LE SMSI CLOT LA PREMIERE PHASE DE SES TRAVAUX PAR L’ADOPTION D’UNE DECLARATION DE PRINCIPES ET D’UN PLAN D’ACTION
Communiqué de presse PI/G/1540 |
Sommet mondial sur la société de l’information
Le SMSI clOt la premiEre phase de ses travaux par l’adoption D’une DEclaration de principes et d’un plan d’action
Le Sommet réaffirme le droit à la liberté d'opinion et d'expression et demande la création d’un groupe de travail sur la gouvernance de l'Internet
Genève, le 12 décembre -- Le Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI) a achevé cet après-midi la première phase de ses travaux, qui s’est tenue à Genève du 10 au 12 décembre, sous la présidence de M. Pascal Couchepin, Président de la Suisse. Les participants ont adopté une Déclaration de principes dans laquelle ils font part de leur conception commune de la société de l’information, ainsi qu’un Plan d’action visant à traduire en mesures concrètes cette conception commune. La deuxième phase du Sommet se tiendra à Tunis, du 16 au 18 novembre 2005.
La Déclaration de principes intitulée « Construire la société de l’information: un défi mondial pour le nouveau millénaire », reflète la volonté et la détermination des participants au Sommet d'édifier une société de l’information à dimension humaine, inclusive et privilégiant le développement. L’enjeu est de tirer parti du potentiel des technologies de l'information et de la communication (TIC) pour promouvoir les Objectifs de développement énoncés dans la Déclaration du Millénaire. Dans ce texte, les participants réaffirment notamment que tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression. Ils réaffirment en outre que, dans l'exercice de ses droits et dans la jouissance de ses libertés, chacun n'est soumis qu'aux limitations établies par la loi exclusivement en vue d'assurer la reconnaissance et le respect des droits et libertés d'autrui et afin de satisfaire aux justes exigences de la morale, de l'ordre public et du bien-être général dans une société démocratique.
Pour que chacun puisse bénéficier des possibilités que peuvent offrir les TIC, poursuit la Déclaration, toutes les parties prenantes devraient travailler ensemble pour améliorer l'accès à l'infrastructure et aux technologies de l'information et de la communication, ainsi qu'à l'information et au savoir, pour renforcer les capacités, accroître la confiance et la sécurité dans l'utilisation des TIC.
La Déclaration demande en outre au Secrétaire général de l'ONU de créer un groupe de travail sur la gouvernance de l'Internet pour étudier, d'ici à 2005, la gouvernance de l'Internet et éventuellement formuler des propositions concernant les mesures à prendre. Le Plan d’action précise qu’un rapport sur les résultats de cette activité serait alors soumis pour examen et suite à donner à la seconde phase du SMSI (Tunis, 2005).
Dans leur Plan d’action, les participants au Sommet recommandent également qu’un groupe d'action, sous l'égide du Secrétaire général de l'ONU, mène à bien, avant la fin de décembre 2004, un examen approfondi des mécanismes de financement existants, afin de savoir s'ils sont adéquats et permettent de faire face aux enjeux des TIC pour le développement. Les résultats de cet examen devraient être portés à l'attention des participants lors de la seconde phase du Sommet.
Le Plan d’action prévoit également qu’une réunion de préparation aura lieu au premier semestre de 2004 pour considérer les questions relatives à la société de l'information sur lesquelles devrait être focalisée la phase de Tunis du SMSI et pour arrêter la structure du processus de préparation de la seconde phase.
Des cibles indicatives ont été identifiées par le Plan d’action pour servir de référence globale pour améliorer la connectivité et l'accès aux TIC pour promouvoir les objectifs du Plan d'action, fixés pour 2015. Il recommande que tous les pays encouragent l'élaboration de cyberstratégies nationales d'ici à 2005. D'ici à 2005, les organisations internationales et les institutions financières concernées sont en outre invitées à élaborer leurs propres stratégies relatives d'utilisation des TIC pour le développement durable. Enfin, le Pacte de solidarité numérique énoncé dans le Plan d’action vise à instaurer les conditions propres de la mobilisation des ressources humaines, financières et technologiques nécessaires pour que tous les hommes et toutes les femmes participent à la société de l'information naissante.
