LE PLAN D’ACTION: UN INSTRUMENT EFFICACE POUR EVEILLER LES CONSCIENCES AUX POSSIBILITES QU’OFFRE LA MATURITÉ MAIS DES INQUIETUDES QUANT AU FINANCEMENT
Communiqué de presse SOC/4598 |
Deuxième Assemblée mondiale
sur le vieillissement
LE PLAN D’ACTION: UN INSTRUMENT EFFICACE POUR EVEILLER LES CONSCIENCES AUX POSSIBILITES QU’OFFRE LA MATURITÉ MAIS DES INQUIETUDES QUANT AU FINANCEMENT
Le défi de la réinstallation des réfugiés âgés pour éviter leur dépendance chronique
Madrid, 12 avril -- Au dernier jour de la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement qui se tient à Madrid depuis le 8 avril, plusieurs délégations se sont ce matin déclarées satisfaites de la finalisation des négociations portant sur le nouveau Plan d’action international sur le vieillissement de la population. Ainsi, le Ministre des affaires sociales du Liechtenstein s’est félicité de ce que le projet du Plan d’action qui sera soumis à l’Assemblée plénière cet après midi, intègre ces deux préoccupations: éveiller les consciences à toutes les possibilités qu’offre la maturité; et relever les défis matériels qui s’imposent si l’on veut que le développement soit partagé par tous. Lui faisant écho, la représentante de la Pologne a déclaré appuyer les principes contenus dans le Plan d’action et réitéré que la sécurité des revenus des personnes âgées doit être fondée sur des sources multiples, publiques et privées. En ce qui concerne les mécanismes de financement, les délégations ont toutes insisté sur la nécessité de faire appel à la solidarité internationale. Après que le Ministre du Zimbabwe ait rappelé aux pays développés les engagements qu’ils ont pris à Monterrey, la Vice-Ministre du travail et de la politique sociale de la Bulgarie a demandé aux institutions financières internationales et aux banques de développement d’apporter leur soutien aux pays en développement et aux pays en transition.
Ce matin encore, c’est de nouveau l’ampleur des défis sociaux et économiques à relever qui a été soulignée par nombre de pays pauvres, à l’exception du Myanmar, qui a indiqué que “les affaires concernant les personnes âgées ne constituent pas un problème social sérieux”. Mais entre le Nicaragua, qui a rappelé qu’il occupe la seconde place des pays les plus pauvres et les plus endettés d’Amérique latine et où les catastrophes naturelles ont aggravé la crise économique, et le Togo, le Burkina Faso et le Zimbabwe, les difficultés économiques compromettent le renforcement des mécanismes de protection sociale. Dans un appel à la solidarité, le Ministre de l’action sociale du Paraguay a estimé qu’il n’est pas possible de penser un système efficace de protection sociale avec des institutions faibles, dispersées et mal coordonnées. Il a déclaré que « vouloir intégrer les personnes âgées dans le modèle compétitif du libre marché est une solution simpliste qui reflète plus le souci de se défaire du problème que de le résoudre. Rappelons-nous que l’adoption d’un modèle économique porte en soi la responsabilité implicite d’assumer les coûts sociaux de ce modèle. Cette responsabilité est collective et mondiale, et elle correspond à un droit des plus vulnérables que l’on peut qualifier de “droit à une fonction publique”.
Autre question à être évoquée ce matin, celle du bien-être des réfugiés âgés. Ces derniers, qui représentent près de 11,5 % de la population totale des réfugiés, ont en général perdu famille et biens et sont confrontés à trois problèmes principaux : désintégrations sociales, sélection sociale négative, ce qui signifie que les personnes âgées sont souvent les derniers à quitter les camps de réfugiés, et dépendance chronique, notamment à l’égard du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés. Le représentant de l’Erythrée a indiqué que son pays, confronté au problème de la réinsertion des réfugiés, a mis en place des programmes de formation, de réhabilitation, de logement et d’aide institutionnelle, qui ont été relativement couronnés de succès. La réhabilitation et la réinsertion des réfugiés âgés ont en outre nécessité une assistance psychologique, économique et sanitaire. Pour cela, une aide en nature ou en espèces a été fournie aux réfugiés âgés et des centres temporaires ont été institués pour ceux qui sont sans famille.
