PI/1473

L’IMPORTANCE DE L’ONU, DANS LE CONTEXTE ACTUEL, ET CELLE DE FAIRE ENTENDRE SA VOIX SOULIGNEES CE MATIN DEVANT LE COMITE DE L’INFORMATION REUNI DU 28 AVRIL AU 9 MAI

28/04/2003
Communiqué de presse
PI/1473


Comité de l’information

1ère séance – matin


L’IMPORTANCE DE L’ONU, DANS LE CONTEXTE ACTUEL, ET CELLE DE FAIRE ENTENDRE SA VOIX SOULIGNEES CE MATIN DEVANT LE COMITE DE L’INFORMATION REUNI DU 28 AVRIL AU 9 MAI


Ces derniers temps, le défi a été de faire en sorte que le caractère immédiat et intense de la situation en Iraq ne dissimule pas la communication sur les activités des Nations Unies dans les nombreux autres domaines critiques.  C’est ce qu’a estimé, ce matin, le Secrétaire général adjoint à la communication et à l’information et chef du Département de l’information de l’ONU, M. Shashi Tharoor, qui s’exprimait à l’ouverture de la vingt-cinquième session du Comité de l’information prévue jusqu’au 9 mai.  Compte tenu des enjeux, le Secrétaire général adjoint a exhorté le Comité de l’information à envoyer un message fort sur l’importance de l’ONU et la nécessité de faire entendre sa voix. 


Quant à la capacité de son Département de faire entendre cette voix,

M. Tharoor a présenté les tenants et les aboutissants de la réorientation des activités d’information de l’ONU qui a donné naissance, le 1er novembre 2002, à un « Département de l’information remanié » doté d’un nouveau modèle opérationnel et d’une nouvelle structure organisationnelle pour conduire la mission affinée de «00contribuer à la réalisation des objectifs de l’ONU en faisant connaître de manière stratégique ses activités et ses préoccupations afin d’obtenir le plus large impact possible auprès du public ».  Ces changements ont pour but, a précisé M. Tharoor, de parvenir à des messages plus ciblés, une meilleure identification des audiences cibles, une hiérarchisation de l’affectation des ressources et à l’identification des programmes à améliorer ou à éliminer.


Le Secrétaire général adjoint a expliqué l’application du nouveau modèle opérationnel qui prévoit une claire répartition des tâches entre les Départements du Secrétariat et les organisations du système de l’ONU, d’une part, et le Département de l’information, d’autre part.  Aux premiers revient la substance de l’information et au deuxième, la coordination, l’affinement, la présentation et la distribution de cette information.  Ce concept appelant une nouvelle structure organisationnelle, M. Tharoor a longuement décrit la mission des trois nouvelles Divisions chargées respectivement de la communication stratégique; de l’information et des médias; et de l’action. 


Consacrant l’ensemble de son allocution à la réorientation des activités d’information de l’ONU, M. Tharoor a insisté, en les explicitant, sur les progrès réalisés dans la restructuration des centres d’information des Nations Unies et la création d’un premier pôle régional pour l’Union européenne; la consolidation du


multilinguisme sur le site Web de l’ONU au succès grandissant; et la mise en place d’un système d’évaluation systématique de l’impact des activités du Département de l’information.  Les changements décrits ont déjà fait leurs preuves et seront davantage renforcés avec votre appui, a déclaré le Secrétaire général adjoint, en demandant au Comité d’appuyer les réformes et de faire connaître ses propositions et directives.


L’appui à ces réformes a été apporté, ce matin, par le Président élu du Comité ainsi que par les représentants du Maroc ( au nom du Groupe des 77 et la Chine), de la Grèce (au nom de l’Union européenne), de l’Algérie, de la République de Corée et du Mexique.  Le nouveau Président du Comité, M. Iftekhar Ahmed Chowdhury du Bangladesh a appelé le Département de l’information à ne pas seulement être la voix des Nations Unies, mais à devenir le vecteur de communication avec les peuples du monde pour instaurer ainsi une communication à double sens.  Toute organisation, et, à fortiori, une organisation internationale comme l’ONU doit faire et faire savoir; s’informer et informer; communiquer avec son environnement et assimiler ses réactions afin de se régénérer et mieux servir, a souligné, à son tour, le représentant du Maroc.


