POP/843

LE NOMBRE DE MIGRANTS DANS LE MONDE ATTEINT 175 MILLIONS

29/10/2002
Communiqué de presse
POP/843


LE NOMBRE DE MIGRANTS DANS LE MONDE ATTEINT 175 MILLIONS


La population migrante a doublé en l’espace de 25 ans


NEW YORK, le 28 octobre –- Près de 175 millions de personnes résident actuellement dans un pays différent de celui où elles sont nées. Le nombre de migrants a plus que doublé depuis 1975, la plupart d’entre eux vivant en Europe (56 millions), en Asie (50 millions) et en Amérique du Nord (41 millions). Les conclusions ci-après sont tirées de la planche murale sur les migrations internationales (2002) publiée par la Division de la population.


Alors que la question des migrations internationales compte désormais parmi les préoccupations majeures de la communauté internationale, la nécessité de disposer de données et d’analyses précises, actualisées et comparables sur le niveau et les tendances des migrations internationales et sur les politiques connexes est plus urgente que jamais auparavant. Les informations et les analyses disponibles ne sont toutefois pas à la hauteur des besoins grandissants. Tout dernièrement, le Secrétaire général a souligné dans son rapport sur le renforcement de l’Organisation (A/57/387) que « le moment est venu d’examiner dans son ensemble et sous ses divers aspects la question de la migration, qui concerne désormais des centaines de millions de personnes et se pose aux pays d’origine, de transit et de destination. Nous devons mieux comprendre les causes des mouvements internationaux de populations et leurs liens complexes avec le développement ».


À l’appui des efforts incessants qu’elle déploie pour répondre à ces préoccupations, la Division de la population du Département des affaires économiques et sociales a publié la planche murale susmentionnée, qui présente les données essentielles les plus récentes concernant les migrations internationales dans tous les pays et toutes les régions du monde, y compris les estimations relatives au stock de migrants, aux soldes migratoires, aux réfugiés et aux envois de fonds des travailleurs émigrés. Ces estimations sont complétées par des informations sur les positions et les politiques des gouvernements en matière de migrations internationales et sur l’état de la ratification des instruments pertinents. Outre la planche murale, la Division de la population publiera le mois prochain un document complémentaire intitulé Migration Report 2002 (ESA/P/WP.178), contenant des informations supplémentaires sur les migrations internationales à l’échelle des pays, des régions et du monde pour 2000 et pour 1990. La planche murale et le rapport peuvent également être consultés sur le site de la Division (http://www.unpopulation.org).


Les principales conclusions de l’étude présentée dans le rapport sont les suivantes:


Stock de migrants. Près de 175 millions de personnes, soit 3 % de la population mondiale, résident actuellement hors du pays dans lequel elles sont nées. Le nombre de migrants a plus que doublé depuis 1975. Aujourd’hui, 60 % de la population migrante mondiale réside dans les régions les plus développées et 40 % dans les régions les moins développées. Les migrants vivent essentiellement en Europe (56 millions), en Asie (50 millions) et en Amérique du Nord (41 millions). Dans les régions les plus développées, près d’une personne sur 10 est migrante, contre une sur 70 dans les pays en développement.

Nombre de réfugiés. À la fin 2000, on dénombrait 16 millions de réfugiés dans le monde, dont 12 millions relevant du mandat du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et 4 millions de celui de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). L’Asie et l’Afrique comptent le plus grand nombre de réfugiés (9 millions et 4 millions respectivement), et 3 millions de réfugiés se trouvent dans des pays développés.


Solde migratoire. Les régions les plus développées du monde ont vu leur population s’accroître de quelque 2,3 millions de migrants venus des régions moins développées, soit près de 12 millions de personnes entre 1995 et 2000. C’est l’Amérique du Nord qui a reçu chaque année le plus grand nombre de migrants (1,4 million), suivie de l’Europe (0,8 million) et de l’Océanie (90 000).

Envois de fonds des travailleurs émigrés. Les transferts de salaires contribuent de manière substantielle aux recettes en devises et sont un complément majeur au produit intérieur brut d’un certain nombre de pays. Ainsi, en 2000, ces transferts ont fait s’accroître de plus de 10 % le PIB d’El Salvador, de l’Érythrée, de la Jamaïque, de la Jordanie, du Nicaragua et du Yémen, entre autres. Ces revenus peuvent être utilisés pour importer des biens d’équipement et financer les investissements des entrepreneurs, sans compter qu’ils s’ajoutent aux revenus et à l’épargne des ménages et peuvent faciliter l’achat de biens de consommation et de services.


Positions et politiques des gouvernements en matière d’immigration. Les positions des gouvernements quant au niveau de l’immigration connaissent une évolution majeure, due aux préoccupations croissantes liées aux conséquences économiques, sociales, politiques et démographiques des migrations. À l’heure actuelle, près de 40 % des pays s’efforcent de réduire les niveaux d’immigration. Les pays développés sont plus enclins à une telle réduction, mais les pays en développement tendent eux aussi à adopter des politiques plus restrictives.

Positions et politiques des gouvernements en matière d’émigration. Les positions et les politiques des pays développés et des pays en développement en ce qui concerne les niveaux d’émigration sont remarquablement similaires. Environ 75 % des pays développés et des pays en développement sont satisfaits de leur situation, mais un pays sur cinq a adopté des politiques visant à réduire les niveaux de l’émigration.


Adhésion aux instruments des Nations Unies


•La Convention relative au statut des réfugiés (1951), ratifiée par 141 pays, établit des garanties juridiques et définit clairement le statut de réfugié. Elle interdit en outre l’expulsion ou le rapatriement forcé de personnes bénéficiant du statut de réfugié.


•Le Protocole relatif au statut des réfugiés (1967), ratifié par 139 pays, élargit le champ d’application de la Convention de 1951, qui n’intéressait que les personnes ayant obtenu le statut de réfugié avant le 1er janvier 1951, aux personnes ayant obtenu ce statut après cette date.


•La Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille (1990), ratifiée par 19 pays, établit une définition internationale des différentes catégories de travailleurs migrants et institutionnalise la responsabilité des États d’accueil en ce qui concerne le respect des droits des migrants et leur protection.


•Le Protocole additionnel à la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants (2000), ratifié par 18 pays, vise à prévenir et à combattre la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants, à protéger et à aider les victimes de la traite, ainsi qu’à promouvoir la coopération entre les États parties à ces fins.


•Le Protocole contre le trafic illicite de migrants par terre, air et mer, additionnel à la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale (2000), ratifié par 17 pays, a pour objet de prévenir et combattre le trafic illicite de migrants, et réaffirme que la migration en elle-même n’est pas une infraction et que les migrants sont parfois des victimes qu’il faut protéger.


Pour toutes informations complémentaires, veuillez contacter Joseph Chamie, Directeur de la Division de la population du Département des affaires économiques et sociales, par téléphone au (212) 963-3179 ou par télécopie au (212) 963-2147.


La publication International Migration, 2002 (numéro de vente : E.03.XIII.3) est disponible au prix de 5,95 dollars l’unité auprès de la Section des ventes de l’Organisation des Nations Unies à New York et à Genève, ainsi que dans les librairies du monde entier, ou peut être obtenue en adressant une demande écrite au Directeur de la Division de la population, Département des affaires économiques et sociales, Organisation des Nations Unies, New York, NY 10017, États-Unis d’Amérique.


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À l’intention des organes d’information. Document non officiel.