En cours au Siège de l'ONU

SG/SM/8468

LE SECRETAIRE GENERAL PROPOSE UN EXAMEN COMPLET DU PROGRAMME DE TRAVAIL DE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES

30/10/2002
Communiqué de presse
SG/SM/8468


                                                            GA/10091


Le Secrétaire général propose un examen complet du programme de travail de l’Organisation des Nations Unies


On trouvera ci-après le texte de la déclaration que le Secrétaire général Kofi Annan a prononcée devant l’Assemblée générale, le 30 octobre:


Je suis heureux de l’occasion qui m’est donnée de présenter mon rapport sur le thème « Renforcer l’ONU : un programme pour aller plus loin dans le changement ».


Comme l’Assemblée le sait, un de mes principaux objectifs, depuis que j’ai pris mes fonctions, a été de renforcer l’utilité de l’Organisation – pour ses États Membres et pour les peuples du monde – en en faisant un instrument plus efficace et plus performant. Et je n’ai cessé de dire que, pour réaliser cet objectif, nous devions être prêts à évoluer avec le temps, nous adaptant constamment à de nouvelles situations et de nouveaux besoins.


Tel était l’objet du rapport sur la réforme de l’Organisation présenté dans l’année qui a suivi mon entrée en fonctions, et d’autres initiatives prises depuis lors. C’est également l’objet de ce nouveau rapport, qui expose un ensemble d’améliorations d’ordre pratique. Le rapport s’appuie sur tout ce que nous avons réalisé ensemble au cours des cinq dernières années, et il s’inspire de ce que vous, les États Membres, avez décidé, devraient être les priorités de l’Organisation.


      Je propose de procéder à un examen complet de notre programme de travail
– pour être certains que nous concentrons nos efforts sur ce qui vous importe et importe aux peuples du monde. La Déclaration du Millénaire, les conclusions de la Conférence internationale sur le financement du développement, le Sommet mondial pour le développement durable et d’autres grandes conférences internationales convoquées au cours des 10 dernières années, ont esquissé une vision d’ensemble des objectifs que les États Membres s’attachent à réaliser. Nous devons maintenant adapter et harmoniser notre programme de travail à l’appui de cet ordre du jour ambitieux – en particulier les objectifs de développement de la Déclaration du Millénaire et autres objectifs dont la réalisation s’impose dans les domaines économique et social. Nous n’atteindrons pas ces objectifs à moins d’unir tous nos efforts en vue de leur réalisation.

Pour répondre aux demandes formulées par l’Assemblée, le rapport contient un certain nombre de propositions visant à améliorer l’efficacité de notre action dans les domaines des droits de l’homme et de l’information.


Certains d’entre vous ont laissé entendre que privilégier l’action dans ces deux domaines supposait que l’on accorde un rang de priorité moindre au développement. Rien ne saurait être plus éloigné de la vérité. Nous avons examiné les activités à mener dans le domaine des droits de l’homme et de l’information dans l’optique des demandes que vous avez formulées. Et c’est essentiellement le désir d’atteindre les objectifs de développement pour la planète entière – mission primordiale de l’Organisation – qui est à l’origine du rapport.


Comme vous l’avez également demandé, le rapport recense les améliorations à apporter à la planification et aux services de secrétariat des réunions, grâce notamment à la rationalisation des activités et à une meilleure utilisation des technologies de l’information.


J’ai avancé un certain nombre d’idées visant à améliorer les rapports établis par le Secrétariat.


Ce n’est pas une simple question de réduction du nombre et de la longueur des rapports, bien que cela soit nécessaire, c’est aussi une question d’amélioration de leur qualité – pour permettre un examen approfondi et intégré des problèmes complexes et interdépendants auxquels nous devons faire face.


Ces observations s’appliquent en particulier à l’examen des questions économiques et sociales. L’Assemblée générale, le Conseil économique et social et les organes subsidiaires ont besoin de disposer d’analyses de qualité, fondées sur des recherches rigoureuses et une cohérence thématique. L’amélioration des rapports permettra à l’Organisation de mieux se faire entendre lorsqu’elle plaide en faveur du développement, et à l’Assemblée et au Conseil économique et social d’influer de façon décisive sur l’action que doit mener la communauté internationale dans ce domaine.


Le rapport recense également les mesures à prendre pour renforcer la coordination entre les entités des Nations Unies, en particulier dans l’exécution des programmes de pays. Tout va mieux pour nous tous lorsque l’ONU travaille en équipe.


Le rapport propose d’importantes modifications du processus de budgétisation et de planification. Actuellement, nous avons trois procédures différentes, portant sur des périodes différentes, et nous disposons de trois mécanismes de contrôle et d’examen différents, ce qui rend le processus inutilement complexe et exige un personnel nombreux, et fait qu’il est quasiment impossible à la grande majorité des États Membres de participer efficacement aux délibérations de cette assemblée.


J’ai l’intention de créer un groupe de personnalités qui sera chargé d’examiner les liens entre l’Organisation des Nations Unies et la société civile. Les relations entre les Nations Unies et le secteur privé se sont considérablement intensifiées au cours des 15 dernières années. Ces relations se sont avérées très bénéfiques. Dans le même temps, de véritables problèmes sont apparus, et nous sentons tous que l’heure est venue d’examiner attentivement ce qui marche et ce qui ne marche pas. Le groupe sera composé de personnalités venant de milieux différents – gouvernements, organisations non gouvernementales, instituts de recherche, parlements, etc. – ainsi que de différentes régions du monde, et proposera les moyens de renforcer ces relations essentielles.

Enfin, le rapport contient des propositions visant à faciliter la vie personnelle des fonctionnaires et à valoriser leur carrière, ainsi qu’à améliorer encore la qualité et la valeur professionnelles du personnel – notamment en facilitant la mobilité entre lieux d’affectation, entre fonctions et entre organisations.


Le présent rapport trace l’orientation générale de l’action future. Il énonce des objectifs et indique les moyens de les réaliser. L’ensemble forme un tout cohérent, et je vous engage à le considérer comme tel.


Ce dont j’ai besoin maintenant, c’est de savoir si vous souscrivez à cette orientation.


Je crois que nous pouvons nous accorder à reconnaître que le programme de travail doit être actualisé; que les rapports peuvent être améliorés pour vous aider à prendre les décisions difficiles qui déterminent la politique à suivre; et que le processus de planification et de budgétisation doit être simplifié.


Et je formule l’espoir qu’à l’issue de l’examen du rapport en plénière, vous adopterez une résolution unique me donnant des directives claires pour aller de l’avant.


Mes propositions peuvent sembler modestes, prises individuellement. Mais considérées dans leur ensemble, elles constituent un nouveau mode de fonctionnement. Surtout, ce sont des mesures réalisables, qui peuvent vraiment faire de l’Organisation des Nations Unies un instrument plus efficace pour la réalisation de vos priorités.


En conclusion, permettez-moi de souligner, alors que s’engagent les débats, combien je souhaite qu’ils soient ouverts et que s’instaure un véritable dialogue entre les États Membres et le Secrétariat, fondé sur la confiance mutuelle. C’est le seul moyen pour notre organisation de répondre aux exigences diverses et multiples qui s’imposent à elle. N’épargnons donc, pour reprendre les termes de la Déclaration du Millénaire, aucun effort pour faire de l’Organisation des Nations Unies un instrument plus efficace.


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