A ce propos, le Président du Groupe des 77 et la Chine a souligné l’attachement des membres de son Groupe aux questions prioritaires du développement; aux centres d’information des Nations Unies qui comblent les déficits notoires des pays en développement en matière d’information et de communication, et aux moyens traditionnels de communication.  Se félicitant à son tour des réformes, le représentant de la Grèce a insisté sur l’autoévaluation et la gestion fondée sur les résultats comme des instruments indispensables au succès d’une organisation aussi vaste et complexe que le Département de l’information.  Evoquant, dans ce cadre, le budget-programme du Département pour l’exercice biennal 2004-2005, il a qualifié de « nécessité fondamentale » la hiérarchisation des activités importantes de façon à prendre en compte les tâches nouvelles.  Il a souhaité que pendant les délibérations de ce Comité, le Secrétariat fournisse des détails plus précis sur les indicateurs de résultats et les critères d’appréciation des succès futurs.   


Outre l’élection de son Président, le Comité a élu ses trois Vice-Présidents, également pour un mandat de deux ans, MM. Larbi Djacta de l’Algérie; Marius Ioan Dragolea  de la Roumanie; et Sebastiao Filipe Coelho Ferreira du Portugal.  Mme Janice Miller de la Jamaïque assumera les fonctions de Rapporteur. 


Composé de 99 membres, le Comité a accordé ce matin le statut d’observateur aux pays suivants: Australie, Canada, Cap-Vert, Madagascar, Myanmar, Namibie, Nauru, République centrafricaine, Suriname, Suisse, et Tadjikistan.  Le Saint-Siège, l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), l’Organisation internationale du travail (OIT), l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) et l’Association des correspondants de presse accrédités auprès des Nations Unies (UNCA) ont également obtenu le statut d’observateur.  La Suisse, le Suriname et Saint-Vincent-et-les Grenadines se sont portés candidats pour devenir membres du Comité. 


Le Comité poursuivra son débat général demain mardi 29 avril à partir de 10 heures.  Cet après-midi, de 15 à 17 heures, le Secrétaire général adjoint à la communication et à l’information donnera aux membres du Comité les détails du processus de réorientation et du travail du Département.


Ouverture de la session


M. AHMED CHOWDHURY, Président du Comité de l’information, a rappelé les circonstances éprouvantes qui constituent la toile de fond de cette 25ème session, et les défis posés à l’Organisation des Nations Unies.  Il a cependant affirmé que si l’on demandait aujourd´hui aux habitants de la planète si le monde a besoin des Nations Unies, la majorité d’entre eux répondrait par l’affirmative, car le monde continue d’être le théâtre de multiples conflits, et, par conséquent, a toujours besoin d’un forum de dialogue et de délibérations.  L’Organisation des Nations Unies a également un rôle déterminant à jouer dans la lutte contre les violations des droits de l’homme et la promotion des objectifs de développement du nouveau millénaire, a-t-il ajouté.


M. Chowdhury a également souligné que cette session correspond à une période de réforme au sein des Nations Unies, et plus particulièrement au sein du Département de l’information (DPI).  A ce titre, il a rappelé le rôle attribué par l’Assemblée générale au Comité de l’information dans le domaine de la restructuration du DPI.  Cette responsabilité signifie qu’il va falloir orienter la transformation du Département à travers un plan d’action pratique et efficace, de manière à conférer au DPI les moyens de faire face et de s’adapter aux réalités et défis actuels, a précisé le Président.  En effet, c’est à travers ce Département que la voix des Nations Unies se fait entendre de par le monde, que se soit par le biais de médias traditionnels, de nouvelles technologies de l’information (TIC) ou encore par la coopération et la collaboration avec de nombreux partenaires internationaux. 


