LA PROMOTION DES TIC PRESENTEE COMME LE MEILLEUR MOYEN D’ACCELERER LA REALISATION DES OBJECTIFS DE DEVELOPPEMENT DU MILLENAIRE
Communiqué de presse PI/G/1538 |
Sommet mondial sur la société de l’information
LA PROMOTION DES TIC PRESENTEE COMME LE MEILLEUR MOYEN D’ACCELERER LA REALISATION DES OBJECTIFS DE DEVELOPPEMENT DU MILLENAIRE
Les droits de l’homme, la liberté d’expression et le respect de la diversité culturelle définis comme des piliers de la société de l'information
Genève, le 11 décembre -- La troisième séance du débat général du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI) - qui a vu cet après-midi la participation du Président de l’ex-République yougoslave de Macédoine, des Chefs de gouvernement de l’Ouganda et de Tonga, et d’une quarantaine de ministres - a été l’occasion pour l’ensemble des délégations de souligner la contribution décisive des technologies de l’information et de la communication (TIC) à la croissance économique et à la réalisation des Objectifs de développement du Millénaire.
Si l’ensemble des pays en développement ont présenté les TIC comme une occasion unique de brûler les étapes du développement, de nombreuses délégations ont présenté les droits de l’homme, la liberté d’expression et le respect de la diversité comme les piliers et les conditions incontournables d’une société de l'information sans exclusion, juste, équitable et au service de la réduction de la fracture numérique. La société de l'information ne sera pas, ont prévenu plusieurs intervenants, si elle n’est pas synonyme de liberté d’expression et de respect de la diversité religieuse, culturelle et linguistique.
Le Président de l'ex-République yougoslave de Macédoine a souhaité que l’adoption de la Déclaration de principe et du Plan d’action du Sommet soit le moyen de traduire un rêve en réalité et de proposer une vision concertée de la société de l'information. Le Premier Ministre de l’Ouganda, quant à lui, a noté que l’Afrique ne pouvait se permettre de manquer la révolution de l’information, après avoir manqué la révolution industrielle, alors que les TIC constituent la pierre angulaire du développement durable.
Le conseiller scientifique du Président des États-Unis a pour sa part présenté la mise en place d’une politique nationale favorisant la privatisation, la concurrence et l’esprit d’initiative, comme une condition incontournable du développement des TIC. Illustrant la contribution des TIC à l’économie américaine, il a indiqué que les 8% d’entreprises spécialisées dans les TIC contribuaient à 29% des exportations et à la plus grande partie des 40% de croissance économique qu’a connu ce pays entre 1995 et 2002.
De son côté, la Ministre guatémaltèque des communications, de l’infrastructure et du logement, a souligné les difficultés de promouvoir ces technologies dans un pays où les gens éprouvent des difficultés à subvenir à leurs besoins de base. À titre d’illustration, le représentant du Sri Lanka a indiqué qu’il était difficile de promouvoir l’Internet, dans un pays où seulement 60% de la population dispose de l’électricité. De nombreuses délégations ont exhorté les pays développés à respecter leurs engagements en matière d’aide au développement. Cela nous permettrait, ont-ils insisté, de disposer de ressources décisives pour le développement d’infrastructures indispensables à la promotion des TIC.
Toujours dans le domaine de l’aide, le Ministre de l’éducation de la science et de la technologie de l’Argentine a proposé la mise en place d’un mécanisme de réduction de la dette basé sur un engagement de promotion des TIC au service du développement. En ce qui concerne l’impact du développement des TIC, le Ministre des communications et de la technologie de l’information de l’Inde a indiqué que son pays enregistrait chaque mois 1,3 million d’abonnés supplémentaires à des téléphones portables.
S’agissant de l’aspect des droits de l’homme, le Vice-Président du Nicaragua a insisté sur la nécessité de protéger les hommes, les femmes et les enfants d’activités qui peuvent porter atteinte à leurs libertés fondamentales. Le Vice-Premier Ministre de l’Ouzbékistan a, de son côté, présenté la société de l'information comme un moyen de protéger la souveraineté nationale et la diversité religieuse et linguistique. Rappelant que le respect de la diversité est inscrit dans la constitution de son pays, le Ministre suisse de la communication s’est inquiété de l’omniprésence de l’anglais et a exhorté la communauté internationale à veiller à ce que la «toile» se tisse dans toutes les langues.
Enfin, dénonçant le peu de cas que certains pays font de la liberté d’expression, le directeur général de l’Association mondiale des journaux a demandé aux organisateurs du SMSI de reconsidérer leur décision de tenir la deuxième phase de leur Sommet en Tunisie.
Outre les intervenants cités, ont également pris la parole le Ministre des affaires étrangères du Swaziland, le Vice-Président du Panama, le Président de l’Assemblée de Serbie-et-Monténégro et des ministres des pays suivants: Mauritanie, Japon, Pologne, Turquie, Afrique du Sud, Slovénie, Belgique, Chili, Luxembourg, Népal, Zambie, République démocratique populaire lao, Émirats arabes unis, Autriche, Algérie, Portugal, Afghanistan, Sierra Leone, Uruguay, Kazakhstan, Niue, Lituanie, République démocratique du Congo, Jordanie, Samoa et Philippines. Sont également intervenus les représentants de la Jamahiriya arabe libyenne, du Bhoutan, de Chypre et du Honduras. Les Observateurs du Saint-Siège et de la Palestine, ainsi que les représentants des organisations suivantes: Organisation internationale du Travail (OIT), STMicroelectronics, Union postale universelle (UPU), International Council of Scientific Unions (ICSU), NHK (Japan Broadcasting Corporation), Commission économique des Nations Unies pour l’Asie et le Pacifique (CESAP), International Association for Volunteer Effort (IAVE), Cognitive Technologies Companies, Commission économique et sociale des Nations Unies pour l’Asie occidentale (CESAO), Agence latino-américaine de l’information (ALAI), Sols Technologies, Banque interaméricaine de développement, Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme et l’organisation de la Conférence islamique.
Le débat général du Sommet mondial se poursuivra demain matin, à 9 heures.
Débat général
M. APOLLO NSIBAMBI, Premier Ministre de l’Ouganda, a déclaré que l’Afrique, qui a manqué la révolution industrielle, est déterminée à ne pas manquer le train de la révolution de l’information. Il a indiqué que, grâce aux nombreux efforts consentis depuis le milieu des années 1990, l’infrastructure de base des communications couvre la quasi-totalité de l’Ouganda. En outre, des points d’accès internet ont été installés dans un grand nombre de régions du pays, œuvrant ainsi à la réduction de l’isolement géographique et de l’exclusion d’un grand nombre de communautés rurales. Ces résultats restent néanmoins modestes, compte tenu du fait qu’un grand nombre d’habitants n’ont toujours pas accès aux services associés aux technologies de l’information et de la communication (TIC), a ajouté le Premier Ministre.
Les TIC constituent une pierre angulaire du processus de développement durable, a poursuivi M. Nsibambi. Dans la sous-région de l’Afrique orientale, les politiques relatives aux TIC ont été harmonisées, a-t-il souligné. Il a également mis en relief l’importance vitale du rôle du gouvernement dans la promotion des TIC au bénéfice du développement. Le Premier Ministre ougandais a par ailleurs attiré l’attention sur la nécessité de mettre en place une législation et une réglementation adéquates afin de prévenir l’utilisation abusive des TIC à des fins criminelles comme le terrorisme.
M. ULUKALALA LAVAKA ATA, Premier Ministre de Tonga, a défini la société de l'information comme un système de connaissances partagées. Il a salué les efforts collectifs déployés dans le cadre de ce sommet pour parvenir à une vision commune d’une société de l'information centrée sur les besoins des citoyens et des objectifs de développement. Les technologies de l’information et de la communication (TIC) ont le potentiel de contribuer à une plus grande prospérité et d’améliorer le bien-être des populations en multipliant leurs choix sociaux et culturels. Il s’est dit persuadé qu’une meilleure connectivité stimulerait la participation de Tonga à l’économie mondiale. Le Premier Ministre a déclaré que tout cadre politique élaboré dans le domaine des TIC doit être conçu dans le but d’améliorer la fourniture de services et d’applications. En outre, ce cadre doit faciliter l’accès des citoyens aux TIC pour que tous les individus puissent en partager les bénéfices.
Pour M. BORIS TRAJKOVSKI, Président de l’ex-République yougoslave de Macédoine, les technologies de l’information et de la communication (TIC) sont garantes d’une meilleure société mondiale pour les générations futures. Il ne s’agit pas seulement de la société de l’information, mais aussi de tout ce qui peut renforcer les interactions entre partenaires et parties prenantes au niveau mondial. Les technologies ne sont toutefois qu’un outil vers la réalisation de cet objectif, et c’est bien l’amélioration de la gouvernance dans tous ses aspects qui doit prédominer. Si les besoins éducatifs fondamentaux ne sont pas couverts, la cyberparticipation démocratique des citoyens est en effet condamnée à ne rester qu’une vue de l’esprit.
