L’IDENTIFICATION D’AUDIENCES CIBLES ET L’EVALUATION DE L’IMPACT DES PROGRAMMES DEFINIES COMME GARANTES DE L’EFFICACITE DES ACTIVITES DU DEPARTEMENT DE L’INFORMATION
Communiqué de presse PI1411 |
Comité de l’information PI/1411
24e session – 2e séance 23 avril 2002
matin
L’IDENTIFICATION D’AUDIENCES CIBLES ET L’EVALUATION DE L’IMPACT DES PROGRAMMES DEFINIES COMME GARANTES DE L’EFFICACITE DES ACTIVITES DU DEPARTEMENT DE L’INFORMATION
Les membres du Comité de l’information ont poursuivi, ce matin, l’examen du rapport du Secrétaire général sur la réorientation des activités d’information et de communication des Nations Unies qui leur a été présenté hier par le Chef par intérim du Département de l’information, M. Shahi Taroor. Ce faisant, les délégations ont appuyé la nouvelle mission envisagée du Département qui serait de "gérer et de coordonner le contenu communicationnel des activités de l’Organisation et de ses composantes, et à transmettre ce contenu par des voies intermédiaires appropriées afin d’obtenir le plus large impact possible auprès du public."
Ainsi comme l’a dit notamment le représentant du Nigéria, cette nouvelle mission est importante en ce qu’elle fera véritablement du Département de l’information l’élément le plus dynamique de l’ONU pour ce qui est de la sensibilisation, de l’appui et de la participation au travail de l’ONU. Dans ce cadre, les délégations ont appuyé les deux priorités définies par le Chef par intérim du Département à savoir l’idenfitication des audiences cibles – les médias, la société civile y compris les ONG - et l’évaluation régulière de l’impact des programmes sur elles. A ce propos, le représentant des Etats-Unis a rappelé les directeurs de programmes à leur obligation d’effectuer des évaluations régulières pour déterminer les programmes qui doivent être maintenus, élargis ou supprimés.
C’est dans ce contexte que des suggestions et des propositions ont été faites sur les centres d’information des Nations Unies, le renforcement des sites Web de l’ONU dans les six langues officielles, le maintien des communiqués de presse, l’impact de la radio et de la télévision de l’ONU, la poursuite des publications, telles que la Chronique des Nations Unies ou l’Annuaire de l’ONU, le fonctionnement de la Bibliothèque Dag Hammarskjöld, ou encore l’organisation de manifestations spéciales.
En ce qui concerne les centres d’information, de nombreuses délégations, soulignant leur importance dans la transmission d’information sur l’ONU au niveau local, se sont félicitées de la proposition de créer un réseau de centres régionaux et d’envisager l’élimination des centres dans les pays dont les populations ont un accès élargi à l’information. S’agissant des sites Web de l’ONU dans les six langues officielles, de nombreuses délégations ont émis des réserves quant à la deuxième option qui le Secrétaire général a présenté comme “plus sage et plus économique” consistant à laisser chaque version du site Web se développer indépendamment en fonction des ressources des Départements et services d’origine. Elles se sont plutôt prononcées en faveur de la première option visant à transposer le contenu du site Web anglais dans les autres langues officielles. Plusieurs délégations ont toutefois indiqué qu’elles accepteraient la deuxième option. A ce propos, le représentant des Etats-Unis, soulignant l’apport du système du disque optique dans la parité, a demandé au Comité de prier le Secrétaire général d’étudier la possibilité de fournir au public un accès gratuit à ce système.
Pour ce qui est des communiqués de presse, les intervenants qui se sont prononcés pour leur maintien ont argué du manque de ressources humaines et financières de leur délégation qui les empêche de suivre toutes les réunions des Nations Unies. En toute chose, les délégations ont rappelé que le Comité de l’information est le seul organe habilité à faire des recommandations sur la réorientation des activités d’information de l’ONU. Le représentant des Etats-Unis a d’ailleurs proposé à ses collègues d’adopter un texte pour s’assurer que ces questions relèvent de la compétence exclusive du Comité. Il a motivé son argument en citant l’exemple selon lequel la Cinquième Commission a décidé de créer deux postes au sein du Département de l’information sans recommandation de ce dernier ni du Comité de l’information.
Outre les représentants cités, sont intervenus au cours de ce débat les représentants des pays suivants : Japon, Cuba, Pakistan, Costa Rica (au nom du Groupe de Rio), Jamaïque (au nom de la Caricom), Chine, Maroc, Mexique, Fédération de Russie, Jordanie et Bélarus.