Le Département ne doit cependant pas se limiter à être uniquement la voix des Nations Unies, a prévenu M. Chowdhury.  Il doit également être le vecteur de communication avec les peuples du monde, permettant ainsi une communication à double sens.  Après avoir souligné l’importance particulière que le Comité devra accorder, dans ses travaux, aux pays en développement du Sud, l’orateur a fait valoir que l’action du Comité devait s’inscrire dans les objectifs de développement qui figurent dans la Déclaration du Millénaire. 


Remerciant le DPI pour avoir publié dans les délais les rapports qui constituent la base des discussions du Comité, M. Chowdhury a particulièrement mis l’accent sur le texte consacré à la réorientation du Département et les propositions qui y figurent, notamment en ce qui concerne les centres d’information, le multilinguisme, le Site Web des Nations Unies et l’évaluation des activités du Département.  Rappelant que l’Assemblée générale sera saisie du budget-programme 2004-05 du DPI cet automne, il a demandé aux membres du Comité de procéder à une analyse détaillée des aspects programmes du budget-programme proposé par le DPI.  Par ailleurs, compte tenu de la problématique posée par le fossé numérique qui h a appelé les membres du Comité à encourager le DPI à jouer un rôle déterminant dans la préparation du Sommet mondial sur la société d’information, qui aura lieu cette année, et en 2005, de manière à ce que cette manifestation puisse avoir un impact positif et durable.  Il a également rappelé que la Journée mondiale de la liberté de la presse qui sera célébrée le 2 mai, rendra hommage aux journalistes qui ont perdu leur vie pendant la guerre en Iraq.


M. SHASHI THAROOR, Secrétaire général adjoint à la communication et à l’information, a commencé son intervention en évoquant les évènements en Iraq et les défis importants auxquels sont confrontées les Nations Unies en ce qui concerne la situation humanitaire dans ce pays.  Rappelant les questions posées sur l’avenir de l’Organisation et les critiques qui lui ont été adressées sur son action, à l’occasion de ces événements, M. Shashi Tharoor a estimé que le monde réalise peu à peu qu’aucune des analyses négatives ne s’est révélée juste.  Il a jugé, en revanche, que la déception observée dans de nombreux pays devant l’échec du Conseil de sécurité à trouver une solution collective a démontré les attentes de la communauté internationale par rapport aux Nations Unies.  Nous devons, a-t-il dit, nous sentir encouragés par la conviction des peuples que l’ONU est l’institution qui doit prendre les décisions sur la paix et de la sécurité collective.


Pour le Département de l’information, a-t-il expliqué, le défi le plus important a été de trouver les voies et moyens de sensibiliser davantage l’opinion publique et de lui faire comprendre au mieux le rôle multiple des Nations Unies dans la crise iraquienne.  La nécessité de faire en sorte que le caractère immédiat et intense de la situation en Iraq n’occulte pas la communication sur les activités de l’ONU dans les nombreux autres domaines critiques a été un autre défi.  Selon M. Tharoor, le DPI a réussi à faire passer le message selon lequel le succès ou l’échec dans un domaine donné, si important soit-il, n’est pas une question de vie ou de mort pour la survie de l’Organisation.  Dans le même temps, a-t-il confié, nous avons réalisé que le public et même les médias, font rarement la différence entre le rôle des Nations Unies comme « tribune » de laquelle les Etats Membres expriment leurs positions, concordantes ou discordantes, et les Nations Unies comme « acteur » intervenant, avec ses institutions et son personnel, dans diverses situations.  Quand le Département parle au nom des Nations Unies, il représente, en conséquence, l’Organisation dans son ensemble, y compris les Etats Membres, a précisé M. Tharoor.


