SOC/NAR/837

LA MONDIALISATION ET LES NOUVELLES TECHNOLOGIES POSENT DE NOUVEAUX DEFIS A L’APPLICATION DE LA LEGISLATION ANTIDROGUE

27/02/2002
Communiqué de presse
SOC/NAR/837


LA MONDIALISATION ET LES NOUVELLES TECHNOLOGIES POSENT DE NOUVEAUX DEFIS

A L’APPLICATION DE LA LEGISLATION ANTIDROGUE


Vienne, 27 février -- Dans son rapport annuel publié ce jour (27 février 2002), l’Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS) exhorte les gouvernements à agir pour limiter les périls que la mondialisation et les nouvelles technologies font peser sur la lutte antidrogue.  Le rapport indique notamment que des drogues sont vendues via l’Internet, que des revendeurs de drogues recourent à des forums de discussion et que des pharmacies en ligne vendent sur des sites web des médicaments à délivrer uniquement sur ordonnance. Dans ce contexte, les Nations Unies sont appelées à élaborer une Convention sur la cybercriminalité.


Le rapport évoque la situation en Afghanistan et souligne que la prévention de la reprise de la culture illicite du pavot à opium est inextricablement liée à la paix, la sécurité et au développement.  L’Organe lance par conséquent un appel à la communauté internationale pour qu’elle apporte une assistance technique et financière adéquate à l’Afghanistan de sorte que ce pays puisse s’acquitter de ses obligations au titre des traités internationaux relatifs au contrôle des drogues.  Il exhorte les autorités afghanes à s’engager, aujourd’hui et pour l’avenir, à respecter strictement les dispositions de ces traités.


L’OICS affirme qu’accorder au cannabis le même statut qu’au tabac ou qu’à l’alcool constituerait une erreur historique.  En effet, alors que les dégâts causés par l’alcool et le tabac sont bien connus, il serait malavisé d’imposer, par une substance aussi dangereuse que le cannabis, une nouvelle charge aux régimes de santé publique.  L’Organe s’inquiète toujours plus de ce que certains États signataires de la Convention unique sur les stupéfiants de 1961 contournent, par des manœuvres d’ordre juridique, les mesures de contrôle du cannabis que cet instrument prescrit.  De même, l’organe s’alarme de ce que, alors que de nombreux pays en développement s’efforcent d’éliminer la culture du cannabis et de lutter contre le trafic de cette drogue, simultanément certains pays développés ont décidé d’en tolérer la culture, le commerce et la consommation.


Dans son rapport, l’OICS annonce que la coopération engagée au niveau international dans le cadre de l’Opération “Topaz” afin de suivre les envois de substances chimiques essentielles a permis d’empêcher la fabrication de 230 tonnes d’héroïne.


Le rapport présente en outre un aperçu de la situation dans les différentes régions et précise en particulier que la consommation d’héroïne par injection est de plus en plus courante dans certaines régions de l’Afrique, ce qui fait craindre une progression accrue de l’infection par le VIH/sida.  En Colombie, les trafiquants ont diversifié leurs opérations, comme l’atteste l’augmentation des saisies de substances autres que la cocaïne et l’héroïne, telle que la MDMA (ecstasy).  Le Gouvernement canadien a, quant à lui, adopté un règlement autorisant certaines personnes à obtenir du cannabis à des fins médicales, bien que l’intérêt médical de cette substance n’ait pas été prouvé et que l’Association médicale canadienne se soit expressément opposée à cette initiative.  Aux États-Unis, les autorités fédérales se sont déclarées opposées à des mesures prises dans le même sens par certains États.  Le rapport précise également que le Myanmar était en 2001 le pays où la culture illicite du pavot à opium était la plus importante et que la plupart des pays d’Europe centrale et orientale sont actuellement aux prises avec de graves problèmes d’abus d’héroïne.  Enfin, l’Organe juge regrettable la création dans l’Etat de Nouvelle-Galles du Sud, en Australie, d’une salle d’injection, faisant observer que l’exploitation de telles installations va à l’encontre des dispositions des traités internationaux relatifs au contrôle des drogues.


Pour de plus amples informations vous pouvez contacter INCB Tel:  + 43 1 260 60 4163  (www.incb.org) ou UNIS Tel: + 431 260 60 4448 (www.unis.unvienna.org)


*   ***   *

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.