DSG/SM/196

ALLOCUTION DE LA VICE-SECRETAIRE GENERALE DEVANT L’ACADEMIE DIPLOMATIQUE

12/05/03
Communiqué de presse
DSG/SM/196


ALLOCUTION DE LA VICE-SECRETAIRE GENERALE DEVANT L’ACADEMIE DIPLOMATIQUE


Varsovie, le 12 mai 2003


J’apprécie particulièrement de pouvoir m’adresser aujourd’hui à des hommes et à des femmes qui ont choisi la carrière diplomatique. J’avoue être de parti pris en la matière, puisque c’est la voie que j’ai moi-même choisie il y a plus de 30 ans. Je ne l’ai jamais regretté. Promouvoir les intérêts de son pays par la voie du dialogue, de la persuasion et de la coopération internationale est une mission souvent épuisante, mais presque toujours gratifiante. Et la diplomatie est encore plus indispensable dans un monde où les intérêts des peuples sont si intimement mêlés et où l’entente internationale n’a jamais été aussi primordiale. Aussi est-ce un vrai privilège que de servir comme je le fais une organisation internationale – un privilège qu’auront, j’espère, un certain nombre d’entre vous.


C’est aussi pour moi un grand plaisir de vous rencontrer dans un pays qui, j’imagine, a été plutôt surpris d’apprendre récemment qu’il faisait partie de la « nouvelle Europe », alors qu’en fait il serait plutôt « le coeur de l’Europe », comme l’a si bien dit un historien britannique. Mais ce qui est vrai, et infiniment regrettable, c’est qu’après 1939 et pendant plusieurs décennies, la Pologne a été brutalement empêchée de jouer le rôle qui lui revenait dans les affaires européennes. Mais votre pays a une longue et glorieuse histoire et, ces dernières 25 années, vous avez assurément rattrapé le temps perdu.


Vous nous avez donné le pape Jean-Paul II et le merveilleux exemple de Solidarnosc, qui a montré au monde entier que le changement démocratique pouvait naître de la volonté d’hommes et de femmes courageux engagés dans l’action militante non violente. Et depuis 1989, vous démontrez que la démocratie et l’économie de marché peuvent parfaitement fonctionner dans un pays se relevant d’une longue période de totalitarisme. Votre expérience devrait être un exemple et une source d’inspiration pour tous les peuples, dont le peuple iraquien, engagés aujourd’hui sur une trajectoire identique, quoique dans des conditions très différentes et encore plus ardues.


Un tel processus produit inévitablement son lot de déceptions et ses moments de découragement. Je sais que les négociations d’adhésion à l’Union européenne n’ont pas toujours été faciles, ni pour vous ni pour vos partenaires. Mais vous les avez menées à bien, et le mois prochain les Polonais seront appelés à faire un choix historique dont ils osaient à peine rêver il y a encore 20 ans.


Vous devez décider en toute liberté en pensant aux intérêts de votre pays. Mais je suis certaine d’une chose : vous avez un rôle immense à jouer dans le devenir de l’histoire européenne et, sans la Pologne, l’Europe élargie se sentirait un peu orpheline. Au cours de votre carrière de diplomates, vous serez tous un jour appelés à aller défendre les intérêts de votre pays bien au-delà des frontières de l’Europe.


C’est pourquoi j’aimerais partager avec vous quelques réflexions sur une question que vous devrez presque tous, voire tous, affronter à un moment ou un autre de votre carrière : en tant que communauté internationale, avons-nous les outils conceptuels et les structures institutionnelles requis pour affronter les défis du XXIe siècle?


Que faisons-nous par exemple face au terrorisme – qui a pris une nouvelle dimension un certain 11 septembre 2001? Ce jour fatidique a révélé à quel point les pays, fussent-ils les plus puissants de la planète, étaient vulnérables aux agressions non pas tant d’autres États, mais plutôt de petits groupes occultes et puissamment motivés.