Le Secrétaire général adjoint a ainsi expliqué que dès la fin de l’année 2002, le Département a joué un rôle central de coordination dans la transmission d’un message cohérent du rôle des Nations Unies dans la crise iraquienne.  Ainsi, a-t-il rappelé, le message a d’abord porté sur la nécessité de trouver une solution pacifique grâce au processus de désarmement et du Conseil de sécurité, avant de porter sur la nécessité de protéger les civils iraquiens et de répondre à leurs besoins humanitaires et sur le caractère central des questions de souveraineté et d’intégrité territoriale de l’Iraq.  Aujourd’hui, le message porte sur l’après-guerre et la nature du rôle potentiel des Nations Unies.  Les directives sur ce qu’il convient d’appeler « le message du jour », a ajouté M. Tharoor, sont envoyées à tous les hauts responsables de l’ONU et aux Directeurs des centres d’information, qui peuvent s’y référer à l’occasion des nombreux entretiens accordés à travers le monde.  Par ailleurs, leurs éditoriaux et ceux du Secrétaire général sur différents aspects de la crise ont été largement publiés.  En mars, a poursuivi le Secrétaire général adjoint, en collaboration avec le Bureau de la coordination des secours humanitaires, et les institutions et programmes de l’ONU, le Département a créé un centre de presse à Amman pour donner des points de presse quotidiens sur l’évolution de la situation humanitaire.  Toujours dans le cadre des efforts relatifs à la situation en Iraq, le Département organisera le 2 mai, sous le thème « Les médias et les conflits armés », une manifestation spéciale qui se déroulera en la présence du Secrétaire général.


Il est clair, a souligné M. Tharoor, que la pertinence de l’ONU ne saurait être déterminée par son action dans un seul domaine.  Les problèmes comme la lutte contre les armes de destruction massive ou le VIH/sida seront toujours d’actualité quand la question iraquienne aura disparu de l’actualité.  C’est dans ce sens que M. Tharoor a évoqué le «Département de l’information remanié», dont la mission affinée est «de contribuer à la réalisation des objectifs essentiels de l’ONU en faisant connaître de manière stratégique ses activités et ses préoccupations afin d’obtenir le plus large impact possible auprès du public».  Le but est de parvenir à des messages plus ciblés, à une meilleure identification des audiences cibles, à une hiérarchisation de l’affectation des ressources limitées et à l’identification des programmes à améliorer ou à éliminer. 


Passant en revue les rapports dont est saisi le Comité, le Secrétaire général adjoint a expliqué que le nouveau modèle opérationnel du Département part du principe que le travail du Département n’est pas une fin en soi.  Les Départements du Secrétariat et les organisations du système de l’ONU étant responsable de la substance, il revient au Département de coordonner et d’affiner ainsi que de présenter et de distribuer l’information pertinente, a-t-il souligné.  Ce travail sera fondé sur les priorités de l’Assemblée générale, définies dans la Déclaration du Millénaire, et par le Secrétaire général: il s’agit notamment de la lutte contre la pauvreté , de la prévention des conflits, du développement durable, de la défense des droits de l’homme, de la lutte contre le VIH/sida, du terrorisme international et des besoins de l’Afrique. 


La nouvelle structure organisationnelle, a-t-il dit, comprend une Division de la communication stratégique, une Division de l’information et des médias et une Division de l’action.  Bien qu’il dépende directement du Cabinet du Secrétaire général, le Bureau du porte-parole demeure administrativement une partie du Département.  Explicitant les tâches de ces trois Divisions, le Secrétaire général adjoint a indiqué que la Division de la communication stratégique est responsable de la formulation et de la diffusion des messages des Nations Unies et, à ce titre, est chargée d’élaborer des stratégies de communication destinées à promouvoir les activités de l’ONU dans les domaines prioritaires, en étroite collaboration avec les départements concernés. 


