LES PARTENARIATS ENTRE LE SECTEUR PUBLIC ET LE SECTEUR PRIVE SONT PRESENTÉS COMME L’UN DES MOYENS DE RELEVER LES NOMBREUX DEFIS DU VIEILLISSEMENT
Communiqué de presse SOC/4594 |
Deuxième Assemblée mondiale
sur le vieillissement
LES PARTENARIATS ENTRE LE SECTEUR PUBLIC ET LE SECTEUR PRIVE SONT PRESENTÉS COMME L’UN DES MOYENS DE RELEVER LES NOMBREUX DEFIS DU VIEILLISSEMENT
Les effets dévastateurs des conflits armés
sur les personnes âgées sont dénoncés à plusieurs reprises
Madrid, 10 avril -- Arrivée à mi-parcours de ses travaux, la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement, qui se tient à Madrid jusqu'à vendredi, a entendu, cet après-midi, de nombreuses délégations plaider en faveur du renforcement des partenariats entre secteur public et secteur privé afin d’améliorer les conditions de vie des personnes âgées. La contribution qui peut être celle du secteur privé a d’ailleurs été directement illustrée lors du débat puisque plusieurs ONG ont eu la possibilité de participer à l’échange de vues et ainsi de présenter leur expérience sur le terrain.
Fournir un système de protection global aux personnes âgées à travers des institutions officielles mais également par un soutien aux actions non gouvernementales et par la promotion du rôle de famille est apparu comme l’un des meilleurs moyens de suppléer à certaines carences des pouvoirs publics et de surmonter le poids économique et financier d’une population âgée croissante, y compris pour les pays en développement. Ainsi la Ministre des affaires sociales et de la solidarité nationale de la Côte d’Ivoire a expliqué comment, en matière de protection sociale et de prestation de soins, diverses associations et organisations non gouvernementales apportent leur appui au Gouvernement et lui servent de relais sur le terrain. Quant à lui, le représentant du Bangladesh a mis l’accent sur les bienfaits des programmes de microcrédit et d’éducation informelle qui sont menés dans son pays en coopération avec le secteur privé et les ONG et ont déjà permis de réduire la pauvreté et de promouvoir l’autonomie des personnes âgées.
En somme, outre ses avantages économiques et financiers, cette approche offre une bonne occasion de renforcer le tissu social et de promouvoir l’interdépendance entre les générations. Un point de vue partagé par la représentante des Etats-Unis qui a expliqué comment son Gouvernement renforçait sa coopération avec les groupes communautaires au niveau local. A ses yeux, pour faire des ambitions partagées par tous ici à Madrid une réalité, il faut bien comprendre que la question du vieillissement touche à de nombreux domaines et concerne tous les secteurs de la société. Une approche qui permet aussi de mieux faire entendre la nécessité de sauvegarder les droits de l’homme et les libertés fondamentales des personnes âgées, sur lesquels la Ministre des affaires sociales et de la santé de la Finlande a particulièrement insisté.
Des droits fondamentaux qui sont malheureusement encore trop souvent bafoués essentiellement lorsque les personnes âgées vivent dans des pays en situation de conflit ou d’agression, ainsi que l’ont déploré le Vice-Ministre du travail, des invalides et des affaires sociales du Viet Nam et la Vice-Ministre de l’assistance sociale et de la réintégration de l’Angola. Pour cette dernière, dont le pays vient de signer un accord de cessez-le-feu après plusieurs décennies de guerre interne, le binôme crise économique/guerre a clairement un effet dévastateur sur la population, ce qui conduit au vieillissement précoce et à l’impossibilité d’améliorer les conditions de vie des personnes âgées. Les répercussions douloureuses de la crise entre Israël et les Palestiniens ont aussi été soulignées à plusieurs reprises. La Ministre d’Etat aux affaires étrangères de l’Egypte estimant que ce qui se passe actuellement dans les territoires palestiniens constitue une violation des droits de la personne et contredit le respect de l’inviolabilité de la vie humaine et de la dignité, en particulier celle des personnes âgées. Autant de situations tragiques évoquées aujourd’hui qui ont poussé le représentant de l’OUA à demander que le document final de Madrid aborde le problème spécifique des situations d’urgence propres au continent africain et aux pays en conflit.
Enfin, plusieurs intervenants, dont le Ministre du travail et des affaires sociales du Bahreïn, ont affirmé leur volonté d’appliquer et de respecter pleinement le Plan d’action que l’Assemblée adoptera vendredi et que la représentante américaine a qualifié de « visionnaire ». Ce faisant, le représentant du Bangladesh a espéré que les pays auront la possibilité de sélectionner les mesures qui leur semblent les plus appropriées et les plus prioritaires.
En début de séance, l’Assemblée a complété son Bureau en désignant deux Vices-Présidents ainsi que son Rapporteur. Le dernier des 27 Vices-Présidents sera élu à une date ultérieure.