La Macédoine s’est quant à elle dotée d’un comité directeur pour préparer l’entrée du pays dans la société numérique, a expliqué le Président. Le projet de plan d’action qui est issu de ces travaux a été adopté par le Parlement. Les sociétés doivent maintenant faire face à des changements économiques massifs, car la course au savoir est lancée et personne ne doit rester à l’écart de ce mouvement. La Macédoine est d’ailleurs bien placée dans ce secteur et a déjà signé des accords de partenariat avec le secteur privé, a conclu M. Trajkovski.
M. JOSÉ RIZO CASTELLÓN, Vice-Président du Nicaragua, a déclaré que ce qui pose problème dans le domaine des technologies de l’information et de la communication (TIC), c’est l’accès à ces technologies. L’être humain progresse grâce à sa curiosité, qui se trouve à la base de la révolution technologique, a-t-il par ailleurs rappelé. Il a souligné que le Nicaragua est un pays de plus de cinq millions d’habitants dont une grande partie de la population survit avec moins d’un dollar par jour. Le remboursement de la dette ne permet pas de débloquer des ressources suffisantes qui permettraient d’accélérer l’accès aux technologies nouvelles, a-t-il expliqué.
M. Rizo Castellón a par ailleurs souligné que son pays cultive la démocratie, la paix et la liberté. Il n’en va malheureusement de même partout et c’est pourquoi il faut protéger les personnes qui sont victimes de pratiques portant atteinte à leurs libertés fondamentales, a-t-il déclaré. Il faut en outre exploiter les nouvelles technologies de l’information pour renforcer la lutte contre le terrorisme, sans pour autant porter atteinte au principe du respect de la vie privée, a-t-il également affirmé. M. Rizo Castellón a par ailleurs insisté sur la nécessité de veiller à ce que les enfants ne soient pas exposés à des matériels pornographiques. Le Nicaragua, en ce qui le concerne, estime que les droits de propriété intellectuelle sont compatibles avec la coopération technique en faveur du développement, a précisé le Vice-Président avant d’ajouter que son pays était favorable à l’accès des populations autochtones aux technologies de l’information dans le respect de leurs particularités.
M. KAYSER BAZAN, Vice-Président du Panama, a souhaité que ce sommet permette aux pays en développement de se rapprocher et de parvenir à une vision commune de la société de l'information. Il a souligné la dichotomie entre des secteurs qui connaissent un niveau de développement très élevé en matière d’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC) et d’autres secteurs de la société panaméenne qui connaissent un taux très faible d’utilisation de ces techniques. Illustrant cette fracture numérique nationale au Panama, il a expliqué que plus on s’éloignait du canal de Panama et des opportunités économiques qu’il offre, moins il y avait d’opportunités numériques. S’agissant des efforts de promotion par son pays d’un environnement propice, il a indiqué que le Panama avait mis en place en 2002 la commission «Cyber-Panama», dont l’objectif est de favoriser l’utilisation des TIC comme instrument de modernisation des institutions de l’État.
M. DRAGOLJUB MICUNOVIC, Président de l’Assemblée de Serbie-et-Monténégro, a souligné que le développement rapide des technologies empêche de prédire les évolutions sociales. S’il est vrai que le développement des technologies de l’information telles que l’Internet rend difficile, voire impossible, la pratique de la discrimination du fait qu’elles permettent d’avoir accès à une multitude d’individus, d’idées et de groupes politiques, il n’en demeure pas moins que les systèmes appliqués aux technologies de l’information permettent aux plus développés d’exercer une domination et à la langue anglaise de devenir hégémonique. Il convient donc de trouver des moyens de préserver les identités culturelles et les autres langues, a souligné M. Micunovic. Le Président de l’Assemblée de Serbie-et-Monténégro a par ailleurs attiré l’attention sur l’ambition des administrations des États de contrôler toute les informations personnelles sous prétexte de lutte contre le terrorisme ou le blanchiment d’argent, ce qui sert alors d’excuses pour transformer dangereusement des systèmes démocratiques en systèmes policiers. Il a rappelé que durant les 10 années précédentes, son pays avait régressé pour ce qui est de l’intégration des nouvelles TIC. Le démantèlement des monopoles sur le marché des services de télécommunications est certainement un préalable et devrait être achevé dans la période à venir, a-t-il conclu.
M. ARIPOV ABDULLA, Vice-Premier Ministre de l’Ouzbékistan, a rappelé que de nouvelles solutions technologiques venues des technologies de l’information et de la communication (TIC) ont transformé les vies de chacun en même temps que le contexte mondial. Se disant conscient des avantages que peuvent apporter les TIC sur le plan social, il a fait état des initiatives de son pays en la matière, et notamment de l’introduction des TIC dans un grand nombre de secteurs dont l’enseignement. Par ailleurs, il a appelé toutes les parties impliquées dans l’adoption de la déclaration de principe du Sommet mondial sur la société de l’information à favoriser l’accès universel aux TIC ainsi que l’accès à l’information. Il a en outre émis le souhait que la coopération internationale en faveur des TIC dans les pays en transition soit renforcée et a déclaré que son pays soutiendrait l’adoption de la déclaration de principes.
Mme FATIMETOU MINT MOHAMED SALECK, Secrétaire aux nouvelles technologies de la Mauritanie, a souligné la nécessité de mesurer les incidences des transformations technologiques sur les communautés nationales et la communauté internationale dans son ensemble. Elle a défini la maîtrise des technologies de l’information et de la communication (TIC) comme un pilier essentiel du développement, du fait de la capacité de ces technologies à conquérir le savoir et à contribuer à la lutte contre la faim et la pauvreté. Présentant la stratégie nationale mise en place par la Mauritanie en 2002 visant à permettre à ce pays d’entrer de plein pied dans la société de l'information d’ici à 2006, Mme Saleck a indiqué que son pays avait accueilli du 8 au 10 juillet 2003, un Forum régional pour l’Afrique sur le thème de la société de l'information et les collectivités locales. Elle a toutefois insisté que ces pays ne pourront atteindre leurs objectifs dans des domaines comme l’accès pour tous à la société de l'information, la promotion de la gouvernance et de la sécurité électronique, la propriété intellectuelle et les logiciels libres et la réduction du fossé numérique sans une aide conséquente de la communauté internationale.
M. TARO ASO, Ministre de l’administration publique, des affaires intérieures et des postes et télécommunications du Japon, a déclaré que la croissance et le développement spectaculaires que le monde a connus au XXe siècle se poursuivront au cours du XXIe. Les vastes connaissances qui ont été engrangées ne disparaîtront pas de l’Internet, même si nous devions être confrontés à une crise, a-t-il insisté. Cette progression du savoir est un phénomène irréversible qui a été rendu possible par la propagation et l’accessibilité de l’éducation supérieure. Il faut maintenant espérer qu’une telle prospérité contribuera au développement d’une meilleure société mondiale et permettra de répondre aux questions de sécurité, a déclaré le Ministre japonais. M. Aso a rappelé qu’en janvier dernier, la capitale japonaise a accueilli la conférence préparatoire du SMSI pour la région Asie-Pacifique. Il convient désormais de combler le fossé numérique en déployant et en multipliant les réseaux à large bande afin que les avantages des TIC soient mis à disposition du plus grand nombre, a poursuivi le Ministre. Il a précisé que son pays a mis en place un programme de coopération visant à surmonter la fracture numérique, au titre duquel 4 milliards de dollars ont d’ores et déjà été dépensés.
M. MICHAL KLEIBER, Ministre de la Recherche scientifique et des technologies de l’information de Pologne, a souligné que la pensée humaine libre était sans doute l’un des meilleurs moteurs du développement. Les censeurs et la terreur n’ont pas pu arrêter la circulation de l’information qui a mené à la destruction du mur de Berlin ou l’arrivée de Solidarnosc en Pologne, a-t-il ajouté. Tout en se déclarant conscient des effets négatifs de l’Internet tels que la fracture numérique, la cybercriminalité ou la violation de la propriété intellectuelle notamment, il s’est dit convaincu que l’Internet pouvait aussi servir à faire circuler les valeurs de paix, de liberté, de démocratie, de droits de l’homme et de bonne gouvernance. Se disant certain qu’un accès sans limite au savoir est l’ennemi de l’intolérance, le ministre polonais a énuméré les initiatives entreprises par son pays dans ce domaine. Tout en affirmant que son pays aurait préféré que la déclaration de principes formule les propositions un peu différemment, M. Kleiber a dénoncé qu’il se rallierait néanmoins à l’adoption des documents issus du Sommet.
