TAD/1933

PLAIDOYER EN FAVEUR D'UNE APPROCHE MULTILATERALE DANS LES NEGOCIATIONS COMMERCIALES

08/10/2002
Communiqué de presse
TAD/1933


PLAIDOYER EN FAVEUR D'UNE APPROCHE MULTILATERALE DANS LES NEGOCIATIONS COMMERCIALES


GENÈVE, le 8 octobre (CNUCED) -- Inaugurant la session annuelle du Conseil du commerce et du développement (191 Etats membres), qui se tient à Genève du 7 au 18 octobre, le Secrétaire général de la CNUCED, Rubens Ricupero, a invité la communauté internationale à maintenir une approche multilatérale dans les négociations commerciales; cette approche répondant aux aspirations légitimes des pays en développement aux fins d'un système commercial plus équilibré.


Se faisant l'écho des préoccupations de M. Ricupero, le Directeur général de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), Dr Supachai Panitchpakdi a plaidé en faveur d'une poursuite des relations de coopération entre l'OMC et les institutions centrées sur le développement afin que le processus de Doha et les accords commerciaux multilatéraux soient avantageux pour tous les pays. M. Supachai était le principal orateur du débat de haut niveau organisé cet après-midi dans le cadre du Conseil. La discussion sur le processus de Doha reprendra le 10 octobre (voir documents : TD/B/49/11  et TD/B/49/12).


Le Président du Conseil, l'ambassadeur Dimiter Tzantchev (Bulgarie) a insisté sur la nécessité d'intensifier les efforts en faveur des économies en transition. Il a également rappelé que c'est cette année que va démarrer le processus préparatoire de la CNUCED XI, qui sera organisée au Brésil en 2004.


Aperçu de l'intervention du Secrétaire général


Dans sa déclaration liminaire, M. Ricupero a estimé qu'il fallait mener un débat approfondi sur la situation internationale qui comporte deux sortes de dangers pour le travail de la CNUCED. Constatant que les questions de stratégies et de sécurité prennent le pas sur les considérations économiques, il a prévenu que les problèmes de développement risquaient, une fois de plus, d'être relégués au second plan. Autre risque, étroitement lié au premier : en se concentrant sur des questions de sécurité on pourrait ne tenir aucun compte de la nécessité de fournir aux pays en développement et aux économies en transition les conditions nécessaires à leur développement (amélioration de l'accès aux marchés, aux investissements et à la technologie). 


La chute du mur de Berlin a provoqué une série de changements positifs dans les relations internationales a rappelé M. Ricupero. Elle avait entraîné la démolition de barrières matérielles et juridiques entre les pays et entre les peuples. Les barrières économiques étaient aussi en voie d'être démantelées via la conclusion des négociations d'Uruguay et la création de l'OMC. 


Or, même si l'on débat encore de la mondialisation, a constaté le Secrétaire général, cette question perd son importance parce que, désormais, le politiquerevendique la primauté sur l'économique. Le risque le plus grave, si nous ne réagissons pas à temps, réside dans ces nouveaux murs physiques, juridiques ou politiques qui sont érigés. Le sentiment d'insécurité, que riches et pauvres ressentent, est suscité par un monde de plus en plus dangereux et imprévisible. Il nous faut cependant admettre que les racines de l'insécurité sont multiples; ce qui implique de prendre des mesures contre tous les types de menaces.


Concluant son analyse de la situation internationale sur une note plus optimiste, M. Ricupero  a indiqué que dans le domaine du commerce international, on était parvenu, à ce jour, à maintenir les structures multilatérales. Nous disposons d'un ensemble de négociations qui a mis les aspirations légitimes des pays en développement au cœur de son dispositif afin d'aboutir à un système plus équilibré, a-t-il rappelé.  Il nous revient de nous assurer que l'approche multilatérale sera celle qui permettra de démanteler les barrières et non pas d'en ériger de nouvelles. Il importe enfin de ne pas oublier que la solidarité est indivisible et de ne pas dissocier l'économie et l'éthique. Les événements récents nous ont montré que les gouvernements et les marchés ne peuvent opérer correctement en se basant sur des comportements opportunistes et amoraux.


