TAD/1939

L'EDITION EN LIGNE POURRAIT REVOLUTIONNER LA PRODUCTION ET LA DIFFUSION DE L'INFORMATION DANS LES PAYS EN DEVELOPPEMENT

18/11/2002
Communiqué de presse
TAD/1939


L'EDITION EN LIGNE POURRAIT REVOLUTIONNER LA PRODUCTION ET LA DIFFUSION DE L'INFORMATION DANS LES PAYS EN DEVELOPPEMENT


GENEVE, le 18 novembre 2002 (CNUCED) -- Journaux, publications, livres en ligne … les pays en développement sont-ils en mesure de tirer leur épingle du jeu de la révolution numérique ?  La réduction des coûts de production et de distribution qu'induit ce nouveau mode d'organisation du travail leur permet-elle de rattraper leur retard face aux entreprises du monde industrialisé qui monopolisent le marché ?  Le Rapport sur le commerce électronique et le développement 2002*, que la CNUCED rend public aujourd'hui, dresse un état des lieux et esquisse les voies à suivre.


Côté pile, les technologies numériques appliquées à l'édition offrent de nouvelles opportunités aux pays en développement qui, pour nombre d'entre eux, produisent peu de créations artistiques et littéraires par manque de moyens.  Les nouvelles technologies pourraient bouleverser la situation.  L'édition en ligne donne la possibilité aux petites entreprises d'être présentes sur un marché dominé par les géants de l'industrie culturelle des pays développés.  En réduisant les coûts de production, en supprimant les intermédiaires, elle génère de nouveaux marchés et permet à des auteurs - dont l'audience serait restée confidentielle - d'élargir leur lectorat.  En Jamaïque, la société Overdrive a créé un centre d'édition virtuel qui permet à plus de 200 éditeurs de publier et disséminer leurs livres en format électronique.


Dans les secteurs de la presse et des publications universitaires, il suffit de balayer les sites listant les bibliothèques et les médias en ligne pour constater que même les pays les plus pauvres - les pays les moins avancés – se sont laissés séduire par ce mode de diffusion qui transforme radicalement les relations entre les éditeurs, les médias et les consommateurs.  Et bien que le volume, la qualité du contenu, le niveau de sophistication et les fonctionnalités des outils de recherche varient considérablement selon les journaux, la présence en ligne semble désormais incontournable.  Pour l'heure, il s'agit surtout d'occuper un nouvel espace et de répondre à la demande croissante des utilisateurs car la rentabilité des journaux en ligne est loin d'être assurée.


La prise de conscience du potentiel de l'édition en ligne suscite de nombreuses initiatives tant nationales qu'internationales.  Elles vont de la promotion de publications africaines aux Etats-Unis à la création au Brésil d'une bibliothèque scientifique numérique qui rayonne désormais sur tout le continent latino-américain.  Pour la CNUCED, les gouvernements des pays en développement devraient davantage recourir à ce mode de dissémination de l'information, encourager les institutions scolaires à dispenser des formations et soutenir financièrement les bibliothèques afin qu'elles informatisent leurs publications et en fassent profiter le monde entier.


Côté face, les disparités que l'on peut constater dans le monde de l'édition entre pays développés et pays en développement se retrouvent automatiquement dans l'édition en ligne.  S'y ajoutent des obstacles techniques et pratiques, tels que le faible niveau et le prix élevé des connexions Internet ou le manque de formation d'utilisateurs potentiels.


En outre, comme les nouvelles technologies permettent de copier à la perfection n'importe quel produit, le piratage numérique menace les droits d'auteurs.  Or, ce dernier a un coût de plus en plus exorbitant; pour les pays développés, principaux producteurs de propriété intellectuelle, mais aussi pour les pays en développement.  En 2001, les pertes commerciales des Etats-Unis dues au piratage de livres ont été estimées à plus de 650 millions de dollars par l'International Intellectual Property Alliance (IIPA).  Au Pérou, les bénéfices de l'industrie informelle du livre dépassent ceux de l'édition.


Les textes internationaux régissant les droits de propriété intellectuelle ont été élargis en 1995 et 1996 afin d'englober les technologies numériques. Pour s'y conformer, les pays en développement doivent se doter d'une législation et trouver les moyens de l'appliquer. Un défi dont ils pourraient sortir gagnants, car ils ont tout intérêt à développer et protéger leurs créations.  Aux Etats-Unis, l'édition a rapporté 4 milliards de dollars en 2001 grâce aux droits d'auteurs.  Au Brésil, un des plus grands marchés mondiaux de produits de propriété intellectuelle, 70% de la musique piratée est de production nationale, soit une perte de plus 300 millions de dollars en 2001 (sources IIPA).  La même année, ce pays s'est doté d'une législation adéquate.


Au-delà des droits d'auteurs, l'édition en ligne pourrait devenir un formidable vecteur de développement en permettant non seulement aux entreprises de se positionner sur un marché qui leur était fermé, mais aussi en élargissant l'accès à l'information, en particulier dans les secteurs scolaires et universitaires et en assurant la promotion du pays.  Reste à familiariser les décideurs politiques de ces pays à ces enjeux.


*E-commerce and development report 2002 (UNCTAD/SDTE/ECN/2E). ISSN 1020-976X. (Disponible uniquement en anglais).


Le présent communiqué de presse est disponible sur Internet à l'adresse suivante: http://www.unctad.org/en/press/pressref.htm


Pour plus d'informations, veuillez contacter Yusuf Kalindaga, Adimnistrateur chargé du service du commerce électronique; tél: +41 22 907 2042; courrier électonique: yusuf.kalindaga@unctad.org; Muriel Scibilia ou Alessandra Vellucci, chargées de presse; tél: +41 22 907 5725/4641/5828; télécopie: +41 22 907 0043; courrier électronique: press@unctad.org.


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