LE COMITE RECOMMANDE L’OCTROI D’UN STATUT CONSULTATIF SPECIAL A «RENCONTRE AFRICAINE POUR LA DEFENSE DES DROITS DE L’HOMME»
Communiqué de presse ONG/500 |
Comité chargé des ONG
11e & 12e séances – matin & après-midi
LE COMITE RECOMMANDE L’OCTROI D’UN STATUT CONSULTATIF SPECIAL A
«RENCONTRE AFRICAINE POUR LA DEFENSE DES DROITS DE L’HOMME»
Il entend un exposé de John Clark sur le Groupe
de personnalités éminentes sur les relations entre l’ONU et la société civile
Le Comité chargé des organisations non gouvernementales (ONG), poursuivant aujourd’hui l’examen des demandes d’admission au statut consultatif et demandes de reclassement dont l’examen a été reporté lors de sessions antérieures*, ainsi que les nouvelles demandes d’admission au statut consultatif**, a décidé de recommander l’octroi du statut consultatif spécial à «Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme**», une ONG internationale basée au Sénégal. A cet égard, de nombreuses délégations se sont félicitées du travail remarquable réalisé par cette organisation africaine dans le domaine des droits de l’homme.
Par contre, il a décidé de reporter l’examen des demandes de «Relief International», le représentant russe souhaitant des précisions sur les programmes de développement à long terme menés cette ONG, de «International Society for Human Rights», les représentants de Cuba, de la Chine, du Sénégal et du Soudan souhaitant des précisions supplémentaires, du «Foyer musulman - Association internationale pour les droits de l’homme», le Comité n’ayant pas obtenu les informations demandées et, enfin, de «Asian-Eurasian Human Rights Forum», le représentant du Pakistan ayant souhaité plus de temps pour examiner les réponses de cette ONG.
En ce qui concerne l’examen de la demande de «International Society for Human Rights», le Comité a décidé de lui adresser les questions en suspens, afin de faciliter le débat qui aura lieu avec ses représentants la semaine prochaine.
Autres demandes dont l’examen a été reporté, celles de «Mountain Women Development Organization» et «Federation of Ijaws Communities», la représentante de l’Inde ayant souhaité des informations sur les liens de la première avec le Gouvernement pakistanais, et l’Observateur du Nigéria ayant estimé que la seconde, une ONG non nigériane, ne pouvait prétendre représenter une communauté nigériane. Appuyant les propos de l’Observateur nigérian, les représentants de la Chine, de Cuba et de la Côte d’Ivoire se sont dits insatisfaits par les réponses fournies par l’ONG, notamment en ce qui concerne son ambition de représenter 8 à 10 millions de personnes vivant dans le delta du Niger.
En début de journée, le Comité a entendu un exposé de M. John Clark, Directeur de projet du Groupe de personnalités éminentes sur les relations entre l’ONU et la société civile. Spécialiste des relations entre les organisations de base et les gouvernements en matière développement, il a présenté le projet de ce Groupe d’examiner le système des Nations Unies afin de proposer des pratiques novatrices, dans l’espoir qu’elles deviennent la norme de demain en matière de
prise en compte de l’augmentation exponentielle de la participation et de la contribution des ONG aux travaux des Nations Unies. Il s’est félicité que plus aucune activité des Nations Unies n’échappe aujourd’hui aux spécialités couvertes par les ONG et a évoqué les inégalités qui existent dans l’accès au processus du système des Nations Unies. Il a tout particulièrement regretté que des portes restent fermées malgré les efforts pour arriver à plus de parité entre les ONG du nord et du sud.
