DSG/SM/193

LA VICE-SECRETAIRE GENERALE CELEBRE «LA DIVERSITE ET LA RICHESSE» QUE LES POPULATIONS AUTOCHTONES APPORTENT A L’HUMANITE A LA CEREMONIE DE REMISE DES PRIX A OTTAWA

31/10/2003
Communiqué de presse
DSG/SM/193


La Vice-Secretaire generale celebre «la diversitE et la richesse» que les populations autochtones apportent a l’humanite a la ceremonie de remise des prix a Ottawa


On trouvera ci-après le texte du discours fait par la Vice-Secrétaire générale, Louise Fréchette, à la cérémonie de remise des prix nationaux d’excellence décernés aux autochtones:


C’est un grand plaisir pour moi de me joindre à vous pour célébrer ce dixième anniversaire.  Et c’est bien de célébrer qu’il s’agit – célébrer la diversité des populations autochtones et la richesse qu’elles apportent à l’humanité, non seulement ici au Canada, mais dans le monde entier.  Il est réjouissant de pouvoir dire que ce sont nos différences qui font de la planète une mosaïque de cultures si attrayante et renforcent les liens qui nous unissent tous, nous les êtres humains.


Il y a beaucoup plus d’autochtones dans le monde qu’on ne le croit généralement: quelque 300 à 500 millions, soit un vingtième de la population mondiale.  L’histoire, le patrimoine et les origines de ces peuples sont aussi variés que les régions du globe qu’ils habitent.  Certains sont des chasseurs-cueilleurs, d’autres des citadins cosmopolites.  Certains vivent dans les pays les plus développés et les plus puissants, d’autres dans les endroits les plus isolés et les moins avancés au monde.  Certains constituent d’infimes minorités, d’autres représentent un pourcentage significatif de la population de leur pays.


Ces peuples ont des points de vue tout aussi divers.  Là, la terre est la priorité, ailleurs, c’est la culture.  Certains veulent préserver inchangé leur mode de vie, d’autres participer pleinement à la vie matérielle et culturelle des sociétés qui les entourent.  Comme toutes les cultures et toutes les civilisations, les peuples autochtones changent, mûrissent et s’adaptent continuellement en fonction de l’époque et des circonstances.  En même temps, le sentiment commun de leur différence culturelle les rend très solidaires. Presque tous les peuples autochtones attachent une grande importance à des pratiques et à des objets investis d’une signification spirituelle et manifestent le plus grand secret pour la nature.  Ils ont aussi en commun un destin de souffrances – victimes séculaires de l’injustice, des conquêtes, de la discrimination, de la répression et de l’exploitation.  Aujourd’hui encore, de nombreuses vies brisées en sont l’intolérable témoignage.


L’Organisation des Nations Unies a toujours défendu la dignité et le développement des peuples autochtones.  Elle se bat depuis de nombreuses décennies pour promouvoir et protéger leurs droits fondamentaux.


L’an dernier a été marqué par un grand événement: la création d’une Instance permanente sur les questions autochtones, qui vient donner une nouvelle visibilité à ces questions au sein de l’ONU.  Il s’agit d’un organe unique, composé à la fois de représentants des Etats Membres et de représentants des peuples autochtones, qui peuvent ainsi faire entendre leur voix dans le concert des nations, affirmer leur identité, mettre en valeur le savoir qu’eux seuls possèdent, se réunir et oeuvrer avec les hommes et les femmes du monde entier à l’avènement d’un monde meilleur.


Un jour, un dirigeant autochtone a dit: «Même si vous êtes dans votre bateau et moi dans mon canoë, nous descendons le même fleuve de la vie».  Cette expression d’une sagesse immémoriale sonne particulièrement juste aujourd’hui, à l’heure où les peuples doivent affronter un grand nombre de problèmes communs et dépendent de la solidarité planétaire pour les résoudre.


Je félicite donc les lauréats qui, chacun à sa manière, encouragent la tolérance et contribuent au changement.  Une fois encore, ils ont su montrer qu’il n’y a pas de limite à ce que l’individu peut faire pour l’humanité.


*   ***   *


À l’intention des organes d’information. Document non officiel.