 en 1989 à 4,7 en 1998. Les jeunes de moins de 15 ans représentent 44% de la population, ce qui devrait entraîner une relance de la croissance démographique dans la mesure ou les jeunes filles se retrouvent massivement en âge de procréer. Il a mis en avant l’expansion des centres urbains en raison de l’exode rural, soulignant les conséquences de la croissance démographique urbaine sur la pauvreté, la santé, l’environnement. La majorité des pauvres vivent dans les bidonvilles et les zones rurales et, parmi ces populations, les femmes sont les plus vulnérables et à cet égard, l’éducation est une clef pour promouvoir le développement humain.
Au début des années 1990, le taux de scolarisation dans le primaire était de 100% pour les garçons et de 96% pour les filles, avant de s’effondrer à 87% en l’an 2000. Le représentant du Kenya a ensuite mis l’accent sur les conséquences de la pandémie du VIH/sida qui touche près de 2 millions de personnes et laisse des milliers d’enfants orphelins, sans possibilité d’accès à l’éducation dans la mesure où ils ne disposent plus d’un cadre familial. Il a mis en avant les programmes de sensibilisation et de prévention face à ce fléau et il a annoncé que l’objectif du nouveau Gouvernement élu en décembre dernier était de mettre en place une éducation obligatoire et gratuite. Cette décision a permis à 1 million d’enfants de s’inscrire en 2003 provoquant une pression sur les infrastructures,
a-t-il dit, mais le Kenya entend parvenir à l’objectif défini pour 2015. A cet égard, il a rappelé que le Gouvernement du Président Kibaki s’était engagé à lutter contre la pauvreté, pour l’assainissement et l’éducation primaire universelle et a assuré que les efforts de lutte contre la corruption devaient permettre au Kenya de rationaliser ses programmes nationaux.
Mme VERONICA SIMAN DE BETANCOURT (El Salvador) a fait valoir que dans les années 90 dans son pays, le taux d’analphabétisme des 15-60 ans était passé de 23 à 15% et même, dans les seules régions rurales, de 35,6 à 26%. En terme d’accès à l’éducation, elle a noté qu’il n’y avait aucune différence entre filles et garçons, le défi principal étant de mettre à égalité les régions urbaines et les régions rurales. En revanche, la préoccupation est d’empêcher les filles de quitter prématurément l’école, aussi le Gouvernement a-t-il développé des stratégies pour assurer la continuité de leur éducation du niveau préscolaire jusqu’au niveau moyen général, technique et professionnel et notamment l’enseignement technique supérieur et tous les types d’enseignements professionnels. Des programmes de formation professionnelle ont été mis en place pour incorporer les femmes dans les filières non traditionnelles.
A tous les niveaux d’enseignement ont été incorporés les questions d’égalité des sexes, la santé reproductive, la prévention de la violence, les droits de l’homme et l’éducation sexuelle, a-t-elle indiqué. En ce qui concerne les soins à apporter aux adolescentes enceintes, il a été notamment interdit de les expulser des établissements scolaires pour cette raison. Les programmes de santé et d’environnement visent surtout à éviter les conduites à risque: prévention du VIH et de la violence domestique sont ainsi inclus dans les programmes pour les jeunes et dans les écoles qui accueillent des pères et des mères. La représentante a par ailleurs présenté deux expériences menées par son Gouvernement: le Programme d’éducation pour la vie, effort inter-institutionnel qui vise les jeunes et les adolescents et leur enseigne la prévention des conflits; la prévention des désastres, de la violence, de l’usage des drogues et les encourage à une sexualité responsable. L’autre projet a été la mise en place d’un forum consultatif chargé de formuler le Plan national d’action sur l’éducation qui associe Gouvernement, secteur privé et société civile.
Mme ELENA ZUNICA HERRERA (Mexique) a estimé que l’éducation favorise l’intégration sociale, en particulier pour les filles et les femmes, et constitue un facteur du développement humain. En l’espace d’un siècle, le Mexique est passé d’une société majoritairement analphabète à une ère où pratiquement chaque Mexicain sait lire et écrire. 30,8 millions d’enfants étaient scolarisés pour l’année 2002-2003 à la dernière rentrée scolaire, a-t-elle indiqué. En outre, la durée de scolarisation qui, en 1970, était de 3,1 années pour les Mexicaines, est aujourd’hui de 11 à 12 années. Les investissements dans l’éducation étaient de l’ordre de 6,6% du PNB en 2001, de 6,8% en 2002 tandis que les prévisions pour 2006 sont de l’ordre de 8%.
