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SOC/4590

LES REPRESENTANTS DE SIX ORGANISMES DE L’ONU PRESENTENT LEURS VUES ET INITIATIVES EN MATIERE DE VIEILLISSEMENT A LA GRANDE COMMISSION

08/04/2002
Communiqué de presse
SOC/4590


Grande Commission                                          SOC/4590

Deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement           8 avril


LES REPRESENTANTS DE SIX ORGANISMES DE L’ONU PRESENTENT LEURS VUES ET INITIATIVES EN MATIERE DE VIEILLISSEMENT A LA GRANDE COMMISSION


Le Président indique que les travaux

Devront  être achevés jeudi 11 avril au plus tard


Madrid, 8 avril -- La Grande Commission de la Deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement a ouvert cet après-midi ses travaux en tenant un échange de vues limité avec les représentants de six organismes du système des Nations Unies.  C’est ainsi que les Etats Membres ont pu entendre les vues du Comité pour l’élimination à l’égard des femmes, du Programme des Nations Unies pour les établissements humains, de la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique, de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes, de la Commission économique pour l’Europe et de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale, sur le vieillissement.  Ils ont aussi pu prendre connaissance des mesures spécifiques préconisées ou des initiatives d’ores et déjà prises par chacune de ces institutions.


Durant cette semaine, la Grande Commission aura principalement pour tâche de mettre la dernière main à la rédaction des documents finaux que la plénière adoptera vendredi prochain, 12 avril.  Ces documents comprennent une déclaration politique et un plan d’action international de 2002 sur le vieillissement.  Ce dernier texte qui s’articule autour de trois priorités (les personnes âgées et le développement, promotion de la santé et du bien-être des personnes âgées, et création d’un environnement favorable et porteur) constituera une version révisée et adaptée aux nouvelles réalités du vieillissement de la population du premier plan d’action sur la question adoptée à Vienne, en 1982.


Désigné Président de la Grande Commission ce matin par la plénière de l’Assemblée, M. Felipe Paolillo, Représentant permanent de l’Uruguay auprès des Nations Unies, qui a aussi dirigé les travaux du Comité préparatoire de cette Assemblée, a indiqué que ce dernier n’a malheureusement pas pu achever complètement l’élaboration des documents finaux.  Toutefois les textes jusqu’à présent élaborés constituent une bonne base des négociations durant la présente Assemblée.  M. Paolillo a expliqué que les négociations cette semaine se dérouleront dans le cadre de deux groupes de travail se réunissant de manière simultanée.  Le premier examinera les paragraphes encore en suspens du projet de plan d’action et le second se penchera, lui, sur le projet de déclaration politique.  M. Paolillo a précisé que pour que le rapport final de la Grande Commission soit transmis à la plénière dans toutes les langues, les travaux devaient être terminés au plus tard le jeudi 11 avril.


En début de séance, la Grande Commission a procédé à l’élection de son bureau.  Elle a ainsi désigné en la personne des représentants du Maroc, du Portugal et de la République tchèque, trois des quatre Vices-Présidents prévus dont un officiera également comme Rapporteur.  Le dernier Vice-Président sera désigné à une date ultérieure.


Echange de vues


La représentante du Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (CEDAW), a expliqué qu’au cours de sa dernière session en janvier/février 2002, le Comité a adopté une contribution à la présente Assemblée mondiale, intitulée “Eliminer la discrimination contre les femmes âgées grâce à la Convention pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes”. Ce texte met en relief la nécessité de lutter contre la discrimination à l’égard des femmes âgées.  Il demande  qu’une attention particulière soit accordée à leurs besoins spécifiques.  Le comité y suggère plusieurs manières d’améliorer la vie de ces femmes.  Il recommande notamment des mesures pour les femmes âgées vivant dans la pauvreté et en particulier dans les zones rurales.  Le texte insiste aussi sur la nécessité d’améliorer l’accès de ces femmes aux soins de santé et d’intégrer pleinement une perspective sexospécifique dans le plan d’action, ainsi que dans tous les programmes et les activités entrepris par les gouvernements.  Le Comité y insiste aussi sur la nécessité d’améliorer la collection des données sur la situation des femmes âgées ainsi que la recherche.  Il plaide aussi pour que les programmes et politiques mis en oeuvre adoptent une approche d’amélioration des conditions de vie à toutes les étapes de la vie.  Cette philosophie implique notamment l’amélioration de l’éducation des femmes, la réduction des différences entre les femmes vivant en zones urbaines et celles vivant en zones rurales et surtout la reconnaissance de la contribution, même informelle ou cachée, des femmes à toutes les sociétés et à tout âge.