M. JOHN MARBURGER, Conseiller scientifique du Président des États-Unis, a rappelé que la prospérité des États-Unis s’est renforcée sur la base des technologies de l’information et de la communication (TIC). Ainsi, 8% des entreprises spécialisées dans les TIC aux États-Unis contribuaient à plus de 29% des exportations du pays. Par ailleurs il a indiqué que les États-Unis avaient connu 40% de croissance économique entre 1995 et 2000, principalement imputée aux TIC. Il a estimé que tous les pays disposaient d’une façon ou d’une autre de potentialités pour développer une société de l'information. Cette société, a-t-il prévenu, doit reposer sur un cadre propice à l’esprit d’entreprise. Soulignant l’importance que son pays accorde à ces technologies, il a précisé que les États-Unis investissaient 2 milliards de dollars par an à la recherche dans le domaine des technologies de l’information. Présentant les efforts des États-Unis en matière de coopération internationale, il a précisé que son pays avait mis en place un programme visant à promouvoir l’utilisation des TIC dans une douzaine de pays en développement. Parmi les conditions indispensables à la mise en place d’une société de l'information, le représentant des États-Unis a souligné l’existence d’une culture scientifique et d’une compétence et d’une politique nationale encourageant la privatisation, la concurrence et l’esprit d’initiative. Il est crucial, a-t-il ajouté, d’investir dans le potentiel et les capacités humaines. Par ailleurs, il a insisté sur les nouvelles perspectives rendues possibles par une presse et des médias libres et non censurés, exhortant tous les pays à mettre en œuvre l’article 19 de la Déclaration des droits de l’homme, qui porte sur la liberté d’expression. Enfin, il a souhaité que ce sommet soit l’occasion d’aboutir à une vision commune d’une plus grande prospérité par le biais de la promotion des TIC.
M. BINALI YILDIRIM, Ministre des transports et des communications de la Turquie, a déclaré que s’il est certes difficile de parvenir à un consensus sur un cadre d’accès équitable et universel aux TIC et sur leur utilisation, le Sommet va néanmoins s’efforcer d’établir quelques dénominateurs communs en la matière. Le Ministre turc a par ailleurs souligné que la contribution des pays développés est essentielle pour la mise en place, dans les pays en développement, de projets de développement social en rapport avec les infrastructures et les services de communication. Compte tenu du niveau insuffisant de certaines technologies de base dans les pays en développement, les politiques actuelles en matière de propriété intellectuelle et de brevets devraient être revues afin de disposer de normes modérées et applicables, a par ailleurs déclaré M. Yildirim. Le Ministre turc a également plaidé en faveur de l’adoption de législations adéquates visant à promouvoir l’accès des personnes handicapées et des personnes âgées aux TIC et à protéger les plus jeunes contre les contenus illégaux ou préjudiciables. Le droit d’accès à l’information et au savoir fait partie des droits fondamentaux à inscrire dans les constitutions nationales des pays, a en outre déclaré M. Yildirim. Ce droit est en effet essentiel pour transformer le monde en société de l’information, a-t-il insisté. Il a par ailleurs souligné que le partage et la diffusion de l’information et du savoir au niveau mondial devrait également contribuer à instaurer le degré de solidarité et de coopération nécessaire pour combattre le fléau du terrorisme.
M. ROBERTO EMILIO ARQUETA REINA, Président de la Commission nationale des télécommunications du Honduras, a appelé la communauté internationale à appliquer les dispositions de la déclaration de principes le plus rapidement possible, afin de faire de la société de la communication une société de la connaissance. Pour sa part, le Honduras œuvre en ce sens et compte intégrer la déclaration et le plan d’action à sa stratégie nationale très rapidement, a-t-il précisé. Il a par ailleurs insisté sur l’importance de la coopération internationale et de la volonté politique indispensables pour mettre les technologies de l’information et de la communication au service du développement. Il a appelé la communauté internationale à passer rapidement des intentions à l’action.
Mme IVY MATSEPE-CASABURI, Ministre de la communication de l’Afrique du Sud, a estimé que le Sommet mondial sur la société de l’information offrait une occasion unique d’améliorer les conditions de vie de millions de personnes. Elle a présentée les technologies de l’information et de la communication (TIC) comme un moyen de sauter les étapes du développement. Combler le fossé numérique, a-t-elle estimé, est une mesure corrective pour compenser les inégalités passées et présentes. Il s’agit de mettre en place des politiques et des stratégies qui favorisent le développement et l’utilisation des TIC. Il faut des lois et des mesures nous protégeant des abus en matière d’utilisation des TIC dès la conception de ces technologies. Il faut intégrer les TIC dans les systèmes d’enseignement, d’éducation et de santé. Le développement rapide des TIC nous oblige à créer au sein des Nations Unies un organisme qui nous permette de faire face aux conséquences de cette évolution et de ces bouleversements technologiques sans précédent. Fort de l’expérience récente de l’Afrique du Sud, elle a indiquée que les médias peuvent jouer un rôle important dans notre lutte pour la démocratie. Enfin, elle a insistée sur la contribution des TIC à la promotion et à la protection de la diversité.
M. PAVEL GANTAR, Ministre de la société de l’information de la Slovénie, a souligné que les technologies de l’information et de la communication (TIC) sont vitales pour l’instauration d’une société fondée sur le savoir, dont personne ne serait exclue et qui serait mise au service du développement humain. Le Gouvernement slovène accorde une grande priorité à cette question et entend participer pleinement à la société mondiale de l’information et de la connaissance, a-t-il assuré. L’utilisation des TIC permet aux citoyens de relever les défis de la vie moderne, a poursuivi le Ministre. Il a mis l’accent sur l’importance que revêtent les partenariats entre gouvernement et secteur privé et a assuré que son gouvernement n’a ménagé aucun effort pour combler la fracture numérique et permettre à tous les citoyens de prendre part aux processus de prise de décision. En ce qui concerne les questions de gestion de l’Internet, il a estimé que le réseau doit rester un outil libre pour la communication entre les peuples, même si la Slovénie est consciente des utilisations abusives dont peut faire l’objet le réseau, notamment à des fins de cybercriminalité, qu’elle est par ailleurs résolue à combattre.
Mme FIENTJE MOERMAN, Ministre de l’économie, de l’énergie, du commerce extérieur et de la politique scientifique de la Belgique, s’est félicitée de voir la liberté d’opinion, d’expression et d’accès à l’information énoncée dans la déclaration de principes, qui marque la vision commune des États Membres. S’agissant des médias, elle a affirmé que son pays entendait mettre en exergue l’importance d’une information objective, sérieuse et impartiale. La Ministre belge s’est également dite satisfaite de voir que le projet de déclaration soulignait la nécessité de la diversité s’agissant de la propriété des médias, et a encouragé à ce titre toute action dans ce sens, de même qu’elle a apporté son soutien aux principes relatifs à la propriété intellectuelle figurant dans le projet. S’agissant de l’impact des technologies de l’information et de la communication sur l’environnement de travail, Mme Moerman a souligné combien il était essentiel de se conformer aux normes internationales du travail telles que définies par l’OIT. Sur la question de la gestion internationale de l’Internet, elle a estimé que le partenariat actuel entre le secteur public et privé devait être poursuivi et qu’une intervention directe des autorités sur l’Internet pourrait affecter la liberté d’expression et la liberté de la presse. D’autres formes de gestion internationales seraient néfastes à la dynamique de l’Internet, a-t-elle en outre estimé.
Mme FLORA DE RAMOS, Ministre des communications, des infrastructures et du logement du Guatemala, a souligné la capacité des TIC à améliorer les conditions de vie. Elle a déclaré que s’il était difficile pour un pays en développement de prendre le chemin de l’industrialisation, il l’était encore moins de prendre celui des TIC. Elle a présenté les efforts de son pays pour promouvoir, par le biais d’une législation adéquate, une société guatémaltèque propice au développement des TIC. Le revers de la médaille est qu’une absence de développement empêche le développement de ces technologies, a-t-elle remarqué, notamment dans un pays comme le sien où le pouvoir d’achat est faible et où les gens ont des difficultés pour subvenir à leurs besoins fondamentaux comme la nourriture et les soins de santé. C’est pourquoi il est indispensable que les pays pauvres puissent disposer d’équipements et d’une connectivité à meilleur marché et de logiciels et produits informatiques disponibles dans les langues locales, a-t-elle affirmé.
