PI/G/1530

PARTENARIATS, COOPERATION ET INVESTISSEMENT, MOTEURS DE L’OUVERTURE AUX TIC, SELON LA PREMIERE TABLE RONDE ORGANISEE DANS LE CADRE DU SOMMET MONDIAL DE LA SOCIETE DE L’INFORMATION

10/12/2003
Communiqué de presse
PI/G/1530


Forum mondial des médias électroniques


PARTENARIATS, COOPERATION ET INVESTISSEMENT, MOTEURS DE L’OUVERTURE AUX TIC, SELON LA PREMIERE TABLE RONDE ORGANISEE DANS LE CADRE DU SOMMET MONDIAL DE LA SOCIETE DE L’INFORMATION


La première table-ronde organisée dans le cadre du Sommet mondial de la société de l’information qui se tient à Genève jusqu’au 12 décembre s’est tenue cet après-midi autour des questions de l'accès, du financement et de l'établissement de partenariats en matière d’opportunités numériques. Présidée par M. Abioulaye Wade, la discussion a porté sur trois aspects de l’ouverture aux TIC : définition et application de principes directeurs compte tenu des exemples offerts par le secteur privé en matière de création d’infrastructures et de savoirs ; rôle du secteur privé en faveur du développement ; aspect financier enfin, où la mobilisation des ressources prend un caractère essentiel.


M. Paul Kagamé, Président du Rwanda, a déclaré avec d’autres intervenants que l’accès à l’information est devenu un véritable droit, qui doit maintenant être concrétisé dans les pays les moins avancés.  Il faut, grâce aux partenariats intersectoriels et à la coopération entre États, mettre en place des mécanismes qui garantissent l’accès de tous aux nouvelles technologies.  Tous les acteurs - société civile, gouvernements, volontaires - doivent plus précisément agir pour débloquer les financements et procéder aux transferts technologiques nécessaires.  La double nécessité d’un engagement sincère de la part des opérateurs du secteur privé et d’un cadre légal accompagnateur et incitatif, notamment en matière de protection des droits intellectuels a aussi été évoquée. 


Au niveau des pays eux-mêmes, l’aide matérielle proprement dite – subventions et dons de machines, contribue, au Maroc par exemple, à généraliser l’accès aux TIC.  Toujours sur le plan matériel, le représentant de la Thaïlande a décrit l’expérience menée dans son pays de la fabrication d’unités centrales très économiques et adaptées aux besoins réels des populations visées.  Pour sa part, Mme Claudie Haigneré, Ministre de la recherche de la France, a relevé l’importance que revêtent la télémédecine ou la climatologie, mais il peut tout aussi bien s’agir de favoriser des contenus à caractère citoyen et utiles à tous.  Les intervenants ont ainsi fait remarquer que la connaissance suscite une demande en moyens techniques, entraînant une offre qui suscite à son tour une augmentation exponentielle de la connaissance. 


M. K. Y. Amoako, Secrétaire général de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (UNECA) a noté que, globalement, la situation de l’Afrique avait connu une amélioration considérable depuis 1995, qu’il s’agisse de téléphonie ou de connectivité à l’Internet.  Le leadership politique a joué un rôle déterminant dans cette tendance : des objectifs et plans doivent en effet être prévus, la création et l’amélioration du contenu de l’information organisées entre les différents partenaires. M. Festus Mogae, Président du Botswana, a relevé


de son côté la nécessité pour les pays les moins avancés d’attirer des investissements directs.  Cela implique au préalable certaines dépenses en matière d’infrastructures nécessaires à l’implantation des TIC.  Ces dépenses ne doivent d’ailleurs pas nécessairement être énormes, ont précisé plusieurs intervenants, comme le prouvent les expériences très rentables d’utilisation communautaire des téléphones portables, des ordinateurs individuels ou des accès à l’Internet, développées avec succès dans de nombreux pays moins avancés.  Une certaine créativité doit, de manière générale, être de mise dans la recherche de solutions en vue de la généralisation des services électroniques à l’usage du public. 


Mme Martha Helena de Pinto de De Hart, Ministre des communications de la Colombie, a soulevé le problème de la couverture informatique et téléphonique des zones rurales ou enclavées, problème que l’Islande a résolu en sous-traitant au secteur privé le développement de telles infrastructures.  Une autre préoccupation qui s’est manifestée durant la table-ronde concerne les modalités d’accès aux logiciels informatiques, M. Lee Boon Yang, Ministre de l’information de Singapour, se déclarant inquiet d’une éventuelle colonisation électronique par l’intermédiaire de systèmes logiciels commerciaux fermés.  Il a souligné les avantages, pour la collectivité, de disposer des logiciels à code source ouvert, facilement modifiables et adaptables aux besoins des utilisateurs, et surtout exemptés du paiement de redevances d’utilisation.


M. Abdioulaye Wade, Président du Sénégal, a constaté que toutes les réalisations accomplies dans son pays étaient surtout dues à l’aide privée, notamment en matière téléphonique.  Les États du G8 ne lui paraissant pas accorder toute l’aide publique nécessaire, M. Wade a formulé le souhait que ces pays rendent publics les mécanismes et les budgets prévus pour aider l’Afrique.


Présidée par M. Abdioulaye Wade, Président de la République du Sénégal, et modérée par Mme Maria Livanos Cattaui, Secrétaire générale de la Chambre de commerce internationale, la table-ronde a vu s’exprimer les personnalités suivantes: Roi du Lesotho; M. Paul KAGAME, Président du Rwanda; M. Festus Gontebanye MOGAE, Président du Botswana; le Dr Lee Boon Yang, Ministre de l’information, des communications des arts de Singapour ; Mme Claudie Haigneré, Ministre de la Recherche et des nouvelles technologies de la France; Mme Martha Helena Pinto de De Hart, Ministre des communications de la Colombie; M. Surapong Suebwonglee, Ministre thaïlandais de l’information et des technologies de communication; M. Tómas Ingi Olrich, Ministre de l’éducation, des sciences et de la culture de l’Islande ; M. Pavel Gantar, Ministre de la société de l’information de la Slovénie; M. Yoshio Utsumi, Secrétaire général de l’Union internationale des télécommunications; M. K.Y. Amoako, Secrétaire exécutif de la Commission économique de l’ONU pour l’Afrique (CEA); Mme Nemat Shafik, Vice-présidente à la Banque mondiale; M. Koïchiro Matsuura, Directeur général de l’UNESCO; Mr Giuliano Berretta, Président et directeur général d’Eutelsat, France; M. Abdeslam Ahizoune, Président et directeur général de Maroc Telecom; M. Peter Leuprecht, Professeur à la faculté de droit de l’Université McGill au Canada; M. Casio Taniguchi, Maire de Curitiba au Brésil; M, Richard Stallman, Président de la Free Software Foundation (USA); ainsi qu’une représentante de CIVICUS - International Conference Volunteers (ICV) en Afrique du Sud.


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