Outre les personnalités déjà citées, l'Assemblée a entendu les déclarations des responsables gouvernementaux et des représentants des pays suivants : Kazakhstan, Hongrie, Brésil, République démocratique populaire lao et Malawi. Le Secrétaire général de l'Organisation mondiale du tourisme et le Président de l’Institut international sur le vieillissement ainsi que les représentants de HelpAge International, de la Fédération des femmes en faveur de la démocratie et de l'Association internationale de gérontologie, toutes trois des ONG, ont aussi pris la parole.
L'échange de vues général se poursuivra demain, à 10 heures.
Suite de l’échange de vues général
M. ABDUL-NABI ABDULLA AL-SHOALA, Ministre du travail et des affaires sociales de Bahreïn : Notre pays respectera toutes les recommandations de cette Assemblée et le Plan d’action international constituera notre principal cadre de référence et nous guidera lors de l’élaboration de nos plans et projets nationaux. Au Bahreïn, le nombre des personnes âgées a plus que doublé dans les 20 dernières années. Conscients de ce défi et conformément au Plan d’action adopté à Vienne en 1982, nous avons créé un Conseil national des personnes âgées en 1984; composé d’experts, il vise à ce que l’on réponde mieux aux aspirations des personnes âgées. Le Bahreïn s’est par ailleurs engagé pour offrir le meilleur système médical, notamment en ce qui concerne la prévention, ainsi que les prestations sociales nécessaires aux anciens. En conséquence, et selon l’indice du Programme des Nations Unies pour le développement, le Bahreïn occupe une place de choix en matière de développement humain.
Les principaux éléments du succès sont l’étendue de la participation des personnes âgées à la vie politique, notamment aux élections municipales et parlementaires, pour les femmes au même titre que pour les hommes. Les femmes sont également encouragées à participer à l’activité économique afin de gagner les ressources dont elles auront besoin au moment de la retraite. Le Bahreïn a mis l’accent sur: un programme dénommé « famille productive », un régime de pensions pour les fonctionnaires, une caisse de sécurité sociale pour tout le secteur privé, le versement d’une rente mensuelle aux personnes âgées, la lutte contre l’analphabétisme, la limitation de la construction de nouvelles maisons de retraite, les services de santé ambulatoires et à domicile. Il s’agit pour ce dernier point d’une expérience pilote, mais il est certain que les soins à domicile fournis au sein de la famille renforcent la solidarité intergénérationnelle. En conclusion, nous déplorons amèrement les agressions dont sont victimes les Palestiniens, adultes et vieillards y compris, sur leur territoire.
Mme MARIA DA LUZ, Vice-Ministre de l’assistance sociale et de la réintégration de l’Angola : Dans presque toutes les sociétés à économies en transition, les personnes âgées représentent la catégorie de la population la plus vulnérable. Le binôme crise économique-guerre a un effet dévastateur sur la population, ce qui conduit au vieillissement précoce et à l’impossibilité pour les personnes âgées d’améliorer leurs conditions de vie. On peut observer actuellement en Afrique, et en particulier en Angola, un phénomène nouveau et étranger à la culture africaine qui se manifeste par l’exclusion des personnes âgées de la famille.
Cependant, en dépit des difficultés rencontrées, des progrès ont été réalisés par le Gouvernement angolais depuis la première Assemblée mondiale sur le vieillissement. Nous accordons en effet une attention soutenue à l’évolution des politiques sociales, en particulier celles qui intéressent la vieillesse. L’Angola a pris récemment des mesures de protection ciblant les groupes les plus vulnérables et fondées sur les principes approuvés par les Nations Unies. La protection des personnes âgées se fonde tout d’abord sur un système d’aide financé par l’Etat mais aussi sur des contributions de chaque individu. Il existe également des prestations complémentaires. Plus récemment, une conférence nationale sur l’assistance publique a eu lieu a dans notre pays et avait pour objectif de réfléchir à la protection des groupes les plus vulnérables, y compris les personnes âgées. En ce qui concerne la situation interne de l’Angola, la signature récente d’un accord de cessez-le-feu est un élément de grande satisfaction. Il représente la reprise du dialogue avec toutes les parties dans le cadre de la Commission intersectorielle pour le processus de paix et de réconciliation qui a été établie par le Gouvernement.
Mme KHAFIZA UTEULINA, Vice-Ministre du travail de la protection sociale du Kazakhstan: Le vieillissement a une incidence sur tous les aspects de la vie sociale. Sa première conséquence est l’accroissement de la cotisation par les jeunes. Au Kazakhstan, les personnes âgées représentent 12% de la population, l’espérance de vie a augmenté ces trois dernières années. Nous fournissons des services sociaux à domicile, aidons les personnes qui en ont besoin dans leur vie quotidienne. 12% de la population âgée reçoit des retraites.
Les soins médicaux pour les personnes âgées sont particulièrement importants. 56,7% de ces personnes souffrent en effet de troubles cardio-vasculaires, une partie est même invalide. Beaucoup d’habitants meurent des maladies cardiaques, comme dans beaucoup de pays de la CEI. 2002 a été déclarée « Année de la santé » au Kazakhstan, et avons connu une forte augmentation des examens médicaux pour les personnes âgées. Nous avons de plus en plus de gérontologues. Il y a aussi des services de prévention et de convalescence pour les personnes âgées. Les soins à domicile sont aussi en train d’être développés pour les plus âgés.
