En cours au Siège de l'ONU

DSG/SM/207-SAG/173

LA VICE-SECRETAIRE GENERALE MET EN LUMIERE LA CONTRIBUTION POTENTIELLE QUE L’ORGANISATION MONDIALE DU TOURISME PEUT APPORTER AUX TRAVAUX DE L’ONU

05/11/2003
Communiqué de presse
DSG/SM/207
SAG/173


la Vice-Secretaire generale met en lumiere la contribution potentielle que l’Organisation mondiale du tourisme peut apporter aux travaux de l’ONU


On trouvera ci-après le texte de la déclaration prononcée par la Vice-Secrétaire générale, Louise Fréchette, à l’Assemblée générale de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), tenue à Beijing le 19 octobre:


Je suis très heureuse de m’adresser à vous aujourd’hui, et c’est un grand honneur pour moi.  Nul autre endroit ne reflète mieux que Beijing l’importance du tourisme dans le monde d’aujourd’hui.  La Chine offre un mélange unique alliant une histoire, un patrimoine culturel et une nature extraordinairement belle à une croissance économique que le monde entier lui envie.  Il n’est pas étonnant qu’en outre, elle se transforme rapidement en une destination de prédilection pour les touristes.  C’est pour nous un privilège de pouvoir, grâce à cette réunion, goûter la merveilleuse hospitalité chinoise.


Permettez-moi d’adresser mes félicitations au Secrétaire général de l’Organisation mondiale du tourisme, Francesco Frangialli, pour le dynamisme avec lequel il dirige cette organisation.  L’une des questions inscrites à votre ordre du jour concerne la transformation de l’OMT en une institution spécialisée des Nations Unies.  C’est là un événement dont nous nous félicitons à l’ONU.  Nous attendons avec intérêt que l’OMT adopte le projet d’accord entre nos deux organisations, que l’Assemblée générale de l’ONU devrait adopter à son tour le 7 novembre.


Le renforcement de nos relations traduit l’importance croissante du tourisme dans notre univers mondialisé.


Cette évolution témoigne de la nécessité d’une coopération plus étroite entre les organismes du système de l’ONU et une industrie intrinsèquement multidimensionnelle.


Et elle reflète la contribution que l’OMT peut apporter aux activités que mène l’ONU au niveau mondial.


Permettez-moi de développer chacun de ces points.


D’abord, l’importance du tourisme.  Le voyage d’agrément demeure une industrie en expansion.  Bien que les événements survenus ces deux dernières années aient gravement perturbé le tourisme, le nombre de voyageurs est plus élevé que jamais, et ce malgré le ralentissement économique, les chocs successifs du 11 septembre, des attentats de Bali, Casablanca, Djerba et Mombasa, le virus du syndrome respiratoire aigu sévère, et l’incidence des conflits qui sévissent dans différentes régions du globe.


Au cours des 50 dernières années, les entrées de touristes dans le monde ont considérablement augmenté, passant de 25 millions d’entrées par an en 1950 à 715 millions en 2002.  En 2001, malgré la crise mondiale du tourisme, 697 millions de personnes ont voyagé d’un pays à l’autre, dépensant 462 milliards de dollars.


Ces chiffres font du tourisme le plus important secteur économique du monde.  Et ils en font un élément central dans la vie de millions de personnes.  Car le tourisme, en réunissant des personnes de différentes cultures à une échelle sans précédent, est devenu l’une des plus puissantes forces de changement dans le monde.


Ceci m’amène au deuxième point: la nécessité d’une coopération plus étroite entre l’OMT et les organismes des Nations Unies.  Le tourisme étant lié à des questions et à des activités de plus en plus diverses, il ne peut plus être considéré isolément des questions dont s’occupe l’Organisation au niveau international.  Il convient de gérer avec prudence le tourisme afin d’en éviter les retombées nocives, qui ne sont déjà que trop visibles dans nombre de destinations touristiques en vogue, notamment:


–            La destruction du patrimoine naturel par suite de constructions excessives;


–            L’utilisation accrue de l’eau et de l’énergie là où elles sont déjà rares;


–            Les dégâts qu’inflige à des zones écologiquement fragiles un développement irresponsable;


–            La mise en péril des cultures autochtones;


–            L’exploitation des travailleurs;


–            Le tourisme sexuel organisé et, plus tragique encore, le tourisme sexuel impliquant des enfants, que des millions d’entre eux subissent chaque année.