Dans ce cadre, un nouveau concept a été introduit, qui tend à considérer les Départements du Secrétariat comme des « clients » du DPI qui identifient leurs propres priorités, et DPI comme « un fournisseur de services », qui travaille en fonction des directives des Départements.  Un aspect essentiel de cette nouvelle approche est son extension sur le terrain.  En effet, a expliqué M. Tharoor, dans la nouvelle structure du Département, le réseau des centres d’information, des services et des antennes d’information des Bureaux des Nations Unies sont maintenant partie intégrante de la Division.  Il a décrit la Division de l’information et des médias comme un élément clef d’une mise en œuvre réussie de cette nouvelle approche opérationnelle.  A ce propos, il a cité la création d’un Service de l’Internet et du Service de l’information des Nations Unies.  Par ailleurs, la nouvelle Division de l’action a été créée pour forger et consolider les partenariats avec la société civile, les milieux universitaires, les médias et le réseau grandissant des bibliothèques dépositaires. 


Abordant la nécessité de réaliser des changements dans les limites des ressources disponibles, M. Tharoor a énuméré les domaines susceptibles de générer des économies sans amoindrir l’impact des programmes.  Il a rappelé à ce propos la proposition de fermeture des neuf centres d’information de l’ONU en Europe de l’Ouest pour les remplacer par un pôle régional. Le pôle, a-t-il précisé, serait composé et financé de façon à pouvoir travailler dans toutes les langues de l’Union européenne.  Il a souligné que le nouveau concept opérationnel permettrait de réaffecter les ressources à d’autres priorités comme les centres dans les pays en développement, la transformation du Centre d’information de Nairobi en un Service d’information susceptible de devenir à son tour, un pôle régional.  Il est également question, a-t-il ajouté, de créer, dans un pays en développement, un pôle pour la communauté lusophone. 


Les ressources dégagées pourraient en outre être affectées à deux autres domaines, comme la consolidation du multilinguisme sur le Site Web de l’ONU et l’évaluation systématique de l’impact des activités.  Récemment nommé Coordonnateur des questions liées au multilinguisme au sein du Secrétariat, M. Tharoor a fait part des « progrès importants » dans l’utilisation des six langues officielles réalisés grâce à des approches novatrices respectueuses des limites des ressources existantes.  Ainsi d’ici la fin de l’année, a annoncé le Secrétaire général ajoint, un Centre de nouvelles dans les trois autres langues officielles, le russe, le chinois et l’espagnol viendront s’ajouter au Centre de nouvelles déjà en fonction, comme l’anglais, le français, et, depuis janvier, l’arabe.   Par ailleurs le guide de recherche pour la documentation des Nations Unies de la Bibliothèque Dag Hammarskjöld paraît désormais dans toutes les langues officielles ainsi que la quatrième édition du système d’information bibliographique de l’ONU, UNBIS Thésaurus.  De plus, grâce à l’offre généreuse de TV5, l’ONU aura bientôt accès aux programmes de cette chaîne en français. 


Un autre aspect vital du travail concerne la gestion fondée sur les résultats, a précisé M. Tharoor, qui a fait part de sa décision d’instaurer dans son Département un mécanisme d’évaluation annuelle de cette gestion pour assurer la conformité des activités du Département avec les priorités définies.  L’autoévaluation fera désormais partie du travail quotidien de tous les directeurs du programme du Département en vue d’institutionnaliser le suivi des résultats, avec le concours du Bureau des services de contrôle interne. 


Rendant compte des nouveautés en matière de publications, M. Tharoor a attiré l’attention sur le Conseil des publications chargé d’édicter des normes et le nouveau Comité directeur pour la modernisation et la gestion intégrée des bibliothèques de l’ONU.  