Aperçu de l'intervention du Directeur général de l'Organisation mondiale du commerce


Dans le cadre du Segment de haut niveau du Conseil, consacré aux mesures à prendre pour que le processus de l'après Doha contribue au mieux au développement, M. Supachai a fait le point sur la situation du processus de négociations commerciales. Il a souligné la nécessité de progresser simultanément sur toutes les questions importantes de sorte d'être prêts pour la cinquième conférence ministérielle qui se tiendra l'année prochaine à Cancun (Mexique).  Il a estimé qu'il était nécessaire que l'OMC coopère  avec la CNUCED et d'autres organisations internationales et régionales afin de mettre en œuvre les programmes de coopération technique sur le commerce. Il s'est en particulier référé aux groupes conjoints d'experts qui se rendent dans les pays en développement pour diagnostiquer les besoins en matière de commerce; ce qu'il a appelé "cliniques commerciales". 


Organisation des travaux


Au cours de la journée du 9 octobre, consacrée à l'interdépendance et aux questions économiques mondiales dans la perspective du commerce et du développement, un groupe d'experts examinera ce qui sous-tend les bons résultats des pays en développement dans le commerce mondial, et si ces résultats se traduisent par des performances similaires dans le secteur manufacturier à haute valeur ajoutée et par une croissance économique. Les experts sont : M. Wen Hai, professeur d'économie et Directeur adjoint du Centre de recherche économique de l'université de Pékin; M. Bernard Hoekman, Directeur de la recherche du Groupe du commerce international du Groupe de recherche sur le développement, Banque mondiale; M. S. P. Shukla, ancien Ambassadeur de l'Inde auprès du GATT et ancien Secrétaire au développement de la femme et de l'enfant, du commerce et des finances; et M. Adrian Wood, Chef économiste et Directeur d'économie, Business and Statistics Division, Department for International Development (Royaume Uni). Les discussions se baseront sur le Rapport sur le commerce et le développement 2002  (UNCTAD/TDR/2002; voir également les communiqués de presse : TAD/INF/PR41, 42 et 43).

Les pays les moins avancés et la situation économique de l'Afrique seront au centre des travaux de la deuxième semaine du Conseil. Il examinera les progrès de la mise en œuvre de la Déclaration de Bruxelles et du Programme d'action auxquels avait abouti la troisième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés (Bruxelles, mai 2002). Le Conseil se penchera, les 11 et 14 octobre,  sur les avantages réels que les pays peuvent retirer de leur statut de PMA; une catégorie créée par l'ONU en 1977 qui regroupe actuellement 49 pays. Les discussions s'appuieront sur deux documents préparés par le secrétariat de la CNUCED : "Exécution d'activité en faveur des PMA à l'échelle de la CNUCED (TD/B/49/6) et "le statut de "pays moins avancés : avantages effectifs et question de gradation" (TD/B/49/7).


Le Conseil étudiera, les 15 et 16 octobre, le dernier Rapport de la CNUCED sur le développement économique en Afrique (TD/B/ 49/8). Il analyse les nouveaux programmes de réduction de la pauvreté et examine en quoi la nouvelle priorité accordée à la lutte contre la pauvreté par les institutions de Bretton Woods diffèrent fondamentalement des programmes d'ajustement structurel qui ont, jusque-là, constamment été appliqués dans la région (voir communiqué de presse : TAD/INF/PR59).


Le Conseil terminera ses travaux, le 18 octobre, par un examen de l'assistance de la CNUCED au peuple palestinien (voir communiqué : TAD/INF/49/9 et communiqué de presse : TAD/INF/PR57) et par celui des activités de coopération technique.


Composition du bureau


Le bureau de la 49ème session du Conseil est composé de dix vice-Présidents: M. Iouri Afanassiev (Fédération russe), S.E. M. Boniface Chidyausiku (Zimbabwe), S.E. M. Luis Felipe de Seixas Corrêa (Brésil), S.E. M. Nathan Irumba (Ouganda), M. Toshiyuki Iwado (Japon), M. Douglas M. Griffiths (Etats Unis d'Amérique), M. François Léger (France), S.E. M. Samuel T. Ramel (Philippines), S.E. M. Lester Mejía Solís (Nicaragua) et M. Eberhard von Schubert (Allemagne).


M. Mehdi Fakheri (République islamique d'Iran) a été élu rapporteur de la session.  M. Stefano Lazzarotto (Suisse) a été élu président du comité de session I, chargé des questions relatives au Programme d'action pour les PMA au cours de la décennie 2001-2010; M. Falou Samb (Sénégal) présidera le comité de session II sur l'ajustement structurel et la réduction de la pauvreté en Afrique.


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