Mme Herrera a toutefois regretté que certaines couches de la population, notamment dans les zones rurales et les populations autochtones demeurent en marge des systèmes éducatifs. 4,5 millions d’étudiants bénéficient de bourses, a-t-elle dit ensuite pour illustrer les efforts du Gouvernement. Le Mexique est conscient du fait que les populations les plus formées ont une meilleure connaissance des enjeux démographiques et c’est pourquoi notre Gouvernement entend généraliser les connaissances démographiques pour faire en sorte que les populations puissent identifier d’elles-mêmes leurs orientations. Elle a souhaité la poursuite de la mise en œuvre des objectifs définis en 1994 au Caire et le renforcement du dispositif multilatéral.
Mme SUJATHA RAO (Inde) a rappelé que selon les prévisions de la Division de la population, la population de son pays atteindra 2 milliards de personnes en 2050, mais la bonne nouvelle a-t-elle ajouté est que l’Inde devrait ramener son taux de fécondité à 2,1 d’ici à 2010 et stabiliser sa population d’ici à 2045. Elle a attribué cette évolution à quatre facteurs: le taux de naissances et de fécondité ont diminué, la mortalité infantile a baissé (146 pour mille en 1951 contre 66 en 2001), les naissances en milieu institutionnel; l’augmentation de l’alphabétisation des femmes; un engagement politique vigoureux avec en l’an 2000 la mise en œuvre d’une politique démographique globale en 14 points. Outre ces quatre points, elle a cité l’habilitation progressive des femmes, facilité par un accès accru aux nouvelles technologies.
Malgré la domination des valeurs masculines, elle a jugé la réaction des femmes encourageantes: des millions de femmes pauvres et analphabètes s’organisent en associations de microcrédit, avec un ordre du jour plus large intégrant l’éducation des fillettes, le contrôle de leur fertilité notamment. Les femmes indiennes souhaitent aujourd’hui de petites familles avec de meilleures conditions de vie pour elles-mêmes et pour leurs enfants. Il faut donc, pour la représentante, poursuivre des politiques qui renforcent les capacités des femmes et dans le même temps investir dans un meilleur accès à des services de santé reproductive de qualité. S’agissant du VIH/sida, elle a indiqué que la majorité des personnes touchées étaient les femmes et qu’il fallait donc conduire des politiques promouvant l’égalité des sexes et des politiques de sensibilisation ciblées par genre. Mais la question reste celle des ressources, comme dans beaucoup de pays en développement. L’Inde, a indiqué sa représentante, a été capable de mobiliser des ressources extérieures grâce à ses bons résultats: près de 40% du budget annuel total attribué à des programmes familiaux provient de l’extérieur. Mais ceci ne suffit pas pour répondre aux demandes croissantes de services de santé.
M. KAZEMI KAMYAB (République islamique d’Iran) a indiqué que son Gouvernement avait lancé des programmes de sensibilisation à la santé reproductive qui ont facilité la mise en œuvre des orientations du Caire. Il a également souligné la volonté politique ferme du Gouvernement qui a permis d’allouer les ressources nécessaires et d’obtenir ces résultats. Il a mis en exergue la part des dépenses d’éducation consenties par le Gouvernement et les familles qui a permis de porter à 89% le taux d’alphabétisation, tout en notant des retards accusés par les personnes âgées en la matière. L’indice de pauvreté est passé de 21% en 1988 à 17% en 2000 et le taux de croissance démographique est passé de 3,2% en 1986 à 1,24% en 2001, ceci grâce à des campagnes de sensibilisation sur les méthodes contraceptives, la prévention des grossesses précoces et le report de l’âge du mariage grâce à l’éducation.
L’égalité entre les femmes et les hommes est prévue à l’article 21 de la Constitution, a-t-il poursuivi, et des mesures sont prises pour protéger les femmes sur la base des principes énoncés par la religion musulmane. L’indice de développement lié au sexe est passé de 0,579 en 1997 à 0,703 en 2000, a-t-il dit, avant de souligner que la part de population urbaine est passée de 61,3% en 1996 à 63,9% en 2000. Cependant, le Gouvernement a développé également des infrastructures dans les zones rurales pour limiter l’exode. Des systèmes d’information sur la santé ont également été mis au point et bénéficient de l’expertise technique de certains organismes des Nations Unies, a-t-il dit, avant d’annoncer que 98% de la population rurale est couverte par des soins de santé primaire. Il a lancé un appel à la contribution des organisations internationales et des autres bailleurs de fonds pour réaliser les objectifs de développement du Millénaire et assurer le suivi des recommandations des Conférences du Caire et de Monterrey.
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