Dans sa conclusion, M. Tharoor a demandé au Comité d’envoyer un message fort à l’Assemblée générale et au monde sur le caractère pertinent des Nations Unies et la nécessité de faire entendre sa voix.  Dans un monde où se dressent un nombre grandissant d’obstacles, divisant les peuples et les cultures, une information efficace peut contribuer à surmonter ces obstacles et à permettre à l’humanité de réaliser plus efficacement ses aspirations communes, a conclu le Secrétaire général adjoint.


M. MOHAMED BENNOUNA (Maroc), Président du Groupe des 77 et la Chine, prenant la parole au nom du Groupe a fait valoir que la restructuration du DPI mérite d’être poursuivie et consolidée sous la supervision du Comité de l’information, qui devrait être régulièrement informé des résultats et des implications de ce processus.  Tout en rappelant les positions de principe du Groupe des 77 sur la réforme préconisée du DPI, M. Bennouna a tenu à souligner que la restructuration du Département ne devait pas porter préjudice aux programmes de communication qui ont pour thème les questions prioritaires pour le développement, telles que la prévention des conflits, l’éradication de la pauvreté, le VIH/sida, le dialogue entre civilisations et cultures, le développement durable et les besoins de l’Afrique.  M. Bennouna a par ailleurs souligné l’importance que revêtent les centres d’information des Nations Unies pour les pays en développement en tant que source d’information, de communication et d’interaction avec le pays hôte.  Cette présence est d’autant plus importante à son sens, que ces pays ont un déficit notoire en matière d’infrastructures et de ressources humaines nécessaires pour bénéficier à fond des nouvelles technologies de l’information et de la communication.  Le délégué a estimé`que cette restructuration devait se faire au cas par cas dans le cadre de consultations avec les Etats concernés.


Il a par ailleurs déclaré que dans l’attente d’une réduction du fossé numérique entre pays industrialisés et en développement, question qui sera au centre des délibérations du Sommet mondial de la société d’information, le Groupe des 77 demeurait attaché au maintien des moyens traditionnels de communication tels que la radio, qui gardait intact son grand impact dans les régions reculées de la planète.  M. Bennouna a également réaffirmé la nécessité du strict respect du multilinguisme sur le Site Web des Nations Unies qui reflétait à son avis la richesse et la diversité de la communauté internationale des Etats et confortait les valeurs de tolérance et de respect mutuel.


M. GEORGE PSACHIAS(Grèce) au nom de l’Union européenne, des pays candidats à l’adhésion et des pays associés, a estimé que la nouvelle direction stratégique que le Département de l’information a empruntée permettrait de rationaliser et d’optimiser davantage ses activités, de rendre plus rentable l’utilisation des ressources et de renforcer sa visibilité et son impact politique.  Le représentant a appuyé la nouvelle structure organisationnelle du Département en estimant qu’il est désormais doté des moyens requis pour mener à bien ses activités.  Le représentant s’est particulièrement félicité du fait que la nouvelle mission du Département fasse écho aux directives données par la Déclaration du Millénaire.


L’Union européenne, a-t-il poursuivi, estime que l’autoévaluation et la gestion fondée sur les résultats étaient des instruments indispensables au succès d’une organisation aussi vaste et complexe que le Département de l’information.  Evoquant la consolidation régionale des centres d’information, le représentant a souhaité des informations supplémentaires sur ce qui a été fait jusqu’ici et sur la marche à suivre.  Quant au fonctionnement du système du disque optique, il a déclaré qu’après la réalisation du multilinguisme, la dernière étape serait d’offrir un accès gratuit à ce système.  


Se félicitant également des approches novatrices en matière de multilinguisme sur le Site Web de l’ONU, l’orateur a convenu que la responsabilité dans ce domaine ne relevait pas seulement du DPI, mais aussi des directeurs de programmes d’autres départements.  Se félicitant de la partie descriptive du budget-programme du Département, M. Psachias affirmé que, la hiérarchisation des activités importantes était une nécessité fondamentale et a invité, le Secrétariat à fournir des détails plus précis sur les indicateurs de résultats et les critères d’appréciation des succès futurs.


