SG/T/2327

ACTIVITES DU SECRETAIRE GENERAL EN UKRAINE, 1 AU 4 JUIN 2002

05/06/02
Communiqué de presse
SG/T/2327


ACTIVITES DU SECRETAIRE GENERAL EN UKRAINE, 1 AU 4 JUIN 2002


(Adapté de l’anglais)


Le Secrétaire général a quitté New York pour l’Ukraine samedi 1er juin.  En route, à Paris, il a rencontré Enrico Macias, son messager de la paix, qui revenait juste du Moyen-Orient où il a rencontré des responsables israéliens et palestiniens, et qui est sur le point d’effectuer une tournée en Afrique de l’Ouest pour promouvoir la lutte contre le sida.  A son arrivée à l’aéroport Boryspil de Kiev dimanche après-midi, le Secrétaire général a été salué par le Vice-Premier Ministre Volodymyr Seminozhenko, le Ministre des affaires étrangères Anatoliy Zlenko et d’autres responsables de haut niveau. 


Répondant à la presse qui souhaitait connaître sa position sur l’intention de l’Ukraine de rejoindre l’OTAN, le Secrétaire général a indiqué qu’il est important pour l’Ukraine de « se rapprocher du reste de l"Europe, où les pays s’efforcent de partager des valeurs communes - les valeurs des droits de l"homme et de gouvernance fondée sur la primauté du droit ».  En réponse à une autre question, il s’est dit « très préoccupé » par la situation entre l’Inde et le Pakistan et a indiqué qu’il attendait avec impatience de tenir une discussion sur la question avec le Président Vladimir Putin et le Président chinois Xiang Zemin, qui devraient rencontrer les dirigeants indien et pakistanais lors d’une conférence à Almaty au Kazakhstan et qui feraient tout leur possible pour les dissuader de toute escalade supplémentaire.  Il a ajouté qu’il avait évacué les familles des membres du personnel de l’ONU d’Inde et du Pakistan comme une mesure de précaution et non pas comme le signe qu’une guerre était imminente.  J’espère que nous éviterons cela, a-t-il indiqué.


Le lendemain, le Secrétaire général a rencontré le Président de l’Ukraine, M. Leonid Kuchma.  Ils ont discuté pendant plus de trois quarts d’heure du processus de démocratisation en cours en Ukraine, incluant les récentes élections parlementaires et les élections présidentielles à venir en 2004.  Le Secrétaire général a remercié le Président pour sa participation aux opérations de maintien de la paix de l’ONU et pour  son rôle central pour sensibiliser la population au problème du sida dont le taux d’infection était élevé à l’époque.  En réponse à l’accident nucléaire de Tchernobyl en 1986, alors qu’il y a transition de l’aide d’urgence et l’assistance vers un développement à long terme, le Secrétaire général a indiqué qu’il exhorterait la communauté internationale à soutenir ses niveaux d’engagement pour l’Ukraine.  Leurs discussions ont aussi porté sur des problèmes de crise internationale, comme l’impasse entre l’Inde et le Pakistan sur le Cachemire et les efforts visant à atteindre les objectifs de développement du Sommet du Millénaire approuvés en 2000 par l’Assemblée générale.


Lors d’une conférence de presse avec le Président, en réponse à une question sur le VIH/sida, le Secrétaire général a loué le Président pour la proclamation de l’année 2000  «  Année du sida en Ukraine » et a espéré que les hommes et les femmes de ce pays le soutiendront car il ne peut y parvenir tout seul.  Interrogé sur les tensions entre l’Inde et le Pakistan, le Secrétaire général émis l’espoir que la Conférence sur la sécurité régionale à Almaty, au Kazakhstan, permettra d’exercer une pression sur les dirigeants pakistanais et indien dans le sens d’une désescalade.  Les pays ont des dirigeants sages et je suis convaincu qu’ils ne voudraient pas eux-mêmes assister à  un conflit nucléaire, a-t-il déclaré.  Il a ensuite répondu à des questions de l’audience, y compris de la part de jeunes activistes infectés par le virus du sida.