Mme MAIJA PERHO, Ministre des affaires sociales et de la santé de la Finlande : Les droits de l’homme et les libertés fondamentales des personnes âgées doivent être sauvegardés, quelle que soit leur culture ou le pays où elles vivent. En pratique cependant, ce noble objectif est loin d’être atteint. La Constitution finlandaise contient une clause de non-discrimination qui stipule que personne ne peut, sans raison, être discriminée sur la base du sexe, de l’âge, de l’origine, de la langue, de la religion, des croyances, de l’état de santé ou de handicaps. La pierre angulaire de la société de bien-être nordique est fondée sur le respect des droits de l’homme, l’égalité des sexes, la démocratie et la disponibilité de services sociaux. En effet, l’accès universel aux services de protection sociale est crucial pour assurer la sécurité des revenus et des soins de santé idoines et abordables.
En Finlande, l’établissement d’un droit universel à la retraite a permis de lutter efficacement contre la pauvreté parmi les hommes et les femmes âgés, même si les services privés, les services offerts par le tiers secteur et les services informels jouent un rôle important en venant compléter les services publics. Dans le but de créer une « société pour tous », la participation des personnes âgées à la société, l’égalité et leur indépendance ont été promues. A cet égard, les nouvelles technologies constituent à la fois une chance et un obstacle et il serait bon de les former pour qu’elles puissent utiliser ces technologies. Des innovations substantielles pourraient être envisagées dans les domaines du logement, de la communication et de la mobilité, et afin d’aider les personnes âgées à maintenir leurs capacités fonctionnelles. En ce qui concerne la vie professionnelle des personnes âgées et l’allongement de la vie active, question politique délicate et compliquée, nous dirons que les employeurs devraient être encouragés à recruter de personnes de plus de 45 ans. Enfin, la Finlande accueille favorablement l’accent qui a été mis sur la santé mentale, une question qui a jusque-là été complètement négligée au niveau politique.
Mme FAYZA ABU ELNAGA, Ministre d’Etat des affaires étrangères de la République arabe d’Egypte : Depuis les années 60, le Gouvernement égyptien accorde une importance particulière à la question du vieillissement et a notamment promulgué plusieurs lois et décrets en faveur des personnes âgées. Les lois relatives au système de pensions de retraite sont en particulier fondées sur la baisse de l’âge auquel il est possible de disposer de ces prestations. L’Egypte fait tout son possible pour fournir un système de protection global aux personnes âgées à travers des institutions officielles mais également par un soutien aux actions non gouvernementales et par la promotion du rôle de famille. Le concept de protection des personnes âgées au sein de la société égyptienne est d’ailleurs fondé sur les préceptes islamiques fondamentaux qui font référence au rôle de la famille en matière de protection de ses membres les plus âgés.
La protection des personnes âgées en Egypte ne se limite pas à une aide matérielle mais se concrétise également par un soutien psychologique et une valorisation de leur rôle dans la société. Le Gouvernement s’efforce de consolider les programmes et les services de soins médicaux destinés aux personnes âgées pour les aider à améliorer leur santé, la qualité de leur vie et faire connaître leurs problèmes. La coopération internationale est également importante en raison des bouleversements économiques qui retentissent négativement sur les pays du Sud et leur population âgée. Les partenariats de développement doivent donc comprendre des mesures de réduction de la pauvreté par le biais d’un rééchelonnement de la dette, l’ouverture des marchés à leurs produits et un niveau approprié d’aide publique au développement. Enfin, les répercussions douloureuses de la guerre menée par Israël dans les territoires palestiniens représentent une violation des droits de la personne et sont en contradiction avec le respect de l’inviolabilité de la vie humaine et de la dignité, en particulier celle des personnes âgées.
Mme JUDIT SZEMKEO, Secrétaire d’Etat, Ministère des affaires sociales et de la famille de la Hongrie : En Hongrie, 14,6% de la population a plus de 65 ans. Dans 50 ans, à moins que la tendance ne soit renversée, 26% de notre population aura atteint cet âge. Notre problème principal est la diminution continue des naissances depuis 20 ans. La proportion des personnes âgées actives a connu une évolution défavorable. Concernant les principes de notre politique familiale, nous cherchons à maximiser les revenus des familles. Un congé payé de trois ans est possible pour les parents et grands-parents qui élèvent les enfants. Nous visons aussi à promouvoir les établissements de soins pour personnes âgées et nous dépensons des sommes considérables pour des foyers d’accueil.. Les organisations non gouvernementales sont de plus en plus actives dans l’élaboration de politiques locales et dans la défense des intérêts des personnes âgées.