Outre les intervenants déjà cités, les Ministres et hauts responsables des pays suivants sont intervenus: Costa Rica, Guinée-Bissau, République tchèque, Estonie et Trinité-et-Tobago.
Le débat général reprendra, pour sa dernière séance, cet après-midi à 15 heures.
Suite de l’échange de vues général
M. AURELIO VARELA AMARILLA, Ministre de l’action sociale du Paraguay : La croissance économique n’est pas un facteur suffisant pour améliorer la qualité de la vie des plus vulnérables; nous avons également besoin d’une politique fiscale redistributive. Avec des politiques fiscales faiblement redistributives, il n’est pas possible de penser sérieusement que des ressources seront disponibles pour ces populations. De la même façon, il n’est pas possible de penser un système efficace de protection sociale avec des institutions faibles, dispersées et mal coordonnées. Tant que nous considérerons les personnes comme un facteur de production, dont la valeur est directement proportionnelle à leur capacité de travail et à générer des richesses, nous ne réussirons pas à offrir une vie digne aux groupes sociaux les plus vulnérables.
Le principe de justice en économie de marché, selon lequel on donne à chacun en fonction de ses capacités, est insuffisant, voire pernicieux. Il nous faut un principe plus rationnel, plus profond et plus humain, un principe éthique, dont la principale caractéristique serait la solidarité intergénérationnelle, interpersonnelle et internationale. Trois mesures pourront contribuer à cette solidarité: élimination des barrières douanières, application des engagements relatifs à l’assistance internationale et reconversion de la dette. Les différences de chances qui existent entre les groupes sociaux font de l’égalité un mythe, une utopie, et de la concurrence une règle du jeu injuste et impitoyable. Vouloir intégrer les personnes âgées dans le modèle compétitif du libre marché est une solution simpliste qui reflète plus le souci de se défaire du problème que de le résoudre. Il faut donc aller au-delà de l’intégration traditionnelle sur les marchés du travail pour valoriser les services que les personnes âgées peuvent rendre à la famille et à la société. Rappelons-nous que l’adoption d’un modèle économique porte en soi la responsabilité implicite d’assumer les coûts sociaux de ce modèle. Cette responsabilité est collective et mondiale, et elle correspond à un droit des plus vulnérables que l’on peut qualifier de “droit à une fonction publique”.
Mme NATALIA BARILLA DE MONTEIL, Ministre de la famille du Nicaragua : Dans mon pays, il incombe au Ministère de la famille de mettre en œuvre les politiques, les programmes et les projets en faveur des personnes âgées. Cependant, du fait de notre vulnérabilité économique et sociale, ces politiques demeurent insuffisantes. Le Gouvernement accorde une priorité à l’amélioration de la stabilité financière et économique des personnes âgées, cela aidant à les maintenir dans la cellule familiale.
Au Nicaragua, comme dans de nombreux pays, un des obstacles majeurs à la satisfaction des droits fondamentaux de la population et des personnes âgées en particulier est la pauvreté. Mon pays occupe en effet la seconde place des pays les plus pauvres et les plus endettés. Différents types de catastrophes naturelles ont en outre frappé le pays et ont eu pour conséquence d’aggraver la crise économique, ce qui a eu des incidences négatives sur les personnes âgées, un des segments les plus vulnérables de la population. Il est important que les pays qui ont des populations jeunes planifient à moyen et à long termes des initiatives pour répondre aux besoins des futures générations de personnes âgées. Cependant, nous attendons beaucoup des engagements pris par les pays développés en matière d’aide à apporter aux pays développement.
