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SG/SM/8535

LA GESTION DES CATASTROPHES NATURELLES DOIT ETRE MULTIFORME, INTEGREE ET AXEE SUR LA PREVOYANCE, SOULIGNE LE SECRETAIRE GENERAL A BUDAPEST

29/11/2002
Communiqué de presse
SG/SM/8535


La gestion des catastrophes naturelles doit etre multiforme, integree et axee sur la prevoyance, souligne le Secretaire general a Budapest


On trouvera ci-après la déclaration prononcée, au nom du Secrétaire général, M. Kofi Annan, par M. Klaus Toepfer, Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l’environnement, à l’occasion de la réunion de haut niveau sur la gestion durable des inondations qui s’est tenue à Budapest du 30 novembre au 1er décembre 2002:


L’année 2002 a été marquée par des catastrophes naturelles de très grande ampleur: inondations, sécheresses, ouragans, glissements de terrain et séismes ont provoqué des dégâts dont le coût est estimé à 56 milliards de dollars.  Et, bien que les catastrophes les plus graves frappent souvent les pays en développement, où les plus pauvres souffrent sans l’aide d’aucune assurance ou mécanisme de protection, les pluies sans précédent qui ont récemment inondé l’Europe ont à nouveau démontré que les pays développés ne sont pas non plus à l’abri de ce danger. Dans une vaste région du continent, le Danube, l’Oder et l’Elbe ont provoqué de terribles inondations, obligeant des millions de personnes à affronter la dure réalité de leur vulnérabilité.


Les causes des grandes catastrophes ne se limitent jamais à un seul facteur, et ne sont jamais purement «naturelles».  Une mauvaise utilisation des terres, la déforestation et la destruction des zones humides réduisent la capacité des sols à absorber les fortes pluies qui, en se déversant alors dans les petits cours d’eau, les transforment en torrents dangereux.  Il existe également d’autres facteurs, notamment une urbanisation rapide et non coordonnée ainsi qu’un manque de cohérence dans les réseaux et les dispositifs d’intervention en cas de catastrophe.  Nous devons donc, de toute urgence, repenser les modèles d’utilisation des terres, revitaliser les forêts et les zones humides et dynamiser la coordination et le partage de l’information entre tous les acteurs responsables de la gestion des catastrophes.  Et, surtout, nous devons intensifier et améliorer la prévention, afin qu’elle soit multiforme mais intégrée et qu’elle soit axée sur les mesures de prévoyance plutôt que sur l’action a posteriori.


La planification et la gestion des moyens à mettre en oeuvre en cas de catastrophe doivent également tenir compte de l’évolution du climat.  Depuis assez longtemps maintenant, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat appelle l’attention du monde sur le fait que la modification du climat est causée par les activités humaines et qu’elle se manifeste par une augmentation considérable des intempéries qui provoquent les inondations et les sécheresses. C’est pourquoi, outre les mesures visant une gestion durable des inondations, nous devons également réduire les émissions de gaz à effet de serre.  J’espère sincèrement que le Protocole de Kyoto entrera en vigueur aussi rapidement que possible.


Les entités des Nations Unies, notamment le Programme des Nations Unies pour l’environnement, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires, le secrétariat de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes naturelles et le Programme des Nations Unies pour le développement, sont résolues à collaborer avec les États Membres et les communautés locales afin de renforcer la prévention et la capacité d’intervention.  Certaines catastrophes continueront de nous prendre au dépourvu.  Mais nous avons le pouvoir d’unir nos forces et de construire un monde dans lequel les communautés et les nations seront capables de résister aux catastrophes.  Les pays qui ont récemment connu des inondations ou d’autres catastrophes sont davantage ouverts au changement.  Je veux croire que vous saisirez tous cette occasion et vous souhaite donc un débat fructueux.


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