Des déclarations de clôture ont été faites en fin de séance par M.Yoshio Utsumi, Secrétaire général du Sommet et Secrétaire général de l’Union internationale des télécommunications (UIT), M. Pascal Couchepin, Président de la Suisse et M. Habib Ben Yahia, Ministre des affaires étrangères de la Tunisie, qui a donné lecture d’un message adressé au Sommet par le Président Ben Ali, la Tunisie étant l’hôte de la deuxième phase du SMSI.
Déclaration de principes
Dans la Déclaration de principes intitulée « Construire la société de l’information: un défi mondial pour le nouveau millénaire » (WSIS/PC-3/DT/6/Rev.3) et adoptée à l’issue de la première phase du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI, Genève, 10-12 décembre 2003), les représentants des peuples du monde font part de leur conception commune de la société de l’information en proclamant leur volonté et leur détermination communes d'édifier une société à dimension humaine, inclusive et privilégiant le développement, la société de l'information, dans laquelle chacun ait la possibilité de créer, d'obtenir, d'utiliser et de partager l'information et le savoir et dans laquelle les individus, les communautés et les peuples puissent ainsi réaliser l'intégralité de leur potentiel dans la promotion de leur développement durable et l'amélioration de leur qualité de vie, conformément aux buts et aux principes de la Charte des Nations Unies ainsi qu'en respectant pleinement et en soutenant la Déclaration universelle des droits de l'homme. Pour eux, l’enjeu est de tirer parti du potentiel des technologies de l'information et de la communication (TIC) pour promouvoir les Objectifs de développement énoncés dans la Déclaration du Millénaire.
Les participants au Sommet réaffirment que, fondement essentiel de la société de l'information et conformément aux dispositions de l'Article 19 de la Déclaration universelle, tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit. Toute personne, où que ce soit dans le monde, devrait avoir la possibilité de participer à la société de l'information et nul ne devrait être privé des avantages qu'elle offre. Les représentants des peuples du monde réunis à Genève réaffirment en outre leur attachement aux dispositions de l'Article 29 de la Déclaration universelle, en particulier que l'individu a des devoirs envers la communauté et que, dans l'exercice de ses droits et dans la jouissance de ses libertés, chacun n'est soumis qu'aux limitations établies par la loi exclusivement en vue d'assurer la reconnaissance et le respect des droits et libertés d'autrui et afin de satisfaire aux justes exigences de la morale, de l'ordre public et du bien-être général dans une société démocratique.
Les participants se disent pleinement résolus à faire de la fracture numérique une occasion numérique pour tous. La Déclaration de principes reconnaît que l'édification d'une société de l'information inclusive exige de nouvelles formes de solidarité, de partenariat et de coopération entre tous les États, le secteur privé, la société civile et les organisations internationales et lance un appel à la solidarité numérique, aussi bien à l'échelle des nations qu'à l'échelle internationale.
À cet égard, la Déclaration de principes prend bonne note de la volonté exprimée par certains de créer un «Fonds de solidarité numérique international» alimenté par des contributions volontaires, et par d'autres, d'entreprendre des études concernant les mécanismes existants, ainsi que la possibilité de créer un tel fonds qui soit efficace.
Les participants se disent par ailleurs résolus à faire en sorte que chacun puisse bénéficier des possibilités que peuvent offrir les TIC. Ils s’accordent à penser que, pour s'acquitter de cette tâche, toutes les parties prenantes devraient travailler ensemble pour améliorer l'accès à l'infrastructure et aux technologies de l'information et de la communication, ainsi qu'à l'information et au savoir, pour renforcer les capacités, accroître la confiance et la sécurité dans l'utilisation des TIC, créer un environnement propice à tous les niveaux, développer et élargir les applications TIC, favoriser et respecter la diversité culturelle, reconnaître le rôle des médias, prendre en compte les dimensions éthiques de la société de l'information et encourager la coopération internationale et régionale. Tels sont les principes fondamentaux de l'édification d'une société de l'information inclusive.
La Déclaration de principes souligne que renforcer le climat de confiance par des mesures garantissant notamment la sécurité de l'information et la sécurité des réseaux, l'authentification ainsi que la protection de la vie privée et du consommateur est indispensable pour développer la société de l'information. Une culture globale de la cybersécurité doit être encouragée. Il est nécessaire d'éviter que les ressources et les technologies de l'information soient utilisées à des fins criminelles ou terroristes, tout en respectant les droits de l'homme. En outre, la protection de la propriété intellectuelle est importante pour encourager l'innovation et la créativité dans la société de l'information, poursuit la Déclaration de principes. Étant donné que les TIC modifient peu à peu nos habitudes de travail, il est fondamental de créer des conditions de travail sûres, fiables et salubres, qui soient adaptées à l'utilisation de ces technologies.
