SUR CETTE PLANETE, TOUTE FEMME, OU QU’ELLE VIVE, A EXACTEMENT LES MEMES DROITS QUE TOUT HOMME, SOULIGNE M. ANNAN
Communiqué de presse SG/SM/8157 |
WOM/1330
AFG/190
OBV/265
SUR CETTE PLANETE, TOUTE FEMME, OU QU’ELLE VIVE, A EXACTEMENT LES MEMES DROITS QUE TOUT HOMME, SOULIGNE M. ANNAN
On trouvera ci-après l'allocution d'ouverture prononcée par le Secrétaire général, M. Kofi Annan, devant le Comité de célébration de la Journée internationale de la femme le 8 mars:
Bienvenue au Siège de l’Organisation des Nations Unies. Cette année, à l’occasion de la Journée internationale de la femme, nous nous préoccupons particulièrement de la situation des femmes afghanes. Mais n’oublions pas que cette Journée appartient à toutes les femmes du monde entier.
C’est une grande joie pour moi de voir que nous avons parmi nous aujourd’hui des femmes énergiques et exemplaires, à la pointe de l’action chacune dans leur domaine.
Et je me sens en particulier heureux et honoré de saluer parmi elles Mme Laura Bush, Première Dame des États-Unis. Mme Bush a entrepris de défendre avec éloquence les droits des femmes afghanes et nous rappelle constamment que les filles et les femmes, où qu’elles se trouvent, ont droit à l’instruction et besoin d’instruction pour pouvoir assumer pleinement leur rôle dans la vie.
Depuis plusieurs années, la situation des femmes afghanes interpelle, non sans raison, la conscience du monde. Notre dévouement à leur cause devrait nous conforter encore dans notre détermination à relever les défis auxquels les femmes et les filles doivent répondre partout dans le monde.
Permettez-moi de m’arrêter sur quelques domaines qui constituent des priorités sur le plan mondial.
Sur plus de 100 millions d’enfants non scolarisés, la majorité sont des filles. Sur plus de 800 millions d’adultes illettrés, la majorité sont des femmes.
Le VIH/sida se répand parmi les femmes et les filles à une vitesse alarmante et intolérable.
Partout où un conflit violent éclate, ce sont souvent les femmes et les filles qui sont les premières victimes.
La violence à l’égard des femmes, surtout au sein de la famille, est une véritable épidémie mondiale, la traite des femmes et des filles est la forme de criminalité organisée qui connaît la plus forte progression.
Le travail des femmes reste sous-estimé et sous-payé, si tant est qu’il est payé.
Et presque dans tous les pays, les femmes continuent d’être sous-représentées aux postes de décision.
Il y a 18 mois, dans la Déclaration du Millénaire, les dirigeants politiques du monde entier ont décidé de promouvoir l’autonomisation et l’éducation des femmes « en tant que moyen efficace de combattre la pauvreté, la faim et la maladie, et de promouvoir un développement réellement durable ».
La même année, le Conseil de sécurité a adopté la résolution 1325 (2000), qui reconnaît le rôle crucial joué par les femmes dans la paix et la sécurité.
Les études montrent les unes après les autres qu’il n’existe pas de stratégie de développement effective dont les femmes ne soient pas une composante essentielle. Lorsque les femmes jouent pleinement leur rôle, les résultats se voient immédiatement : leurs enfants sont mieux éduqués; les femmes sont en meilleure santé et mieux nourries; elles sont mieux à même de se protéger du sida et d’autres maladies; les revenus et la situation économique de leur famille s’améliorent. Et ce qui est vrai pour les familles est vrai pour les communautés, et à terme devient vrai pour des pays entiers.
De même, si les femmes doivent être protégées des conséquences des conflits armés, elles doivent aussi être reconnues comme jouant un rôle essentiel dans la recherche d’une solution. Nous devons nous efforcer davantage de les faire participer pleinement à toutes nos stratégies de rétablissement et de consolidation de la paix et de reconstruction.
De plus, n’oublions jamais que notre Charte proclame l’égalité des droits des hommes et des femmes. Sur cette planète, toute femme, où qu’elle vive, a exactement les mêmes droits que tout homme.
Mesdames et Messieurs, nous avons vu ce qu’il en coûte à la société lorsque ce principe fondamental est bafoué. Nous l’avons vu dans la situation dramatique des femmes afghanes – quand, pendant des années, toutes les normes de dignité, d’égalité et d’humanité ont été foulées aux pieds.
Nous avons aussi salué la force des femmes afghanes – qui, face aux privations et aux discriminations les plus cruelles, ont fait preuve d’un courage et d’une ingéniosité remarquables.
À l’heure actuelle, les femmes afghanes, avec le soutien du monde, réaffirment leurs droits – en particulier celui de jouer un rôle actif à tous les niveaux de la société et celui de participer à chaque étape de l’instauration de la paix et du développement dans leur pays.
D’ailleurs, aujourd’hui, à Kaboul, les femmes afghanes ont marqué cette Journée par la présentation d’un cadre commun et d’un programme d’action national, définis au cours d’une consultation qui a rassemblé cette semaine des femmes de toutes les composantes de la société afghane.
Nous devons écouter attentivement leur message – parce qu’il faut aux femmes d’Afghanistan plus que des manifestations de solidarité. Pour donner la pleine mesure de leurs capacités, elles ont besoin d’une aide concrète.
Il faudra construire plus d’écoles et les équiper, former plus d’enseignants et les rémunérer si on veut garantir à chaque fille afghane le droit à l’éducation. Et les hommes devront apprendre que chaque femme a le droit de vivre dans un environnement sûr, sans violence ni discrimination ni mauvais traitement.
En cette Journée internationale de la femme, laissons aux femmes afghanes le soin de nous rafraîchir la mémoire et de nous montrer l’exemple. Nous, les hommes, rappelons-nous que le respect des droits des femmes ne relève pas de la seule responsabilité des femmes – c’est notre responsabilité à tous. Agissons avec la conviction que l’amélioration de la condition des femmes est un bienfait dont les femmes ne sont pas les seules à tirer profit c’est un bienfait pour nous tous. Je vous remercie.
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