Le Comité de l’information poursuivra son débat général cet après-midi à 15 heures.
Débat général
M. MOTOHIDE YOSHIKAWA (Japon) a souligné l’importance du travail du Département de l'information, travail qu’il a défini comme un facteur essentiel pour mieux faire comprendre et connaître les activités de l’Organisation dans tous les domaines, non seulement celles relatives à la paix et à la sécurité mais celles concernant les questions économiques et sociales comme les droits de l’homme, la pauvreté ou encore la pandémie du VIH/sida. Le représentant a aussi fait part de sa satisfaction de ce que le rapport du Secrétaire général ait tenu compte de la nécessité de faire le meilleur usage des ressources. Il s’est félicité de l’initiative de M. Shashi Tharoor de réexaminer les activités du Département de l'information et a affirmé que le Japon appuyait la direction générale préliminaire de la réorientation. Il a nomment appuyé l’introduction de la notion des besoins des clients. Dans ce contexte, il a encouragé le Département de l'information à continuer à établir des priorités, exercice qui doit être continu.
Soulignant que la communication en langue locale est la plus efficace, il a souhaité que le Département poursuive ses efforts pour répartir de manière efficace les ressources entre les différentes langues.
Le représentant a également évoqué la question du rôle des 77 centres d’information des Nations Unies à travers le monde. Notant que ces centres absorbent 35% du budget du DPI, il a demandé une analyse des coûts et efficacité. Il a exprimé sa grande satisfaction au sujet du centre d’information de Tokyo, réaffirmant la volonté de son pays de le soutenir, en tant que lien privilégié entre l’ONU et le Japon.
M. ORLANDO REQUEIJO (Cuba) a déclaré que le monde se trouve dans l’oeil d’une révolution technologique dont les bénéfices ne sont pas répartis équitablement parmi les habitants de la planète. Il est donc plus que jamais nécessaire, a-t-il estimé, de créer un nouvel ordre de l’information et de la communication. Il n’est plus question de tout accepter avec passivité et de se soumettre à la parole de ceux qui nous bombardent d’images pour atteindre leurs propres objectifs. Les pays en développement doivent trouver des solutions pour jouer un rôle plus important dans la diffusion d’informations et permettre aux Nations Unies de jouer le rôle d’une contrepartie active. Dans ce cadre, le représentant s’est félicité des efforts du Département de l’information pour consolider sa présence sur l’Internet. Il est important, a insisté le représentant, de ne pas réduire « par caprice » les maigres ressources des programmes de radio et de télévision des Nations Unies. Il faut aussi entretenir les efforts pour améliorer le site Web dans toutes les langues officielles des Nations Unies.
Le représentant a poursuivi en rejetant, une nouvelle fois, la réduction des services informatiques qui portent préjudice à la plupart des délégations présentes. Il a dit souhaiter participer aux échanges de vues qui auront lieu dans les groupes de travail sur ces questions. L’une des grandes difficultés auxquelles se heurtent les pays en développement réside dans le manque de ressources pour bénéficier d’informations équilibrées, a encore dit le représentant. Pour lui, ces pays reçoivent les nouvelles qu’ils « doivent connaître » et se voient imposer de modèles de réaction. Parfois, a poursuivi le représentant, nous ne savons pas ce qui se passe dans le pays voisin mais nous connaissons la dernière pensée « pourtant invalide » du dirigeant d’un pays puissant qui est répétée jusqu’à la lie et présentée comme une vérité fondamentale.
Illustrant ses propos, le représentant a dénoncé les manipulations de la réalité. Il y a une semaine, a-t-il estimé, les nouvelles sur le coup d’état perpétré contre le Président élu du Venezuela ont été déformées pour confondre et désorienter l’opinion publique. La nouvelle de restitution du Président à sa fonction a été retardée pendant des heures voire occultées. Ceux qui regardaient les chaînes américaines n’ont pu se rendre compte de la manière dont les choses se passaient au Venezuela. Dans ce cadre, le représentant a dénoncé l’agression dont son pays fait l’objet depuis le territoire des Etats-Unis. 2215 heures de programmes de radio et de télévision sont diffusées à destination de Cuba avec le consentement des autorités fédérales comme le montre le cas de la Radio Marti qui fonctionne sous le contrôle des autorités américaines. Ces transmissions ne violent pas seulement la souveraineté de Cuba mais aussi le droit international et les règles de ‘Union internationale des communications. L’emploi de l’information en vue de renverser l’ordre interne national constitue une action illégale et mérite le rejet de la communauté internationale, a estimé le représentant. Il a ajouté que l’adoption par les Nations Unies de résolutions pour empêcher un mauvais usage de l’information à des fins criminelles et terroristes n’a pas conduit les Etats-Unis à renoncer à leur politique contre Cuba.
