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PI/G/1533

SMSI: LA DEUXIEME TABLE-RONDE PRONE UNE UTILISATION RESPONSABLE DES MOYENS DE TRANSMISSION DE L’INFORMATION, DONT L’INTERNET

11/12/2003
Communiqué de presse
PI/G/1533


Forum mondial des médias électroniques


SMSI: LA DEUXIEME TABLE-RONDE PRONE UNE UTILISATION RESPONSABLE DES MOYENS DE TRANSMISSION DE L’INFORMATION, DONT L’INTERNET


Genève, 11 décembre 2003 - Mme Vaira Vike Freiberga, Présidente de la Lettonie, a présidé ce matin la deuxième table-ronde thématique du Sommet mondial de la société de l’information, et librement articulée autour de trois thèmes essentiels: la diversité culturelle et linguistique; la liberté d’expression et le problème de la propriété des médias; et la question de la définition d’une éthique propre à l’Internet.


Les intervenants sont enfin convenus qu’en matière de liberté d’expression, les gouvernements ont un rôle à jouer pour éliminer les obstacles à cette liberté et lever les entraves posées aux médias et à l’Internet en particulier.  Dans ce contexte, la « liberté » appelle la notion de « responsabilité », la première étant fixée par des gouvernements qui doivent disposer de la légitimité politique pour fixer des normes; la seconde ressortit du comportement professionnel des journalistes et autres personnes engagées dans la production de contenu.  Là encore, un grand effort de formation sera nécessaire, ont affirmé certains intervenants.


La sauvegarde proprement dite de l’héritage culturel passe notamment par la numérisation des produits culturels et leur mise à la disposition de tous,  qui est essentiellement un problème technique.  Le représentant de l’Égypte a décrit un programme de « Cyberculture », mené dans son pays.  La première étape consiste à regrouper les experts et à leur donner les moyens de travailler, puis de diffuser les connaissances recueillies.  La difficulté réside à son avis dans le prix de ces manipulations, et dans la quantité colossale d’informations qui devrait être numérisée.  L’UNESCO a lancé un programme d’action ad hoc mais des contributions privées supplémentaires seront indispensables.  Le coût de la technologie, en constante diminution, n’est pas le problème principal, le représentant de la Nouvelle Zélande ayant estimé à une vingtaine de millions de dollars la somme nécessaire pour munir d’un accès large bande les quatre millions d’habitants que compte son pays.  Les problèmes à résoudre concernent surtout le coût et les conditions de production de contenu.


La protection des langues et des patrimoines nationaux est garante d’une certaine pluralité culturelle, ont estimé généralement les intervenants.  Pour sa part, Mme Alessandra Paradisi, du Conseil de l’Europe, voit une confrontation entre deux visions de la société de l’information : l’une, strictement économique et technique, dans laquelle la diversité culturelle est perçue comme un obstacle à la rapidité de transmission de l’information ; l’autre, à orientation plus sociale, prend en compte la notion de partage de visions et de cultures.  Les deux visions doivent être harmonisées pour que tout le monde en tire véritablement parti, a-t-elle fait remarquer.


De nombreuses difficultés, certaines purement techniques, ont été relevées dans la promotion des langues locales et de la diversité culturelle selon les intervenants, ses moteurs de recherche doivent prendre en compte l’existence de contenu publié dans les « petites » langues; il faut localiser davantage les systèmes d’exploitation, afin de rendre les ordinateurs accessibles à toutes les populations.  D’autres intervenants ont évoqué le problème des langues qui ne sont pas translittérées de manière normalisée, ce qui rend difficile leur diffusion en ligne.  À ces questions se rattache le risque d’uniformisation dû à la prépondérance du contenu en anglais sur l’Internet, qui, dans les cas extrêmes, risque de compromettre l’extrême richesse des systèmes linguistiques de nombreux pays.  Il faut donc favoriser la traduction systématique des contenus en langues minoritaires vers les langues majoritaires et encourager les moteurs de traduction automatique, a-t-on recommandé au cours du débat.


Une majorité d’intervenants s’est déclarée inquiète du problème de la concentration des médias dans les mains de huit entreprises de communication, dont aucune, a-t-il été relevé, n’est représentée au Sommet.  S’il est clair que les lois antimonopolistes doivent être appliquées afin de contrecarrer les abus dans ce domaine, il n’en reste pas moins qu’un effort principal pour assurer une diversification des contenus doit passer par l’encouragement de la création des individus, qui doivent tirer parti des TIC pour passer d’un rôle de simples consommateurs à un rôle de producteurs.


D’une manière plus générale, il convient de favoriser la création de contenu par les individus, sans compter nécessairement sur de lourdes machines étatiques.  Il s’agit là d’un problème d’éducation, le consommateur devant apprendre à devenir producteur de contenu, voire simplement à apprendre les langues étrangères.  D’autres incertitudes demeurent quant au contexte juridique qui régit la production de contenu, certains intervenants estimant que la protection des droits intellectuels va trop loin, au point de décourager la production personnelle.  On aborde ici la notion de domaine public, qui prend une ampleur particulière et que l’UNESCO s’emploie à favoriser grâce notamment à la numérisation du patrimoine des cultures. 


Présidée par Mme Vaira Vike Freiberga, Présidente de la Lettonie, la table ronde était animée par Nick Gowing, Présentateur de BBC World News.  Ont participé: M. Apollo Nsibambi, Premier ministre de l’Ouganda; M. Awais Ahmed Khan Leghari, Ministre de l’information et des technologies du Pakistan; M. Daniel Filmus, Ministre de l’éducation, des sciences et des technologies de l’Argentine; M. David Cunliffe, Ministre d’Etat, Vice-ministre des Communications et des technologies de l’information de la Nouvelle Zélande; M. Ahmed El Nazif, Ministre des communications et des technologies de l’information de l’Egypte; M. Amar Tou, Ministre des postes et de la société de l’information de l’Algérie; M. Romain Murenzi, Ministre de l’éducation, des sciences, des technologies et de la recherche scientifique du Rwanda; M. V. Bulovas, Ministre de l’intérieur de la Lituanie; M. Kamal Thapa, Ministre de l’information et des communications du Népal;  M. Alvaro Diaz Perez, Ministre, coordinateur gouvernemental des technologies de l’information et des communications du Chili; M. Nabil Benabdallah, Ministre des communications du Maroc; M. Deelchand Jeeha, Ministre des technologies de l’information et des télécommunications de Maurice; M. Kimio Uno, professeur à l’Université des Nations Unies; Mme Alessandra Paradisi, Présidente du Comité directeur des médias au Conseil de l’Europe; M. Noah Samara, Président-Directeur général de WorldSpace Corp., Etats-Unis; M. Eladio Lárez, Président, International Association of Broadcasting; M. Lawrence Lessig, Président de Creative Commons; M. Daniel Pimienta, Président, Fundación Redes y Desarrollo, (FUNREDES),République dominicaine; M. Steve Buckley , World Association of Community Radio Broadcasters(AMARC),Royaume Uni; Mme Saida Agrebi, Présidente, Association tunisienne de mères, Tunisie; M. Aidan White, Secrétaire général, International Federation of Journalists, Royaume-Uni.


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