SG/SM/8105

POUR M. KOFI ANNAN, LES DROITS DE L'HOMME ET LA DEMOCRATIE SONT UNE DES MEILLEURES PROTECTIONS CONTRE LE FLEAU DU TERRORISME A LA LUTTE DUQUEL L'ONU PARTICIPE PLEINEMENT

18/01/02
Communiqué de presse
SG/SM/8105


                                                            SC/7277


POUR M. KOFI ANNAN, LES DROITS DE L'HOMME ET LA DEMOCRATIE SONT UNE DES MEILLEURES PROTECTIONS CONTRE LE FLEAU DU TERRORISME A LA LUTTE DUQUEL L'ONU PARTICIPE PLEINEMENT


On trouvera ci-après le texte de la déclaration prononcée aujourd’hui par le Secrétaire général devant la réunion du  Conseil de sécurité consacrée au contre-terrorisme: 


Cette séance représente essentiellement une occasion pour les États Membres de débattre des travaux du Comité contre le terrorisme créé par la résolution 1373 (2001). Cela signifie que l’honneur revient à Sir Jeremy Greenstock plutôt qu’à moi. Les membres sont tous impatients de l’entendre, j’en suis sûr, et je me limiterai donc à quelques brèves remarques.


Premièrement, je me félicite grandement de l’énergie et de l’esprit de coopération avec lesquels les États Membres ont réagi aux attaques terroristes du 11 septembre. Les travaux du Comité contre le terrorisme, et la coopération dont il a bénéficié de la part des États Membres ont été exemplaires et sans précédent. Je ne vais pas retarder le Conseil en décrivant en détail les actions que nous entreprenons au Secrétariat pour répondre à ces événements, ni les travaux parallèles concernant les instruments juridiques internationaux, que le Conseiller aux affaires juridiques a présenté au Comité à plusieurs occasions. Je voudrais simplement indiquer ici que nous utilisons à présent plus de 25 % de nos ressources allouées à la documentation pour traiter les rapports nationaux soumis au Comité par les États Membres, afin de faciliter leur examen par le Comité. C’est un effort sans précédent, dont je crains qu’il ne pourra pas être maintenu pendant très longtemps, au moment où ces ressources sont réduites par l’Assemblée générale.


Grâce aux travaux de ce Comité, les États Membres, pour une fois, utilisent vraiment cette Organisation de la façon qu’avaient imaginé ses fondateurs – comme un instrument grâce auquel forger un système de défense mondial contre une menace mondiale. J’espère fermement voir manifester le même esprit d’unité et de détermination dans la lutte contre d’autres menaces de caractère mondial, allant des armes de destruction massives au VIH/sida ou au changement climatique.


Deuxièmement, les travaux du Comité ont déjà souligné les liens étroits qui existent entre le terrorisme et diverses autres activités que l’ONU a cherché à réprimer, ou au moins à contrôler. Je pense en particulier au crime organisé, au trafic illicite des armes, des drogues, et d’autres biens comme les diamants.


Nous lutterons certainement plus efficacement contre ces phénomènes si nous agissons de façon plus cohérente. Cela signifie que nous devons garantir une plus étroite coordination entre les différents organismes de l’ONU.


Troisièmement, il devrait être clair pour tous qu’il n’y a pas de compromis à faire entre une action efficace contre le terrorisme et la protection des droits de l’homme. Au contraire, je pense qu’à long terme, nous nous rendrons compte que les droits de l’homme, avec la démocratie et la justice sociale, sont une des meilleures protections contre le terrorisme.


Le terrorisme est l’arme utilisée par des gens marginalisés et désespérés, et c’est souvent un produit du désespoir. Si les êtres humains partout se voient offrir un réel espoir de parvenir au respect de soi et à une vie décente par des moyens pacifiques, les terroristes seront beaucoup, beaucoup plus difficile à recruter, et trouveront beaucoup moins de complaisance et de soutien de la part de la société dans son ensemble.


En conséquence, bien que nous devons être vigilants pour empêcher les actes de terrorisme, et qu’il nous faut faire preuve de fermeté pour les condamner et les punir, ce serait aller contre nos intérêts que de sacrifier d’autres priorités essentielles – comme les droits de l’homme – au cours de ce processus.


Bien sûr, la protection des droits de l’homme n’est pas du ressort principal du Conseil – elle incombe à d’autres organismes de l’ONU, dont les travaux ne doivent pas faire double emploi avec ceux du Conseil. Mais il faut prendre en compte l’expertise de ces organismes, et s’assurer que les mesures adoptées par le Conseil ne limitent pas indûment les droits de l’homme, ou ne donnent pas à d’autres un prétexte pour ce faire.


Enfin, de nombreux États n’ont pas la capacité d’adopter des mesures antiterroristes efficaces. Ils ont un réel besoin d’assistance technique et financière s’ils doivent remplir leurs obligations.


Ce problème a été reconnu dès le début et, dans la résolution 1377 (2001), le Conseil a chargé le Comité contre le terrorisme de d’examiner les programmes d’assistance et les pratiques optimales en la matière. Je sais que cela a été fait, et j’espère qu’il réalisera un inventaire précis des besoins en ce domaine, sur le fondement duquel le système des Nations Unies et les institutions de Bretton Woods pourront concevoir des projets spécifiques.


Pour terminer, permettez-moi de répéter que l’ONU est fermement engagée dans la lutte contre le terrorisme, quels que soient les objectifs qu’il prétend servir. Nous devons maintenant, de toute urgence, prendre appui sur l’excellent travail accompli par le Comité afin d’élaborer une stratégie à long terme qui permettra à tous les États de prendre les mesures difficiles qui s’imposent pour vaincre le terrorisme. Je pense qu’ils ne pourront le faire que lorsque la lutte mondiale contre le terrorisme sera considérée comme nécessaire et légitime par leurs peuples. Cette légitimité universelle est une chose à laquelle l’ONU pourra beaucoup contribuer.


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