M. JULY G. MORO, Ministre de la fonction publique, du travail et de la sécurité sociale du Zimbabwe : Le Zimbabwe ne dispose pas de ressources suffisantes à consacrer à la cause des personnes âgées. Dans les stratégies mises en place, l’éducation et la formation à tous les niveaux jouent un rôle de premier plan. La population des plus âgés est de 5,3% au total. La part de ceux qui présentent des handicaps augmente avec l’âge. 75% de la population handicapée vit dans des zones rurales. Nous sommes heureux de constater que le Plan international d’action perçoit le lien entre la pauvreté et le vieillissement. Au Zimbabwe, l’impact du VIH/sida est reconnu. La structure des familles évolue du fait de la modernisation, l’urbanisation et l’industrialisation, ce qui a des conséquences notables. Les réformes agraires actuelles ont démontré que les classes jeunes et professionnelles souhaitent travailler dans l’agriculture, ce qui permettra un développement agroalimentaire et donc une réduction de la pauvreté importante pour le bien-être des personnes âgées.
Les programmes qui doivent être mis en œuvre pour aider les personnes âgées comprennent notamment une alimentation gratuite, des soins, l’octroi de traitements médicaux gratuits. Comme beaucoup de pays en développement, nous manquons de ressources. Les pays en développement ont besoin d’assistance financière car ils ne sont pas capables de mener à bien leurs politiques sociales. A ce titre, le Zimbabwe se félicite des résultats de la Conférence de Monterrey sur le financement du développement.
Mme XINIA CARVAJAL, Ministre de la condition de la femme du Costa Rica : L’attention que méritent les personnes âgées ne pourra être portée que s’il existe une véritable volonté politique de haut de niveau dans tous les pays du monde de fournir les moyens financiers nécessaires. Dans le domaine de l’éducation, le gouvernement de mon pays développe des programmes visant à créer des passerelles intergénérationnelles et à améliorer la formation des personnels de santé. En matière de santé, nous développons un plan d’accréditation d’établissement de soins pour les personnes âgées. Nous avons en outre mis en place des programmes de réduction des coûts de transports et les personnes âgées bénéficient d’une exonération sur les parcours de moins de 25 kilomètres. Le Gouvernement encourage également la participation de la société civile et du plus grand nombre possible de groupes organisés à la réflexion et à l’action en faveur des personnes âgées. Les aînés de toutes les institutions se réunissent au sein de comités pour mener un processus d’évaluation des actions engagées. L’Etat se doit de rechercher des mécanismes de coordination avec les entreprises privées et s’efforcer de métamorphoser les bonnes intentions en résultats concrets.
M. HANSJORG FRICK, Ministre des affaires sociales du Liechtenstein : Nous nous félicitons de ce que le Plan d’action international intègre ces préoccupations: d’une part, éveiller les consciences à toutes les possibilités qu’offre la maturité; d’autre part, relever les défis matériels qui s’imposent si l’on veut que le développement soit partagé par tous. La discrimination et les préjugés contre les personnes âgées doivent être combattus, car non seulement ils blessent les anciens mais aussi parce que ces comportements sont une atteinte à notre dignité à tous. Cette discrimination, qui consiste à accuser les personnes âgées simplement parce qu’elles ont atteint un âge avancé, réduit la complexité des défis posés par le vieillissement d’une manière simpliste et, de plus, a conduit certains à questionner les engagements intergénérationnels tels que le versement de retraites.
Dans la seconde partie du 20ème siècle, le Liechtenstein est passé d’une société agraire pauvre à un Etat prospère; les octogénaires d’aujourd’hui ont dû mobiliser une grande force psychologique pour accompagner ces changements. Si aujourd’hui le pourcentage de personnes âgées dans la société est encore relativement faible, c’est grâce à une immigration jeune. Nous avons la chance de pouvoir offrir de bonnes conditions de vie à nos personnes âgées, et ceci est d’autant plus important qu’il existe une corrélation entre les moyens financiers et l’espace de vie des anciens, d’un côté, et la perception subjective qu’ils ont de leur propre santé et bonheur, de l’autre. Cependant, nous devons rester attentifs; certains problèmes vont se faire jour, notamment en raison des immigrés qui au Liechtenstein représentent 30 % de la population et qui, de plus en plus, ont tendance à prendre leur retraite au Liechtenstein.