Nous avons 12conventions internationales pour combattre des formes spécifiques de terrorisme, et le Comité contre le terrorisme – créé par une résolution du Conseil de sécurité au lendemain des attentats contre l’Amérique, a beaucoup contribué à promouvoir la coopération internationale et la mobilisation des pays Membres au niveau national. Pourtant, j’ai bien peur que notre capacité à faire appliquer ces instruments ne soit encore trop faible. Et le fait qu’il n’y ait pas encore de convention générale dans ce domaine – faute d’accord entre les États sur la définition du terrorisme – devrait être pour nous tous un sujet de honte et d’inquiétude.


Autre point tout aussi important, nous ne savons pas encore très bien jusqu’où peut aller une société libre pour se prémunir du terrorisme sans sacrifier cette même liberté qu’elle entend protéger. Nous devons chercher avec beaucoup plus d’ardeur et de dynamisme un terrain d’entente sur le juste équilibre qui doit exister entre liberté et sécurité.


Par ailleurs, nous sommes tous très conscients que les terroristes pourraient causer des dommages encore bien plus considérables s’ils parvenaient à acquérir des armes de destruction massive.


Bien sûr, ces armes inquiètent depuis fort longtemps. Mais qui peut nier qu’avec leur prolifération le danger a pris un nouveau visage et une immédiateté accrue? La course aux armements nucléaires des superpuissances était certes terrifiante, mais pas plus que l’éventualité de voir de telles armes tomber entre les mains de terroristes ou d’un dictateur paranoïaque en délicatesse avec la communauté internationale et qui pense n’avoir plus rien à perdre.


Dans ce domaine aussi, nous disposons d’un certain nombre d’instruments internationaux qui ont incontestablement beaucoup contribué à réduire la prolifération de ces armes. Je pense notamment au Traité de non-prolifération des armes nucléaires, le plus universellement reconnu, puisqu’il compte 188 États parties.


La grande majorité des États semblent attachés au Traité et déterminés à en respecter les dispositions. Mais cette adhésion s’érode progressivement quand les pays ne possédant pas l’arme nucléaire entendent ceux qui l’ont prôner le recours en premier à l’arme nucléaire, voient que de nouvelles armes nucléaires sont mises au point, et constatent que la réduction des stocks d’armements existants est plus lente qu’on ne l’avait espéré.


En attendant, six ans après son ouverture à la signature, le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires n’est toujours pas entré en vigueur. Les États parties à la Convention sur les armes biologiques n’ont pas réussi à s’entendre sur un protocole de vérification. Et un certain nombre de pays clefs, particulièrement au Moyen-Orient, ne sont pas encore parties à la Convention sur les armes chimiques.


Le troisième défi, que nous avons hélas à peine commencé à affronter, est celui de l’internationalisation galopante de la criminalité organisée, qui prospère à la faveur de divers trafics – drogues, armes, minerais destinés à financer des guerres et, comble de l’odieux, traite des êtres humains – presque toujours synonymes de violence. Elle représente une menace réelle et grandissante pour la sécurité d’un trop grand nombre de nos contemporains. Mais, jusqu’à présent, il n’y a pas d’instruments internationaux véritablement efficaces pour la combattre.


Nous sommes tout aussi démunis face aux génocides et autres violations massives des droits de l’homme. Là encore, les atrocités en tous genres ne sont pas une nouveauté, tant s’en faut. Mais, depuis une dizaine d’années, nous sommes beaucoup plus conscients qu’elles sont une insulte inadmissible à nos valeurs communes et que leurs effets ne se limitent jamais ou quasiment jamais aux pays où elles se produisent.


La piètre performance de la communauté internationale en Bosnie et au Rwanda a laissé de profondes cicatrices et, depuis lors, une bonne partie des débats au Conseil de sécurité visent à empêcher que pareilles tragédies se produisent ailleurs. Ces temps-ci, le Conseil s’intéresse de beaucoup plus près aux conflits internes. Il y a eu quelques interventions réussies, par exemple au Timor oriental et en Sierra Leone – quoique, dans les deux cas, seulement après de graves incidents et des pertes en vies humaines considérables.


