En cours au Siège de l'ONU

FEM/1239

LA PARITE ENTRE LES SEXES COMME MOYEN DE REALISER LES OBJECTIFS DE DEVELOPPEMENT DU MILLENAIRE

03/03/03
Communiqué de presse
FEM/1239


Commission de la condition de la femme

Quarante-septième session

1ère et 2ème séances – matin et après-midi


LA PARITE ENTRE LES SEXES COMME MOYEN DE REALISER LES OBJECTIFS DE DEVELOPPEMENT DU MILLENAIRE


L’égalité des hommes et des femmes dans l’accès

aux technologies de l’information perçue comme essentielle


Les travaux de la Commission de la condition de la femme se sont ouverts ce matin sur des plaidoyers affirmant l’importance de la parité entre les sexes comme moyen de parvenir aux objectifs du Millénaire en matière de développement.  C'est ce qu'a soutenu le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, M. Nitin Desai, qui a ajouté que les dernières grandes conférences des Nations Unies axées sur le développement permettent désormais de disposer d’un cadre de développement social dans une perspective sexospécifique.  Ses propos ont été appuyés par Mme Angela KING, Conseillère spéciale pour la parité entre les sexes et la promotion de la femme, qui a souhaité que la communauté internationale se consacre à la promotion de la parité entre les sexes en tant que moyen de parvenir au développement.  Les objectifs du Millénaire que les dirigeants du monde se sont engagés à réaliser d’ici 2015 portent notamment sur la réduction de moitié de l’extrême pauvreté et de la faim et sur l’arrêt de la propagation du VIH/sida.


La nette sous-représentation des femmes en tant que protagonistes et intervenantes dans les structures médiatiques du monde entier a également incité la Commission à placer une partie de ses travaux sous le thème de la participation et l’accès des femmes aux médias et aux technologies de l’information.  Participant à la table ronde organisée sur ce thème cet après-midi, MmeJoseph, journaliste indépendante en Inde et analyste des médias a évoqué les conclusions de la réunion du groupe d’experts des Nations Unies qui s’est réuni à Beyrouth en novembre 2002 en insistant sur le fait que le statut des femmes et le statut des médias sont tous les deux des indices clés de développement et de démocratisation d’une société. 


L’analphabétisme, la pauvreté, le manque de connaissances informatiques et les barrières linguistiques empêchent encore les femmes de certaines régions du monde d’utiliser de telles technologies, ont relevé les experts dont certains ont insisté sur les besoins en formation des femmes.  Si certains experts se sont insurgés contre la mauvaise représentation de la violence à l’égard des femmes et les stéréotypes véhiculés par les médias, ils ont plaidé en faveur de l’intégration de la problématique homme/femme dans les stratégies en matière de technologies de l’information pour que celles-ci deviennent un outil de démarginalisation des femmes.


Les experts suivants ont participé à la table ronde portant sur l’accès des femmes aux médias et aux technologies de l’information et de la communication:  Mme Carolina Aguilar Ayerra (Cuba), directrice du journal “Women in Cuba”; Mme Ammu Joseph (Inde), journaliste freelance et experte en médias; Mme Rosalind Gill (Grande-Bretagne) du Gender Institute and Media et directrice de MSC Gender and Media de la London School of economics; Mme Garcia Ramilo (Philippines) Responsable projet de l’Association for Progressive Communications Women’s Electronic Networking Support Programme; et M. Sarbuland Khan des Nations Unies, directeur de l’équipe spéciale des Nations Unies sur les TIC.


Ce matin, dans le cadre du débat sur le suivi de la Conférence mondiale sur les femmes qui s’était tenue à Beijing, le Ministre de l’intérieur de la Grèce, Costas Skandalides, s’exprimant au nom de l’Union européenne et des pays associés, et la Ministre des affaires féminines et du bien-être des enfants de la Namibie, Netumbo Nandi-Ndaitwah, ont présenté les grandes lignes de leur politique en faveur des femmes.  Le Ministre de l’intérieur de la Grèce à précisé que d’ici 2010, l’Union européenne s’est engagée à faire passer le taux d’emploi des femmes de 53% à 60%; à trouver des moyens permettant de concilier la vie de famille et la vie professionnelle; à éliminer les disparités salariales et à renforcer la place des femmes à des postes de direction.  L’année 2003 étant consacrée aux personnes handicapées, l’Union a l’intention de soulever la question des droits des femmes handicapées, et notamment de la violence à leur égard. 


Les représentants des pays suivants ont également pris la parole: Maroc au nom du groupe des 77 et de la Chine, Brésil, Chine, République de Corée.  La Directrice de la Division de la promotion de la femme, Carolyn Hannan, La Directrice adjointe du Fonds des Nations Unies pour le développement de la femme (UNIFEM), Joanne Sandler, et la Présidente du Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (CEDAW), Ayse Feride Acar ont fait des déclarations.


Le Bureau de la Commission est composé de personnalités suivantes: M. Othman Jerandi (Tunisie) au poste de Président; Mmes et MM. Kyung-wha-Khang (République de Corée); Fernando Estellita Lins de Salvo Coimbra (Brésil); Birgit Stevens (Belgique); Lala Ibrahim (Azerbaïdjan) aux postes de Vices –Présidents.  Mme Ibrahimoa assumera aussi les fonctions de Rapporteur de la Commission.


La Commission entamera, demain mardi 4 mars à 10 heures, son débat d’experts sur le thème des droits fondamentaux des femmes et l’élimination de toutes les formes de violence à l’égard des femmes et des filles. Elle poursuivra son débat général mercredi 5 mars.



Documentation


L’ordre du jour provisoire est contenu dans le document E/CN.6/2003/1.


Le Rapport E/CN.6/2003/2 du Secrétaire général récapitule les progrès accomplis par le système des Nations Unies dans le cadre de l’adoption d’une démarche tenant compte des sexospécificités en s’appuyant sur les contributions apportées par ses entités.


Le rapport du Secrétaire général sur les femmes palestiniennes et l’aide à leur apporter (E/CN.6/2003/3) décrit la situation de ces dernières de septembre 2001 à septembre 2002.  Le Secrétaire général présente les conséquences de l’implantation des colonies de peuplement israéliennes, des bouclages et restrictions à la circulation ainsi que la crise humanitaire actuelle.  Sont également décrites dans ce document les diverses formes d’aide économique, humanitaire, dans les domaines de l’éducation et de la santé qu’apportent les Nations Unies.  Des informations relatives à l’aide apportée aux femmes victimes de violence et de violation de leurs droits ainsi que relatives aux médias sont également apportées.  Le rapport contient également une série de recommandations et de conclusions.  L’une des priorités établies par le Secrétaire général est d’impliquer pleinement les femmes dans le règlement des conflits et les initiatives de paix.  Il est également indispensable que les organismes des Nations Unies continuent de venir en aide aux Palestiniennes des territoires occupés et des camps de réfugiés.