M. ÁLVARO DIAZ, Ministre de l’économie du Chili, a indiqué que 4 millions de Chiliens ont aujourd’hui accès à l’Internet. Il a souligné que son pays aspire à fonder une société de l’information démocratique et ouverte et est favorable à l’accord qui se dégage de la déclaration de principes et du plan d’action qui sortiront de cette première phase du Sommet mondial sur la société de l’information. Depuis 1998, le Chili a mis en œuvre une stratégie intégrée de développement qui vise notamment à renforcer la connectivité et à promouvoir l’éducation et les capacités numériques. Le Chili prévoit que 25% des foyers du pays, 90% des écoles, la totalité des grandes et moyennes entreprises et les deux tiers des petites entreprises auront accès à l’Internet, a indiqué M. Diaz. À l’heure actuelle, au Chili, le haut débit (large bande) représente 40% des connections, a-t-il précisé. Il a identifié trois grands défis que doit encore surmonter la société de l’information: pauvreté et répartition inégale des revenus qui entrave l’accès de millions d’individus aux TIC; nécessité de protéger les droits de propriété intellectuelle tout en assurant le plus large accès au patrimoine commun de l’humanité; et nécessité d’assurer un équilibre entre sécurité et droits des citoyens.
M. FRANCOIS BILTGEN, Ministre du travail et de l’emploi du Luxembourg, a souligné que ce qui faisait d’Internet le moteur d’une véritable révolution était l’absence de pouvoir central et que des liens directs se créent entre utilisateurs. La société de l’information offre ainsi des chances de développement à la fois économiques et sociales extraordinaires, a-t-il poursuivi, mais elle dissimule également des dangers d’exclusion considérables pour ceux qui n’auraient ni accès ni compétence d’utilisation, a-t-il affirmé. Rappelant qu’aujourd’hui plus des trois quarts des utilisateurs d’Internet vivaient dans les pays de l’OCDE à revenus élevés alors même que ces pays ne représentent que 14% de la population mondiale, il a cependant souligné qu’Internet représentait une opportunité pour les pays en développement grâce notamment à son potentiel dans des domaines clefs tels que l’éducation et la santé. Il a félicité les organisateurs du Sommet d’avoir fait de la fracture numérique l’un des sujets phares de cette rencontre. Faisant valoir les diverses initiatives de son pays en faveur des TIC dans la lutte contre la pauvreté, M. Biltgen a rappelé que le Luxembourg a été l’un des premiers donateurs à s’engager pour combler la fracture numérique par le biais du programme «Infodev» de la Banque mondiale.
M. KAMAL THAPA, Ministre de l’information et de la communication, du développement local et de la santé du Népal, a souligné le potentiel des technologies de l’information et de la communication (TIC) pour relever les défis socio-économiques auxquels doit faire face la communauté internationale. Il a salué la naissance de cette solidarité mondiale nouvelle née à l’occasion de ce sommet pour établir une véritable insertion sociale et a présenté les efforts de son gouvernement pour mettre en place un cadre propice au développement de ces technologies et de permettre leur accès pour tous. Les médias, a-t-il ajouté, peuvent jouer un rôle essentiel pour préserver une société de l'information sans exclusion. Il faut également permettre au secteur privé, porteur de ces technologies, de prospérer, a-t-il dit, avant d’indiquer que les TIC étaient devenues un outil puissant de prospérité et de croissance. Cet outil doit être utilisé pour transformer les existences des populations marginalisées dans les pays en développement, et cela ne sera pas possible sans le soutien de la communauté internationale, a-t-il conclu.
L’Archevêque JOHN P. FOLEY, Président du Conseil pontifical pour les communications sociales du Saint-Siège, a affirmé que tous les acteurs de la société de l’information doivent prendre les mesures nécessaires pour prévenir les utilisations abusives des technologies de l’information et de la communication (TIC), notamment à des fins de propagation de la haine et de la violence ou à des fins de pédophilie et de trafic des êtres humains. Il a mis en avant trois fondements moraux qui, selon lui, régissent toute communication : l’importance de la vérité, la dignité de la personne humaine et le promotion du bien commun. Comme l’a toujours souligné le Saint-Siège, la protection de la propriété privée, y compris la propriété intellectuelle, doit avoir la fonction sociale fondamentale de servir le bien commun de l’humanité. Une paix durable ne peut être instaurée sans la coopération du réseau des médias, a par ailleurs déclaré l’Archevêque Foley. Au lieu de diffuser des images de violence, d’immoralité et de superficialité, les médias devraient favoriser une utilisation plus ouverte et respectueuse des TIC afin de promouvoir la réconciliation et de meilleures relations entre les peuples, a-t-il estimé.
M. DANIEL FILMUS, Ministre de l’éducation, des sciences et de la technologie de l’Argentine, a estimé que ce sommet était une occasion mondiale unique pour initier le mouvement en faveur de la réalisation des objectifs affirmés dans la déclaration de principes. À ce titre, il a jugé nécessaire d’étendre l’espace des droits de l’homme au savoir et à la connaissance et a souligné que les TIC pouvaient se transformer en un instrument puissant, permettant à tous les peuples d’exercer leur droit au développement. Le fossé numérique doit être rapidement comblé pour ne pas venir s’ajouter aux nombreuses fractures qui existent entre le Nord et le Sud, a estimé le Ministre argentin. À cet égard, il a affirmé que son pays accordait une priorité à la démocratisation des systèmes éducatifs et technologiques, mais a rappelé qu’il était difficile de rentrer rapidement dans l’ère des TIC alors qu’une partie de la population du pays n’avait pas encore eu accès à l’« ère Gutenberg » puisqu’elle ne savait pas lire. Il faut donc justement que nous tirions parti de la capacité des TIC à mettre en place de nouvelles formes d’apprentissage, a-il poursuivi, et c’est pourquoi le Gouvernement argentin accorde une priorité nationale aux investissements dans l’éducation. Mais pour bénéficier des ressources nécessaires, il est essentiel que les pays développés réduisent la dette des pays comme l’Argentine, a-t-il ajouté, suggérant que soit mis en place un mécanisme de réduction de la dette par les pays développés sur la base d’un engagement en faveur de la promotion des TIC de la part des pays en développement.
M. FAWAZ ZUBI, Ministre de l’information et des communications de la Jordanie, a déclaré que le processus engagé en matière de promotion des technologies de l’information et de la communication s’annonçait ardu. La Jordanie s’efforce de promouvoir une société de l'information fondée sur la connaissance. Le pays a mis en place un dialogue national par le biais d’un partenariat entre le secteur privé et le public, a-t-il déclaré, affirmant que la Jordanie répondrait aux objectifs du plan d’action de ce sommet en faisant tous les efforts nécessaires pour permettre que, d’ici à 2006, au moins un tiers des Jordaniens, notamment les enfants d’âge scolaire et les étudiants, aient accès au réseau. La connectivité n’est pas un luxe mais une nécessité, a-t-il ajouté. Pour sa part, la Jordanie s’est engagée à partager son expérience pour que le Sommet soit couronné de succès.
M. BATES NAMUYAMBA, Ministre des communications et des transports de la Zambie, a salué l’issue heureuse des négociations portant sur le plan d’action et la déclaration de principes associés à ce Sommet. Le Ministre zambien a plaidé en faveur d’une société qui soit suffisamment créative pour trouver de nouvelles solutions aux problèmes urgents. Le monde se trouve à un tournant qui marque le passage de l’ère industrielle à l’ère de l’information, a-t-il poursuivi. M. Namuyamba a par ailleurs souligné que la Zambie et l’Afrique dans son ensemble sont particulièrement affectées par la fracture numérique. « Nombre de nos citoyens n’ont jamais passé un coup de téléphone », a-t-il insisté. L’accès universel à l’information et au savoir ne peut pas être réalisé sans la construction des infrastructures technologiques adéquates, a souligné le Ministre. Malheureusement, les infrastructures de communication en Afrique sub-saharienne figurent parmi les moins développées du monde. Cet état de fait perpétue le déséquilibre entre l’activité économique de l’Afrique et celle du reste du monde, a-t-il expliqué. Il a demandé qu’une attention particulière soit apportée à l’identification des mécanismes qui permettraient de mettre en œuvre les décisions du présent Sommet, y compris en ce qui concerne le fonds de solidarité numérique et a exhorté la communauté internationale à aider la Zambie et les autres pays en développement à renforcer leurs capacités afin de combler ce fossé.
M. BOUTIEM PHISSAMAY, Ministre auprès du Bureau du Premier Ministre de la République populaire démocratique lao, a noté qu’à l’heure de la mondialisation et de la régionalisation, la révolution de la science et de la technologie, et plus particulièrement celle des technologies de l’information et de la communication (TIC), avait progressé très rapidement. Il a assuré que son pays savait parfaitement que ces TIC étaient devenus un outil stratégique de développement et de la diffusion des connaissances. Il a toutefois souligné que le développement de la société de l’information était particulièrement complexe parce qu’il ne se limite pas aux problèmes des infrastructures, mais soulève la question des contenus et des services, ainsi que de la réglementation, du contrôle, de la sécurité et de l’éthique. À cet égard, le Ministre a affirmé que son pays déployait d’importants efforts pour assurer un développement harmonieux des technologies de l’information et de la communication et qu’il attachait une grande importance à leur croissance dans les secteurs de l’économie et de l’éducation, notamment dans les universités et les institutions de l’éducation. Il a en outre précisé que son pays était en train de mettre en œuvre son plan d’action pour contribuer à la réalisation des programmes nationaux pour l’éradication de la pauvreté d’ici à 2020. Cependant, il a insisté sur l’importance du soutien des pays développés ainsi que des efforts conjoints du secteur public et privé pour réaliser le transfert des compétences et résorber la fracture numérique.