Mme KRYSTYNA TOKARSKA-BIERNACIK, Sous-Secrétaire d’Etat, Ministère du travail et de la politique sociale de la Pologne : Le vieillissement de la population polonaise a progressé assez lentement. Plus de 16 % de la population était âgée de 60 ans ou plus en 2000. Dans trente ans, 26% des polonais auront 60 ans ou plus. Du fait du nombre croissant de retraités et de bénéficiaires de subventions pour invalidité, le Gouvernement a mis en place des politiques visant à assurer la sécurité sociale des personnes âgées. Le nouveau système de retraite s’appuie sur les principes de la solidarité entre générations, la responsabilité individuelle et les choix personnels. Nous appuyons les principes du Plan d’action. La sécurité des revenus des personnes âgées doit se fonder sur des sources multiples, publiques et privées. Il faut aider ceux déjà tombés dans la pauvreté et aussi aider les jeunes à s’assurer un revenu suffisant pour la période de leur retraite. Une politique des personnes âgées devrait être un élément de la politique sociale au sens le plus large.
Les hommes et les femmes devraient jouir à égalité des possibilités offertes par la société visant à assurer la sécurité économique au cours de la vieillesse. La tâche la plus difficile est d’éradiquer les deux principales sources d’inégalité : le salaire inférieur des femmes et leur vie active plus courte en raison de leur vie familiale. Il est en outre selon nous plus important de trouver un premier emploi que d’assurer des sources supplémentaires de revenus pour ceux qui touchent déjà des retraites. Des travaux sont par ailleurs en cours au Parlement sur une loi pour le volontariat afin d’inciter davantage aux actions bénévoles pour et par les personnes âgées. L’état de santé des personnes âgées n’est en effet guère satisfaisant en Pologne, elles sont couvertes par le système national. Nous souhaitons rendre notre système de santé plus convivial et réceptif aux besoins des personnes âgées. Les appartements des personnes âgées sont aussi souvent de mauvaise qualité ou les empêchent d’avoir des contacts avec l’extérieur. Il nous faut pour changer cela des financements publics considérables.
M. GILBERT OUEDRAOGO, Ministre de l’action sociale et de la solidarité nationale du Burkina Faso : Les progrès sanitaires réalisés ces dernières années ont permis d’augmenter l’espérance de vie et de ce fait nous avons une plus forte proportion de personnes âgées. De nos jours, les mutations économiques et socioculturelles dans un contexte de pauvreté persistante entraînent des phénomènes d’exclusion sociale et de marginalisation dont sont victimes certaines couches de la population et notamment les personnes âgées.
Le Gouvernement a élaboré un plan d’action en faveur des personnes âgées qui porte notamment sur le renforcement de la prise en charge sociosanitaire, l’accès au logement par une politique de promotion immobilière favorable aux couches sociales à revenu modeste, le renforcement des revenus à travers des formations, l’élargissement du système de sécurité sociale dont bénéficient déjà les retraités des secteurs publics et privés, aux autres personnes âgées du secteur informel en milieu urbain. Les mouvements associatifs jouent un rôle important dans la mobilisation des personnes âgées autour de leurs intérêts communs et la réhabilitation des personnes âgées en situation de détresse. Il faut mettre sur pied un Conseil national des personnes âgées et trouver les moyens pour la mise en œuvre effective du Plan d’action.