Le rapport du Secrétaire général sur la situation des femmes et des filles en Afghanistan (E/CN.6/2003/4) donne une vue d’ensemble de leur situation et décrit les progrès obtenus et les problèmes en 2002.  Le document présente également le suivi de l’Accord de Bonn et explique le soutien apporté par le système des Nations Unies.  Il dresse également le bilan de la situation économique et sociale et de l’action du système des Nations Unies dans les domaines plus spécifiques de la santé, de l’éducation, de l’emploi, de la lutte contre la violence à l’égard des femmes et des petites filles, des réfugiés et des personnes déplacées.  Le rapport accorde également un chapitre à la coordination de l’aide apportée aux femmes et filles afghanes par les Nations Unies.


Le Secrétaire général recommande que la Commission de la condition de la femme identifie une série de mesures visant à améliorer encore la condition de la femme et des filles en Afghanistan et à les faire participer à la reconstruction et au développement de leur pays. 


La Commission est également saisie d’une série de rapports dont la liste figure à l’ordre du jour.

Déclarations liminaires et débat général sur le suivi de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes et de la session extraordinaire de l’Assemblée générale intitulée «Les femmes en l’an 2000: égalité entre les sexes, développement et paix pour le XXIème siècle»


M. NITIN DESAI, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a mis l’accent sur l’interdépendance entre les activités de cette Commission et les autres organes des Nations Unies agissant dans le domaine du développement.  Citant la réunion de Monterrey sur le financement du développement, il a assuré la Commission qu’il s’était agi bien moins d’une réunion technique que politique intégrant les questions de parité entre les sexes dans les questions financières.  Le microfinancement, a insisté M. Desai, est apparu à cette occasion comme la forme de financement ralliant un large consensus dans la mesure où il a un impact positif sur le développement des femmes.  Nous devons accorder une attention soutenue au microfinancement si nous voulons intégrer les sexospécificités dans l’allocation des ressources nationales dans le contexte des cadres financiers nationaux. 


Lors du Sommet de Johannesburg sur le développement durable, les organisations féminines ont été particulièrement actives, influant ainsi sur l’évolution des négociations.  Il est apparu à cette occasion également que les questions de parité doivent être intégrées au développement durable ce que dit clairement le Document final du Sommet.  La deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement de Madrid a montré de son côté qu’il fallait tenir compte des différences entre le vieillissement des hommes et des femmes.  Cette question devra bénéficier d’une attention particulière.  Dans l’ensemble, cette série de conférences a mis l’accent sur l’importance que revêtent les questions de parité dans la réalisation des objectifs du Millénaire.  Nous disposons désormais d’un cadre de développement social dans une perspective sexospécifique. 


Nous devons maintenant passer de la formulation des politiques à leur application, d’où l’importance des conférences de suivi et de la coordination de la mise en place de leurs résultats.  Le Groupe spécial de l’Assemblée générale doit fournir des recommandations à ce sujet en juin prochain.


Le Sommet mondial de la société de l’information qui doit se tenir en deux étapes en 2003 à Genève et en 2005 à Tunis est également d’une grande importance.  Il s’agira d’évaluer l’impact de la société de l’information sur le développement.  Appelant à nouveau à davantage de synergie entre les divers organes des Nations Unies, M. Desai a souligné que le Président de la Commission des droits de l’homme prendra la parole lors de cette session. 


Rappelant que cette Commission a joué un rôle de catalyseur au sein du système des Nations Unies, M. Desai a indiqué qu’il fallait maintenant obtenir davantage de résultats sur le terrain par le biais de l’organisation d’activités nationales. Le processus international a habilité le processus national qu’il a rendu encore plus énergique grâce à la société civile qui agit désormais dans les processus politiques.  En 60 ans, la condition de la femme a pris une nouvelle dimension qui a insufflé une énergie nouvelle à d’autres processus de développement.  Les objectifs du Millénaire ont mis l’accent sur le développement social grâce en partie aux mouvements féminins.

Mme Angela KING, Conseillère spéciale pour la parité entre les sexes et la promotion de la femme, a rappelé que, dans le cadre de la réalisation des objectifs du Millénaire en matière de développement, le Secrétaire général a fixé un certain nombre d’étapes critiques visant à aligner les activités et l’utilisation des ressources du système des Nations Unies.  Seul l’objectif 3 est consacré à la parité entre les sexes et la promotion de la femme a poursuivi Mme King qui a souligné que tous ces objectifs se renforcent les uns les autres, et que, par conséquent, les questions relatives à l’égalité entre les sexes devraient être prises en considération dans le cadre de tous les objectifs, et non pas uniquement dans le contexte de l’objectif 3. 


Rappelant que la question de l’impact dévastateur de la famine et du VIH/sida sur les femmes et les enfants a fait l’objet d’un intérêt particulier de la communauté internationale et des médias au cours des semaines passées, Mme King a expliqué que la conjugaison de ces deux facteurs cause un appauvrissement grave des ressources humaines, en particulier en Afrique sub-saharienne.  Ainsi il est important d’adopter une approche pluridisciplinaire et d’axer la stratégie de lutte contre le sida  sur les femmes.  Il faut que la communauté internationale se consacre à la promotion de la parité entre les sexes en tant que moyen pour parvenir au développement.  Les conclusions des conférences internationales qui ont eu lieu au cours de l’année écoulée renforcent cette idée et réaffirment l’engagement en faveur de la parité entre les sexes.  En vue de la réalisation de cette tâche, la Commission peut jouer un rôle de catalyseur et les mécanismes nationaux de promotion de la femme doivent assumer la responsabilité du suivi des progrès dans ce domaine. 


Mme King a insisté sur l’importance de l’application du Programme d’action de Beijing par tous les pays, tout en soulignant qu’il faut aborder la question de l’égalité entre les sexes à la fois en tant que telle, et dans le cadre de questions plus larges pour lesquelles il s’agit d’un moyen pour réaliser certains objectifs, notamment le développement.  Mme King a saisi cette occasion pour rendre hommage aux travaux du CEDAW et s’est félicitée du fait que 7 des 18 juges élus à la Cour pénale internationale sont des femmes.  Elle a estimé qu’il s’agit là d’un pas important pour mettre fin à l’impunité dont bénéficient les crimes et violences commises à l’encontre des femmes et des fillettes en situation de conflit.  Mme King a également indiqué que l’étude demandée par le Conseil de sécurité sur l’impact des conflits armés sur les femmes et les fillettes et la dimension sexospécifique des processus de paix et des règlements de conflits, a été menée à bien sous sa supervision et en collaboration avec l’équipe spéciale inter-institutions sur les femmes.


Abordant la situation des femmes en Afghanistan, Mme King a estimé qu’il est nécessaire d’avoir un engagement à long terme en faveur de la promotion et de l’autonomisation des femmes dans ce pays.  Le rapport dont est saisi la Commission sur ce point fait part des risques énormes pour les femmes du fait de la situation sécuritaire qui prévaut en Afghanistan.  De plus, l’Afghanistan connaît toujours l’un des taux les plus élevés de mortalité maternelle, et la scolarisation des filles y pose toujours des défis considérables.  Mme King s’inquiète particulièrement du fait qu’à ce jour on n’a toujours pas nommé un Conseiller de Haut niveau sur les questions sexospécifiques pour renforcer la capacité de réaction de la Mission en matière des questions relatives aux femmes afghanes.

