SG/SM/8282

LE SECRETAIRE GENERAL ENGAGE LES PARTICIPANTS A LA REUNION AFRICAINE D'APPUI AU PEUPLE PALESTINIEN A PRETER LEUR SOUTIEN MORAL ET MATERIEL AU PROCESSUS DE PAIX AU MOYEN-ORIENT

24/06/02
Communiqué de presse
SG/SM/8282


                                                            AFR/424

                                                            GA/PAL/892


LE SECRETAIRE GENERAL ENGAGE LES PARTICIPANTS A LA REUNION AFRICAINE D'APPUI AU PEUPLE PALESTINIEN A PRETER LEUR SOUTIEN MORAL ET MATERIEL AU PROCESSUS DE PAIX AU MOYEN-ORIENT


On trouvera ci-après le message du Secretaire général, M. Kofi Annan, à l'ouverture de la session  de la Réunion africaine des Nations Unies pour l’appui aux droits inaliénables du peuple palestinien, qui se tient à Rabat au Maroc, du 24 au 26 juin.  Ce message a été prononcé, au nom du Secrétaire général, par    Mme Mervat Tallawy, Secrétaire exécutive de la Commission économique et sociale pour l'Asie occidentale (CESAO):


Des réunions comme celle-ci, organisées sous les auspices du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, sont une bonne occasion de faire le point de la situation au Moyen‑Orient et de relancer la réflexion sur les moyens d’y instaurer enfin une paix qui ne s’est que trop fait attendre. Je sais gré au Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien de sa décision d’organiser cette réunion en Afrique et le félicite de la façon dont il s’acquitte du mandat que lui a confié l’Assemblée générale. Je tiens également à remercier le Gouvernement et le peuple du Royaume du Maroc de leur accueil et de la part qu’ils ont prise aux préparatifs de la réunion. Ce n’est là qu’un exemple des nombreuses contributions du Maroc aux efforts de paix internationaux.


Comme le suggère le thème de la réunion, le fait que le peuple palestinien puisse exercer ses droits est une composante essentielle de tout accord de paix propre à donner stabilité durable et prospérité à la région. Ces droits ont été définis et réaffirmés dans maintes résolutions de l’Assemblée générale. Le tour déplorable qu’ont pris les événements les rend toutefois encore plus difficiles à réaliser. La violence et la destruction auxquelles sont en proie les Israéliens et les Palestiniens sont sources de grandes souffrances pour les deux peuples.


Aujourd’hui, les Palestiniens vivent toujours confinés dans leurs villes et villages et dans les camps de réfugiés, sans jouir d’un État ni d’une économie propre. J’ai dit et répété ma consternation face à l’usage excessif et disproportionné de la force à laquelle Israël recourt trop souvent pour assurer sa défense, qui a causé la mort de tant de civils palestiniens et aux bouclages qui enserrent l’économie palestinienne dans un étau toujours plus asphyxiant. Les opérations militaires menées ces derniers temps par Israël ont durement frappé l’Autorité palestinienne et ses institutions et ont encore affaibli leur capacité d’assurer des services de base à la population.


J’ai exhorté Israël à cesser toute activité d’implantation de colonies dans le territoire palestinien occupé.


Mais j’ai aussi répété maintes fois que rien ne saurait justifier le meurtre délibéré de civils israéliens dans des attentats terroristes. Ceux qui commettent de tels actes devraient prendre conscience du fait qu’en tuant des innocents, très jeunes pour la plupart, ils ne servent pas la cause du peuple palestinien. Ces actes doivent cesser immédiatement. L’Autorité palestinienne doit elle-même faire plus pour prévenir de tels agissements.


Les deux parties doivent en faire beaucoup plus pour protéger la population civile, comme le droit international humanitaire leur en fait obligation.


Ces derniers mois, malgré une évolution décourageante sur le terrain, une lueur d’espoir s’est fait jour. Un consensus international se dégage sur l’objectif final du processus de paix: deux États, Israël et la Palestine, vivant en paix, côte à côte, à l’intérieur de frontières sûres et reconnues. C’est la vision qu’envisage le Conseil de sécurité dans sa résolution 1397 et il fait partie intégrante de l’initiative de paix que les pays arabes ont adoptée lors du sommet de Beyrouth en mars dernier. Israël ne peut espérer être en sécurité durablement s’il ne met pas fin à son occupation du territoire palestinien. Mais, inversement, il ne saurait y avoir de règlement politique permanent menant à la création de l’État palestinien si la sécurité d’Israël n’est pas assurée.