Mme BELA HEJNA, Vice-Ministre du travail et des affaires sociales de la république tchèque : Un Conseil consultatif sur le vieillissement composé de représentants des ministères, d’experts et de représentants d’organisations a été mis en place par le Gouvernement. Il a pour tâche de mettre au point un programme national de préparation pour le vieillissement qui sera opérationnel en 2003-2007 et qui représentera le cadre obligatoire d’élaboration des politiques liées au vieillissement. La République tchèque a pris des mesures en faveur des personnes âgées qui visent à renforcer les égalités de droits et de chances, à éliminer la discrimination, à assurer des services de soins, à changer les attitudes envers les personnes âgées et à favoriser leur indépendance. Il s’agit également d’assurer leur intégration au marché du travail, de prévenir leur exclusion, d’aider les individus à mieux être préparés au vieillissement et d’assurer leur participation à la vie politique, sociale et économique.
Le Programme national de préparation au vieillissement a pour objectif de créer un climat social propice à la formation d’une société pour tous les âges. En effet, le vieillissement est une réalité objective mais aussi un défi qui se pose à toute la société et il est nécessaire de rendre les individus responsables de leur propre préparation au vieillissement. Le Programme national vise donc la société dans son ensemble et tient compte des priorités internationales et des besoins spécifiques de la population. Le nouveau Plan d’action international sur le vieillissement deviendra en outre la plate-forme des politiques sur le vieillissement de la République tchèque et donnera une dynamique et cadre général d’action.
M. BUBACAR RACHID DJALO, Ministre d’Etat et Représentant du Président de la Guinée-Bissau: L’écrivain malien Hampate Ba disait que chaque ancien qui s’éteint en Afrique est une bibliothèque qui brûle. Chaque pays s’enorgueillit des connaissances et de la culture héritées des générations précédentes, car toute oeuvre humaine, même scientifique et technique, trouve sa source dans l’imaginaire et la culture. La Guinée-Bissau est préoccupée par la situation de millions de personnes âgées qui vivent dans la pauvreté et par le désespoir et la solitude des personnes âgées riches des pays développés. Dans les maisons de retraite des pays industrialisés résident des personnes condamnées à la prison perpétuelle par leur société et leur famille, des personnes dont le seul crime est d’être vieux. Il est fréquent que ces personnes soient expulsées des maisons qu’elles ont construites de leurs propres mains, par les jeunes qu’elles ont mis au monde, éduqués et protégés. Nous déplorons par ailleurs vivement la répression dont sont l’objet les Palestiniens et appelons l’Assemblée à adopter une résolution de solidarité avec les anciens palestiniens, résolution qui demanderait aux personnes âgées israéliennes d’empêcher les militaires de leur pays de perpétrer des agressions pires que celles dont ils ont eux-mêmes soufferts au siècle passé. Par ailleurs, nous souhaitons que soient prises des mesures concrètes d’appui aux programmes de soutien aux personnes vulnérables mis en oeuvre dans les pays en développement.
Mme CHRISTINA CHRISTOVA, Vice-Ministre du travail et de la politique sociale de la Bulgarie : La Bulgarie voit sa population décroître; nous avons en effet perdu 510 000 personnes depuis le dernier recensement de 1992. Dans les pays en transition comme la Bulgarie, ce processus s’accompagne d’une baisse des revenus; cette situation exige des politiques et des mesures spéciales visant à améliorer le niveau de vie des personnes âgées et à encourager leur intégration sociale et leur participation à la vie publique et économique. En outre, des initiatives visant à renforcer la solidarité intergénérationnelle, à prévenir des tensions économiques et sociales et à alléger le fardeau pesant sur les familles devraient être envisagées.