Mme King a également abordé la question de la parité entre les sexes à tous les niveaux au sein du système des Nations Unies, et a fait part de son inquiétude relative aux progrès relativement lents observés au sein du Secrétariat depuis juillet 2001 dans un certain nombre de domaines.  Elle a estimé que pour pouvoir réaliser l’objectif fixé il va falloir retenir les femmes qui font actuellement partie du personnel des Nations Unies, recruter des femmes de l’extérieur et veiller à ce que les nominations et les promotions de femmes qualifiées se fassent sur une base de 50/50 au moins.  Elle a également insisté sur la nécessité de mettre en place un environnement de travail favorable à la réalisation de chacun, en introduisant notamment des postes à mi-temps, le droit de travailler en dehors du bureau et les congés de paternité, dans le but de permettre au personnel de trouver un équilibre entre vie professionnelle et vie privée, en particulier pour les femmes, ce qui permettra à terme de retenir du personnel qualifié.


Mme Carolyn Hannan, (Directrice de la Division de la promotion de la femme) a rappelé que, dans le cadre du suivi du Programme d’action de la Conférence de Beijing, les travaux de la Commission se consacreront plus particulièrement cette année à deux thèmes prioritaires.  Le premier thème est celui de la participation et de l’accès des femmes aux médias et aux technologies de l’information, ainsi que l’impact et les utilisations possibles de ces technologies dans les domaines de la promotion et de l’autonomisation des femmes.  A cet égard, Mme Hannan a indiqué que la Division de la promotion de la femme a organisé deux réunions d’experts sur ce thème, le premier en collaboration avec l’Union internationale des communications et l’autre avec le DPI, en vue de faciliter les préparatifs des travaux.  Les rapports de ces Groupes d’experts ont été diffusés sur le site Internet de la Division, et le rapport du Secrétaire général tient compte de leurs conclusions.


Mme Hannan a notamment souligné que si la participation et l’accès des femmes aux technologies de l’information reste un sujet qui a déjà retenu l’attention de la communauté internationale, le rôle de l’UIT dans la promotion de l’égalité entre les sexes est par contre une idée plus récente, dans la mesure où la question des technologies de l’information en tant qu’outil du développement n’a été introduite que récemment dans les discussions au sein des Nations Unies.  Il faut aujourd’hui aborder cette question dans une perspective sexospécifique a déclaré Mme Hannan.


Abordant le deuxième thème prioritaire, à savoir les droits des femmes et l’élimination de toute forme de violence à leur encontre, Mme Hannan a indiqué que les travaux du Groupe d’experts, organisés à l’initiative de la Division de la promotion de la femme et en collaboration avec l’Office contre la drogue et le crime en novembre dernier, s’est consacré à une forme de violence particulière dont la portée est désormais mondiale, à savoir la traite des femmes et des filles.  Les conclusions de ce Groupe ont été prises en considération dans le rapport du Secrétaire général E/CN.6/2003/7 dont la Commission est saisie.  Elle souhaiterait que la Commission soumette ses conclusions sur ce thème à la douxième session de la Commission de la prévention du crime et de la justice pénale, qui aura lieu en mai 2003, et qui abordera entre autre la question de la traite des femmes et des filles. 


Mme JOANNE SANDLER, Directrice adjointe du Fonds des Nations Unies pour le développement de la femme (UNIFEM), a  regretté que dix ans après l’adoption de la Déclaration des Nations Unies sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes, ce fléau fait encore des ravages.  Une vision ambitieuse a été dégagée au sein de l’UNIFEM pour mettre un terme à cette pandémie mondiale qui brise les familles, les vies et les communautés et qui s’alimente des inégalités entre les sexes et des discriminations dont les femmes sont victimes.  Selon les statistiques de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la première expérience sexuelle pour un tiers des filles est une expérience forcée et l’accroissement horrible du taux d’infection des filles au VIH/sida en est une manifestation odieuse


Le Fonds de contributions volontaires de l’UNIFEM pour lutter contre la violence a permis de mettre en place des initiatives innovantes.  Depuis sa création en 1977, le Fonds a alloué 7 millions de dollars à 73 pays pour des actions de sensibilisation, d’édification des capacités, des actions de recherche et de maintien de réseau de lutte contre la violence.  Nous avons grâce au Fonds obtenu des résultats concrets au Yémen, au Nigéria, au Nicaragua, au Bangladesh et en Chine.  Des fonds privés ont été également versés au Fonds.  L‘année dernière, l’UNIFEM a été contacté par un producteur de télévision qui cherche à mettre en image notre publication publiée sous le nom «With an end in sight».  


Les demandes en augmentation adressées au Fonds de contributions volontaires sont le reflet du renforcement des initiatives intersectorielles menées par la société civile.  Nous étudions actuellement les liens entre la violence et le VIH/sida ainsi que la pauvreté, les migrations et le racisme.  Avec des contributions de l’ordre de 1 million par an, le Fonds subit de grandes pressions pour soutenir de nombreuses initiatives visant à mettre fin à la violence, soit pour l’année passée des demandes totalisant un budget de 15 millions de dollars.  Si des initiatives ont été mises en œuvre dans un grand nombre de pays pour mettre un terme à ce fléau, dans 60 disposant de législations contre la violence domestique, la mise en œuvre est en panne en raison d’un manque de ressources et de partenariats non adéquats.


Les réseaux et organisations de femmes continuent de porter le plus lourd fardeau de l’action pour mettre fin à la violence contre les femmes.  Il est apparu clairement pourtant que l’élimination de ce fléau, une pré-condition à la promotion de la femme, est indispensable à la réalisation des objectifs du Millénaire.


Mme AYSE FERIDE ACAR, Présidente du Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, a fait le point des travaux de la dernière session du Comité qu’elle préside avant d’aborder la question de l’évolution des relations entre le Comité et les processus intergouvernementaux de promotion des questions de parité.  Le Comité a accordé un intérêt constant aux mesures prises par les Etats pour mettre en œuvre le Programme d’action de Beijing ainsi que les recommandations issues de la 23ème session spéciale qui s’est tenu en juin 2000. 


Les deux thèmes choisis pour la session de la Commission de la condition de la femme, à savoir l’accès des femmes aux technologies de l’information et des communications et la violence à l’égard des femmes, ont constitué des sujets de préoccupation importants pour le Comité.  La recommandation générale 19 par exemple sur la violence reconnaît qu’afin de lutter efficacement contre les discriminations, la violence fondée sur le sexe et les violations des droits de l’homme et des libertés fondamentales, des mesures efficaces doivent être prises pour garantir que les médias respectent et fassent la promotion des droits des femmes.  Le lien clair entre le cadre légal et le processus politique ainsi que l’interaction qui existe entre le Comité et la Commission ont été mis en évidence et cela aidera à garantir que l’égalité entre les sexes conserve un rang de priorité.

