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SGSM8188

CONTRIBUER AU BIEN-ETRE DES PERSONNES AGEES DOIT FAIRE PARTIE INTEGRANTE DES OBJECTIFS DU MILLENAIRE

 

 

 

 

 

 

 

 

            SG/SM/8188

            8 avril 2002

 

 

CONRIBUER AU BIEN-ETRE DES PERSONNES AGEES DOIT FAIRE PARTIE INTEGRANTE

DES OBJECTIFS DU MILLENAIRE

 

L’Assemblée mondiale offre l’occasion de renforcer

les partenariats pour édifier une société de tous les âges

 

 

      Vous trouverez ci-joint le texte de la Déclaration du Secrétaire général, telle que prononcée, à l’occasion de la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement, à Madrid, le 8 avril:

 

      En Afrique, on dit que, lorsqu’un homme âgé meurt, une bibliothèque disparaît. Ce proverbe peut être formulé de manière différente selon les continents, mais sa signification est identique dans n’importe quelle culture. Les personnes âgées servent de lien entre le passé et le présent, et leur sagesse et leur expérience constituent pour la société des atouts très précieux.

 

      Nous nous réunissons aujourd’hui pour rendre hommage à la contribution des personnes âgées et pour élaborer une stratégie devant leur permettre de poursuivre leur existence dans la sécurité et la dignité.  Cette Assemblée est leur Assemblée.

 

      Je voudrais remercier l’Espagne de son offre généreuse d’accueillir cette assemblée et rendre hommage à la vision, à la compétence et à l’esprit d’initiative dont elle a fait preuve en contribuant aux préparatifs de la réunion.

 

      Vingt ans se sont écoulés depuis l’adoption par la première Assemblée d’un plan d’action mondial devant guider l’élaboration de politiques relatives au vieillissement. Depuis lors, l’évolution du monde a été considérable. Ce qui est demeuré identique c’est notre principal objectif : édifier une société pour tous les âges.

 

      À l’époque actuelle, des raisons fondamentales et pressantes motivent le réexamen de la question. Le monde subit actuellement une transformation démographique sans précédent. En 2050, le nombre de personnes âgées, qui est actuellement de l’ordre de 600 millions environ, atteindra près de 2 milliards. C’est dire qu’en moins de 50 ans – et pour la première fois dans l’histoire – la population mondiale comprendra un nombre beaucoup plus élevé de personnes âgées de plus de 60 ans que de jeunes de moins de 15 ans.

 

      Qui plus est, le vieillissement des populations sera le plus accentué dans les pays en développement. Au cours des 50 prochaines années, le nombre des personnes âgées dans ces pays devrait être multiplié par quatre.

 

(à suivre)

 

      Cette évolution extraordinaire aura des incidences sur toutes les collectivités et institutions, et sur tous les individus – les jeunes comme les personnes âgées. Le vieillissement n’est plus un phénomène affectant uniquement les pays développés. Ce qui n’était qu’une question accessoire au XXe siècle va devenir le thème dominant au XXIe siècle.

 

      Une telle révolution posera de grands défis dans un monde déjà en pleine mutation par suite de la mondialisation, des migrations et des modifications d’ordre économique. Je me bornerai à n’énumérer que quelques-uns des problèmes avec lesquels nous sommes déjà aux prises.

 

      –      Par suite de la migration d’un nombre sans cesse croissant de personnes vers les villes, les personnes âgées se trouvent privées du soutien traditionnel de leur famille et des réseaux sociaux et risquent de vivre en marge de la société.

 

      –      Le fléau du VIH/sida contraint, dans les pays en développement, un grand nombre de personnes âgées à prendre soin des enfants que cette maladie a rendus orphelins et dont le nombre est maintenant supérieur à 13 millions.

 

      –      Dans de nombreux pays développés, le maintien du système qui permettait d’assurer la sécurité du berceau jusqu’à la tombe est de moins en moins assuré. Par suite du vieillissement de la population active, les personnes âgées risquent de ne pas bénéficier de pensions et de systèmes de soins adéquats.