Un système de retraite innovant a été mis en place en Bulgarie: il vise à augmenter régulièrement les retraites. L’augmentation des dépenses est couverte par le changement des paramètres et des critères d’accès à l’assurance-vieillesse, l’allongement de la durée de cotisation et l’introduction d’un système complémentaire. Les compagnies privées d’assurance qui proposent des régimes complémentaires sont supervisées par une agence d’Etat. La stratégie de l’Etat est d’assurer la transition entre une prise en charge institutionnalisée et une prise en charge communautaire. La Bulgarie dispose en outre d’une tradition ancrée de soins à domicile qu’il conviendra de renforcer et de développer. Par ailleurs, la Bulgarie est en train d’élaborer un rapport national sur les politiques à l’égard des personnes âgées, conformément aux engagements du Plan d’action de Vienne en 1982. Nous nous joignons à l’appel contenu dans le Plan d’action et appelons les institutions financières internationales et les banques de développement à apporter leur soutien aux pays en développement et aux pays en transition.
M. HLAING WIN, Vice-Ministre de la sécurité sociale, d’assistance de secours et des établissements de l’Union du Myanmar : Les affaires concernant les personnes âgées ne constituent pas un problème social sérieux au Myanmar. Il y a actuellement 45 foyers pour personnes âgées qui fournissent des vêtements, des abris, des soins de santé. Un projet de soins médicaux en faveur des personnes âgées a été lancé en 1993 avec l’Organisation mondiale de la santé. Il vise à améliorer la santé des plus âgés au Myanmar et améliorer leur accès aux soins gériatriques. D’autres activités sont aussi menées en coordination et en collaboration avec les organisations non gouvernementales.
Les fonctionnaires du Gouvernement du Myanmar partent à la retraite à 60 ans et reçoivent ainsi une pension gratuite en fonction des règles et réglementations pertinentes. Un grand nombre de personnes âgées travaillent maintenant dans des organisations non gouvernementales, des sociétés. Dans le cadre de la loi sur la sécurité sociale, les travailleurs qui relèvent du régime de sécurité sociale, y compris les travailleurs âgés, peuvent recevoir des soins médicaux gratuits et des subventions. Du fait de l’impact de la mondialisation, le Gouvernement poursuivra ses efforts afin de maintenir les traditions existantes, de sensibiliser le public au rôle important des personnes âgées dans la société, de mobiliser les organisations non gouvernementales et la communauté.
M. ANDRES TOMASBERG, Estonie : Le vieillissement de la population a pour conséquence une modification des structures de consommation et l’alourdissement du fardeau imposé au système de sécurité sociale. En septembre 1999, dans le cadre de l’Année internationale des personnes âgées, le Gouvernement estonien a mis en place des actions pour améliorer la qualité de vie, la santé et à favoriser l’indépendance des personnes âgées. Les domaines d’application sont la famille et l’environnement, la sécurité sociale, les soins de santé, l’emploi, l’éducation, la culture et les sports. Les priorités du Gouvernement sont l’aide aux personnes âgées dans l’objectif de les maintenir actives, la prévention en matière de santé, la création de possibilité de participation politique, la promotion du bénévolat et l’aide aux familles.
Il existe en outre un Programme national pour l’application de la politique en faveur des personnes âgées 2002-2005 qui a pour objectif de prévenir l’exclusion sociale des personnes âgées et de leur fournir des chances égales de participation à la vie active et sociale. Il s’agit également d’améliorer leur sécurité sociale, d’informer l’opinion publique et d’améliorer la formation des personnels de santé. Dans les années à venir, il faudra davantage se centrer sur la promotion du travail bénévole. Les activités dans les divers domaines touchant aux personnes âgées doivent également être encouragées. Les soins à domiciles doivent en outre être développés de même que les centres d’accueil diurnes.
Mme TANTE-GNANDI ADJA, Togo : Les personnes âgées sont de plus en plus marginalisées et la plupart d’entre elles vivent dans des conditions précaires. Il faut par conséquent favoriser les conditions favorables à l’application des droits et des libertés qui leur sont reconnues. Au Togo, plusieurs mesures ont été prises pour les protéger. Il s’agit de l’ordonnance 39/73 sur le Code de la sécurité sociale, de la création, au sein du Département des affaires sociales et de la promotion de la femme, d’une direction chargée des questions des personnes âgées, de la mise en place de cellules de personnes âgées dans toutes les préfectures et de l’organisation de campagnes de sensibilisation sur le phénomène du vieillissement.