La Déclaration de principes affirme en outre que la gestion internationale de l'Internet devrait s'exercer de façon multilatérale, transparente et démocratique, avec la pleine participation des États, du secteur privé, de la société civile et des organisations internationales. Le pouvoir de décision, en ce qui concerne les questions de politique publique liées à l'Internet de portée nationale, est le droit souverain des États. Les organisations internationales ont eu et devraient continuer d'avoir un rôle important dans l'élaboration de normes techniques et de politiques relatives à l'Internet. Les représentants des peuples du monde réunis à Genève à l’occasion du SMSI demandent au Secrétaire général de l'ONU de « créer un groupe de travail sur la gouvernance de l'Internet, dans le cadre d'un processus ouvert et inclusif prévoyant un mécanisme garantissant la participation pleine et active des représentants des États, du secteur privé et de la société civile tant des pays développés que des pays en développement et faisant intervenir les organisations intergouvernementales et internationales ainsi que les forums pour étudier d'ici à 2005 la gouvernance de l'Internet et éventuellement formuler des propositions concernant les mesures à prendre ». Ils réaffirment en outre leur adhésion aux principes de la liberté de la presse et de la liberté de l'information, ainsi qu'à ceux de l'indépendance, du pluralisme et de la diversité des médias, qui sont essentiels à la société de l'information. Ils prônent une utilisation et un traitement responsables de l'information par les médias conformément aux normes éthiques et professionnelles les plus élevées. Tous les acteurs de la société de l'information devraient prendre les mesures appropriées, notamment préventives, déterminées par la loi, pour empêcher les utilisations abusives des TIC, par exemple les actes délictueux motivés par le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie, ainsi que par l'intolérance, la haine et la violence, de même que toutes les formes de maltraitance des enfants, en particulier la pédophilie et la pornographie infantile, et le trafic et l'exploitation d'êtres humains.
Plan d’action
Le Plan d’action (WSIS/PC-3/DT/5/Rev.3) traduit en mesures concrètes la conception commune et les concepts fondamentaux exprimés dans la Déclaration de principes dans le souci de parvenir progressivement aux objectifs de développement arrêtés à l'échelle internationale, en favorisant l'utilisation des produits, réseaux, services et applications qui reposent sur les TIC et d'aider les pays à surmonter le problème de la fracture numérique. Il reconnaît que la société de l'information est un concept évolutif et son stade de réalisation diffère d'un pays à l'autre, en fonction du niveau de développement. Il souligne que les gouvernements jouent un rôle essentiel dans l'élaboration et la réalisation, à l'échelle nationale, de cyberstratégies globales, tournées vers le futur et durables. Le secteur privé et la société civile ont, dans le dialogue avec les gouvernements, un rôle consultatif important à assumer dans la conception de cyberstratégies nationales. En outre, l’engagement du secteur privé est important pour l'élaboration et la diffusion des TIC, au niveau des infrastructures, des contenus et des applications. L'engagement et la participation de la société civile ont une importance égale dans la création d'une société de l'information équitable, et dans la mise en œuvre d'initiatives liées aux TIC en faveur du développement. Quant aux institutions internationales et régionales, elles ont un rôle clé lorsqu'il s'agit d'intégrer l'utilisation des TIC dans le processus de développement et de mettre à disposition les ressources nécessaires pour édifier la société de l'information et pour évaluer les progrès réalisés.