 

      Au fur et à mesure que s’accentue le vieillissement de la population, ces problèmes se multiplieront. Nous devons donc dès maintenant prendre les dispositions voulues et mettre au point un nouveau plan d’action sur le vieillissement adapté au XXIe siècle. Je mentionnerai un certain nombre d’objectifs essentiels.

 

      Étant donné qu’une plus forte proportion de personnes âgées ont de plus grandes qualifications, vivent et demeurent en bonne santé plus longtemps, il nous faut reconnaître qu’elles peuvent constituer pour la société un atout plus important que jamais. En encourageant leur participation active à diverses activités et au développement, nous pouvons mettre à profit leurs talents et leur précieuse expérience. Les personnes âgées en bonne santé qui souhaitent travailler devraient avoir la possibilité de le faire et toutes les personnes sans exception devraient pouvoir continuer à s’instruire pendant la durée de la vie.

 

      En créant des réseaux assurant un appui et un environnement propice, l’ensemble des collectivités pourraient contribuer à renforcer la solidarité entre les générations et à combattre les abus, la violence, l’absence de respect et la discrimination dont les personnes âgées sont victimes.

 

      En assurant des soins de santé adéquats à un coût raisonnable, y compris des soins préventifs, nous pouvons aider les personnes âgées à demeurer indépendantes aussi longtemps que possible.

 

      Un grand nombre de nouvelles possibilités se sont offertes au cours des 20 dernières années qui devraient permettre d’atteindre ces objectifs.

 

(à suivre)


 

      De nouveaux engagements internationaux ont été pris lors des conférences organisées au cours des années 90 et ces engagements ont abouti à l’adoption, dans la Déclaration du Millénaire, d’un certain nombre d’objectifs en matière de développement. Il s’agit en particulier d’améliorer les conditions de vie des populations. Contribuer au bien-être des personnes âgées doit faire partie intégrante de ces objectifs.

 

      L’utilisation des technologies de l’information et l’habilitation de la société civile sont en train de transformer le monde. Il est ainsi possible de former les partenariats nécessaires pour édifier une société pour tous les âges. S’il incombe au premier chef aux gouvernements de faire face aux problèmes que pose le vieillissement, ils doivent s’y employer en faisant appel à des coalitions regroupant tous les acteurs de la société : les ONG, le secteur privé, les organisations internationales, les éducateurs et les professionnels de la santé et bien entendu les associations de personnes âgées.  Et j’espère que vous enverrez également un message fort au monde : les personnes âgées ne constituent pas une catégorie à part.  Nous vieillirons tous un jour - si la chance nous en est donnée.

 

      D’excellentes possibilités de renforcer ces partenariats nous sont offertes.  Nous devons renforcer les partenariats que j’ai mentionnés, concernant cette Assemblée mondiale sur le vieillissement, notamment grâce au Forum des ONG qui se tient également à Madrid et au Forum scientifique international qui vient de terminer ses travaux à Valence.  Nous sommes en mesure de renforcer ces partenariats.  Je voudrais remercier à nouveau le Gouvernement espagnol et la société civile espagnole d’avoir permis la tenue de ces manifestations.

 

      Compte tenu des problèmes auxquels nous devons faire face ainsi que des possibilités qui s’offrent, je suis convaincu que les participants à la présente Assemblée ne ménageront aucun effort pour mener à bonne fin les négociations touchant l’élaboration du document final.

 

      J’espère également que vous ferez ainsi savoir au monde que les personnes âgées ne constituent pas une catégorie différente. Si nous avons cette chance, nous vieillirons nous aussi. Ne considérons donc pas qu’il s’agit d’un groupe distinct, mais que nous en ferons partie. Les personnes âgées sont tous des individus ayant des besoins et des atouts individuels, et non un groupe caractérisé uniquement par l’âge.

 

      Enfin, je ferai un aveu, c’est aujourd’hui mon soixante-quatrième anniversaire. J’ai donc toute raison de citer, au nom de toutes les personnes âgées, une chanson des Beatles et de poser la question : Aurez-vous encore besoin de moi et assurerez-vous encore ma subsistance lorsque j’aurai 64 ans?

 

      J’espère que la réponse est affirmative, que l’on prendra soin des personnes âgées et que l’on aura besoin d’elles au XXIe siècle. Je vous remercie.

 

 

 

 

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