Le Programme de santé publique en Hongrie attache beaucoup d’importance à la population âgée. Un professeur de médecine renommé qui occupe le poste de Commissaire ministériel est notamment en charge des services de santé pour personnes âgées. D’autre part, 98% de la population âgée hongroise reçoit une retraite vieillesse, qui représente entre 56 et 60% de leur salaire moyen. Malheureusement, ente 25 et 30% de pensionnés reçoivent une somme très faible. Le système étatique de pension est actuellement en cours de réforme. Le système de retraite fondé sur des contributions sera remplacé par un système de prestations sociales conçu spécialement et renforcé en faveur de ceux qui en ont besoin. En outre, et afin de maximiser l’emploi des personnes âgées, nous leur offrons des primes spéciales tout comme aux employeurs. Actuellement, 15% des pensionnés âgés travaillent. Nous souhaitons enfin intégrer dans notre système institutionnel nos programmes visant à assurer les droits des personnes âgées.
Mme WANDA ENGEL ADUAN, Secrétaire d’Etat à l’assistance sociale du Brésil : Nous n’avons pas seulement pour enjeu de discuter d’un document mais de définir plus précisément le concept du vieillissement en multipliant les approches collectives au niveau international et en respectant les droits de l’homme. Vingt ans après Vienne, il est clair que l’on ne peut pas séparer les questions du développement économique et du vieillissement. C’est pourquoi les mesures visant à encourager la participation économique et sociale des personnes âgées sont les bienvenues. En fait, il faut voir ces personnes comme une source d’enrichissement pour la société, dans laquelle elles doivent être pleinement intégrées, et non comme un handicap. Le Brésil appuie aussi l’inclusion d’une perspective sexospécifique dans le document final.
De manière générale, le Brésil estime qu’il faut se concentrer sur l’élimination de la pauvreté des personnes âgées. Celles-ci doivent être en mesure de vivre dans des conditions dignes. C’est pourquoi, le Gouvernement brésilien s’efforce d’investir 21% de son PNB dans le secteur social. Grâce à ces efforts, l’analphabétisme bien qu’encore très répandu chez les personnes âgées est en baisse et le nombre des personnes âgées vivant dans la pauvreté a d’ores et déjà baissé de 3%. Les services fournis sont donc en amélioration, même si ce progrès a souvent un coût financier important, mais les pouvoirs publics attachent la plus grande importance à essayer de combler les fossés sociaux. Bientôt la population âgée atteindra 15% de la population totale du Brésil et pour relever ce nouveau défi un plan national d’action en faveur des personnes âgées est en cours de préparation. Il mettra notamment l’accent sur la solidarité entre les individus et les générations. Neuf ministères différents sont impliqués dans ce processus, ce qui témoigne combien nous sommes conscients de l’importance d’adopter une approche intégrée en matière de vieillissement.
Mme CLOTILDE OHOUOCHI, Ministre des affaires sociales et de la solidarité nationale de la Côte d’Ivoire : En milieu traditionnel, l’assistance, le soutien et la protection des personnes âgées relèvent de la solidarité familiale et constituent un devoir pour la communauté tout entière. Cependant, bien que ne représentant que 4 % de la population, l’augmentation du taux des personnes âgées constitue une réelle préoccupation pour les autorités ivoiriennes. Les personnes âgées sont confrontées à de nombreux maux qui ont pour nom pauvreté, difficulté d’accès aux soins, isolement, absence de cadre d’échanges, d’épanouissement et d’expression. Les anciens comptent sur une solidarité familiale et communautaire de plus en plus incertaine à cause de la récession économique.
Pour prendre les personnes âgées en charge, la Côte d’Ivoire a mis en place un cadre institutionnel cohérent en vue de la coordination des actions en faveur des personnes âgées. Il s’agit du Ministère des affaires sociales et de la solidarité nationale qui dispose en son sein d’une Direction de la promotion humaine chargée de l’encadrement et de la promotion des groupes vulnérables, dont les personnes âgées. Diverses associations et organisations non gouvernementales apportent leur appui au Gouvernement et lui servent de relais sur le terrain. Cependant, beaucoup reste à faire, notamment au niveau des droits. Il faut élaborer des lois pour la défense des droits des personnes âgées et, au plan de la lutte contre la pauvreté, développer des activités génératrices de revenus dans le cadre de la politique d’une « vieillesse active ». Il reste également à mettre en place une assurance maladie universelle qui permettra aux personnes âgées, à l’instar du reste de la population ivoirienne, de bénéficier des prestations de santé de qualité.