Tout en saluant les efforts déployés pour ce qui est de la Radio des Nations Unies, le représentant a demandé des informations plus précises sur le programme de travail et le calendrier du Comité directeur pour la modernisation et la gestion intégrée des bibliothèques des Nations Unies.  Evoquant enfin la prochaine célébration de la Journée internationale de la liberté de la presse, M. Psachias a souligné l’importance de la liberté d’opinion et d’expression.


M. MOURAD BENMEHIDI (Algérie) a estimé que les Nations Unies, et plus spécifiquement le DPI, devraient œuvrer à assurer à tous les pays un accès équitable aux bénéfices des TIC afin de combler le fossé numérique qui sépare les pays développés des pays en développement et de permettre à ces derniers de s’intégrer dans l’économie mondiale.  A cet égard, il est nécessaire de développer une stratégie globale visant à améliorer les structures humaines et matérielles des pays en développement pour aboutir à un équilibre international dans le domaine de l’information, ce qui suppose des efforts conjoints de tous les pays, a-t-il souligné. 


L’Algérie se félicite des progrès remarquables enregistrés dans l’utilisation des TIC à l’ONU, tout en soulignant l’importance du principe de la diversité linguistique.  A ce titre, l’introduction du Centre de nouvelles en langue arabe constitue un progrès significatif dans le sens du traitement équitable des six langues officielles dans le développement des services offerts par l’ONU sur le Web qui doit être consolidé.  M. Benmehidi a relevé par ailleurs que la radio demeurait le moyen de communication traditionnel le plus utilisé dans les pays en développement et, par conséquent, a salué l’augmentation des capacités de radiodiffusion internationale de l’ONU dans les six langues.  Consciente du retard enregistré par de nombreux journalistes africains en matière d’information, l’Algérie souhaiterait que les programmes de formation dispensés par le DPI soient maintenus et renforcés, en y allouant notamment des ressources supplémentaires, a précisé M. Benmehidi.


Le représentant a par ailleurs abordé la proposition de régionalisation des centres d’information des Nations Unies et a souligné à ce propos le rôle important que jouent ces centres en matière d’information, de communication et de documentation dans le monde en développement.  L’Algérie considère que la possibilité de regroupement de ces centres doit uniquement être envisagée dans les régions avancées où les TIC ont atteint un seuil de développement considérable, a-t-il dit.  De plus, toute démarche en ce sens devrait se faire au cas par cas et en consultation avec les pays hôtes concernés. 


Dans le domaine de la presse, M. Benmehidi estime que les Nations Unies pouvaient et devaient jouer un rôle majeur, à la fois dans la promotion des principes de la liberté de la presse et dans une coopération renforcée au profit des pays du Sud.  Dans ce contexte, il a déploré que la liberté de la presse semblait faire le frais des intérêts financiers des monopoles et des groupes de pression des pays du Nord, alors même que cette liberté enregistre de réels progrès dans les pays du Sud.  A la veille de la célébration de la Journée internationale de la liberté de la presse, l’Algérie tient à rappeler qu’elle oeuvrait au renforcement d’une presse pluraliste et libre et réitère son engagement en faveur de l’instauration d’un système mondial permettant un usage global, ordonné et maîtrisé des facilités offertes par les nouvelles technologies de l’information au service de la paix et la sécurité internationales. 


M. HA CHAN-HO (République de Corée) a souligné l’incidence considérable qu’ont les progrès technologiques sur l’ensemble de la société.  Ils ont, a-t-il dit, changé le mode de vie et la manière dont les organisations multilatérales fonctionnent.  L’utilisation des informations étant susceptible de produire la richesse et la prospérité, il faut faire un effort supplémentaire pour veiller à ce que les bénéfices se répercutent à tous les niveaux de la communauté internationale, par un partenariat entre les pays développés et en développement.  La République de Corée, a rappelé le représentant, souhaite partager son expérience avec les pays en développement, conformément à la priorité qu’elle donne au rétrécissement du fossé numérique.  A ce propos, le représentant a souligné l’importance du prochain Sommet mondial sur la société de l’information. 