M. AHMED HUMAID AL TAYER, Ministre des communications des Émirats arabes unis, a relevé que beaucoup de problèmes régionaux et mondiaux attendaient encore d’être résolus et constituaient autant de freins au développement des technologies de l’information et de la communication (TIC). M. Al Tayer a cité en particulier la pauvreté, la faim et l’analphabétisme et a exhorté les pays riches à respecter leurs engagements en matière d’aide au développement pour permettre aux pays en développement de réaliser leurs objectifs en matière de promotion des TIC. Il a affirmé que son pays avait le souci de permettre à la femme d’accéder à tous les outils technologiques et a présenté les efforts de son pays pour renforcer les infrastructures, ainsi que les capacités et la formation des fonctionnaires. Nous ne pourrons toutefois aboutir à une société de l'information basée sur le respect du pluralisme sans une action concertée de toute la communauté internationale. Pour ce faire, il faut faire preuve de solidarité et d’assistance mutuelle, a conclu le ministre.
M. FRANZ MORAK, Secrétaire d’État de l’Autriche, a déclaré que la fracture numérique engendre l’inégalité d’accès à l’information. C’est pourquoi son pays appuie totalement l’objectif du Sommet qui consiste précisément à réduire cette fracture, a-t-il souligné. Pour l’Autriche, les questions essentielles liées aux TIC sont celles qui concernent leur application dans l’éducation et la formation, la parité entre les sexes, la déontologie en matière d’information et l’élargissement de l’accès du public à l’information et au savoir. Il convient en outre de mettre l’accent sur la nécessité de protéger l’identité et la diversité culturelles, a-t-il souligné. La pluralité des contenus et des médias doit également être promue, a déclaré le ministre avant de se prononcer en faveur d’une intense coopération internationale en matière de production, de partage et de diffusion du savoir, des idées et des expériences.
M. MORITZ LEUENBERGER, Conseiller fédéral, Chef du Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication de la Suisse, a estimé que les pays membres et les participants du sommet avaient finalement trouvé les bons compromis, même si ces compromis ne pouvaient évidemment pas satisfaire tout le monde. Il s’est en outre félicité de voir les participants s’accorder sur la priorité à combler le fossé numérique, mais il a aussi rappelé que si l’intention était bien présente, le monde était encore très loin du but. Insistant sur l’importance de la diversité culturelle et s’inquiétant notamment de l’omniprésence de l’anglais sur l’Internet, il a exhorté la communauté internationale à veiller à ce que la toile se tisse dans toutes les langues. À quoi bon le plus performant des flux d’information s’il n’y circule que de la propagande, s’est-il en outre interrogé, appelant la communauté internationale à soutenir activement le respect de la diversité culturelle sur la toile. La Suisse ne respecterait pas sa diversité culturelle comme aujourd’hui si cette diversité n’était qu’un idéal. C’est pourquoi le respect de cette diversité est une volonté inscrite dans la Constitution du pays, a-t-il poursuivi, mettant en avant la nécessité de faire preuve de volonté politique dans ce domaine. Nous avons deux ans pour nous engager collectivement et nous seront jugés à l’aune de cet engagement, a conclu le Ministre suisse.
Le Prince DAVID DLAMINI, Ministre des affaires étrangères et du commerce du Swaziland, s’est dit conscient que les bénéfices de la révolution des technologies de l’information et de la communication (TIC) n’étaient pas distribués de façon équitable du fait des inégalités dont souffrent les pays en développement. Il a souhaité que le Sommet contribue à la mise en œuvre d’une société de l'information profitable à son pays afin de lui permettre de combler le fossé numérique. C’est un défi important, car cela passe par un engagement ferme et concerté de toutes les parties concernées, a-t-il dit. Tout en reconnaissant le rôle primordial des gouvernements pour la mise en place d’un environnement propice au développement des TIC, il a lancé un appel aux pays développés pour qu’ils respectent leurs engagements en matière d’aide au développement. Cette aide, a ajouté le Prince, est le meilleur moyen de permettre à son pays de réaliser ses ambitions en matière de développement des TIC.
M. ARUN SHOURIE, Ministre des communications et des technologies de l’information de l’Inde, a indiqué que la déclaration qui sera adoptée à l’issue de ce Sommet établit des principes importants et un programme de travail auxquels son pays souscrit totalement. Il a souligné qu’un tiers des start-ups de la Sillicon Valley sont gérées par des Indiens, alors que plus de 100 des 500 premières entreprises identifiées par le magazine Fortune ont établi leurs centres de recherches en Inde. L’Inde enregistre 1,3 million de nouveaux abonnés à la téléphonie mobile chaque mois, a par ailleurs indiqué le Ministre. Rappelant la récente création d’un groupe de travail chargé de déterminer la faisabilité d’un fonds de solidarité numérique, M. Shourie a indiqué que si un tel fonds devait être créé, l’Inde y contribuerait sans hésitation. Avant-hier, le Premier Ministre indien et le Président du Ghana ont inauguré le centre d’excellence Kofi Annan à Accra, a d’autre part précisé M. Shourie. Il a par ailleurs indiqué que son pays était en faveur de la liberté de parole.
M. AMAR TOU, Ministre des postes, de l’information et des technologies de la télécommunication de l’Algérie, a fait état des progrès réalisés par son pays, notamment dans le domaine des technologies de l’information et de la communication (TIC), en dépit des difficultés inhérentes à une économie en transition et aux catastrophes naturelles. Ces efforts doivent aboutir à l’installation à brève échéance de réseaux d’information au sein de 22 000 établissements d’enseignement de tous les cycles de formation, a-t-il annoncé. Mettant en avant la volonté de son pays de permettre au plus grand nombre d’accéder aux réseaux d’information et de communiquer, il a affirmé que l’Algérie avait mené une réforme de fond basée sur l’ouverture des marchés des télécommunications et des postes et qui s’était traduite par un meilleur accès aux réseaux d’information. Le Ministre a également fait état de diverses réalisations qui ont abouti à l’éclosion, en l’espace de deux ans, de plusieurs milliers de cybercafés notamment. M. Tou a réaffirmé son attachement au respect de la pluralité et de la diversité, ainsi qu’à la libre circulation de l’information, et notamment à la liberté d’expression et au renforcement de la pratique démocratique.
M. JOSÉ LUIS ARNAULT, Ministre auprès du Premier Ministre du Portugal, a souhaité que ce sommet soit l’occasion de jeter les bases d’une société de l'information qui nous permette de tirer les meilleurs avantages des technologies de l’information et de la communication (TIC). C’est dans les ressources humaines plus que dans les technologies, a-t-il estimé, que résident les moyens de répondre à nos défis. Soulignant les efforts de son pays en direction de la promotion des TIC, il a présenté les cinq documents nationaux rédigés dans le souci de promouvoir un environnement propice au développement des TIC. Il a notamment présenté un projet de réseau de communication sans fil qui sera diffusé dans toutes les universités portugaises, mais aussi un projet intitulé «portail du citoyen» qui s’adresse au secteur public comme au secteur privé. En ce qui concerne la mise en œuvre d’une société de l'information, il a jugé indispensable l’échange d’informations sur les initiatives qui ont été adoptées par différents pays, organisations internationales, organisations et institutions spécialisées des Nations Unies.
M. MOHAMMAD MASOOM STANEKZAI, Ministre des communications de l’Afghanistan, a indiqué que son pays reconnaît l’importance des technologies de l’information et de la communication pour parvenir aux objectifs du développement. Il a précisé qu’au nombre des priorités actuelles de l’Afghanistan figurent la création d’un environnement propice aux affaires, la lutte contre la pauvreté, la promotion de partenariats avec le secteur privé, le désarmement, la réintégration des combattants démobilisés et le rapatriement de millions d’Afghans. Désormais, deux opérateurs de téléphonie mobile fonctionnent en Afghanistan, a précisé le Ministre afghan. Il a souligné que des projets d’infrastructures font actuellement l’objet d’appels d’offres dans son pays. Le taux d’équipement en lignes téléphoniques était de un pour 625 habitants l’an dernier et il a été multiplié par 4,2 fois depuis, a ajouté M. Stanekzai. Le taux de 1% devrait être atteint d’ici à la fin de l’année, a-t-il précisé.