Beaucoup de choses ont été réalisées mais d’importants défis restent à relever et, dans ce contexte, il faut souligner que les sanctions économiques contre des Etats, dont le Togo, les empêchent de s’engager en faveur du principe basé sur la justice sociale et à permettre à toutes les couches sociales de mener une vie décente. A cet égard, nous invitons la communauté internationale à réviser cette stratégie pour la création d’un environnement de paix, de tolérance et de solidarité. Nous souhaitons en outre qu’un mécanisme d’accompagnement soit adopté pour appuyer l’application du plan par les pays en développement.
Mme ANTONIA POPPLEWELL, Trinité-et-Tobago : Actuellement, 9% de la population de Trinité-et-Tobago a 60 ans ou plus. En 2020, ce chiffre devait passer à 15%. Mon pays assure depuis longtemps une sécurité sociale pour les personnes âgées fondée sur les critères de revenu. Des soins de santé gratuits sont dispensés à tous les citoyens dans les établissements publics de santé. Le Gouvernement a également adopté une politique visant à offrir des logements à des prix bas aux personnes âgées. Le Gouvernement a conçu un programme de partenariat entre les personnes âgées et les adolescents afin de former des jeunes à s’occuper des personnes âgées. Un projet de formation pour les personnes âgées a été lancé dans le cadre duquel des groupes de personnes âgées sont sensibilisés au processus du vieillissement et à des pratiques de vieillissement en bonne santé. En 1996 un Bureau du citoyen âgé a été mis en place, constituant une banque d’information sur les compétences des personnes âgées. Nous avons par ailleurs récemment achevé un projet de politique nationale sur le vieillissement et des consultations publiques vont commencer
Trinité-et-Tobago s’inspire d’une vision d’une société où tous les groupes peuvent s’intégrer. Nous reconnaissons qu’il y a encore beaucoup à faire. Il faut accorder plus d’attention à la sexospécificité du fait que les femmes ont une espérance de vie plus longue que les hommes et qu’elles sont moins indépendantes économiquement. Nous devons aussi permettre à notre jeunesse de vieillir en bénéficiant d‘une bonne santé, d’une sécurité des revenus et de réseaux sociaux de soutien. L’évolution de la famille et l’incidence croissante chez les jeunes du VIH/sida sans oublier le besoin de recherches sur les problèmes du vieillissement doivent figurer à l’ordre du jour national et international.
M. ANDEBRHAM WELDEGIORGIS, Erythrée : Le Gouvernement de l’Erythrée a lancé un programme pour réhausser les conditions de vie de la population qui s’est concrétisé par la mise en place de mesures d’urgence de redressement et de lutte contre la pauvreté. La structure familiale de notre pays assure traditionnellement des soins et une protection aux personnes âgées. Dans ce contexte, le Gouvernement a pris des mesures pour appuyer et augmenter la capacité des familles et des communautés à absorber et à intégrer les réfugiés et les déportés rapatriés âgés. En dépit des difficultés rencontrées, tant au niveau humain que matériel, des progrès significatifs ont été réalisés en matière d’évaluation des besoins, de formation, de réhabilitation, de logement et d’aide institutionnelle. La réhabilitation et la réinsertion des réfugiés âgés nécessitent en outre une assistance psychologique, économique et sanitaire.
Le Ministère du travail et de la protection sociale a également initié un nombre de mesures qui se sont traduites par la conduite de campagnes destinées à sensibiliser les communautés aux problèmes et aux besoins des personnes âgées mais visant également la responsabilisation des jeunes générations face à la question du vieillissement. Une aide en nature ou en espèces est fournie aux réfugiés âgés et des centres temporaires ont été établis pour ceux qui n’ont pas de parents. Les initiatives gouvernementales se sont également traduites par une collaboration avec les ONG.
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