Commentant les rapports dont le Comité est saisi, le représentant a reconnu et salué les efforts de réorientation du Département de l’information. Il a particulièrement salué la nouvelle structure fondée sur les recommandations des Etats Membres.  Il a appelé le Département à continuer à s’adapter aux nouveaux défis pour assurer l’efficacité et la transparence et rester dans les limites des ressources disponibles.  Le représentant a ensuite reconnu la nécessité de maintenir la parité entre les six langues officielles des Nations Unies, pour autant que les coûts opérationnels sont pris en compte.  Il a jugé nécessaire que le Département explore d’autres possibilités qui pourraient être exécutées dans les limites des ressources disponibles. 


Concernant la décision du Département de développer des partenariats avec les médias privés, il a enjoint ce dernier dénouer des liens plus étroits avec les réseaux audiovisuels pour produire et diffuser des émissions au plus grand nombre.  Il a aussi commenté la régionalisation des centres d’informations pour s’en féliciter et demander au Département de songer aux moyens de réduire les coûts de fonctionnement de ces pôles en consultation avec les pays hôtes.  Concluant sur l’importance des opérations de maintien de la paix des Nations Unies, le représentant a jugé important de trouver une approche plus active et professionnelle entre le Département de l’information et le Département des opérations de maintien de la paix afin de réduire les doubles emplois et la fragmentation des fonctions.  Il a demandé au Département de l’information d’informer les Etats Membres sur les progrès réalisés jusqu’ici dans ce domaine y compris les modalités de coopération, les arrangements structurels pertinents, et les plans futurs pour accroître la coordination avec le Département des opérations de maintien de la paix.


M. LUIS ALFONSO DE ALBA (Mexique) a souligné la nécessité pour le Comité de l’information de consacrer ses travaux à des questions plus larges que la réforme interne du DPI, pour reprendre le dialogue avec l’UNESCO et la société civile, et pour œuvrer concrètement à faciliter l’accès des pays en développement à l’information.  Il a estimé qu’il fallait désormais renoncer à la révision des travaux intrinsèques au Secrétariat et revenir au mandat fondamental du Comité de faire en sorte que le monde soit informé au mieux sur le rôle et les activités des Nations Unies.  Par ailleurs, le Mexique souhaitait que les travaux de ce Sommet se consacrent également à la question de l’utilisation des TIC sous l’angle du développement des pays en développement, a-t-il dit. 


En ce qui concerne les travaux du DPI, M. De Alba a axé son intervention sur les efforts en cours sur la base des propositions faites par M. Tharoor en vue de mieux centrer et cibler les ressources disponibles.  Il a réitéré l’importance d’inscrire les travaux du DPI dans les objectifs du millénaire, et, à ce titre, a insisté sur la prise en compte des objectifs relatifs à l’éducation, la parité entre les sexes et la promotion de la tolérance, objectifs qui ne figurent pas dans les rapports soumis au Comité.  Le DPI est une fenêtre privilégiée sur la société civile, et il est important de développer cette relation essentielle à la fois pour l’Organisation et les gouvernements, a-t-il dit. 


M. De Alba a également mis l’accent sur l’importance de faciliter l’accès des handicapés aux informations diffusées par les Nations Unies, en les publiant notamment en braille.  En ce qui concerne les centres d’information des Nations Unies, le Mexique a fait part de sa propre expérience en ce domaine, et a souligné que la restructuration de ces centres ne devait pas uniquement servir à dégager des ressources qui seront allouées à d’autres activités du DPI, mais également pour appuyer davantage les activités des centres existants dont le rôle reste primordial, en particulier dans les pays en développement.


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