Des cibles indicatives peuvent servir de référence globale pour améliorer la connectivité et l'accès aux TIC pour promouvoir les objectifs du Plan d'action, fixés pour 2015. Ces cibles pourront être prises en compte dans l'établissement de cibles nationales, compte tenu des circonstances propres à chaque pays: connecter les villages à des moyens TIC et créer des points d'accès communautaire; connecter les universités, les collèges, les établissements d'enseignement secondaire et les écoles primaires; connecter les centres scientifiques et les centres de recherche; connecter les bibliothèques publiques, les centres culturels, les musées, les bureaux de poste et les archives; connecter les centres de santé et les hôpitaux à des moyens TIC; connecter toutes les administrations publiques, locales et centrales, et les doter d'un site web et d'une adresse e‑mail; adapter tous les programmes scolaires des écoles primaires et secondaires afin de relever les défis posés par la société de l'information, compte tenu des conditions propres à chaque pays; donner accès à toute la population mondiale aux services de télévision et de radiodiffusion; encourager l'élaboration de contenus et réunir les conditions techniques propres à faciliter la présence et l'utilisation de toutes les langues du monde sur l'Internet; faire en sorte que plus de la moitié des habitants de la planète aient accès aux TIC à leur portée.
Tous les pays devraient encourager l'élaboration de cyberstratégies nationales d'ici à 2005. Chaque pays est encouragé à mettre en œuvre d'ici à 2005 au moins un partenariat opérationnel public-privé (PPP) ou entre plusieurs secteurs, à titre de projet pilote. Il convient en outre de déterminer à l'échelle nationale, régionale et internationale des mécanismes pour la mise en œuvre et la promotion de programmes entre parties prenantes de la société de l'information. Il convient également d’étudier la viabilité de portails multipartenaires qui seraient créés au niveau national pour les populations autochtones. D'ici à 2005, les organisations internationales et les institutions financières concernées devraient élaborer leurs propres stratégies relatives d'utilisation des TIC pour le développement durable.
En ce qui concerne l’infrastructure de l’information et de la communication, fondement essentiel d’une société de l’information inclusive, le Plan d’action indique que les gouvernements devraient prendre des mesures afin de favoriser un environnement concurrentiel et propice aux investissements nécessaires dans les infrastructures TIC et au développement de nouveaux services. Il convient notamment de développer et renforcer les infrastructures de réseau large bande à l'échelle nationale, régionale et internationale. Il conviendrait en outre de soutenir la réalisation par l'Union internationale des télécommunications (UIT) et, le cas échéant, par d'autres organisations internationales concernées, d'études techniques, réglementaires et opérationnelles pour permettre, entre autres, d'élargir l'accès aux ressources de l'orbite et d'assurer à l'échelle mondiale l'harmonisation des fréquences et la normalisation des systèmes. Le plan d’action met également l’accent sur la nécessité, dans le contexte des cyberstratégies nationales, de répondre aux besoins particuliers des personnes âgées, des personnes handicapées, des enfants, particulièrement des enfants marginalisés, et de tous les groupes défavorisés ou vulnérables, notamment au moyen de mesures éducatives, administratives et législatives appropriées, pour assurer leur parfaite intégration dans la société de l'information. Il mentionne également la nécessité de déployer au plan international des efforts en faveur de la recherche-développement, afin de mettre à la disposition des utilisateurs finals des équipements TIC adéquats et financièrement abordables. Il affirme en outre que les coûts de transit et d'interconnexion internet, négociés au niveau commercial, devraient être établis en fonction de paramètres objectifs, transparents et non discriminatoires. Il est par ailleurs recommandé d'établir une législation relative à l'accès aux informations et à la préservation des données publiques, notamment dans le domaine des nouvelles technologies. Il convient en outre d’encourager la recherche en ce qui concerne les possibilités offertes par différents modèles de logiciels, et les moyens de leur élaboration, y compris les logiciels propriétaires, les logiciels à code source ouvert et les logiciels gratuits, afin d'intensifier la concurrence, d'élargir la liberté de choix.
Au titre du renforcement des capacités, le Plan d’action préconise notamment d’élaborer des politiques nationales pour faire en sorte que les TIC soient pleinement intégrées dans l'éducation et la formation à tous les niveaux. Des programmes d'intervention précoce dans les matières scientifiques et techniques devraient en outre être prévus pour les jeunes filles, l'objectif étant d'augmenter le nombre de femmes spécialisées dans les TIC. Soulignant que la confiance et la sécurité sont parmi les principaux piliers de la société de l’information, le Plan d’action souligne qu’en coopération avec le secteur privé, les États devraient prévenir et détecter la cybercriminalité et l'utilisation abusive des TIC et y remédier en envisageant notamment une législation qui autorise des investigations efficaces et la protection contre les abus. Il recommande en outre que des mesures appropriées soient prises aux niveaux national et international en ce qui concerne le pollupostage. Il convient par ailleurs d’encourager la poursuite de l'élaboration d'applications sûres et fiables pour faciliter les transactions en ligne, affirme le Plan d’action.