Pourtant, l’idée que nous avons la responsabilité collective d’intervenir quand des événements aussi terribles se produisent n’a pas encore pénétré dans la conscience universelle. Vous vous rappelez qu’en 1999 l’OTAN est intervenue au Kosovo pour mettre un terme à l’épuration ethnique, et sans demander l’aval du Conseil de sécurité, tant il lui semblait acquis que toute résolution autorisant une opération militaire serait rejetée.


Un peu plus tard cette année-là, le Secrétaire général en personne, s’adressant à l’Assemblée générale, a averti que le Conseil risquait d’être court-circuité s’il n’était pas capable d’assumer ses responsabilités dans ce genre de situation. Sa déclaration a suscité un vigoureux débat, qui a donné lieu à son tour à un excellent rapport intitulé « La responsabilité de protéger », établi par une commission internationale de haut vol créée à l’initiative du Gouvernement canadien. Ce rapport souligne que les États ont l’obligation de protéger leurs propres citoyens mais que la communauté internationale doit exercer sa « responsabilité de protéger » plutôt qu’un « droit d’intervention » dans les cas extrêmes où un État n’assume pas ou plus son rôle.


Je crois que c’est là une approche constructive qui pourrait à terme jeter les bases d’un vrai consensus. Mais n’allons surtout pas nous imaginer qu’un consensus a déjà été trouvé ou que le Conseil de sécurité sera forcément plus performant la prochaine fois qu’il sera confronté à une crise de ce genre.


Un autre défi majeur est celui des migrations – une question politiquement sensible dans l’Europe actuelle, mais également très importante pour d’autres régions du monde. Là encore, rien de bien nouveau – les hommes ont toujours migré pour fuir les guerres et les persécutions ou simplement avoir une vie meilleure. Mais rien dans l’histoire récente ne nous avait préparés à l’ampleur des flux migratoires auxquels nous assistons aujourd’hui, non seulement du sud vers le nord, mais aussi dans le sens sud-sud.


Nous avons un régime pour les réfugiés – la Convention de 1951 et le Haut Commissariat des Nations Unies. Mais les réfugiés – à savoir au sens strict des personnes qui se trouvent hors de leur pays et ne peuvent y retourner par crainte des persécutions – ne sont que 16 millions environ. C’est peu au regard des 159 millions de migrants internationaux, à savoir tous ceux qui vivent hors de leur pays natal non pas par peur des persécutions mais parce que, dans une économie mondiale de plus en plus régie par les lois du marché, ils sont allés là où leur force de travail et leurs qualifications peuvent être mieux payées – ou parfois tout simplement monnayées.


Mais il n’y a aucun système international pour gérer ces flux de migrants, et c’est pourquoi le régime international des réfugiés est tellement sursollicité. En effet, dans beaucoup de pays riches, les immigrés n’ont plus guère d’autre issue que de demander le statut de réfugié pour régulariser leur situation. En réaction, les politiques d’asile sont de plus en plus conçues non pas pour garantir le traitement équitable des vrais réfugiés, mais pour exclure les « faux » – autrement dit les migrants économiques qui cherchent à contourner les contrôles des services d’immigration. D’autres essaient de franchir clandestinement les océans et les frontières pour échapper aux contrôles. Beaucoup tombent entre les mains des trafiquants ou connaissent une fin tragique – on les retrouve asphyxiés dans des conteneurs ou noyés dans des embarcations qui n’ont pas résisté au premier coup de vent.


Bref, le système international est très en retard par rapport aux réalités économiques. Nous avons cruellement besoin de nouvelles politiques, et peut-être d’un meilleur appui institutionnel, pour nous attaquer à ce problème.