M. SEPTIMUS KAIKA, Ministre de l’information et de la radiodiffusion de la Sierra Leone, a souligné combien l’information représentait le pouvoir et a rappelé que c’était justement l’information sur la situation de la Sierra Leone qui avait suscité la mobilisation de la communauté internationale ces dernières années, permettant ainsi que la plus grande force de maintien de la paix se déploie dans le pays. La Sierra Leone renaît donc aujourd’hui et lance une dynamique destinée à favoriser l’accès aux télécommunications, a-t-il poursuivi, mais elle a besoin du partenariat des pays en développement et du secteur privé pour ce faire. À cet égard, le Ministre s’est dit convaincu que les technologies de l’information et de la communication contribueraient à l’amélioration des conditions de vie de la population et a demandé à tous les participants de maintenir l’aide à son pays afin que la Sierra Leone devienne un jour un partenaire de plein droit de la société de l’information.
M. PALUSALUE FAAPO II, Ministre des Communications et de la technologie de l’information de Samoa, a déclaré que les technologies de l’information et de la communication (TIC) ont modifié les façons d’agir et de vivre des habitants de la planète. Il a fait valoir que les écoles de son pays sont en train de se familiariser avec les ordinateurs, alors que certains ministères ou organisations n’ont pas encore saisi toute la portée et l’importance des TIC. Présentant la contribution de son gouvernement à la promotion des TIC, il a indiqué que Samoa avait mis en place un Comité directeur chargé des TIC dont l’objectif est d’élaborer des stratégies permettant au plus grand nombre de bénéficier des avantages de ces technologies. C’est parce que Samoa a décidé d’entrer de plein pied dans la société de l'information basée sur les connaissances qu’il faut conclure des partenariats avec pays et organisations internationales, a-t-il indiqué. En conclusion, il a déclaré que les TIC étaient la clef d’un avenir meilleur, et a formé le vœu que ce sommet soit l’occasion d’aboutir à une vision concertée d’une société de l'information sans exclusion, juste et équitable.
M. ALI BEN LASHHAR, Ministre de l’information et des communications de la Jamahiriya arabe libyenne, a affirmé que le projet de déclaration de principes dont sont saisis les participants au Sommet reflète les aspirations de l’humanité en vue d’une société meilleure fondée sur la justice et exempte de pauvreté. Il a relevé que le monde reste malheureusement encore partagé entre les pays du Nord, nantis, et les pays du Sud, qui sont pauvres et ont de nombreux besoins sur le plan économique. Il existe plusieurs modèles de développement, ce qui doit permettre de garantir la pluralité et la diversité de notre monde, a souligné le Ministre. L’unipolarité qui est imposée par les forces économiques est injuste, a-t-il ajouté. À son avis, la diversité n’est absolument pas une entrave à la mise en place de la société de l’information. Cette situation place la communauté internationale devant ses responsabilités, dans la mesure où il convient en effet de réduire le fossé numérique qui existe entre pays en développement et pays développés par le truchement d’une coopération indispensable dans cette entreprise, a conclu le Ministre.
M. VIRGILIJUS VLADISLOVAS BULOVAS, Ministre de l’intérieur de la Lituanie, a annoncé son plein soutien à la déclaration de principe et au plan d’action qui seront adoptés au cours du Sommet. Par ailleurs, il a rappelé que son pays avait accueilli le premier Forum mondial sur les technologies de l’information à Vilnius en août 2003 ainsi que des réunions préparatoires du SMSI. Le Ministre a affirmé que le défi actuel de son pays consistait à assurer une croissance constante de la diffusion de la connaissance. Nous avons une infrastructure générale des télécommunications relativement développée et nous cherchons maintenant à renforcer les compétences afin de permettre aux citoyens un accès équitable aux sources d’information, a-t-il précisé, citant diverses initiatives entreprises par son gouvernement en la matière.
M VITAL KAMERHE, Ministre de la presse et de l’information de la République démocratique du Congo, a déclaré que la communauté internationale vient de concrétiser une noble idée avec l’organisation de ce sommet. Il a souhaité que cette démarche permette de combler le fossé numérique. Le Gouvernement de la République démocratique du Congo s’est engagé dans de vastes réformes dans le secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC), a-t-il précisé. Avec une population de 60 millions d’habitants pour plus de 2 millions de kilomètres carrés, neuf pays voisins et 40% des réserves forestières africaines, mon pays est une terre plus que favorable à l’expansion des activités économiques privées et publiques; malheureusement a-t-il poursuivi, la guerre qui l’a frappé ces cinq dernières années a creusé le fossé entre les populations. Aujourd’hui, la mise en place d’une véritable société de l'information sans exclusion est le meilleur moyen de parvenir à une réconciliation des populations, a affirmé le Ministre.
M. VIRGILIO L. PEÑA, Sous-Secrétaired’État aux technologies de l’information et des communications des Philippines, a reconnu que la technologie est l’une des bases d’un développement économique durable. Les Philippines adhèrent pleinement à l’idée d’exploiter toutes les possibilités offertes par les technologies de l’information et de la communication (TIC), afin de lutter contre la pauvreté et de promouvoir l’égalité entre les sexes, a-t-il ajouté. Ce pays adhère en outre à la déclaration de principes qui sera adoptée à l’issue de ce sommet et qui fixe un objectif global de société de l’information au sein de laquelle chacun pourrait créer, utiliser et partager le savoir et l’information. Il est indispensable de créer un environnement propice grâce auquel chacun puisse jouer un rôle et assumer ses responsabilités dans le développement de la société de l’information, a par ailleurs déclaré le Sous-Secrétaire d’État, indiquant que son pays s’efforce notamment de promouvoir l’éducation à distance, la télémédecine et les autres services sociaux. Une « cybersécurité » garantissant la protection de la vie privée et de la confidentialité est également une question qu’il convient de prendre dûment en compte, a-t-il poursuivi. M. Peña s’est également déclaré en faveur d’un mécanisme de financement destiné à contribuer à la mise en œuvre du pacte de solidarité numérique pour le développement.
M. DANIEL BERVEJILLO, Vice-Ministrede l’éducation et de la culture de l’Uruguay, a noté que la révolution de l’information et de la connaissance était en bonne voie et a souligné à cet égard qu’aujourd’hui, une société qui n’y aurait pas accès serait inexorablement tournée vers le passé. C’est pourquoi il est indispensable que la société de l’information réduise la fracture numérique entre les pays pauvres et les autres, a-t-il insisté. Il a également rappelé que la fracture numérique n’était que le reflet de toutes les disparités flagrantes entre le monde développé et le monde en développement, et a appelé la communauté internationale à s’acquitter le plus rapidement possible de ses engagements. M. Bervejillo a mis l’accent sur l’importance du respect de la diversité culturelle et linguistique par la société de l’information et estimé que celle-ci devrait s’inscrire dans un processus global qui consiste à réduire les grandes disparités de développement dans le monde.
M. ALEXEI VOLKOV, Vice-Ministre des affaires étrangères du Kazakhstan, a souligné la nécessité de mesures concrètes permettant l’égalité d’accès aux technologies de l’information et de la communication (TIC). Ce serait un moyen, à son avis, d’assurer la paix et la sécurité dans le monde. Il a précisé que la connectivité intéressait tout particulièrement les pays en transition, compte tenu de leurs spécificités. Le Kazakhstan prépare un mécanisme d’administration électronique dans le souci d’assurer la transparence de toutes les procédures administratives de l’État, a-t-il indiqué. L’année prochaine, avec l’aide de l’Union internationale des télécommunications et de la Banque mondiale, le Kazakhstan s’attachera à la démonopolisation des services de communications, a annoncé le Vice-ministre. Nous sommes fermement convaincus, a-t-il ajouté, que ce sommet permettra non seulement de réduire le fossé numérique, mais également d’accélérer le développement des TIC dans les pays en développement ou en transition.
M. JOHN TIAKIA, Ministre adjoint aux postes et télécommunications de Niue, a souligné que la fracture numérique est une réalité et qu’il convient donc de placer la promotion des technologies de l’information et de la communication (TIC) au premier rang de leurs priorités. Le Ministre adjoint a rendu hommage à l’aide financière et technique apportée par le PNUD à son pays dans le cadre du programme TIC4D. Les coûts du satellite à large bande restent très élevés et Niue reste très dépendant en matière d’électricité, a-t-il fait observer. Il a précisé que son pays est parvenu à assurer l’universalité des services téléphoniques grâce aux subventions gouvernementales et a affirmé qu’il conviendrait désormais de procéder de même pour promouvoir les technologies associées à l’Internet. Niue est en outre convaincu que le nom de domaine « .nu » appartient au Gouvernement et au peuple de Niue et devrait être géré par conséquent par ce pays. Aussi, Niue demande instamment à l’ICANN et au Département du commerce des États-Unis de reconduire le nom de domaine « .nu », a insisté le Ministre.