Selon le Plan d’action, le groupe de travail du SMSI, que la Déclaration de principes et le Plan d’action demandent au Secrétaire général de créer, devrait notamment avoir pour mission d’élaborer une définition pratique de la gouvernance internet; de cerner les questions d'intérêt général qui se rapportent à la gouvernance internet; d’élaborer une conception commune des sphères de responsabilités respectives des gouvernements, des organisations intergouvernementales, des organisations internationales et des autres forums existants, sur la base d'une analyse de leur capacité à traiter de façon efficace les responsabilités de gestion et les responsabilités juridiques ayant trait aux questions d'intérêt général relatives à l'Internet; et d’élaborer un rapport sur les résultats de cette activité, rapport qui serait soumis pour examen et suite à donner à la seconde phase du SMSI (Tunis, 2005).
En vertu du Plan d’action, les gouvernements sont invités à créer des centres d'échange Internet nationaux et régionaux et à superviser, selon qu'il sera nécessaire, leurs noms de domaine de premier niveau correspondant à des codes de pays (ccTLD) respectifs. Les États devraient continuer d'actualiser leurs lois relatives à la protection du consommateur, afin de tenir compte des nouveaux besoins de la société de l'information. L'UIT, en sa qualité d'organisation habilitée à établir des documents ayant valeur de traité, coordonne et attribue les fréquences en vue de faciliter un accès universel et abordable, souligne en outre le Plan d’action. Les États, les organisations internationales et le secteur privé sont encouragés à faire connaître les avantages du commerce international et de l'utilisation du commerce électronique et à promouvoir l'utilisation de modèles de commerce électronique dans les pays en développement et les pays dont l'économie est en transition. Le Plan d’action recommande en outre d’encourager l'adoption des TIC afin d'améliorer les systèmes de soins de santé et d'information sanitaire et d'en étendre la couverture aux zones reculées ou mal desservies ainsi qu'aux populations vulnérables. Il préconise également de favoriser le télétravail pour permettre à tous les citoyens, en particulier dans les pays en développement, les PMA et les petits pays, de travailler partout dans le monde, sans quitter leur communauté, et pour ouvrir aux femmes et aux handicapés de nouveaux débouchés professionnels. Le Plan d’action recommande d’autre part d’élaborer des politiques qui encouragent le respect, la préservation, la promotion et le renforcement de la diversité culturelle et linguistique et du patrimoine culturel dans le contexte de la société de l'information. Il préconise également d’encourager l'élaboration de législations nationales garantissant l'indépendance et le pluralisme des médias et de prendre des mesures appropriées, qui soient en même temps compatibles avec la liberté d'expression, pour lutter contre les contenus illicites et néfastes dans les médias.
Le Pacte de solidarité numérique vise à instaurer les conditions propres de la mobilisation des ressources humaines, financières et technologiques nécessaires pour que tous les hommes et toutes les femmes participent à la société de l'information naissante. Il conviendrait que les pays en développement redoublent d'efforts en vue d'attirer d'importants investissements privés nationaux et étrangers pour les TIC, en créant un contexte transparent, stable et prévisible propice aux investissements. Il conviendrait en outre que les pays développés et les organisations financières internationales aident les pays en développement et les économies en transition à élaborer, puis à mettre en œuvre, leurs cyberstratégies nationales. Il faudrait également que le secteur privé contribue à la mise en œuvre du présent Pacte de solidarité numérique. S'il est vrai qu'il convient de tirer pleinement parti des mécanismes de financement existants, un examen approfondi de ces mécanismes, afin de savoir s'ils sont adéquats et permettent de faire face aux enjeux des TIC pour le développement, devrait être mené à bien avant la fin décembre 2004. Cet examen devrait être confié à un groupe d'action, sous l'égide du Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies, et les résultats devraient en être portés à l'attention des participants à la seconde phase du Sommet. Sur la base des conclusions de cet examen, des améliorations et des innovations concernant les mécanismes de financement seront considérées, notamment la possibilité de créer un fonds de solidarité numérique efficace, alimenté par des contributions volontaires.