Et que dire de l’ampleur des souffrances causées par l’extrême pauvreté dans le monde aujourd’hui? Tandis que, grâce au développement rapide des technologies et à l’expansion de l’économie mondiale dans la deuxième moitié du XXe siècle, une partie de la planète jouit d’une prospérité sans précédent, l’autre, infiniment plus vaste, vit encore dans des conditions extrêmement difficiles, et plus d’un milliard d’individus n’ont quasiment rien – pas d’eau potable, pas d’éducation, pas de traitements médicaux et autres services de base, pas assez à manger, et un revenu de moins de un dollar par jour.


La mondialisation n’est pas en cause. En fait, elle offre probablement à l’humanité une occasion sans précédent d’éliminer l’extrême pauvreté. Mais il serait très naïf de s’imaginer que tout cela va se produire tout seul, par le jeu spontané de l’offre et de la demande, sans que les États interviennent pour que les pauvres puissent saisir les possibilités offertes par les marchés.


Une grande partie des mesures requises doivent évidemment être prises au niveau national, et elles l’ont déjà été dans de nombreux pays. Mais cela ne suffira pas. Encore faudra-t-il donner aux pays pauvres la possibilité de se positionner dans des conditions équitables sur les marchés mondiaux. Ces pays doivent pouvoir proposer les biens et les services qu’ils produisent au meilleur coût aux consommateurs les mieux placés pour les acheter (ceux des pays riches), et ne pas subir la concurrence des produits lourdement subventionnés des pays riches (je pense évidemment surtout à la production agricole).


Leur donner cette chance est l’un des principaux objectifs du « cycle de négociations pour le développement », lancé à l’issue de la conférence ministérielle de l’OMC réunie à Doha. Mais j’ai le regret de dire que, jusqu’à présent, ces négociations ne sont pas à la hauteur des promesses de Doha. La prochaine conférence ministérielle, qui se tiendra à Cancun en septembre, ne semble guère prometteuse.


Le système international doit impérativement améliorer sa performance dans ce domaine, car le commerce est de loin l’outil le plus efficace pour créer de la richesse et permettre aux pauvres d’améliorer leur condition. Plus les pays pauvres auront de débouchés d’exportations et mieux ils pourront attirer les investissements étrangers. Mais ils ont bien sûr besoin d’acquérir la capacité requise pour exploiter ces possibilités, et les plus pauvres ne pourront le faire sans de substantielles aides publiques au développement.


Je suis heureuse de pouvoir dire que l’année dernière, pour la première fois depuis assez longtemps, le flux global net de cette aide des pays riches vers les pays pauvres a augmenté. On est toutefois encore loin des 50 milliards de dollars par an annoncés comme le minimum nécessaire pour atteindre le huitième objectif pour le développement fixé au Sommet du Millénaire en 2000 (les objectifs, à atteindre d’ici à 2015, sont par exemple de réduire de moitié la proportion de la population mondiale dont le revenu est inférieur à un dollar par jour et celle des personnes qui souffrent de la faim, de parvenir à l’instruction primaire pour tous, de réduire de deux tiers la mortalité des enfants et de trois quarts la mortalité maternelle, d’arrêter la propagation du VIH/sida, de commencer à réduire l’incidence du paludisme et des autres grandes maladies).


Et nous avons vu que les pays qui ont fait des progrès considérables en termes de niveau de vie, en Asie du Sud-Est et en Amérique latine par exemple, peuvent eux aussi être mis gravement en difficulté par les tourmentes des marchés financiers.


D’autres se voient contraints de consacrer l’essentiel de leurs recettes d’exportation au remboursement et au service de leur dette, souvent aux dépens des budgets de la santé, de l’éducation et des autres services essentiels. Des entreprises louables comme l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés n’ont réussi jusqu’à présent qu’à atténuer le problème dans une poignée de pays, sans le résoudre vraiment.


