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GA/SM/307

LA JOURNEE INTERNATIONALE DE LA LANGUE MATERNELLE DOIT INSPIRER AUX PEUPLES DU MONDE DES SENTIMENTS DE TOLERANCE RESPECTUEUX DES TRADITIONS CULTURELLES

24/02/2003
Communiqué de presse
GA/SM/307


            GA/SM/307

            OBV/324

            24 février 2003


LA JOURNEE INTERNATIONALE DE LA LANGUE MATERNELLE DOIT INSPIRER AUX PEUPLES DU MONDE DES SENTIMENTS DE TOLERANCE RESPECTUEUX DES TRADITIONS CULTURELLES


On trouvera ci-après le message du Président de la cinquantième-septième session de l’Assemblée générale, M. Jan Kavan, à l’occasion de la Journée internationale de la langue maternelle, le 21 février: 


Soucieuse de préserver le patrimoine culturel de l’humanité, la Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) a proclamé, en novembre 1999, le 21 février de chaque année, Journée internationale de la langue maternelle.  Face à la mondialisation en oeuvre qui consacre la suprématie d’un petit nombre de langues, l’Organisation des Nations Unies et l’UNESCO se sont efforcées de préserver et de promouvoir la diversité linguistique et l’éducation multilingue.


L’extraordinaire créativité dont témoigne la formation d’une langue, le nombre de celles, quelque 6 700, qui sont parlées sur notre planète attestent l’importance de la langue maternelle, trait identitaire précieux qui fait partie du patrimoine culturel d’une communauté.  La date du 21 février a été choisie en hommage à trois «martyrs de la langue» originaires du Bengale, abattus les 21 et 22 février 1952 au Pakistan nouvellement créé, dans la foule des manifestants qui demandaient que leur langue maternelle, le bengali, soit déclarée langue nationale à côté de l’ourdou.  C’est un groupe canadien de défense des langues maternelles du monde qui est à l’origine de cette initiative et qui avait proposé l’idée à l’Organisation des Nations Unies et à l’UNESCO.  Cette dernière organisation avait indiqué qu’une telle demande devait être présentée par l’intermédiaire d’un État Membre, ce que le Gouvernement du Bangladesh avait bien voulu faire.


Il conviendrait aussi en ce jour de rendre hommage à la mémoire du professeur Stephen Wurm, Australien d’origine hongroise, qui parlait lui-même quelque 50 langues et qui a compilé un atlas mondial des langues en voie de disparition.  Dans cet ouvrage sont décrits les 3 000 langues maternelles qui sont menacées et les processus qui entraînent progressivement leur disparition.  On y trouve aussi des exemples d’initiatives heureuses ayant permis d’en sauver quelques-unes.  Ainsi, la langue de la Cornouaille, censée disparue depuis 1777, et qu’on s’est récemment employé à faire revivre, est maintenant parlée par plus de 1 000 personnes.


Outil de communication, la langue maternelle joue un grand rôle dans la formation de l’individu et est l’instrument le plus puissant de la préservation et du développement de notre patrimoine matériel et immatériel.  Aussi, après avoir proclamé la Journée internationale de la langue maternelle, l’UNESCO a-t-elle, en novembre 2001, promulgué la Déclaration universelle de la diversité culturelle.  Celle-ci vise, entre autres objectifs, à préserver le savoir traditionnel des peuples autochtones et à combattre le trafic illicite de biens et services culturels.  Les États Membres y sont encouragés à favoriser l’éducation multilingue.  La Suisse, la Norvège, les Pays-Bas et l’Inde sont des exemples de pays où les populations sont incitées au multilinguisme.


L’information culturelle, qui n’est accessible actuellement que dans les bibliothèques et les musées, pourrait être offerte à tous avec l’outil puissant qu’est l’Internet, grâce auquel les diverses cultures pourront être mieux connues et respectées.  Les États Membres pourraient, d’autre part, adopter des politiques favorisant l’utilisation des outils de traduction et des ressources électroniques multilingues qui ne manqueront pas de contribuer à la préservation de la diversité culturelle.


J’espère que la Journée internationale de la langue maternelle inspirera aux peuples du monde des sentiments de tolérance réciproque respectueux de nos riches traditions culturelles, traditions dont la langue maternelle est l’une des plus précieuses illustrations.


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