Mme JOSEFINA G. CARBONELL, Secrétaire adjointe aux personnes âgées des Etats-Unis : Nous réitérons aujourd’hui notre engagement en faveur des thèmes abordés dans le Plan d’action international sur le vieillissement, 2002. Le fait que le document reconnaisse le besoin des femmes et des hommes de demeurer actifs et la nécessité de renforcer la solidarité entre les générations témoignent bien que le monde entier partage la même vision d’un avenir meilleur pour les personnes âgées. Ce Plan qui va être adopté, comme le précédent, a un véritable caractère visionnaire et nous aide à nous préparer aux défis qui nous attendent ces vingt prochaines années. D’ores et déjà, on constate une amélioration sensible de la situation des personnes âgées. Les nations ont commencé à relever nombre des défis qui accompagnent le vieillissement, tout en reconnaissant la contribution réelle des personnes âgées à la société. Aux Etats-Unis, 1 personne sur 8 a plus de 65 ans et le segment le plus âgé de la population ne cesse d’augmenter. En fait, ce sont les plus de 85 ans qui connaissent la croissance la plus rapide. En 2030, les personnes âgées devraient représenter 20% de l’ensemble de la population américaine et la poursuite de l’amélioration de la qualité de vie de ces personnes et de leur famille constitue l’une des priorités du Gouvernement. Nous entendons aussi éliminer toute discrimination à l’égard des plus anciens d’entre nous, améliorer leur accès aux soins de santé, étendre le remboursement des médicaments et prévenir les maladies liées au vieillissement, notamment grâce à la recherche. Les Etats-Unis s’engagent aussi à protéger ces personnes des abus et autres maltraitances et appellent tous les autres pays à en faire de même, en développant notamment des réseaux pouvant répondre aux besoins spécifiques des victimes de mauvais traitements et en renforçant le partenariat entre secteur public et secteur privé, y compris les médias.
De manière générale, les thèmes prioritaires identifiés par le Plan d’action correspondent aux priorités du Gouvernement américain. « Les personnes âgées et le développement » suit par exemple nos efforts en vue d’intégrer plus avant les services sociaux et de santé, y compris en développant la coopération avec les groupes communautaires au niveau local. Les Etats-Unis, par la voix de leur Président, sont aussi fermement engagés en faveur des pays en développement. Ils fourniront une assistance accrue aux pays qui appliquent les principes de la bonne gouvernance, investissent dans leur peuple et encourage la liberté économique. Pour ce qui est de l’amélioration de la santé et du bien-être des personnes âgées, les Etats-Unis promeuvent des styles de vie plus sains ainsi que la prévention des maladies et l’élimination des différences sanitaires entre les individus. En mars dernier, le Président Bush a lancé le USA Freedom Corps, un programme qui donne aux Américains de tout âge la possibilité de servir leur communauté, leur pays et le monde. Et les pouvoirs publics encouragent ainsi vivement les personnes âgées à participer activement à la société. S’agissant d’encourager un environnement propice à l’épanouissement des personnes âgées, les familles américaines fournissent 95% des soins aux personnes âgées ou handicapées et le nouveau programme d’appui aux familles devrait encore améliorer les services d’appui offerts par l’Etat. Pour faire des ambitions que nous partageons tous ici une réalité, il nous faut bien comprendre que la question du vieillissement touche à de nombreux domaines et concerne tous les secteurs de la société. Vieillir en bonne santé est ainsi le résultat de décisions prises longtemps à l’avance par les individus et par les sociétés. C’est pourquoi le Gouvernement américain a pour slogan sur cette question « si le vieillissement n’est pas encore votre problème, il le sera demain ». Le travail de visionnaire que nous effectuons tous ici ne s’arrête pas à Madrid. En fait, il commence ici et de retour dans nos pays respectifs nous devons impérativement mettre en œuvre des politiques sur le vieillissement et honorer les engagements qui seront pris vendredi.
M. DAM HUU DAC, Vice-Ministre du travail, des invalides et des affaires sociales du Viet Nam : En raison de leur situation économique, les pays en développement rencontrent toujours de nombreuses difficultés à fournir aux personnes âgées les services dont ils ont besoin. On peut également déplorer que dans de nombreuses parties du monde les personnes âgées continuent de souffrir d’actes de discrimination, de violences et même d’agression dans le cadre de conflits. C’est pourquoi il est nécessaire de renforcer la paix et la stabilité internationales.
Au Viet Nam, la protection des personnes âgées est fondée sur le respect traditionnel dévolu aux aînés et la reconnaissance de leur contribution à la construction du pays. Les programmes d’assistance en leur faveur ont toujours été intégrés à une perspective de développement socioéconomique. Dans les structures de soins, les personnes âgées reçoivent un traitement privilégié, notamment au sein des hôpitaux et des cliniques. Celles qui sont sans famille peuvent bénéficier de l’aide de centres de protection sociale publics administrés par le gouvernement. Afin de valoriser la vie sociale des personnes âgées, l’Association vietnamienne des personnes âgées, qui bénéficie de l’aide de l’Etat, a institué des antennes dans toutes les villes et provinces du pays. Un cadre juridique a aussi été adopté par le biais d’une ordonnance sur les personnes âgées qui a été adoptée par l’Assemblée nationale et qui spécifie les privilèges des aînés et les encourage, entre autres, à participer à la vie du pays.