Nous devons nous pencher de toute urgence sur ces problèmes.  En particulier, j’encourage vivement les gouvernements, tant ceux des pays d’où viennent les touristes que ceux des pays qui les accueillent, à adopter et mettre en vigueur, s’ils ne l’ont pas encore fait, des mesures visant à prévenir et à combattre toutes les formes d’exploitation sexuelle des enfants dans le tourisme.  Disons-le clairement: aucune tolérance n’est excusable lorsque des enfants sont exploités.


En travaillant ensemble et en tirant le meilleur parti possible des synergies entre nos organisations, nous pouvons relever les défis auxquels nous sommes confrontés.  Dans cet esprit, l’adoption par l’OMT du Code mondial d’éthique du tourisme, approuvé par la Commission du développement durable en 1999, a été un pas important dans la bonne voie.  Le Code crée un cadre de référence indispensable pour le développement responsable et durable du tourisme mondial en formulant les «règles du jeu» que doivent suivre toutes les parties prenantes, à savoir les gouvernements, les organisations non gouvernementales, le secteur privé – en particulier l’industrie touristique –, les communautés d’accueil et les touristes eux-mêmes.


Permettez-moi aussi de vous féliciter d’avoir donné l’impulsion qu’il fallait pour que le tourisme figure dans le Programme d’action adopté au Sommet mondial de Johannesburg pour le développement durable et d’avoir tant contribué au succès de l’Année internationale de l’écotourisme.  Tout aussi digne d’éloge est l’assistance que vous avez apportée à plusieurs pays afin de les aider à adapter leurs structures nationales à la Déclaration de Québec sur l’écotourisme, adoptée lors du Sommet mondial sur la question, tenu en mai dernier.


En 2000, lors du Sommet du Millénaire, les dirigeants politiques du monde entier ont estimé que la pérennité de l’environnement était l’un des principaux défis du XXIe siècle, et cela pour nous tous.  En n’agissant pas tout de suite, on compromettrait l’aptitude de la planète à répondre aux besoins des générations à venir.


Dans ce domaine, vous pouvez apporter une contribution importante aux travaux de l’ONU.  Mais il y a d’autres domaines encore où votre concours serait précieux, ce qui m’amène au troisième point: la contribution que peut apporter l’OMT aux activités que mène l’ONU au niveau mondial.


Il est désormais largement admis que le tourisme peut véritablement aider les populations à sortir de la pauvreté et à se construire une vie meilleure.  En effet, le tourisme international est l’une des rares activités ayant permis aux pays les moins avancés d’accroître leur participation à l’économie mondiale.  Pour la plupart d’entre eux, et particulièrement pour les petits Etats insulaires en développement, le tourisme est la principale source de devises.


Les touristes et les voyagistes étant toujours à la recherche de nouvelles destinations, le tourisme, plus que tout autre activité, est de nature à stimuler la croissance économique et les investissements locaux.  En utilisant une main d’oeuvre très nombreuse, le tourisme crée des emplois à la fois pour les travailleurs non qualifiés et pour ceux qui sont très qualifiés.  Il peut être profitable aux autres secteurs économiques, ainsi qu’aux petites entreprises, notamment dans les secteurs de l’agriculture traditionnelle et de la production alimentaire, de l’artisanat et des textiles.  Par l’écotourisme, qui connaît l’expansion la plus rapide dans ce secteur, le tourisme peut favoriser considérablement le développement rural, tout en facilitant le développement des infrastructures de base dans les zones reculées.


En outre, en faisant mieux connaître le riche patrimoine de différentes civilisations, le tourisme peut contribuer à une meilleure compréhension entre les peuples, et faciliter l’instauration d’une culture de paix indispensable au développement.


Il y a trois ans, les dirigeants politiques de la planète ont adopté la Déclaration du Millénaire, plan pour l’amélioration de la vie des gens partout dans le monde.  L’ONU se félicite d’être appelée à collaborer plus étroitement avec l’OMT.


D’avance, j’adresse mes voeux de bienvenue les plus chaleureux au nouveau membre de la famille, le premier à y entrer en cette aube du XXIe siècle, et je forme des voeux pour le succès de votre Assemblée générale.


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