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PI/G/1529

WEMF: LES NOUVEAUX MEDIAS REMETTENT EN CAUSE LA REPARTITION TRADITIONNELLE DES POUVOIRS

10/12/2003
Communiqué de presse
PI/G/1529


Forum mondial des médias électroniques


WEMF: LES NOUVEAUX MEDIAS REMETTENT EN CAUSE LA REPARTITION TRADITIONNELLE DES POUVOIRS


Un effort d’éducation est nécessaire pour que journalistes et public sachent exploiter les possibilités des médias électroniques


Genève, le 10 décembre -- La troisième table-ronde du Forum mondial des médias électroniques (WEMF) qui se déroule à Genève jusqu’au 12 décembre, en marge du Sommet mondial de la société de l’information (SMSI), a consacré ses travaux à la manière dont les nouvelles techniques d’information ont bouleversé le paysage mondial des médias.  Les deux questions abordées ont porté sur les changements que les médias électroniques apportent à la manière de couvrir l’actualité et sur le rôle de l’Internet dans la responsabilisation des intervenants jusqu’ici marginalisés. 


Pour M. Nik Gowing, modérateur de la session, les institutions qui ont le plus besoin d’une information complète, décideurs, ONG, milieux d’affaires, semblent croire encore que la nouvelle frontière des médias électroniques ne les concerne pas vraiment, convaincus qu’ils sont que leur position les dispense de s’adapter aux nouvelles réalités.  De plus, en ces périodes de tension internationales, la tentation est forte pour les pouvoirs politiques de régenter l’information.  Pour M. Gowing, ces attitudes sont de fait intenables, vu les nouvelles technologies des médias, à l’efficacité décuplée par leur mise en réseau, sont maintenant à la disposition de tout un chacun, ce qui a fait exploser le nombre des intervenants du secteur.  L’instantanéité et l’ubiquité de la transmission de l’information, a conclu M. Gowing, constituent des menace indéniables pour les pouvoirs établis, ce qui peut provoquer de vives tensions aisément constatables en temps de guerre par exemple.


M. Konate, directeur de la radio-télévision du Mali, a fait remarquer quant à lui que les deux formes de médias traditionnels et ceux dits nouveaux, sont appelées dans de nombreux pays à cohabiter.  Le changement suscité par les nouveaux médias doit être cadré pour aboutir à une situation où les particularités régionales et culturelles sont respectées, et l’existence du « fossé numérique » doit encourager les pays les plus riches à remédier au fossé humanitaire et économique qui sépare les deux mondes. 


Abordant la seconde partie du débat consacrée au rôle spécifique de l’Internet, M. Schechter a montré, exemples à l’appui, comment ce médium est devenu le lieu idéal de l’élaboration, de la diffusion et de la commercialisation d’une information à caractère aussi bien régional qu’international, émanant de toutes les régions du monde.  Et ce en toute indépendance de vues et d’orientation des réseaux traditionnels, ce qui fait tout le prix de ce vecteur. 


Plusieurs intervenants se sont insurgés cependant contre le « fétichisme » qui entoure l’utilisation des moyens électroniques, dont le risque est, à un premier niveau, la perte du sens du contexte lié à l’information et, à un autre niveau, la persistance de la croyance que la technique médiatique à elle seule suffise à apporter la démocratie.  Autres limites évoquées à la puissance de la technique, le rôle des journalistes, qui doivent être tout de même formés à l’utilisation de ces moyens, sans oublier l’importance de la manière dont l’information est reçue par le public.  Enfin, la question de la teneur de l’information étant posée, reste le problème de la création du contenu.


Le débat a été complété par une démonstration en temps réel de l’exploitation des possibilités offerts par le réseau Internet ainsi que par une intervention en direct de l’Afrique du Sud montrant une façon de mettre les nouveaux médias à profit dans la lutte contre la pauvreté.


La session a été conduite par M. Nik Gowing (BBC World).  Ont participé au premier panel d’experts: M. Javed Jabbar, ancien Ministre de l’information du Pakistan; M. Luis Ajenjo, Compania Chilena de Comunicaciones; M. Sidiki N’fa Konaté, Directeur général, RTV du Mali; et M. Carlo Nardello, RAI (Italie).  Les experts suivants ont composé le second panel : M. Robert Rabonovitch, Directeur général, CBC (Canada); M. Danny Schechter, Directeur exécutif, Media Channel; M. James Deane, Directeur général, PANOS; M. Ignacio Ramonet, Le Monde diplomatique; et M. Dominique Wolton, sociologue.


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