M. MOHAMED BENNOUNA (Maroc) au nom du Groupe des 77 et la Chine, a déclaré que les deux axes des travaux de la Commission cette année sont au cœur d’un des principaux défis contemporains: la promotion, la protection et la réalisation totale et universelle de tous les droits et libertés fondamentales en faveur des femmes.  Huit ans après la Conférence de Beijing et trois ans après la 23ème session extraordinaire de l’Assemblée générale, il se pose la question de savoir si les objectifs d’égalité, de développement et de paix pour toutes les femmes dans le monde ont été réalisés.  Le Groupe des 77 relève que, en matière d’accès et de participation des femmes aux médias et aux technologies de l’information et de la communication, il existe un manque évident de statistiques et de données fiables.  Il est incontestable que les TIC constituent un outil incontournable de développement, qui peut permettre aux femmes d’affirmer pleinement leur autonomie dans le respect de l’égalité des sexes.  Force est de constater cependant qu’en l’état actuel des choses, une frange considérable de la population mondiale qui vit dans la pauvreté, et en particulier les femmes, ne peut pas bénéficier des avantages des TIC, ce qui contribue à creuser le fossé numérique entre sociétés démunies et pays développés, et suscite des préoccupations légitimes de la part des pays en développement.  M. Bennouna a également insisté sur les disparités liées à l’analphabétisme et aux faibles niveaux d’éducation dans certains pays, qui, ajoutés aux coûts des TIC, font que les femmes ont moins de chances de pouvoir y accéder.  Il faut par conséquent engager un effort réel et volontariste urgent pour faciliter l’accès des pays en développement aux TIC à travers une assistance internationale en matière de formation et de transferts de technologies, sans quoi les TIC ne pourraient constituer un outil de développement.  C’est là l’un des principaux défis du Sommet mondial sur la société d’information.


Abordant le second thème de cette année, à savoir les droits fondamentaux des femmes et la lutte contre toutes formes de violence à l’encontre des femmes et des fillettes, le représentant du Groupe des 77 a estimé que, malgré les efforts déployés sur les plans national, régional et international pour venir à bout du phénomène et de ses retombées sur les efforts de développement, il est important d’adopter des approches concertées, multidimensionnelles et multisectorielles.  A cet égard l’apport de l’ONU est significatif. 


Abordant la question de la traite des femmes et des fillettes, M. Bennouna a déclaré qu’il s’agit d’une des pires formes de violence à l’égard des femmes et que, pour faire face à ce fléau, le Groupe des 77 et la Chine souhaite que des actions concrètes soient prises et renforcées aux niveaux national et international.  A cet effet, les législations et politiques nationales devraient permettre de mieux protéger les droits des femmes et des fillettes, de prévenir et de réprimer la traite dont elles pourraient être victimes, de prévoir des sanctions pénales et civiles contre les auteurs de ces délits et de mettre en place des programmes de soutien, de réinsertion et de formation pour les victimes.  Par ailleurs, la coopération internationale est déterminante dans les efforts de lutte contre la traite des femmes dans la mesure où il s’agit d’une forme de criminalité transnationale organisée.  A cet effet, il faudrait adopter des accords bilatéraux et multilatéraux en vue de permettre de meilleurs échanges d’informations et de renseignements dans ce domaine.


M. COSTAS SKANDALIDES, Ministre de l’intérieur, de l’administration publique et de la décentralisation de la Grèce, a déclaré, au nom de l’Union européenne et des pays associés, que la parité entre les sexes constituait un des éléments importants des principes qui guident les politiques de l’Union européenne.  Les activités menées par l’Union pour promouvoir la parité sont fortement liées au Programme d’action de Beijing et le Document final adopté lors de la 23ème session extraordinaire de l’Assemblée générale.  L’Union soutient activement les instruments internationaux élaborés pour garantir la protection des droits de l’homme.  Nous appuyons la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes ainsi que l’adhésion universelle à son Protocole facultatif.  Nous appelons instamment les Etats à lever leurs réserves à cette Convention.  Nous sommes également engagés en faveur de la mise en œuvre de la résolution 1325 du Conseil de sécurité sur les femmes et la paix ainsi que la Déclaration du Millénaire qui place l’égalité entre les sexes au centre des efforts de développement. 


D’ici 2010, l’Union européenne s’est engagée à faire passer le taux d’emploi des femmes de 53% à 60%; à trouver des moyens permettant de concilier la vie de famille et la vie professionnelle; à éliminer les disparités salariales et à renforcer la place des femmes à des postes de direction.  Depuis 2002, pour la première fois au niveau de l’Union européenne, une législation définit le harcèlement sexuel.  L’année 2003 étant consacrée aux personnes handicapées, l’Union a l’intention de soulever la question des droits des femmes handicapées, et notamment de la violence à leur égard. 


La question de la violence à l’égard des femmes fait désormais partie des questions relevant des droits de l’homme.  L’Union est satisfaite de l’unanimité qui a présidé à l’adoption de la résolution sur les crimes d’honneur lors de la 57ème session de l’Assemblée générale.  L’Union a publié récemment une étude sur la violence à l’égard des femmes ainsi qu’un guide sur les bonnes pratiques soulignant l’importance de l’approche multidisciplinaire.  Des indicateurs permettant de mesurer l’ampleur de ce fléau dans les pays de l’Union ont également été adoptés par le Conseil de l’Europe en décembre 2002.  La deuxième phase de l’Action Communautaire pour 2004-2008 pour prévenir la violence contre les enfants et les jeunes personnes (le programme DAPHNE II) a été présentée en décembre 2002.  Dans ce cadre, un débat d’experts est prévu pour le mois de mai 2003.


Si la traite des être humains est une forme de criminalité organisée et de violence, il est important d’élargir ce concept pour y inclure une perspective des droits de l’homme.  Nous appelons instamment les gouvernements à ratifier la Convention contre la criminalité transnationale organisée et ses protocoles.  Il faut également éliminer les raisons qui sont à l’origine de la traite des être humains, à savoir la pauvreté, les discriminations fondées sur le sexe, la perte de l’autonomisation des femmes et leur exploitation sexuelle.  Les efforts de l’Union qui sont devenus prioritaires depuis 1996 ont mené récemment à l’adoption de la Décision contre la traite des êtres humains.  Ces efforts doivent s’accélérer à travers tous les pays de l’Union.


Nous sommes également conscients des défis qui se posent pour garantir l’accès des femmes aux technologies de l’information et des communications où elles sont encore sous-représentées.  Même si les femmes sont plus nombreuses que les hommes à disposer d’un niveau supérieur dans un domaine précis, elles n’accèdent pas aux postes les plus élevés dans ce même domaine.  


Mme EMILIA FERNÁNDEZ (Brésil), a réaffirmé l’engagement de son Gouvernement en faveur des objectifs du Programme d’action de Beijing.  Elle a indiqué que dans son pays, le Secrétariat pour les politiques relatives aux femmes, dont elle est en charge, a été créé le 1er janvier 2003, suite aux pressions incessantes du mouvement des femmes et de la société civile brésilienne.  Il s’agit d’une institution visant à inclure systématiquement une perspective sexospécifique dans les politiques du Gouvernement, et pour promouvoir l’égalité entre les sexes et éliminer toute forme de violence à l’égard des femmes.  Elle entend notamment se consacrer à la consolidation du débat sur ces questions entre le Gouvernement, la société civile et le secteur privé, avec le soutien du Conseil national pour les droits des femmes. 