Il reste beaucoup à faire pour que cette vision devienne réalité. D’épineuses questions doivent être réglées dans le cadre du processus politique et un calendrier doit être fixé pour l’examen du statut permanent. Les responsables des deux camps devront prendre des décisions difficiles et accepter de douloureux compromis. J’exhorte une fois de plus Messieurs Sharon et Arafat à faire face à leurs responsabilités et à tout faire pour éloigner leurs peuples du bord du précipice. Il faut pour cela que, d’une part comme de l’autre, aucune condition préalable ne soit posée et que les extrémistes des deux bords soient empêchés de faire dérailler ce processus vital.


La communauté internationale doit pour sa part se montrer plus pressante, avec une partie comme avec l’autre, pour les amener à reprendre les négociations devant déboucher sur un règlement global, juste et durable, fondé sur les résolutions 242, 338 et 1397 du Conseil de sécurité et sur le principe de «la terre contre la paix». Nous devons aider les deux parties à dessiner la voie qu’elles emprunteront pour régler ce conflit une fois pour toutes.


Tandis que nous intensifions notre action diplomatique, nous ne devons pas oublier que plus de 20 mois de violence et de bouclages incessants ont porté un rude coup à l’économie palestinienne et ruiné les moyens de subsistance de la population. La Banque mondiale et le Bureau du Coordonnateur spécial des Nations Unies procèdent actuellement, avec l’appui des donateurs, à l’évaluation des dégâts subis par l’infrastructure sociale et économique palestinienne. Mais on peut dire dès à présent que ces dégâts sont massifs. Un programme d’assistance

énergique est nécessaire pour aider les Palestiniens à surmonter leur détresse et à reconstruire leur existence. Le système des Nations Unies, par l’intermédiaire du Coordonnateur spécial dans le territoire palestinien occupé, le Programme des Nations Unies pour le développement et d’autres organismes travaillant dans la région, contribue à cet effort.


L’UNRWA (l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient), le dispositif d’assistance des Nations Unies à être resté en place le plus longtemps,  continue d’assurer la subsistance de plus de 3,9 millions de Palestiniens. Je me tourne une fois de plus vers les donateurs pour leur demander de financer l’Office de sorte qu’il puisse continuer d’apporter à la population un soutien dont elle a cruellement besoin. En ces temps de crise et de dures privations, l’assistance qu’il prête est plus vitale que jamais.


Au moins aussi importante est la nécessité de rétablir et d’améliorer les structures de l’Autorité palestinienne, qui ont été fortement ébranlées. Permettez-moi de réitérer l’appel lancé par les États‑Unis, la Russie, l’Union européenne et l’ONU dans le cadre du «Quartet» en vue de renforcer l’Autorité palestinienne et de l’aider notamment à reconstruire son infrastructure, ainsi qu’à rétablir sa sécurité et sa capacité de gouverner. Ces efforts doivent s’inscrire dans le cadre d’une réforme en profondeur des institutions palestiniennes, à laquelle les Palestiniens doivent eux-mêmes procéder avec l’appui de la communauté internationale. Les premières mesures prises par l’Autorité palestinienne et le Conseil législatif palestinien pour pouvoir mieux rendre compte sont encourageantes, mais elles doivent être pleinement appliquées.


Parallèlement, une action résolue et cohérente doit être entreprise pour remettre en train le processus politique et aider les Israéliens et les Palestiniens à parvenir à un règlement définitif. Je m’engage pour ma part à continuer de tout faire pour appuyer les efforts de paix, en coordination avec le «Quartet» mais aussi en coopération avec d’autres interlocuteurs importants, aux niveaux régional et international. De plus, l’appui de l’opinion publique internationale, y compris des institutions gouvernementales et intergouvernementales, des organisations non gouvernementales et des particuliers, est indispensable.


Je vous engage à prêter votre soutien moral et matériel à cette noble cause: un règlement dont bénéficieront non seulement les deux parties au conflit mais aussi la région dans son ensemble et la planète tout entière. Cette réunion des Nations Unies donne aux représentants des pays d’Afrique l’occasion de réaffirmer leur attachement à la paix au Moyen-Orient et de manifester, en cette heure de crise, leur solidarité envers le peuple palestinien.


En vous remerciant, je vous souhaite plein succès dans vos délibérations.


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