M. TASHI PHUNTSOG (Bhoutan) a déclaré que les deux dernières décennies avaient vu des évolutions techniques spectaculaires dues notamment à la croissance rapide des marchés des pays développés. Le Bhoutan a pu sortir progressivement de son isolation pour se confronter à un défi considérable, l’universalisation de l’accès aux technologies de l’information et de la communication (TIC). La population du pays est en effet très éparpillée, ne dispose que d’infrastructures électriques et routières minimales, souffre d’un manque d’eau potable, d’un taux d’alphabétisation encore faible, et d’un manque de ressources financières et humaines. Le représentant a fait remarquer que nombre de pays moins avancés connaissent les mêmes difficultés. L’Internet est toutefois entré au Bhoutan dès 1999. Depuis, des programmes d’éducation destinés à la population ont été lancés. Un nouveau ministère des technologies a lancé un plan stratégique et d’action destiné à concrétiser la vision du gouvernement en ce qui concerne la société de l’information, avec un fort accent sur la création de contenu local. Le Gouvernement du Bhoutan applique l’indicateur original de « bonheur national brut » à tous les aspects de son action en faveur de son peuple. Les dangers d’une exclusion due à l’utilisation des TIC existent néanmoins, a rappelé le représentant. Les pays pauvres s’essaient en effet encore à l’accès à la téléphonie mobile vocale alors que les pays industrialisés préparent déjà les nouvelles générations des technologies d’interconnexion de systèmes complexes. Une aide des pays riches doit permettre aux pays les moins avancés de ne pas prendre un retard qui pourrait être fatal à leurs efforts de développement.
M. TILAK RANAVIRAJA (Sri Lanka) s’est dit convaincu de la capacité des technologies de l’information et de la communication (TIC) d’améliorer le bien-être des populations. Il a reconnu la nécessité pour son pays d’améliorer la formation et les capacités locales. Pour combler le fossé numérique, il faut améliorer les infrastructures et faciliter l’accès aux TIC, a-t-il dit. Le Sri Lanka a privatisé le secteur de la communication dans le souci de permettre une plus grande concurrence, source de créativité et de progrès. Les possibilités de connexion à Internet restent limitées si l’on considère que seul 60% des ménages du Sri Lanka disposent de l’électricité. Tout en se félicitant de la contribution des TIC pour améliorer la transparence et la bonne gouvernance, le représentant a souligné que la diffusion de certaines informations a servi à attiser le conflit ethnique qui sévit actuellement au Sri Lanka.
M. PANICOS POUROS (Chypre) a souligné que notre époque se caractérise par une révolution au moins aussi importante, sinon plus que la révolution industrielle. Elle recèle un important potentiel pour une productivité accrue et une qualité de vie meilleure pour les populations. Il faut néanmoins faire en sorte que cette révolution profite à tous et pas seulement à quelques privilégiés, a affirmé le représentant chypriote. C’est pourquoi il convient de combler la fracture numérique. Le Sommet mondial sur la société de l’information pourrait constituer à son avis la première tentative digne de ce nom visant à réduire cette fracture. Chypre appuie la déclaration de principes et le plan d’action concertés qui doivent être adoptés à l’issue du Sommet. Chypre s’engage donc à participer à l’instauration d’une société de l’information sans exclusion fondée sur la démocratie.
M. AZZAM ALAHMAD (Palestine) a déclaré que la Palestine, étant donné l’importance de la circulation de l’information pour l’amélioration de la qualité de vie des populations, a fait de la réalisation d’une société de l’information un de ses objectifs principaux. Un ministère des technologies de l’information ainsi qu’une commission de l’Internet ont été mis sur pied afin d’œuvrer à l’élaboration d’un cadre législatif qui favorise les partenariats entre les secteurs privé et public. La stratégie nationale palestinienne rencontre malheureusement des obstacles: morcellement du territoire, destructions systématiques des infrastructures de radio et de télévision, blocages des points de passage qui rendent les déplacements difficiles, obstacles techniques et économiques, sans oublier le monopole exercé par Israël sur le spectre des fréquences. Malgré cela, la Palestine, qui se classe au sixième rang des pays arabes en matière d’accès à l’Internet, entend poursuivre ses efforts vers l’accomplissement de ses objectifs dans ce domaine, a-t-il dit.
M. JUAN SOMAVIA, Directeur général de l’Organisation internationale du Travail (OIT), a souligné la nécessité de politiques d’investissement adéquates pour développer les technologies de l’information et de la communication (TIC) dans les pays en développement. Il a affirmé que la fracture numérique était une fracture économique et a souligné que les exclus du numérique étaient des exclus sociaux. Il a par ailleurs présenté les syndicats comme un facteur essentiel du dialogue social qui est à la base de la mise en place d’une société de l'information. Engageons-nous, a-t-il lancé, à développer des TIC basées sur le principe de solidarité et le respect de la diversité.
M. TIMOTHY BALDING, Directeur général de l’Association mondiale des journaux, a souligné que la liberté d’expression et le libre flux de l’information étaient des conditions indispensables pour assurer le progrès et sa stabilité. L’information est notamment essentielle pour lutter contre le terrorisme international qui se développe dans des sociétés closes et démunies d’un accès libre à l’information, a-t-il fait remarquer. M. Balding a exprimé sa crainte que, parmi les États qui adopteront la déclaration de principes et le plan d’action du Sommet, certains s’empressent d’agir à l’inverse des principes énoncés dans cette déclaration, en faisant arrêter des journalistes ou, plus largement, en empêchant la diffusion libre de l’information. Citant à cet égard l’attitude du Myanmar, de l’Iran, de la Syrie, de Cuba ou de la Chine, il a rappelé que la censure était bel et bien une façon de vivre pour certains pays. Enfin, il a appelé les organisateurs du Sommet à abandonner le projet de tenir la deuxième phase du Sommet à Tunis, à moins que ce pays s’engage à respecter la liberté de la presse et d’expression. La tenue du Sommet dans ce pays discréditerait intégralement la déclaration adoptée par la communauté internationale à Genève, a-t-il insisté.
M. PASQUALE PISTRIO, Président-Directeur général de la société STMicroelectronics, s’est dit convaincu que si la mise à disposition d’infrastructures était très importante dans le cadre de l’universalisation de l’accès aux nouvelles technologies de l’information, un effort de formation et d’éducation en direction du public est néanmoins crucial pour que les publics concernés sachent exploiter les technologies de l’information et de la communication. Or, a constaté M. Pistrio, des milliers d’entreprises des pays développés disposent des ressources humaines nécessaires à cet apprentissage. Les grandes entreprises pourraient donc être incitées à contribuer à la création d’un fonds volontaire, alimenté par les entreprises comptant plus de 250 employés en fonction de leur chiffre d’affaires. Ce fonds serait destiné au financement du personnel et du matériel des organisations locales qui dispenseraient, sur place, les enseignements nécessaires. De son côté, STMicrolectronics s’engage à toucher de la sorte au moins un million de personnes d’ici 10 ans. Si cette initiative recevait un accueil favorable, elle pourrait entraîner un vaste mouvement dans le même sens de la part d’autres entreprises.
M. THOMAS LEAVY, Directeur général de l’Union postale universelle (UPU), a présenté la contribution de l’UPU à la réduction de la fracture numérique. À son avis, la plus grande contribution de ses membres tient à la capacité de l’Union de fournir, par le biais de 660 000 bureaux de postes, un service postal aux régions les plus reculées. Au Bhoutan et dans d’autres pays en développement, nombre de personnes sont titulaires d’une adresse électronique gratuite grâce au service postal de l’UPU. L’Union travaille à développer le courrier électronique par le biais du timbre électronique. Au beau milieu de la révolution virtuelle, a-t-il conclu, les services postaux ont une immense contribution à apporter en matière de promotion des technologies de l’information et de la communication à travers le monde.
Mme JANE LUBICHENCO, Présidente du Conseil international pour la science (ICSU), a fait valoir le rôle essentiel des connaissances scientifiques dans le développement social et dans la progression vers une société plus équitable et plus durable. Mais l’accès aux technologies scientifiques demande des capacités, des connaissances et de la liberté, ce que tous les pays et toutes les populations n’ont pas, a-t-elle ajouté, insistant sur la nécessité de fournir un accès impératif aux données scientifiques au plus grand nombre. La Présidente de l’ICSU s’est également félicitée que le rôle important de la science -et notamment de la cyberscience- dans le développement de la société de l’information était reconnu dans la déclaration de principes et dans le plan d’action qui doivent être adoptés au cours de ce Sommet.