M. PHONGSAVATH BOUPHA, Vice-Ministre des affaires étrangères de la République démocratique populaire lao : Bien que le vieillissement de la population se produira dans le monde entier, il devrait être plus rapide en Asie et dans le Pacifique. Il a un impact particulier sur le développement des Etats de la région, se traduisant notamment par la diminution de la force de travail, l’accroissement de la dépendance économique et une demande croissante de soins pour une proportion importante des personnes âgées. La population de la République démocratique populaire lao est de 5,2 millions dont 5,1% est âgée de 60 ans et plus. Comme dans beaucoup de pays d’Asie et du Pacifique, dans notre pays, la famille est le pilier du soutien aux personnes âgées. C’est l’unité sociale de base, dans plusieurs communautés rurales, c’est aussi l’unité économique liée à des activités de production. La piété filiale est la clé qui renforce la cohésion de la famille. Les personnes âgées sont particulièrement respectées dans la famille et sont aidées par tous les autres membres.
Les personnes âgées dans notre pays forment un groupe très divers doté de beaucoup de capacités et investi de divers niveaux de responsabilités. Habituellement, lorsqu’elles vieillissent, leur niveau de production diminue et elles ont besoin de soins croissants. Or le nombre de ceux qui assurent les soins au sein de la famille est en train de décliner. L’urbanisation des sociétés et le plus grand nombre de femmes dans le monde du travail érodent le système de soutien traditionnel de la famille élargie en faveur des membres les plus âgés de la famille. Alors que la pauvreté est le plus grand obstacle pour assurer la sécurité des personnes âgées, le gouvernement a reconnu que les besoins sont très différents entre les zones urbaines et rurales. La participation des personnes âgées est encouragée pour faire en sorte que leurs besoins soient pris en compte et leur expérience soit utilisée.
M. SHAHED AKHTAR, Bangladesh : Les programmes et politiques visant à améliorer le bien-être socioéconomique des personnes âgées dans les pays développés et les pays en développement devront prendre en compte les réalités socioculturelles, économiques et démographiques de ce nouveau siècle, ainsi que les besoins et les perspectives propres aux pays en développement. Au Bangladesh, on compte plus de 7,2 millions de personnes de plus de 60 ans; ces personnes sont révérées, occupent des positions prééminentes dans nos familles et notre société, conformément à nos valeurs culturelles. Cependant, le Bangladesh se dirige vers l’industrialisation, les progrès technologiques et la structure de l’emploi se modifie. De plus en plus de personnes âgées restent isolées dans les villages.
Pour répondre à ces difficultés, le Bangladesh demeure engagé en faveur des objectifs de développement social figurant dans la Déclaration de Copenhague. Le secteur public a introduit des programmes de sécurité sociale tels que les retraites pour les personnes âgées, les indemnités pour les veuves et les femmes seules et des programmes de réinsertion des personnes âgées en situation précaire. Nous avons également lancé, avec succès, des programmes d’éducation informelle à l’intention des personnes âgées afin de promouvoir leur autonomie. De plus, les programmes de microcrédit ont permis de réduire la pauvreté et de rendre les femmes, y compris les plus démunies, économiquement indépendantes. Nous cherchons maintenant à utiliser le microcrédit pour développer des abris, des petites activités et des services de santé, d’éducation dans les zones rurales. Parallèlement, un grand nombre d’organisations non gouvernementales oeuvrent, de façon indépendante, pour le bien-être des personnes âgées.
Le rythme de vieillissement de la population dans les pays en développement est plus rapide que dans les pays développés; cela signifie que les pays en développement auront moins de temps pour s’adapter aux transformations et pour répondre aux préoccupations des personnes âgées. C’est pourquoi nous faisons appel à la coopération internationale. Nous espérons enfin que les mécanismes de suivi de l’Assemblée de Madrid seront approfondis et multiples; l’ensemble du Plan d’action international, quant à lui, ne correspondra pas aux priorités politiques de tous les pays et ces derniers pourront sélectionner les mesures qui leur semblent les plus appropriées.
Mme JANE ASANI-NDELEMENI, Malawi : Les statistiques disponibles indiquent que 4,7% des 11 millions des habitants du Malawi sont âgés et habitent pour la plupart dans les zones rurales. En réalisant la complexité des problèmes liés au vieillissement, le Gouvernement a permis la création d’un partenariat dans ce secteur avec le secteur privé, les organisations non gouvernementales et les organisations religieuses. Du fait que la plupart des personnes âgées vivent dans les zones rurales, le Gouvernement souhaite qu’elles continuent de recevoir l’appui au travers de la famille et les institutions de la communauté. Parmi les initiatives du Gouvernement figure notamment un système de logement pour les personnes âgées très pauvres. Le Malawi continue d’examiner certaines lois qui ont un effet direct sur l’assistance publique aux personnes âgées. La révision de la loi sur le testament et le patrimoine ainsi que l’introduction de la politique foncière ont donné l’occasion aux personnes âgées d’exercer leur droit de propriété, particulièrement pour les femmes âgées.