M. MASSOUD KHALID (Pakistan) s’est félicité du formidable développement des technologies de l’information qui a permis de rapprocher les individus à travers le monde. A cet égard, il a fait siens les propos du Secrétaire général qui a regretté, à l’occasion du Sommet du Millénaire, le fossé numérique existant entre les pays en développement et ceux développés. A titre d’illustration de ce fossé, il a rappelé qu’il y avait plus d’ordinateurs aux Etats-Unis que dans le reste du monde et autant de lignes téléphoniques au Japon que sur tout le continent africain. 15% de la population mondiale regroupe plus de 80% des utilisateurs d’Internet tandis que 80% de la population mondiale n’a jamais utilisé de téléphone. C’est pourquoi, il a exhorté la communauté internationale à tout mettre en oeuvre pour que les bénéfices de cette révolution de la technologie et de l’information soient répartis de façon plus équitable et plus juste dans le monde, et a souhaité que le Département de l'information soit l’articulation privilégiée pour ce faire. Le représentant a souhaité que le Département de l’information rassemble toute son énergie pour aider à réduire la fracture numérique.
Il s’est dit heureux de constater que, selon le rapport sur cet exercice de réorientation, le Département continuera à améliorer ses activités concernant les pays en développement et que la réorientation contribuera à combler le fossé entre les pays développés et ceux en développement dans le domaine de la communication. Il a formé le voeu que l’examen de ce rapport du Secrétaire général permette de rationaliser les activités du Département de l'information et lui permette de gagner en efficacité grâce à une utilisation optimum de ses ressources. En ce qui concerne les centres d’information, il a déclaré qu’ils revêtent une importance très grande, car ils sont une fenêtre des Nations Unies surtout dans les pays en développement, en soulignant tout particulièrement l’importance du centre d’Islamabad. Evoquant les coûts très élevés des frais de location de certains centres dans les pays développés, il a souhaité que soit privilégiés les centres situés dans les pays en développement, justement là où les populations ont le moins accès aux technologies de communication.
M. CHARLES ONONYE (Nigéria) a souscrit aux efforts du Secrétaire général pour la modernisation du système d’information des Nations Unies et l’a encouragé à ne pas relâcher ses efforts étant donné que le Département est l’élément le plus dynamique des Nations Unies pour toucher le reste du monde. Venant au projet de radio, il a estimé que la radio reste le moyen de communication le moins cher et le plus accessible pour l’Afrique. Il a ainsi souligné que l’accord passé entre le Département de l’information et la Radio du Nigéria a permis de toucher un nombre record de 50 millions d’auditeurs. Il s’est donc prononcé pour le maintien de ce projet.
Poursuivant, le représentant s’est félicité de l’implication du Département de l’information dans la mise en oeuvre du Rapport Brahimi sur les opérations de maintien de la paix. Il a salué, dans ce cadre, le fait que le Département continue d’apporter un appui aux composantes information des opérations de maintien de la paix comme cela a été le cas au Kosovo, en Ethiopie, en Sierra Leone et en Afghanistan. S’agissant des centres d’information, il a souscrit à la proposition du Secrétaire général de créer un réseau de centres régionaux.
Soulignant l’importance des communiqués de presse, en particulier, pour “les délégations africaines aux ressources limitées”, il s’est prononcé pour la poursuite de ce service. Il s’est par ailleurs félicité des efforts du Secrétaire général pour faire de la Bibliothèque Dag Hammarskjöld une bibliothèque virtuelle dotée de la capacité de toucher le monde entier. Tout en comprenant la nécessité de réévaluer les services du Département de l’information compte tenu des ressources limitées, le représentant a souligné le caractère indispensable de ces services et a donc appelé à une certaine prudence dans cette réévaluation et l’allocation des ressources afin, a-t-il insisté, de ne pas compromettre la fourniture de ces services.
Mme PATRICIA DURRAND (Jamaïque), s’exprimant au nom de la Communauté des Caraïbes (Caricom), a déclaré que l’information est un outil très important qui accompagne le processus d’éducation, mais aussi le processus de développement, et s’est félicitée des efforts du Secrétaire général pour réduire le fossé numérique entre les pays développés et en développement. Elle a salué la tenue en juin prochain d’une réunion sur les technologies de l’information en accord avec la résolution 56/258 de l’Assemblée générale. Elle s’est également félicitée du programme de réseau durable mis en place par le PNUD qui relie les petits Etats insulaires dans le monde, programme qu’elle a défini comme un exemple à suivre. Elle a salué l’accent nouveau mis par le Département sur la nécessité d’améliorer et de renforcer la coordination avec les nombreux autres départements des Nations Unies qui ont également des activités d’information.