M. KATSUJI EBISAWA, Président de NHK Japan Broadcasting Corporation, a déclaré que la télévision a toujours progressé au rythme des évolutions techniques. Malgré l’apparition incessante de nouvelles techniques, elle conserve son rôle primordial de diffuseur d’informations et de savoir au grand public. À cette fin, elle sait tirer parti des grandes innovations telles que les retransmissions en direct, la transmission en haute résolution, l’intégration de la reconnaissance vocale et de l’interactivité. M. Ebisawa s’est dit convaincu que la déclaration et le plan d’action du Sommet reflèteront le rôle clef que la télévision a joué, joue encore et jouera sans aucun doute à l’avenir.
M. KIM HAK-SU, Secrétaire exécutif de la Commission économique des Nations Unies pour l’Asie et le Pacifique (CESAP), a souligné que la révolution mondiale de l’information recèle le potentiel d’un développement durable, y compris dans le monde en développement. C’est en Asie que le marché des technologies de l’information et de la communication (TIC) se développe le plus rapidement, tant dans le secteur public que dans le secteur privé, a-t-il noté. Néanmoins, tous les pays d’Asie ne contribuent pas dans les mêmes proportions à cette économie numérique mondiale, les pays les moins avancés et les petits pays insulaires accusant un retard incontestable dans ce domaine. La CESAP, en ce qui la concerne, privilégie une approche pluridisciplinaire en matière de promotion des TIC et de réduction de la fracture numérique. Avec ses partenaires, cette commission a organisé un grand nombre de conférences préparatoires au Sommet, a souligné son Secrétaire exécutif. Il a en outre appelé chacun à s’engager en faveur de la vision dégagée par le Sommet.
Mme LIZ BURNS, Présidente de l’International Association for Volunteer Effort (IAVE), a rappelé que le bénévolat était une des manifestations les plus claires de la solidarité humaine et a fait valoir que 10 millions de personnes s’étaient portées volontaires en l’an 2000 pour entreprendre des vaccinations contre la poliomyélite. C’est aussi la manière la plus simple et la plus immédiate de participer à la vie de la collectivité et donc de faire avancer la démocratie, a-t-elle ajouté, affirmant que le volontariat était à cet égard un élément clef des technologies de l’information et de la communication (TIC). La Présidente de l’IAVE a rappelé que les volontaires du monde entier avaient tiré un grand parti des TIC et que c’est ainsi, entre autres, que le bénévolat se ramifiait et se développait. Elle a appelé la communauté internationale à soutenir le « volontariat TIC » ainsi que sa diffusion à l’échelle internationale. Enfin, Mme Burns a appelé les participants à reconnaître la valeur et la participation des volontaires dans les décisions et les engagements qui seront pris au cours du Sommet. Elle a notamment insisté sur la nécessité de renforcer la contribution du bénévolat au progrès de la Société de l’information, ainsi que de promouvoir et de diffuser l’utilisation des TIC dans le renforcement du volontariat.
Mme OLGA USKOVA, Présidente de Cognitive Technologies Companies, a déclaré que, malgré les problèmes politiques, la situation économique en Russie s’était améliorée, en grande partie grâce aux initiatives menées par le gouvernement pour promouvoir et encourager des investissements dans le domaine des technologies de l’information et de la communication (TIC) et le commerce électronique. Récemment, le marché intérieur a connu un important flux de capitaux ; des grandes entreprises aux petits commerces, il y avait eu des améliorations significatives de l'économie. En même temps, il était clair que la poursuite de la croissance économique dans le pays exigerait de nouveaux engagements et des investissements dans les infrastructures. Grâce à un appui renforcé du Gouvernement russe, le commerce électronique est actuellement en voie de réalisation en Russie, a déclaré Mme Uskova.
Mme MERVAT TALLAWY, Secrétaire exécutive de la Commission économique des Nations Unies pour l’Asie occidentale (CESAO), a souligné que la révolution inédite que connaît actuellement le monde va abolir les distances et aura incontestablement des répercussions dans le monde entier. Cette révolution comporte néanmoins un certain nombre de défis qui risquent, s’ils ne sont pas dûment surmontés, d’accroître le fossé entre le Nord et le Sud, a-t-elle souligné. Mme Tallawy a insisté sur la nécessité, dans la région de l’Asie-Pacifique, de créer un secteur des télécommunications solide ne dépendant que des ressources locales. C’est sur cet objectif que la CESAO entend pour sa part se concentrer, a-t-elle indiqué.
Mme SALLY BURCH, Présidente de l’Agence latinoaméricaine d’information (ALAI), s’est félicitée de ce que la vision actuelle de la société de l’information, qui va bien au-delà d’une vision purement technique, soit reflétée dans les documents officiels du Sommet. Elle a cependant déploré qu’il n’y soit pas assez explicitement fait référence aux droits de l’homme comme base du développement des technologies de l’information et de la communication (TIC). Elle a par ailleurs suggéré que ces documents proposent un réexamen des lois monopolistiques des médias dans le monde ainsi que de la propriété intellectuelle des logiciels, qui entravent tous deux l’accès équitable au TIC pour les pays en développement.
Pour M. JORGE CASSINO, Président-Directeur général de Sols Technologies, a souligné l’objectif que doit se fixer la communauté internationale pour assurer l’égalité des chances de tous dans l’accès à l’information. La connectivité à elle seule ne suffira pas; il est important de susciter des vocations à la création de contenus utiles. La formation est ici indispensable, et l’analphabétisme est le pire des fléaux. Enfin, les entrepreneurs, les PME et les grandes entreprises de la région d’Amérique centrale et des Caraïbes, se déclarent prêts à s’engager dans l’amélioration des conditions de vie locales. Enfin, la compétitivité et le changement perpétuel sont les caractéristiques de notre temps. Ils sont aussi de bons stimulants à la création, qui ne doit pas être bridée par des règlements trop contraignants et doit être favorisée par de judicieux partenariats entre secteurs privé et public.
M. PAULO PAIVA, Vice-Présidentde la Banque interaméricaine de développement, s’est dit satisfait du contenu de la déclaration de principes et du plan d’action qui ont été débattus dans le cadre de ce sommet et qui ont dépassé le simple débat théorique. M. Paiva a assuré que la Banque interaméricaine de développement allait intégrer les éléments contenus dans ces deux documents dans les projets de développement conjoints qu’elle mettra en œuvre dans la région de l’Amérique latine et des Caraïbes. Il a mis l’accent sur le rôle particulier de la Banque dans les mutations à opérer aux fins de la promotion des technologies de l’information et de la communication dans la région.
M. BERTRAND RAMCHARAN, Haut commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme par intérim, a affirmé que les mutations issues du développement de la société de l’information pouvaient favoriser une évolution en faveur des droits de l’homme. Mais pour que cela soit possible, il faut la volonté politique de la communauté internationale, afin que les normes des droits de l’homme soient respectées, en particulier dans le contexte des technologies de l’information et de la communication (TIC), a-t-il rappelé. Il ne faut pas oublier que les progrès des TIC, utilisés à mauvais escient, pourraient aussi avoir une incidence négative sur les libertés d’expression et d’association ainsi que sur l’accès libre aux sources d’information, a-t-il poursuivi. De même, il a rappelé que les TIC pouvaient véhiculer des incitations à la haine raciale et être utilisés contre la dignité humaine, et qu’il était donc de la responsabilité des pays dotés des moyens les plus développées de tout faire pour que soient respectées ces normes. En outre, il a souligné que le principe de non-discrimination exigeait un accès universel aux services dans les domaines de l’information et de la communication. Ces services peuvent apporter d’énormes avantages dans les pays en développement en rendant les gouvernements plus accessibles et démocratiques, en rapprochant les groupes les plus vulnérables et en étant utilisés pour promouvoir l’égalité des sexes, faisons donc en sorte que la société de l’information œuvre pour la Déclaration universelle des droits de l’homme, a conclu M. Ramcharan.
Un représentant de l’Organisation de la Conférence islamique a lu une déclaration de son Secrétaire général, M. ABDELOUAHED BELKEZIZ, dans laquelle ce dernier rappelle que, lors de son dernier sommet, l’OCI s’est pleinement ralliée à la proposition du Président Abdoulaye Wade de création d’un fonds numérique. Prendre en charge les questions de la femme et de l’enfant, stimuler les investissements privés et publics, sont deux des priorités de la Conférence islamique. Cette dernière soutient pleinement le travail du Sommet mondial sur la société de l’information et s’engagera à ses côtés dans sa tâche. Pratiquement, l’OCI estime que la priorité doit être la production de contenus locaux, pour éviter une dépendance en produits culturels étrangers. Les pays riches doivent aider les pays moins développés sur la voie de l’autonomisation et de la maîtrise des moyens de connectivité universelle. D’ici à la seconde phase du Sommet (2005 à Tunis), des études doivent être menées pour baliser le travail accompli.
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