Dans tous ces domaines de l’économie mondiale – migrations, commerce, flux financiers, dette – on note un défaut de gouvernance au niveau global. Les institutions qui décident ne voient pas ou négligent les nouvelles réalités du monde globalisé.


On pourrait certes me répondre que tous les problèmes que je viens d’évoquer – et je pourrais en ajouter quelques autres, comme les épidémies et le changement climatique – sont liés d’une manière ou d’une autre à la mondialisation. Terroristes, armes de destruction massive, organisations criminelles, exodes massifs pour cause de guerre ou de génocide, migrants économiques, maladies infectieuses, émissions de carbone, flux financiers, échanges commerciaux sont autant de réalités qui, pour le meilleur et pour le pire, ont franchi tous les océans et toutes les frontières et que les États nations ont beaucoup plus de mal à contrôler et parfois à maîtriser tout seuls.


Tout compte fait, je persiste à croire que la mondialisation est plus riche en promesses que lourde de dangers. Mais il est clair qu’elle est porteuse de défis colossaux, et que jusqu’à présent notre riposte est souvent bien en deçà de ce qu’il conviendrait de faire.


Le choix essentiel que nous devrons faire, à mon sens, est de savoir si nous allons relever ces défis tous ensemble, en tant que communauté internationale, en prenant des décisions collectives dans des institutions communes, ou si les pays vont essayer de s’y atteler dans leur coin chacun à leur manière, en tant qu’États nations souverains, et dans certains cas dans des cadres régionaux comme l’Union européenne.


Je ne vous surprendrai pas en vous disant que je préfère la première de ces deux approches, d’abord et avant tout pour des raisons d’équité, car il est bien évident que certains pays, et des régions entières, sont beaucoup moins bien équipés que d’autres pour relever ces défis.


J’y ajouterai une autre raison, plus pragmatique, à savoir que le système multilatéral a fait ses preuves dans les 50 dernières années. Le dernier demi-siècle n’a certes pas été parfait, tant s’en faut. Mais il a été un immense progrès par rapport à la période qui l’avait immédiatement précédé et cela grâce, en partie du moins, au réseau de règles et d’institutions créées au milieu du XXe siècle par des hommes d’État déterminés à ne jamais

répéter le désastre des deux guerres mondiales. Ce réseau n’a pas résolu tous les problèmes ni empêché tous les conflits. Mais il est parvenu à les limiter et à ouvrir une ère de progrès technique et de croissance économique remarquables, accompagnés ou suivis d’une expansion des libertés politiques.


Si, comme je l’espère, nous voulons préserver cet héritage multilatéral, nous devons faire en sorte que le multilatéralisme remplisse vraiment son rôle. Nous devons reconnaître que si certains États semblent aujourd’hui manifester un certain agacement ou vouloir faire cavalier seul, c’est parce que trop souvent il ne réagit pas efficacement aux défis que j’ai évoqués devant vous cet après-midi.


La solution, c’est d’affronter honnêtement les défis du multilatéralisme mais aussi, et c’est tout aussi important, de prendre acte – et de parler – des multiples manières dont il a rendu le monde meilleur et plus sûr pour les États et les peuples. Nous devons mieux comprendre les multiples instances dans lesquelles l’intérêt général et les intérêts nationaux ne font qu’un, comment les intérêts individuels des États sont souvent mieux défendus de concert avec les autres pays, et comment un ordre international fondé sur des règles apportera à chaque membre un surcroît de sécurité et de prospérité.


Je sais que j’ai soulevé plus de questions que je n’en ai résolues. Mais dans les moments de mutations et de flux tels que ceux que nous vivons aujourd’hui, nous ne pouvons espérer trouver les bonnes réponses si nous ne sommes pas prêts à poser d’abord les questions douloureuses. Et je suis sûre que nous trouverons en vous, ici dans ce pays, l’autorité intellectuelle et morale dont nous aurons besoin pour apporter des réponses efficaces.


Je vous remercie.


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