Le représentant du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (HABITAT) a estimé que le vieillissement devrait être considéré avant tout comme une grande réalisation.  Ce phénomène présente toutefois aussi de grands défis et c’est pourquoi il faut s’attacher à éliminer la pauvreté à tous les âges.  La participation des personnes âgées dans tous les secteurs de la société est pour cela fondamentale.  Alors que le vieillissement est un phénomène universel, les établissements humains sont l’un des lieux où ses conséquences sont de plus en plus flagrantes.  Les villes et les métropoles de part le monde vont avoir une population de personnes âgées de plus en plus forte et le développement urbain, la fourniture de services va devoir prendre ce phénomène pleinement en compte.  Pour cela, il faut avoir pour ambition de parvenir à des villes “inclusives”, des villes où toutes les personnes âgées auraient un accès égal aux soins de santé, aux établissements sociaux et au logement.  Elles y jouiraient aussi de tous leurs droits de l’homme.  Les personnes âgées ayant du mal à faire face à leur vie quotidienne devraient bénéficier de politiques publiques particulières pour assurer leur participation à la société.  Le représentant a ensuite expliqué que le deuxième concept développé par HABITAT est celui du “vieillissement actif”.  Dans ce cadre, les politiques mises en place devraient soutenir diverses options disponibles pour tous les individus et favorisant, entre autres, la formation continue ou encore la possibilité de demeurer plus actif, plus longtemps.  On sait bien par exemple que plus les personnes sont actives, plus elles sont en mesure de subvenir, de manière indépendante, à leurs besoins.  L’amélioration des conditions de logement est à cet égard critique.  Les défis fondamentaux pour les gouvernements et les autorités locales consistent à élaborer des stratégies qui déboucheront sur des établissements humains plus durables, en cette ère urbaine que nous connaissons aujourd’hui. 


Pour sa part, la représentante de la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP) a rappelé que cette région rassemble plus de 60% de la population mondiale et compte plus de 365 millions de personnes âgées, sur les quelque 600 millions aujourd’hui recensées.  Le taux de vieillissement dans cette région est bien plus élevé que dans la plupart des autres pays en raison d’une forte hausse de longévité et d’une forte baisse de la natalité.  Une autre caractéristique propre à l’Asie et au Pacifique est que la plupart des personnes vivent encore en zones rurales.  Pour toutes ces raisons, la CESAP se félicite des trois grandes priorités identifiées pour le plan d’action.  Elle attache une attention particulière à l’élimination de la pauvreté et au développement.  Les personnes âgées comptent, en effet, souvent parmi les plus pauvres des personnes vivant dans la pauvreté, se retrouvant sans couverture sociale ou protection médicale.  Les programmes de réduction de la pauvreté doivent donc pleinement prendre en compte la situation des personnes âgées, et particulièrement celles des femmes âgées.

  En Asie, la famille demeure encore le principal lieu de protection et de prise en charge des personnes âgées.  Toutefois, un appui intermédiaire de l’Etat doit leur être fourni.  La formation des familles aux soins informels a, par exemple, été préconisé lors des rencontres que la CESAP a tenu dans le cadre de ses activités préparatoires de la deuxième Assemblée mondiale.  Un plan d’action régional sur le vieillissement a même été adopté à Macao.  Il vise plus particulièrement l’inclusion sociale des personnes âgées.  La CESAP a aussi fait du vieillissement l’un des thèmes prioritaires de ses programmes, au même titre, par exemple que l’élimination de la pauvreté.