Parmi les autres progrès importants réalisés dans son pays, Mme Fernandez a indiqué que le Brésil a ratifié le Protocole optionnel à la Convention sur l’élimination de toute forme de violence à l’encontre des femmes (CEDAW) en juin 2002.  De plus, le nouveau Gouvernement brésilien compte désormais un certain nombre de femmes parmi ses ministres.  Il reste cependant encore beaucoup à faire pour parvenir à l’égalité entre les sexes a reconnu Mme Fernandez.


La représentante s’est félicitée du choix des deux thèmes prioritaires pour cette session.  La lutte contre la violence à l’égard des femmes va de pair avec la lutte contre la discrimination et la poursuite de la parité entre les sexes.  En ce qui concerne la traite des femmes, elle a fait part de sa préoccupation de la montée de cette forme de criminalité internationale et fait sienne les recommandations du Secrétaire général sur cette question.  Elle a indiqué être en faveur d’un équilibre entre mesures préventives et de protection et de soutien aux victimes de la traite, et souligné le besoin de renforcer la coopération internationale pour pouvoir faire face à ce problème.


En ce qui concerne le deuxième thème, à savoir l’accès des femmes aux médias et aux TIC, le Brésil invite la communauté internationale à prendre les mesures nécessaires afin que ces nouvelles technologies soient utilisées au service du développement et de l’inclusion sociale des femmes.  Dans ce contexte, Mme Fernandez a abordé les problèmes liés au fossé numérique qui se creuse entre riches et pauvres, développés et en développement.  Elle partage la plupart des conclusions du Secrétaire général sur ce point.  Les médias doivent permettre selon elle, de promouvoir l’égalité entre les sexes et de changer les pratiques et traditions sociales qui portent atteinte à la réalisation des droits fondamentaux des femmes.


Mme NETUMBO NANDI-NDAITWAH, Ministre des affaires féminines et du bien-être des enfants de la Namibie, a plaidé en faveur du renforcement des institutions du système des Nations Unies qui sont spécialisées dans les questions relatives aux femmes et aux enfants et a souhaité notamment que des ressources financières suffisantes soient accordées au Fonds des Nations Unies pour le développement de la femme (UNIFEM).  La Namibie est partie à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et à la Déclaration universelle des droits de l’homme.  Au sein des Nations Unies, vous vous souviendrez du rôle joué par la Namibie dans l’élaboration de la résolution 1325 sur les femmes et la paix ainsi que lors de l’élaboration de la résolution sur les fillettes.


Au niveau national, la Namibie a adopté un certain nombre de mesures.  Le pays a créé un Département des questions féminines au sein du Cabinet du Président puis un Ministère pour les questions féminines et le bien-être de l’enfant.  Le Parlement a adopté la loi sur le viol tandis qu’une unité de la police namibienne assure la protection des femmes et des enfants.  La loi sur le mariage a également redressé des inégalités qui existaient dans le cadre familial.  La loi sur la violence domestique est actuellement devant le Parlement et il ne fait aucun doute qu’elle sera adoptée cette année. 


La Ministre a précisé que les deux questions thématiques identifiées pour cette session sont compatibles avec les 10 domaines d’actions critiques de la Namibie, à savoir la parité et le développement rural, la parité et l’éducation, la parité et la santé reproductive, la violence, l’autonomisation économique, le processus de décision, l’éducation à l’information et à la communication, l’environnement, la fillette et les affaires juridiques. 


Nous sommes d’avis que l’accès des femmes aux technologies de l’information et des communications est un aspect essentiel de la promotion de la femme.  Si la majorité des journalistes débutants en Namibie sont des femmes, ce sont des hommes que l’on retrouve aux postes les plus élevés.  Nous sommes pourtant tous conscients du pouvoir des médias d’où l’importance d’instituer une programmation et une couverture médiatique qui soient sensibles aux questions de parité entre les sexes.  Nous avons établi à cette fin une unité pour la parité au sein du réseau de diffusion national.


Nous devons également trouver les moyens de lutter contre la violence à l’égard des femmes qui est le résultat des inégalités entre les sexes.  Tous les membres de la société doivent être des acteurs actifs de cette lutte contre toutes les formes de violence qu’il s’agisse de viol, de traite, de meurtre.  Il ne faut pas que les traditions et la religion servent de justification aux violations des droits des femmes. 


En Namibie, nous disposons désormais du Programme national d’intégration des sexospécificités mais des facteurs comme la pandémie du VIH/sida, et la sécheresse entravent nos efforts.  Nous devons en effet fournir une protection à 82 000 orphelins.  La coopération de nos partenaires est donc importante.


M. ZHANG YISHAN (Chine) a estimé que la protection des droits fondamentaux des femmes est une question à laquelle la Chine accorde un intérêt particulier ce qui se traduit notamment par son adhésion à un nombre important d’outils juridiques internationaux et l’adoption d’une législation spécifique visant à lutter contre la violence conjugale.


Le représentant a estimé que la lutte contre la violence à l’encontre des femmes dépend de la prise de conscience de la population tout entière des droits et des dispositions juridiques.  Dans cet esprit le Gouvernement chinois a mené une campagne de sensibilisation sur cinq ans de la population chinoise aux dispositions juridiques et en faveur de la promotion de l’égalité entre les sexes.  Par ailleurs, la Chine a adopté un certain nombre de lois, et a mené des campagnes de formation en vue de lutter contre la traite des femmes et des enfants.  En ce qui concerne le rôle des TIC, le représentant a reconnu le rôle important que ces technologies peuvent jouer pour la croissance économique et le développement humain.  Il a indiqué que de plus en plus de femmes commencent à utiliser l’Internet en Chine, tout en soulignant que cela n’est pas le cas dans de nombreux pays du monde où les femmes, en particulier les plus démunies, rencontrent de sérieuses difficultés d’accès à ce type de technologies.  Dans ce but, les gouvernements devraient adopter une approche sexospécifique dans la formulation et la mise en œuvre de leurs politiques et stratégies portant sur les TIC.

M. HO JIN LEE (République de Corée), évoquant les deux questions thématiques de la session, a estimé que celles ci convergeaient dans la mesure où les technologies de l’information et les médias pouvaient servir à la promotion économique des femmes et à leur participation politique et à les libérer de la pauvreté et d’autres facteurs qui contribuent à leur vulnérabilité et à la violence qui est exercée contre elles.  Mais les technologies de l’information peuvent également mener à leur exploitation comme le montre la pornographie sur Internet.


Nous sommes satisfaits de constater que le Secrétaire général dans son rapport sur les technologies de l’information relève les efforts déployés par notre Gouvernement qui a intégré la dimension sexospécifique dans ses politiques liées aux communications.  Nous tentons ainsi de renforcer la capacité économique des femmes.  Nous avons ainsi fourni divers moyens de formation aux femmes et avons lancé un projet e-business ciblant les femmes.  Nous accueillerons également un atelier de travail sur les femmes expertes en technologies de l’information en août prochain.