Le Gouvernement doit cependant relever plusieurs défis. Le plus aigu est le fléau du sida qui ravage le groupe le plus productif de notre société celui des 15 - 49 ans. Du fait que les plus productifs meurent, les personnes âgées doivent s’occuper des orphelins. Il y a eu un transfert économique vers les personnes âgées, ce qui a un effet négatif sur leur bien-être général. Le second défi concerne les effets de la pauvreté sur les communautés rurales, notamment pour les plus âgés. A cause des incidences de la mondialisation, les personnes âgées se retrouvent plus vulnérables aux chocs, notamment à la pénurie alimentaire et aux maladies. La famille et les soins reposant sur la communauté doivent être encouragés plutôt que les soins institutionnels. Cette approche offre une occasion pour renforcer le tissu social et promouvoir l’interdépendance entre les générations. Enfin, le Gouvernement a commandité une étude d’évaluation des besoins afin de comprendre les problèmes qui touchent directement les personnes âgées.
M. FRANCESCO FRANGIALLI, Secrétaire général de l’Organisation mondiale du tourisme : Le thème du vieillissement de la population revêt une importance particulière pour le secteur du tourisme, des voyages et des loisirs. Sur les quelque 700 millions de voyageurs qui se sont déplacés d’un pays à un autre l’année dernière, 150 millions avaient plus de 60 ans. L’impact économique de ces voyages est considérable. Cependant, les voyages et vacances des citoyens du troisième âge présente des traits originaux car ces voyageurs ont à la fois des besoins et des attentes spécifiques. Il est en particulier important de garantir aux personnes âgées une égalité des chances face aux loisirs et aux vacances, comme il convient de le faire dans d’autres aspects de la vie sociale et culturelle. De même, les préoccupations des personnes âgées en matière de sécurité - physique, sanitaire ou alimentaire - sont prépondérantes et doivent être prises en considération. Enfin, il faut souligner qu’avec 476 milliards de dollars de dépenses en l’an 2000, le tourisme est le premier poste des échanges économiques internationaux et, comme l’ont montré les travaux de l’Organisation mondiale du tourisme et de la Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement (CNUCED), il représente l’un des rares secteurs pour lesquels le pays en développement sont bénéficiaires dans l’échange international. Demain plus encore qu’aujourd’hui, le vieillissement de la population aura pour conséquence que les pays pauvres verront leurs difficultés allégées par les bénéfices qu’ils tirent de leur participation au tourisme international.
M. OMOTAYO OLANIYAN, Organisation de l’unité africaine (OUA) : l’Afrique attache une importance particulière aux problèmes du vieillissement, qui figurent en haut de sa liste de priorités et sont inextricablement liés aux questions de développement durable. Les personnes de plus de 60 ans représentent aujourd’hui 4,5% de sa population; au nombre de 22,9 millions en 1997, elles atteindront 101,9 millions en 2025. Cette augmentation pourrait constituer une contrainte majeure sur les économies africaines si l’augmentation de la population active n’est pas proportionnelle. Notons de plus que ces prévisions ne prennent pas en compte les effets négatifs du VIH/sida sur les adolescents, les femmes et les personnes âgées. La position des femmes est encore très précaire : comme l’avait mentionné la plate-forme de Beijing, le risque de tomber dans la pauvreté est plus grand pour les femmes que pour les hommes, surtout quand les systèmes de sécurité sociale reposent sur le principe de l’emploi rémunéré. En Afrique, plusieurs instruments ont réaffirmé les droits des personnes âgées : on notera la Charte africaine sur les droits de l’homme et des peuples et le Cadre politique et plan d’action sur le vieillissement de l’OUA, préparé en collaboration avec HelpAge International, des organisations intergouvernementales et non gouvernementales. Ce Plan d’action, unique en son genre, souligne le rôle central de la famille ainsi que le besoin de s’attaquer aux situations de pauvreté chronique. Nous attendons également beaucoup de cette Assemblée, jalon sur le chemin de la mise en œuvre des objectifs de la Déclaration du Millénaire. Alors que l’Assemblée travaille encore à l’élaboration de la Déclaration politique et du Plan d’action international, l’OUA demande que ces textes abordent le problème spécifique du vieillissement dans le développement, ainsi que les situations d’urgence propres au continent africain et aux pays en conflit. Enfin, les pays donateurs se sont engagés à Monterrey à porter à 0,7% de leur produit national brut l’assistance publique au développement; les accords de Doha incluent l’ouverture des marchés des pays développés aux exportations africaines : il est urgent de mettre ces politiques en œuvre afin que les pays africains puissent dégager des ressources pour les personnes âgées.
M. TODD PETERSEN, Directeur exécutif de HelpAge International : L’objectif de notre organisation est d’aider les personnes âgées défavorisées. Aujourd’hui, il est nécessaire de s’entendre sur le nouveau Plan d’action et sur la fourniture de nouvelles ressources au profit des aînés. Le pire ennemi de la vieillesse est en effet la pauvreté et il est regrettable que les politiques publiques de développement social n’incorporent pas les problèmes de vieillissement. La Déclaration du Millénaire elle-même ne mentionne pas les problèmes liés au plus vieil âge et il s’agit d’une omission grave.