Cet exposé a donné lieu à un débat entre les délégations présentes et John Clark sur les moyens de renforcer la coopération entre les Nations Unies et la société civile. Dans ce contexte, les représentants du Pakistan, de la Chine, du Chili, de l’Allemagne, de l’Iran, de la Colombie, de Cuba, de l’Inde, du Soudan, de la France, du Cameroun se sont notamment interrogés sur les moyens de canaliser la contribution exponentielle de la société civile, de favoriser la participation des ONG des pays en développement, de mettre en place des mécanismes de coordination du système avec les travaux des ONG, de s’assurer de la crédibilité et de la bonne foi de ces dernières, de concilier les intérêts des ONG et du secteur privé, ou encore de permettre la participation des ONG aux travaux de l'Assemblée générale.
De son côté, le représentant de la France, réagissant à une première série de questions-réponses, a rappelé que c’était les Nations Unies qui avaient besoin des ONG et non l’inverse. Se félicitant de la créativité de la société civile, il a rappelé le rôle décisif des ONG dans les réflexions qui ont mené à la Cour pénale internationale, à la Convention d’Ottawa sur l’interdiction des mines, la mondialisation en générale ou encore la lutte contre le VIH/sida. Il a tout particulièrement souligné la nécessité de gérer la tension entre le pouvoir normatif des Etats et le pouvoir créatif des ONG.
En conclusion, John Clark a précisé que l’objet de ce Groupe n’est pas de susciter plus d’intérêt de la part des ONG, mais d’établir des cartes sur les voyages déjà faits et voir où nous en sommes. Il ne s’agit pas, a-t-il ajouté, de lancer de nouvelles idées mais d’essayer de comprendre les préoccupations des gouvernements et de personnalités éminentes qui profitent d’une expérience au sein d’une ONG.
Informations de base sur le Groupe de personnalités éminentes sur les relations entre l’ONU et la société civile
Le Secrétaire général, M. Kofi Annan, a nommé le 13 février dernier (communiqué ONG/495 du 13 février 2003) l’ancien Président du Brésil, M. Fernando Henrique Cardoso, à la tête du Groupe d’experts sur les relations avec la société civile, souhaitant une rapide évaluation des interactions entre l’ONU et les organisations de la société civile, et des recommandations pour leur amélioration. La création de ce Groupe avait été proposée dans le cadre des mesures de réforme annoncées le 30 septembre 2002 par le Secrétaire général, dont l’objectif est de rendre les Nations Unies plus efficaces et plus à même de répondre aux défis nouveaux qui se posent au XXIème siècle.
Présidé par M. Cardoso, le «Groupe de personnalités éminentes sur les relations entre les Nations Unies et la société civile» comprend 11 autres membres affiliés avec des gouvernements, des ONG et le monde universitaire ou le secteur privé, et dont la liste suit: MM. Bagher Asadi (Iran), André Erdös (Hongrie), Juan Mayr (Colombie), Kumi Naidoo (Afrique du Sud) et Prakash Ratilal (Mozambique), ainsi que Mmes Birgitta Dahl (Suède), Peggy Dulany (Etats-Unis), Asma Khader (Jordanie), Malini Mehra (Inde), Mary Racelis (Philippines) et Aminata Traoré (Mali). Lors de son intervention devant le Comité chargé des ONG, John Clark a également indiqué que le philosophe espagnol Manuel Castells a fait part de son accord pour faire partie de ce Groupe.
Le Groupe examinera les modalités régissant la participation des ONG et des autres acteurs non gouvernementaux, comme le secteur privé et les organes parlementaires, aux processus des Nations Unies. Le Secrétaire général a demandé que le Groupe examine les meilleures pratiques au sein du système de l’ONU et des autres organes internationaux, et les utilise comme base des recommandations qu’il devra faire dans les douze mois qui viennent. Le Groupe devra aussi examiner les voies et moyens qui faciliteraient la pleine participation des acteurs de la société civile des pays en développement dans les activités de l’ONU.
Le Comité chargé des organisations non gouvernementales poursuivra ses travaux, demain mercredi 14 mai à 10 heures.
* E/C.2/2003/CRP.1
** E/C.2/2003/R.2/Add.2
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