La traite des femmes est une grave violation des droits de l’homme.  Nous avons institutionnalisé un système de protection et de réhabilitation des victimes.  Nous estimons que les recommandations du Secrétaire général sont pertinentes et souhaitons que cette Commission élabore des conclusions concertées qui s’en inspirent.  Nous organisons par ailleurs un débat d’experts à Séoul en septembre prochain sur la traite.


Participation et accès des femmes aux médias et aux technologies de l’information et de la communication, leur influence sur la promotion de la femme et le renforcement du pouvoir d’action des femmes et leur utilisation à cette fin


Exposés d’experts et dialogues


      Mme CAROLINA AGUILAR AYERRA, Directrice du magazine «Women of Cuba», reprenant un commentaire de l’experte canadienne Margaret Gallagher, a indiqué que «la diversité des moyens de communication fait apparaître une cible en mouvement constant».  Les forces conjuguées de la libéralisation des marchés et les développements technologiques font table rase de l’ancien ordre.  Les nouvelles pratiques sociales s’enracinent désormais dans des sociétés qui légitiment la discrimination en fonction des races, des sexes, de l’ethnie, entre autres.  Malheureusement, nous ne pouvions pas prévoir les changements induits par la pensée néolibérale et la révolution des technologies de l’information qui favorisent l’injustice et les inégalités dans la distribution des richesses et creusent le fossé entre les riches et les exclus qui constituent plus de la moitié des habitants de la planète.  Ce contraste caractérise les pays des Caraïbes et de l’Amérique latine. 


Le système néolibéral et les médias sont chargés de diffuser la pensée unique encouragée par l’impérialisme du XXIème siècle.  Nos traditions et coutumes ont été gommées pour nous imposer des modes de consommation inaccessibles à la majorité de nos populations.  C’est dans ce tableau apocalyptique que se situent les femmes d’aujourd’hui, un monde qui ignore les droits de l’homme à l’égalité pour perpétuer un statut de citoyenne de deuxième classe.  La projection d’images

dégradantes nous envahit tandis que les violences à l’égard des femmes sont devenues des éléments de la vie quotidienne.  Dans le domaine des technologies de l’information, les déséquilibres sont encore plus flagrants.  La fracture numérique aggrave encore l’écart entre les femmes et les modèles hégémoniques.  Il nous faut passer par des changements sociétaux. 


Mme Amu Joseph, Journaliste free-lance et analyste des médias (Inde) a rappelé que le groupe d’experts qui s’est réuni à Beyrouth en novembre 2002 a insisté sur le fait que le statut des femmes et le statut des médias sont tous les deux des indices clés de développement et de démocratisation d’une société.  De même, les médias, sous toutes leurs formes, sont au cœur du progrès et de l’habilitation de la femme.  Le droit de la femme et la liberté d’expression sont en outre essentiels pour l’expression de tous leurs droits.  Les deux débats parallèles sur les droits des femmes et les réseaux de communication doivent converger de façon à ce que le droit des femmes à l’expression soit véritablement pris en considération. 


Le groupe a également souligné qu’il existe peu de politiques en matière de communication qui prennent la parité en considération.  Or, la parité doit être intégrée dans tous les cadres juridiques relatifs aux médias.  Le groupe a donc formulé des recommandations visant à intégrer la parité dans la législation et à introduire des encouragements pour que les organisations de médias mettent en œuvre des politiques qui tiennent compte de cette donnée.  Le groupe a également lancé un appel à la protection des produits culturels dans les accords commerciaux pour faire en sorte que la voix des femmes puisse être entendue.  Cependant, des efforts concertés sont encore nécessaires pour faire face à la tendance de la limitation de l’accès des femmes aux médias, en particulier celles appartenant à des groupes exclus ou sous-représentés dans les médias.  Cette tendance doit être reconnue comme un problème grave. 


Il faut éliminer progressivement les obstacles à l’accès des femmes aux médias, développer des politiques sensibilisées à la parité dans le cadre des ressources humaines, produire des données fiables et établir des indices pour l’identification des obstacles tout en soutenant les initiatives des femmes dans les médias.  Il faut également adopter une approche nuancée qui tienne compte des limites institutionnelles et financières des médias. 


Il faut intégrer la sensibilisation à la parité dans la formation des journalistes et instaurer des instruments pratiques pour le développement des politiques de parité.  La dissémination d’exemples des pratiques les meilleures et des plus mauvaises doit aussi être encouragée.  L’action pour assurer que les voix des femmes se fassent entendre dans les nouveaux médias est liée aux efforts pour encourager les professionnels des médias à utiliser les nouvelles technologies pour promouvoir la parité.  Cependant, les  nouvelles technologies ne doivent pas détourner l’attention de moyens plus anciens qui gardent leur pertinence, tels que la radio, la télévision et l’imprimé. 


Mme ROSALIND GILL, Conférencière au Gender Institute and Media@LSE et Directrice de MSC gender and Media à la London School of Economics, a évoqué les dangers que les TIC constituent pour les femmes, ajoutant aux fractures existantes.  Elle a dénoncé plus particulièrement la représentation de la violence à l’égard des femmes dans les médias.  L’élimination des stéréotypes est urgente notamment au vu de la représentation de la violence à l’égard des femmes dans les médias qui tendent à condamner les victimes plutôt que les agresseurs.  Nous constatons également que la pornographie a désormais une incidence sur tous les médias et a un lien croissant avec les nouvelles technologies de l’information.  Nous devons disposer de nouvelles politiques qui s’attaquent à la dégradation de l’image de la femme.


Par ailleurs, l’accès des femmes aux TIC est profondément diversifié que ce soit entre pays pauvres et riches, entre hommes et femmes, entre population rurale ou urbaine, entre divers groupes ethniques au sein d’un même pays.  Le manque d’infrastructures, de formation, l’analphabétisme, la prédominance de l’anglais et le manque de temps des femmes doivent être réglés si nous voulons promouvoir l’accès des femmes aux TIC.  Nous devons également élaborer des contenus qui soient utiles aux femmes.  Il faut partir de la base et chercher à intégrer les TIC aux besoins immédiats et visibles des femmes.  Il nous faut des technologies qui donnent un pouvoir d’action supplémentaire aux femmes.  Les gouvernements devraient intégrer des programmes relatifs aux TIC aux autres programmes de promotion des femmes.


Mme GARCIA RAMILO, (Association for Progressive Communications Women’s Networking Support Programme APC WNSP, Philippines) a souligné qu’à ce jour la majorité des personnes du monde en développement reste exclue des bénéfices des technologies de l’information et de la communication, et que les femmes sont particulièrement marginalisées dans la mesure où leur pouvoir d’achat est souvent limité et où elles n’ont pas accès aux nouvelles technologies.  Lors du Comité préparatoire du futur Sommet mondial sur la société de l’information, le Réseau des femmes a insisté pour que la parité entre les sexes dans une société d’information figure parmi les objectifs à réaliser et, d’après Mme Ramilo, devrait figurer dans la déclaration officielle du Sommet.  Elle a estimé que la Commission doit permettre l’intégration d’actions stratégiques convenues en vue de réaliser cet objectif.  La discrimination entre les sexes et dans les relations sociales, ainsi que les politiques sans perspective sexospécifique sont autant d’obstacles à l’accès des femmes aux médias et aux TIC. 