Il est difficile aux personnes âgées de participer à la société car les programmes nationaux et internationaux de réduction de la pauvreté ne tiennent pas compte de leurs besoins. Or, il faut comprendre que l’investissement dans les personnes âgées profitera à toutes les communautés. L’éducation est également souvent inaccessible aux personnes âgées. Les gouvernements doivent donc démontrer leur volonté politique et les donateurs internationaux, tout comme les programmes nationaux, doivent leur consacrer des budgets appropriés. En effet, les actions en faveur de la défense des droits des personnes âgées auront des conséquences bénéfiques sur tous. Ce que nous voulons, c’est qu’on donne aux personnes âgées le droit à un traitement équitable et, alors que nous approchons de l’application du deuxième Plan d’action, que l’on s’accorde sur les modalités de son application.
Mme ELENA BUSTILLO SUAREZ, Présidente de la Fédération internationale des femmes en faveur de la démocratie : Notre mission est de défendre les droits de la femme dans tous les domaines et nous avons réussi à faire en sorte que les institutions publiques espagnoles se fassent l’écho de nos préoccupations. En Espagne, nous participons activement aux travaux du Ministère social et de celui de la femme et nous efforçons de développer le mouvement associatif des femmes. Des activités spéciales sont offertes par notre association aux femmes les plus désavantagées comme celles qui ne savent ni lire, ni écrire, ou celles qui sont victimes de violences et de sévices. Aujourd’hui nous sommes ici pour défendre les droits des personnes âgées en général, mais aussi des femmes en particulier. Dans beaucoup de pays, ces personnes souffrent de pauvreté et d’exclusion sociale. Elles n’ont pas de conditions de vie dignes et même dans les pays développés, on constate encore de graves carences. Alors que s’opère une féminisation de groupe des personnes de plus de 65 ans, il faut remarquer que ce sont les femmes qui sont le plus souvent les plus vulnérables à la pauvreté et à la précarité. Il est donc urgent d’agir. En outre, la contribution immense des femmes à la société est encore trop ignorée. Bien souvent en effet les grands-mères, à cause des guerres ou du sida, doivent s’occuper de leur famille. Les pouvoirs publics doivent prendre cette situation en compte et considérer le soutien social qu’apportent ces femmes âgées comme un service public.
Mme GLORIA GUTMAN, Présidente de l’Association internationale de gérontologie : Notre association internationale représente 63 organisations de 60 pays et compte plus de 46000 membres. Elle vise notamment à promouvoir la recherche sur le vieillissement, la formation d’un personnel de haute compétence, de diffuser les données de la recherche. Au cours des quatre dernières années, l’association a organisé une série de consultations d’experts qui ont abouti à l’émergence de thèmes comme par exemple la recherche sur les liens entre le vieillissement de la population et le développement socioéconomique, l’identification des pratiques existantes actuelles et des options visant à maintenir la sécurité matérielle du troisième âge. Avec le Forum de Valence, qui visait à définir une base scientifique en vue du Plan d’action en cours de préparation, et qui s’est réuni du 1er au 4 avril, c’est la première fois dans l’histoire qu’un sommet social important des Nations Unies a été précédé d’une rencontre de scientifiques de chercheurs, d’éducateurs et de praticiens afin de rassembler les données scientifiques à l’appui des délibérations politiques. Le rapport de ce forum a insisté sur l’importance d’utiliser des connaissances sur le vieillissement humain en tant que base pour formuler des politiques viables et réalisables. Il a aussi souligné l’importance de considérer le vieillissement comme quelque chose de positif.
Il faut un effort concerté pour éliminer la pauvreté. La recherche montre qu’il y a une relation forte entre la santé et le statut socioéconomique. Il faut combattre la pauvreté ainsi que les comportements sociaux qui excluent les personnes âgées. L’Association fait une offre aux gouvernements du monde entier pour renforcer les capacités nationales à mettre en place des politiques fondées sur les recherches sur le vieillissement. Les alliances entre les gouvernements et les experts pour la recherche, l’éducation et la pratique sont nécessaires afin de relever les défis de manière efficace, rentable et compassionnelle.
M. FREDERICK FENNICK, Président de l’Institut international sur le vieillissement : L’un des éléments décisifs du vieillissement actif est la formation et l’éducation. Le Plan d’action de Vienne n’a souvent pas pu être mis en oeuvre car les personnes intéressées n’avaient pas les connaissances suffisantes ni les compétences requises. Il s’agit bien sûr des travailleurs communautaires mais également des personnes âgées elles-mêmes.
L’éducation a pris de plus en plus d’importance. On s’est concentré sur les besoins les plus pressants et on s’est rendu compte qu’il fallait moderniser la façon dont les réponses à ces besoins avaient été appréhendées jusque-là. Les perspectives d’une vie plus longue exigent en effet de nouvelles compétences et talents. Il faut une éducation à vie. Par le passé, l’éducation était axée sur la formation du personnel mais il faut savoir que les personnes âgées sont une ressource en elles-mêmes. Enfin, il faut tenir compte, dans les programmes de formation, des questions morales qui sont liées au vieillissement.
* *** *