«VOUS ETES CHEZ VOUS, A L’ONU», DIT LE SECRETAIRE GENERAL A LA CLOTURE DE LA PREMIERE SESSION DE L’INSTANCE PERMANENTE SUR LES QUESTIONS AUTOCHTONES
Communiqué de presse SG/SM/8249 |
HR/4603
«VOUS ETES CHEZ VOUS, A L’ONU», DIT LE SECRETAIRE GENERAL A LA CLOTURE DE LA PREMIERE SESSION DE L’INSTANCE PERMANENTE SUR LES QUESTIONS AUTOCHTONES
Vous trouverez ci-après le texte des observations faites par le Secrétaire général à la séance de clôture de la première session de l’Instance permanente sur les questions autochtones, tenue à New York le 24 mai:
Je suis très heureux de pouvoir prendre la parole à cette première session, qui fera date, de l’Instance permanente sur les questions autochtones.
Je voudrais tout d’abord féliciter de leur élection le Président, M. Ole-Henrik Magga, et les autres membres de cet important et tout nouvel organe des Nations Unies.
La semaine dernière, le premier jour de votre session, le Président du Conseil économique et social vous a accueillis par ces mots : « Bienvenue dans la famille des Nations Unies ». Permettez-moi de renchérir et de dire aux populations autochtones du monde entier : « Vous êtes chez vous, à l’ONU ».
En effet, vous avez des droits, des besoins et des aspirations qui peuvent et doivent être pris en compte par l’Organisation mondiale. De même, vous avez des connaissances, des idées, des valeurs, des compétences et d’autres qualités qui peuvent et doivent nous aider, nous aux Nations Unies, et toute l’humanité, à atteindre les objectifs poursuivis depuis longtemps que sont le développement et la paix.
Il y a tout juste 20 ans, les populations autochtones ont commencé à participer aux premières séances du Groupe de travail sur les populations autochtones. Depuis, nous les avons aidées à rédiger une déclaration générale de leurs droits, sur laquelle les gouvernements se penchent actuellement.
Vous avez appelé l’attention des organes des Nations Unies sur des problèmes nouveaux, et non des moindres, qui touchent aussi bien les connaissances traditionnelles que le développement durable, la préservation de l’environnement ou les droits collectifs. Vous vous êtes distingués par votre présence dynamique il y a 10 ans au Sommet « Planète Terre » de Rio, et par votre éloquence un an plus tard à la Conférence mondiale sur les droits de l’homme, à Vienne, où l’idée d’une instance permanente a été abordée pour la première fois. Votre participation active à la Conférence mondiale contre le racisme tenue à Durban l’an dernier a permis d’adopter nombre de recommandations importantes relatives aux populations autochtones.
Maintenant que cette instance existe, les questions intéressant les populations autochtones occuperont une place plus importante que jamais dans l’ordre du jour de la communauté internationale. En fait, nous entamons un nouveau chapitre de l’histoire des populations autochtones à l’ONU. Et ce n’est que justice que ces populations, qui sont victimes de la discrimination et qui comptent parmi les plus pauvres des pauvres de ce monde, disposent d’une tribune pour exprimer leurs préoccupations.
En un temps relativement court, les populations autochtones ont fait du chemin. Mais la route est encore longue. À l’heure où se termine la première session du Forum, je me réjouis que vous ayez pu commencer à débroussailler le terrain.
De lourdes responsabilités pèsent sur votre instance. Il vous faut chercher à tirer le meilleur parti des compétences et des ressources qu’offre le système des Nations Unies. Il vous faudra forger des relations d’un type nouveau entre les communautés autochtones et les institutions spécialisées. Et il vous faudra rallier les gouvernements et appeler davantage leur attention sur les questions autochtones.
Vous devrez aussi chercher par quels moyens vous pourriez contribuer à la réalisation des objectifs plus ambitieux des Nations Unies. Il y a presque deux ans, lors du Sommet du Millénaire qui s’est tenu ici à New York, les États Membres ont arrêté les objectifs de développement qui doivent guider la lutte contre la pauvreté. Nous espérons que lors du tout prochain Sommet mondial pour le développement durable, l’action que nous menons pour faire prévaloir la prospérité tout en respectant l’environnement mondial prendra un nouvel élan. Il est inconcevable que les populations autochtones du monde entier, qui ont tant à donner, soient dissociées de ces initiatives et d’autres du même type dont le seul objet est le bien de tous.
Pour ma part, j’ai demandé aux responsables de tous les organismes des Nations Unies de trouver les moyens de contribuer au succès de cette instance. Comme vous le savez, un groupe d’appui interorganisations a été créé avec pour tâche de vous aider.
Les populations autochtones, qui présentent une si grande diversité tant au niveau collectif qu’individuel, sont néanmoins unies par de forts liens de solidarité et partagent des griefs historiques. Nombreuses sont celles qui vouent un respect profond et indéfectible à la nature. Et chez nombre d’entre elles, les pratiques spirituelles occupent une grande place. Parmi les traditions que je considère comme les plus solides, figure le respect envers les aînés, qui incarnent la sagesse, les femmes, qui véhiculent la langue et la culture, et les enfants, qui portent en eux l’identité transmise aux générations suivantes.
On estime que les populations autochtones constituent un vingtième de l’humanité. Je suis convaincu qu’en tant que nouveaux membres de la famille des Nations Unies, vous pourrez aider l’Organisation à accomplir la tâche qu’elle s’est donnée d’instaurer la paix et le progrès. Au nom de la famille des Nations Unies, je tiens à vous assurer combien votre cause et vos préoccupations nous tiennent à coeur.
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