Le Secrétaire général s’est ensuite rendu à Babi Yar, où en 1941 des dizaines de milliers de juifs et de Tsiganes ont été tués et brûlés dans des fosses communes.  Il a indiqué à la presse qu’il souhaitait se rendre à cet endroit pour exprimer sa solidarité avec les victimes de l’antisémitisme et de l’intolérance,  pour montrer sa détermination à faire tout ce qui en son pouvoir pour lutter contre la haine et le mal qui défigurent notre monde. Il a également rappelé les récentes attaques  contre les synagogues dans plusieurs pays européens, et a déclaré que «ces attaques devraient incommoder tous ceux qui sont attachés aux droits de l"homme et la dignité humaine».  Plus tard dans l’après-midi, il a rencontré le Ministre ukrainien des affaires étrangères, M. Anatoliy Zlenko.  Leurs discussions ont porté sur le VIH/sida, la contribution de l’Ukraine aux opérations de maintien de la paix, l’Afghanistan, Tchernobyl et le développement durable.  Le Ministre a proposé d’accueillir une conférence régionale sur le VIH/sida à Kiev dont M. Annan s’est félicité.


Le Secrétaire général s’est ensuite rendu au musée de Tchernobyl à Kiev.  Il a ensuite indiqué à la presse avoir été très ému par l’exposition et qu’il s’agit d’une tragédie qui a affecté le monde entier.  Il a ajouté que les Nations Unies continueront de travailler avec l’Ukraine pour aider ceux qui ont été frappés par cette tragédie.  C’est notre devoir et notre responsabilité collectifs, a-t-il poursuivi.


Lundi soir, le Secrétaire général a reçu la plus haute décoration ukrainienne, l’Ordre du Prince Yaroslav le Sage.


Mardi matin, le Secrétaire général a rencontré l’ancien Premier Ministre russe, M. Victor Tchernomyrdin, actuellement Ambassadeur de la Fédération de Russie en Ukraine.  Il s’est ensuite rendu au Parlement ukrainien où il s’est entretenu en tête-à-tête avec le Président du Parlement, M. Vladimir Litvin, avant de rencontrer le Gouvernement et des parlementaires de l’opposition.  Il leur a indiqué que le changement est difficile et les a exhortés à ne pas se décourager.  Il a promis de continuer à faire pression sur la communauté internationale afin qu’elle remplisse ses engagements visant à aider l’Ukraine à surmonter les conséquences de l’accident de Tchernobyl. Certains dirigeants de l’opposition ont indiqué que le Gouvernement devenait autocratique.  Le Président du Parlement a indiqué que l’Ukraine était en période de transition et que le fait que l’opposition puisse s’exprimer était un signe que la démocratie était vivante.


Le Secrétaire général s’est ensuite adressé au Parlement dans son ensemble, exprimant son plaisir de constater combien l’Ukraine s’est transformée.  Elle a commencé à jouer son propre rôle dans une Europe unie et en paix, a-t-il indiqué.  Pendant la moitié d’un siècle, le grand projet de coopération européenne ne recouvrait qu’une partie du continent.  C’est comme un orchestre qui joue avec des cuivres mais sans cordes.  Avec la fin de la guerre froide, cela a désormais changé, avec une Ukraine faisant partie de la « libération ».  Alors que l’Europe progresse dans son processus d’intégration, il y aura des changements douloureux, a-t-il affirmé.  L’Europe doit rester fidèle à ses valeurs, notamment la démocratie.  Dans les démocraties émergentes, les transferts pacifiques de pouvoir deviendront la norme et ne seront pas corrompus de façon insidieuse, avec l’accumulation lente d’abus tels que les fraudesdes électoralesions truquées et lorsque la majorité ne prend que peu en compte les préoccupations de la minorité.  En Ukraine, a-t-il poursuivi, où des réformes politiques et économiques se produisent en même temps, les effets sociaux du changement doivent être organisés avec grand soin.  La seconde valeur au coeur de l’expérience européenne est le pluralisme, a-t-il indiqué.  Le pluralisme est le visage inévitable de la nouvelle Europe.  Et les parlementaires peuvent jouer un rôle clé par le biais d’un dialogue pacifique et en faisant en sorte que toutes les voix de la société, et pas seulement les puissantes, trouvent leur place dans les débats. 


Le Secrétaire général a ensuite quitté Kiev pour Moscou.


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