Le représentant de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC) a indiqué que la Commission exerce un examen attentif et constant du vieillissement et des personnes âgées.  L’Amérique latine devra en effet bientôt faire face à des défis importants concernant les personnes âgées.  Durant les 50 prochaines années, les pays d’Amérique latine verront leur population âgée augmenter de près de 65 millions, s’ajoutant aux 41 millions que personnes de plus de 60 ans qu’ils comptent déjà.  Il faut donc créer des sociétés où peuvent bien vivre les personnes de tous les âges.  Il faut en quelque sorte préparer dès aujourd’hui les jeunes au troisième âge.  Il faut aussi encourager l’appui social et communautaire en faveur des personnes âgées.  Pour les pays d’Amérique latine, cette approche constitue le meilleur moyen de répondre aux demandes croissantes des personnes âgées.  La CEPALC a, elle aussi, entrepris une série de consultations régionales entre tous les gouvernements afin de présenter une contribution de valeur à la présente Assemblée.  Une fois le plan d’action adopté, une réunion régionale des représentants des gouvernements est prévue pour discuter de la stratégie régionale à suivre pour le mettre en oeuvre.


De son côté, le représentant de la Commission économique pour l’Europe (CEE) a insisté pour que le vieillissement soit une chance autant pour les personnes âgées que pour les personnes plus jeunes aujourd’hui.  En Europe, les systèmes de pensions se sont avérés un succès et l’on peut sans souci voir le troisième âge arrivé..  Ces leçons apprises, l’Europe souhaite les partager avec les pays en développement qui connaissent eux aussi désormais le défi d’une population vieillissante.  Dans ce contexte, la coopération internationale est très importante, peut-être même plus importante que l’aide financière.  La mise en oeuvre est pour la CEE l’aspect le plus important de la politique générale en matière de vieillissement.  Il faut, en effet, faire en sorte que les changements soient ressentis par les hommes et les femmes au niveau individuel pour qu’ils s’approprient à leur tour la stratégie de Madrid.  Le

représentant a indiqué qu’une réunion à l’intention des pays en transition des Balkans et de l’Europe orientale aura prochainement lieu, à cet égard, à Berlin.  Ces pays doivent en effet faire face à un problème de vieillissement important.  Il a aussi plaidé en faveur d’une amélioration sensible de la coopération et de la coordination entre toutes les institutions internationales, y compris celles de Bretton Woods.


Enfin, la représentante de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO) a déclaré que les personnes âgées constituent le véritable bagage culturel de la plupart des pays.  Malheureusement elles sont aussi souvent les plus vulnérables.  Dans les pays arabes, ces personnes sont considérées avec le plus grand respect et 92% des personnes âgées du monde arabe vivent au sein de leur famille et sont prises en charge par de proches parents.  Le monde arabe a connu des changements démographiques tout à fait spectaculaires en peu de temps.  Le nombre des personnes âgées doit y augmenter considérablement d’ici à 2025.  Ces prévisions ont conduit les dirigeants de la région a adopté un plan sur le vieillissement du monde arabe jusqu’en 2012.  Il repose sur les principes de l’amélioration des conditions de vie, les valeurs arabes, le droit de tous à bien vivre, les droits aux soins et à la dignité.  Le plan adopte une approche holistique et multidisciplinaire et comporte des mesures économiques, de santé - y compris mentale -, sociales.  Il suit aussi plusieurs tendances novatrices, comme l’accent mis sur la formation continue, l’éducation pour tous, et l’encouragement d’une vieillesse active.  L’un des objectifs principaux consiste à renforcer les relations intergénérations et à mettre en place une législation pour que les personnes âgées reçoivent les soins au sein de leur famille.  En conclusion la représentante a estimé que par la volonté politique, la marginalisation des personnes âgées sera évitée et ce, d’autant plus, si une perspective sexospécifique est aussi intégrée aux programmes et politiques mis en oeuvre.


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