LA FRACTURE NUMERIQUE EST TOUJOURS PLUS BEANTE, DECLARE KOFI ANNAN A LA SESSION DE L’ASSEMBLEE CONSACREE AUX TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION ET DES COMMUNICATIONS AU SERVICE DU DEVELOPPEMENT
Communiqué de presse SG/SM/8271 |
GA/10028
LA FRACTURE NUMERIQUE EST TOUJOURS PLUS BEANTE, DECLARE KOFI ANNAN A LA SESSION DE L’ASSEMBLEE CONSACREE AUX TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION ET DES COMMUNICATIONS AU SERVICE DU DEVELOPPEMENT
On trouvera ci-joint les observations que le Secrétaire général, M. Kofi Annan, a prononcées à l’ouverture de la séance plénière de l’Assemblée générale consacrée aux technologies de l’information et des communications au service du développement, le 17 juin :
Permettez-moi tout d’abord de vous féliciter de l’initiative que vous avez prise de convoquer à point nommé cette importante réunion. J’aimerais également remercier le Président du Sénégal d’être venu jusqu’à nous. Le Sénégal est en effet chargé de la mise en oeuvre des initiatives touchant aux technologies de l’information et des communications dans le cadre du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique.
Votre présence ici, Monsieur le Président, montre votre détermination et celle de l’Afrique à tirer parti des multiples possibilités qu’offre la révolution numérique pour le développement du continent.
En effet, on s’accorde à reconnaître depuis quelques années le potentiel des technologies de l’information et des communications pour ce qui est de promouvoir la croissance économique, combattre la pauvreté et favoriser l’intégration des pays en développement à l’économie mondiale.
Tirer parti de la révolution numérique est l’une des tâches les plus pressantes qui nous attendent.
Nous avons déjà fait beaucoup. Le Groupe d’experts de haut niveau que l’Assemblée générale m’a demandé de constituer il y a trois ans a formulé des propositions et des recommandations solides, dont certaines ont déjà été mises en oeuvre : le Groupe de travail des Nations Unies sur les technologies de l’information et des communications, que j’ai créé l’an dernier à la demande du Conseil économique et social, est en passe de devenir une tribune essentielle pour débattre de toutes les questions de politique et en particulier des moyens qui permettraient aux technologies de l’information et des communications de contribuer à la réalisation des objectifs de développement énoncés dans la Déclaration du Millénaire. Ce groupe de travail est également appelé à servir de cadre à la constitution de nouveaux partenariats entre les différents intervenants et à établir des liens avec d’autres initiatives du même genre, et notamment le Groupe d’experts du G-8 sur l’accès aux nouvelles technologies (GEANT), créé en
juillet 2000, que le Président de l’Assemblée générale vient d’évoquer. Ce groupe d’experts dont les méthodes de travail se caractérisent par l’ouverture réunit sans exclusive des fonctionnaires, des représentants d’organisations non gouvernementales, des experts et le secteur privé.
Cependant, malgré des efforts louables et le grand nombre d’initiatives prises dans ce domaine, les avantages qu’offrent les technologies de l’information et des communications sont encore très loin de profiter à tous. La fracture numérique est en effet toujours aussi béante et des milliards d’hommes ne sont toujours pas raccordés à une société mondiale qui, quant à elle, est de plus en plus « branchée ».
Pourquoi? Permettez-moi de faire deux observations, qui, je l’espère, nous aideront à envisager de nouvelles approches plus concrètes.
Premièrement, nous devons fonder nos efforts sur les besoins réels des personnes que nous cherchons à aider et les associer véritablement et pleinement à ces efforts, ce qui est certes plus facile à dire qu’à faire. Nous devons en particulier trouver les moyens de permettre aux pays en développement de participer à toutes les étapes de cette entreprise.
Deuxièmement, nous devons poursuivre notre action dans le long terme. Les initiatives très prometteuses que nous avons vu naître ces dernières années ne se sont malheureusement pas révélées à la hauteur de nos attentes. Les raisons en sont nombreuses, l’une des principales étant l’insuffisance des engagements pris à long terme par les responsables et les parrains de ces initiatives. Notre groupe de travail doit en tirer un enseignement très clair : pour rester efficaces, les initiatives prises doivent être alimentées par les parties prenantes elles-mêmes, appuyées par la participation soutenue de tous et surtout être dotées à long terme des ressources appropriées.
Il est impératif que nous réussissions à rassembler autour d’un objectif commun et d’une détermination commune les nombreuses initiatives qui ont vu le jour. Je veux croire que la réunion d’aujourd’hui est un pas dans la bonne direction. Chacun d’entre nous, les gouvernements, la société, le secteur privé, a tout à gagner à la révolution numérique et à l’application de la télématique au développement. Je vous souhaite une réunion fructueuse et attend beaucoup des résultats de vos débats.
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