Il faut également promouvoir la participation économique des femmes ainsi que leur habilitation sociale, par le biais de l’utilisation de ces nouvelles technologies.  Mme Ramilo a également mis l’accent sur l’importance de la représentation des femmes aux postes de haut niveau qui reste très limitée à ce jour, en particulier dans les milieux et domaines ayant trait aux TIC.


Mme Ramilo a lancé deux appels aux gouvernements.  Par le premier, elle les a engagés à traduire dans la pratique au niveau national les recommandations et objectifs fixés en termes d’accès des femmes aux TIC, et le second portant sur la nécessité de respecter leurs engagements pour ce qui est de la promotion de la parité sur le plan national.  Reconnaître la parité comme principe sous-jacent du développement des sociétés de l’information s’avère être une tâche difficile, a reconnu Mme Ramilo, tout en encourageant cette Commission à jouer un rôle décisif en ce sens.


M. SARBULAND KHAN, Directeur de la Division des services de l’ECOSOC au Département des affaires économiques et sociales et Directeur exécutif de l’Equipe spéciale des Nations Unies sur les technologies de l’information et de la communication, a estimé qu’il fallait adopter une attitude modeste face à une révolution si importante.  Nous ne pouvons pas saisir dans leur intégralité l’impact des TIC.  Par exemple, ce n’est pas aux États-Unis que les TIC sont les

plus importantes mais en Corée du Sud et ce n’est pas en Europe ou en Asie que l’on enregistre la plus grande croissance des téléphones mobiles mais c’est en Afrique.  La meilleure utilisation des TIC par exemple est celle qu’en font les coopératives kenyanes. 


La révolution des TIC est un phénomène complexe d’une grande portée qui modifie la pensée sociale et les modes de consommation.  Nous tentons d’édifier une société de l’information qui soit accessible à tous.  Pour cela, il faut garantir la pleine participation de tous les segments de la société aux technologies de l’information.  C’est ainsi que les TIC joueront un rôle dans la promotion de l’égalité entre les sexes.  La création de l’Equipe spéciale des Nations Unies sur les TIC s’inspire de ce principe, comprenant un grand nombre de femmes chefs d’entreprise ou ministres ainsi que des femmes de la société civile.  L’Equipe spéciale a adopté une méthode de travail décentralisée et a établi des réseaux régionaux.  Elle a également lancé des campagnes pour mobiliser toutes les populations à participer à ce processus.  Nous avons lancé une initiative de TIC à l’école dans le but de câbler toutes les écoles du monde.


La représentante de la Norvège a insisté sur la nécessité d’encourager l’éducation et la pleine jouissance des droits fondamentaux aux petites filles de manière à leur permettre de maîtriser et de pleinement tirer profit des TIC.  Elle a invité la communauté internationale a joindre ses forces afin que les TIC deviennent un véritable outil de développement et de promotion de la parité.  Le représentant de l’Indonésie a souhaité avoir des éclaircissements sur les ressources disponibles pour contrôler les contenus des TIC.  La représentante du Brésil, a demandé aux membres du panel de faire des propositions sur le rôle des gouvernements et des médias pour ce qui est de véhiculer des stéréotypes négatifs sur les femmes à travers les TIC.  Elle souhaiterait que le Sommet sur la société de l’information permette de définir un équilibre entre le respect de la liberté d’expression et la défense des droits des femmes en matière d’utilisation des TIC. 


La représentante du Gabon a déploré le fait que la plupart des logiciels soient en anglais ce qui marginalise les pays et les personnes qui ne maîtrisent pas cette langue.  Dans le même esprit elle a demandé aux experts de présenter ce qu’il est possible de faire pour pouvoir inclure les régions rurales dans les politiques visant à faciliter l’accès aux TIC.  La représentante de la Grèce, au nom de l’Union européenne, a demandé à M. Khan de bien vouloir développer davantage ce qu’il pense de la stratégie des Nations Unies pour ce qui est de mettre en œuvre la parité entre les sexes dans le cadre des préparatifs et de la participation au Sommet mondial sur la société de l’information.


Un représentant d’une ONG a insisté sur la nécessité de donner les moyens requis aux femmes pour faire face au fossé numérique, notamment en exposant les fillettes à l’éducation et à la science de la technologie.  Par ailleurs, les politiques doivent porter à la fois sur l’accès aux TIC et sur les contenus de manière à ce que ces technologies ne contribuent pas à véhiculer des stéréotypes négatifs sur les femmes.


Mme Gill, a affirmé que la mondialisation des TIC est inévitable.  En vue de rassurer les gouvernements ayant certaines préoccupations relatives à leur contenu, elle a indiqué qu’il serait possible de se protéger sur le plan national en adoptant des législations adéquates ou en s’équipant d’émetteurs locaux.  M. Khan, a indiqué que la 2ème session du Comité préparatoire du Sommet mondial sur la société d’information vient de s’achever.  Selon lui, les TIC devraient être considérées comme des outils pour réaliser les objectifs du Millénaire, dont celui de la parité entre les sexes.  La participation des femmes au niveau de la conception des politiques nationales et aux mécanismes gouvernementaux des différents réseaux technologiques est également importante.  Le Sommet devrait permettre, selon lui, de déboucher sur des critères d’évaluation des progrès réalisés dans ces domaines entre 2003 et 2005 (les deux phases du Sommet).  


Mme Ramilo a ajouté que, pour ce qui est de la participation accrue des femmes au processus du Sommet sur la société de l’information, elle déplore que les femmes ne sont pas très nombreuses à ce jour à prendre part aux préparatifs du Sommet.  En ce qui concerne le rôle des médias, elle a expliqué qu’en Asie, on essaye de travailler avec les médias eux-mêmes en les incitant à changer le type de couverture qu’ils accordent aux cas de violence à l’encontre des femmes.  Mme Aguilar a abordé le problème du fossé numérique, car, d’après elle, parler de l’accès des femmes aux nouvelles technologies sans tenir compte des pays où elles vivent serait dénué de sens.  Mme Joseph a proposé de lier le renouvellement des licences de radiodiffusion à la diffusion de programmes respectueux des femmes et favorisant leur promotion.  Au sujet du besoin de promouvoir l’accès des fillettes aux TIC, elle a affirmé partager l’opinion d’après laquelle il ne suffit pas de donner accès aux TIC, mais il faut également donner les moyens aux femmes et aux fillettes de les maîtriser.


Lançant une autre série de commentaires et de questions, la représentante du Mexique a soulevé qu’il y avait eu progrès quantitatif de l’accès des femmes à Internet mais qu’il n’y avait pas eu de progrès qualitatif.  De son côté, la représentante de la Malaisie a convenu que les femmes souffrent de difficultés économiques et sociales qui se trouvent aggravées par la fracture numérique.  La représentante de Cuba a, de son côté, évoqué une crise éthique face à cette société de l’information.  Depuis quelques années, nous assistons à la disparition de médias importants en raison du manque de ressources financières. 