Une réunion de préparation aura lieu au premier semestre de 2004 pour considérer les questions relatives à la société de l'information sur lesquelles devrait être focalisée la phase de Tunis du SMSI et pour arrêter la structure du processus de préparation de la seconde phase. Conformément à la décision prise par le présent Sommet concernant sa phase de Tunis, les participants devraient, au cours de la seconde phase du SMSI, considérer, entre autres, les points suivants: élaboration des documents finals pertinents qui seront fondés sur les résultats de la phase de Genève du SMSI, en vue de consolider le processus de l'édification d'une société de l'information universelle, de réduire la fracture numérique et de la transformer en perspectives du numérique; et suivi et mise en œuvre du Plan d'action de Genève à l'échelle nationale, régionale et internationale, y compris au niveau des organisations du système des Nations Unies.
Déclarations de clôture
Le Secrétaire général du Sommet et Secrétaire général de l’Union internationale des télécommunications (UIT), M. Yoshio Utsumi, a déclaré que cette première phase du Sommet a permis d’ouvrir le chemin qui mènera à Tunis en 2005 et ouvre la voie de l’édification d’une société mondiale de l’information d’ici 2015 au plus tard. À cette occasion, a été approuvé un ensemble d’actions qui constitue la première phase du partenariat nécessaire à cette fin. M. Utsumi a rappelé que l’UIT avait reçu pour mandat de jouer le rôle de chef de file dans l’organisation du Sommet. Il a notamment remercié le canton et la municipalité de Genève pour leur hospitalité généreuse. M. Utsumi a déclaré que la plus grande innovation est encore à venir puisque c’est le premier sommet qui se tient en deux temps. La sagesse de cette décision transparaît clairement. Il a déclaré en conclusion qu’il existe dans le Plan d’action un calendrier très clair qu’il s’agira de respecter, a souligné le Secrétaire général du Sommet.
Le Ministre des affaires étrangères de la Tunisie, M. HABIB BEN YAHIA, a donné lecture d’un message adressé au Sommet par le Président Ben Ali à l’occasion de la clôture des travaux de la première phase du SMSI. Le Président tunisien se dit satisfait des résultats auxquels est parvenue la phase de Genève du Sommet grâce aux efforts conjugués de toutes les parties. Cette rencontre a posé les premiers jalons sur la voie d’une société mondiale de l’information qui soit équilibrée et solidaire. Les défis existants imposent d’adopter une méthodologie réfléchie et de déployer des efforts collectifs, poursuit le Président tunisien. Le contenu de la Déclaration et du Plan d’action constitue un acquis important qui suscite l’optimisme de la communauté internationale ; la culture numérique est devenue un facteur essentiel de rapprochement entre les peuples et les différentes cultures. Le Président de la Tunisie a déclaré que son pays est conscient de l’importance des défis posés et est résolue à ne ménager aucun effort pour réussir le rendez-vous de 2005. Au cours du processus préparatoire menant à la seconde phase de Tunis, la Tunisie est disposée à consentir davantage d’efforts en faveur de la concertation, en vue de réaliser le consensus sur les différents thèmes constituant l’ordre du jour.
M. PASCAL COUCHEPIN, Président de la Suisse, a déclaré que le dialogue mené pendant trois jours a permis de mieux cerner les enjeux de la société de l’information et du savoir. Un processus politique novateur a été inauguré : pour la première fois dans un sommet des Nations Unies, la société civile a été invitée à participer aux débats, a souligné le Président suisse. Cette nouvelle forme de dialogue internationale ne va pas de soi. Les États n’ont en effet pas l’habitude d’abandonner leurs prérogatives, a-t-il observé, ajoutant que les gouvernements ont incorporé des préoccupations de la société civile dans les documents qui sont aujourd’hui adoptés. La Déclaration et le Plan d’action de Genève sont de bons documents, a-t-il poursuivi. Nous avons trouvé un compromis solide, a ajouté M. Couchepin. La Déclaration énonce les principes et le Plan d’action les traduit en pratique. Sur deux questions importantes - le financement et la gouvernance de l’Internet - un mandat a été donné au Secrétaire général des Nations Unies, a rappelé M. Couchepin, précisant que les conclusions des deux groupes de travail chargés de ces deux questions marqueront la seconde phase du Sommet, à Tunis, a conclu le Président suisse.
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