La représentante de la Thaïlande a relevé le manque de contenu informatique qui soit sensible aux questions féminines.  Les responsables politiques ne disposent pas de données nécessaires ventilées par sexe qui leur permettent de mesurer l’impact des TIC sur les femmes.  Une représentante, s’exprimant au nom d’un caucus d’ONG, a appuyé l’idée selon laquelle il fallait disposer de données ventilées par sexe pour ce qui est de l’accès des femmes aux TIC.  Il faut sensibiliser aux besoins des femmes et tenir compte de leurs besoins en éducation.  Il faut mettre en place des valeurs et une éthique qui respectent les droits de la personne.  La formation aux TIC doit faire partie intégrante des programmes de formation.


Mme Joseph a convenu des arguments avancés par la représentante de l’ONG.  Mme Ramilo a également convenu que l’on insistait pas suffisamment sur les données ventilées par sexe.  Mme Aguilar a insisté pour que les mouvements de femmes et la communauté universitaire coopèrent entre eux.  M. Khan a expliqué que l’Equipe spéciale de travail des Nations Unies sur les TIC travaille sur les modalités d’utilisation des TIC par les femmes.


La représentante de la Suisse a appuyé les propositions visant à intégrer une approche sexospécifique dans les travaux préparatoires du Sommet mondial sur la société de l’information.  En ce qui concerne le rôle des médias dans l’amélioration de la perception et de l’image des femmes, elle a fait part de l’expérience de la Suisse en matière de couverture des candidats hommes et femmes

aux élections en Suisse.  Elle souhaiterait savoir comment on pourrait respecter d’une part la liberté de la presse et des médias et en même temps les influencer afin de changer leurs attitudes vis-à-vis des femmes.  La représentante de la Tanzanie a invité à inclure les questions de pauvreté à ce débat dans la mesure où l’accès aux TIC dépend largement du pouvoir d’achat des femmes et des familles.


La représentante de la République de Corée a souligné que l’accès à l’information est un droit fondamental et a déploré que beaucoup de groupes sociaux en soient privés.  Par ailleurs, elle a estimé que les stratégies dans le domaine des TIC doivent intégrer une démarche soucieuse de la parité entre les sexes.  En ce qui concerne le fossé numérique, les nations développées doivent assumer, à son avis, la responsabilité de le réduire.  La représentante du Chili a expliqué qu’il existe depuis 5 ans dans son pays le Prix Image qui récompense les médias pour ce qui est du message et de l’image des femmes qu’ils véhiculent.  Elle a indiqué le rôle clef de la radio dans de nombreux pays, en particulier pour les femmes.  Comment peut-on garantir la parité d’accès à la fois aux TIC, mais également aux médias traditionnels compte tenu de leur impact?


La représentante de l’Afrique du Sud a insisté sur l’importance de l’éducation et de la formation des femmes aux nouvelles TIC.  Elle souhaiterait savoir quelle type de stratégie pourrait permettre l’accès aux TIC, mais également aux médias traditionnels.  Par ailleurs elle souhaiterait savoir comment il serait possible de dépasser l’obstacle linguistique en matière d’utilisation des TIC.  La représentante du Japon a demandé à M. Khan comment l’Equipe spéciale des Nations Unies sur les TIC coopère avec la Division pour la promotion de la femme dans le cadre des préparatifs du Sommet mondial sur la société de l’information.


La représentante d’une ONG a déploré que le rapport sur la question en discussion ne dise rien sur l’exploitation sexuelle des femmes sur l’Internet et a invité la communauté mondiale à s’attaquer à ce problème.  L’accroissement de la demande dans ce domaine entraîne un développement de l’offre et par conséquent de l’exploitation des femmes, a-t-elle expliqué, ajoutant que la pornographie sur le Web doit faire l’objet de limitations sévères de la part des gouvernements.  Elle a encouragé la Commission à aborder cette question.


M. KHAN a indiqué que l’Equipe spéciale collaborait étroitement avec la Division de la promotion de la femme.  Mme GILL a  partagé l’opinion d’après laquelle le fossé numérique traduit en fait le problème de la pauvreté.  Elle a reconnu la difficulté de trouver une voie médiane entre respect de la liberté d’expression et contrôle du contenu des TIC.  Mme JOSEPH a estimé que les gouvernements ont des responsabilités en matière de médias publics et devraient définir des lignes de conduite plus strictes dans la mesure où l’objectif premier de ces médias est d’éduquer le citoyen. 


Mme AGUILAR AYERRA est revenue sur l’importance des médias traditionnels qui a été soulevée par les intervenants.  Elle a reconnu que ces médias sont plus proches de la population et s’est demandé si les TIC vont annihiler à terme le livre ou la radio.  Dans le cas des pays les plus pauvres, les médias traditionnels peuvent, selon elle, jouer un rôle essentiel dans la promotion des femmes. 


La représentante du Guatemala a estimé que la révolution informatique que nous vivons devrait contribuer à changer les comportements sociaux.  La représentante de l’Argentine, sur la base de données statistiques relatives à l’Amérique latine, a indiqué que 38% des usagers de l’Internet en Amérique latine sont des femmes alors qu’elles ne représentent que 25% en Europe.  Elle souhaiterait pouvoir disposer de plus de donnés statistiques à ce sujet ainsi que des explications.  Par ailleurs, elle a insisté sur le fait que ce sont toujours les hommes qui contrôlent les médias ce qui se traduit par une attitude machiste de leur part estime-t-elle.


La représentante du Burkina Faso a demandé quels peuvent être les moyens d’accès des femmes des pays pauvres aux médias traditionnels dans un premier temps, et aux TIC par la suite, compte tenu du fait que dans ces pays les femmes ont plutôt un problème de survie.  La représentante de la Chine a rappelé les obstacles rencontrés par les femmes dans de nombreux pays pour ce qui est de l’accès et de la maîtrise des TIC.  Le développement des TIC ne doit pas représenter un moyen en soi, mais représenter un moyen pour parvenir au développement et à la parité et non pas aggraver le fossé numérique a-t-elle ajouté.


La représentante de la Namibie a abordé la question de la contribution de la Commission au Sommet mondial sur la société de l’information, et a souhaité que le document final insiste sur la nécessité de réduire le fossé numérique entre zones urbaines et zones rurales.  Elle a également relativisé la notion de technologie nouvelle et traditionnelle en expliquant que dans son village la télévision représente une technologie nouvelle.


Face aux préoccupations relatives à l’utilisation équitable et effective des TIC Mme JOSEPH a rappelé qu’il ne faut pas sous-estimer le rôle des médias traditionnels.  Elle a invité les participants à revenir aux conclusions du Groupe d’expert sur l’accès des femmes aux médias.  En ce qui concerne la nécessité de trouver une voie médiane entre la liberté d’expression et le respect des droits des femmes, Mme Joseph considère que les médias ont une responsabilité importante qu’ils ne respectent souvent pas.


Mme RAMILO a été très encouragée par les sentiments qui se sont fait entendre dans le cadre de cette réunion.  La société d’information est en train d’être façonnée, et en tant que femmes et en tant que féministes on ne peut pas se permettre de ne pas participer à la définition de cette société a-t-elle déclaré.


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