La représentante s’est dite sensible et compréhensive face à la tâche énorme du Département de l'information, dans ses efforts pour remplir sa tâche en utilisant de manière optimum ses ressources limitées, d’autant plus que certaines des activités entreprises sont, au cours des années, devenues indispensables aux Etats Membres. Elle a souhaité que la réorganisation des activités du Département respecte les objectifs et mandats essentiels et ne se fasse pas au détriment de certains pays et régions.
Par ailleurs, elle s’est félicitée de voir que la mission de réorientation comporte une approche en plusieurs temps dans une démarche visant à gérer et coordonner le niveau communicationnel des activités de l'ONU, dans le souci de toucher une audience ciblée en se concentrant sur les grands problèmes et priorités évoqués par le Secrétaire général. Il doit y avoir une relation très claire entre la feuille de route établie par le Secrétaire général à l’occasion du Sommet du Millénaire et les activités du Département de l'information. En ce qui concerne les missions hors siège, l’information doit continuer à être diffusée par des supports traditionnels comme la radio qui touche plus de 180 millions de personnes dans le monde. Elle a appuyé le processus d’évaluation, mais a souhaité que soit pris en compte l’impact du travail du Département de l'information dans les différentes régions et que cette réflexion ne se fonde pas uniquement sur des considérations budgétaires. Elle a lancé un appel au Département de l'information pour qu’il fasse des émissions en créole pour Haïti, comme cela est demandé chaque année. Elle a partagé la nécessité de faire une étude sur l’utilité des publications des Nations Unies et la nécessité d’utiliser les nouvelles technologies de l’information pour arriver à une réduction des coûts de ces publications, mais en faisant attention à ne pas défavoriser ceux dans le monde qui sont encore en marge des progrès de ces nouvelles technologies. Enfin, elle a souligné l’importance vitale des communiqués de presse quotidiens et a demandé qu’ils soient maintenus. Elle a également demandé que la Bibliothèque soit accessible plus facilement au public. En ce qui concerne les centres d’information des Nations Unies elle a souligné leur importance comme supports privilégiés de l’information des Nations Unies à travers le monde. En conclusion, elle s’est félicitée du rôle très précieux du Département de l'information et a salué ses efforts visant à appliquer une stratégie de la communication claire et coordonnée afin que l’information soit mise au service de toute la population mondiale.
M. PATRICK KENNEDY (Etats-Unis) a proposé une reprise de session du Comité, plus tard dans l’année, pour examiner le rapport final sur la réorientation des activités d’information des Nations Unies, celui du Bureau des services de contrôle sur les centres d’information des Nations Unies et l’étude d’ensemble du système des services bibliothécaires de l’ONU. Dans ce cadre, le représentant a souhaité que l’étude d’ensemble contienne des recommandations et des décisions globales assorties de commentaires susceptibles de fournir au Comité les informations nécessaires pour comprendre les décisions prises par le Département et pour donner des avis informés. Les directeurs des programmes, a insisté le représentant, doivent nous indiquer les programmes qui seront maintenus, élargis ou éliminés. Il est de la responsabilité de chaque directeur de programme de réévaluer régulièrement les mandats et de faire des recommandations sur les activités à éliminer.
Dans ce cadre, il s’est félicité de l’intention du Département de l’information de définir les objectifs de chacune de ses activités et de développer des indicateurs pour déterminer s’il a réalisé ces objectifs. Il a également souscrit au point de vue du Département selon lequel le succès de la redéfinition des priorités exige que certaines activités à faible impact soient arrêtées. Il a aussi appuyé les efforts du Département pour éliminer les chevauchements et la fragmentation de ses fonctions; assurer une coordination plus efficace au sein du Secrétariat; et améliorer les contenus reçus des autres départements du Secrétariat plutôt que de créer son propre contenu.
Ainsi, le représentant a jugé utile d’examiner minutieusement l’impact et le lectorat de la Chronique des Nations Unies. Contrairement à l’Annuaire des Nations Unies, il a estimé que la Chronique comprend généralement des informations que le lecteur peut aisément trouver ailleurs. Pour lui, les ressources humaines et financières allouées à cette publication devraient être réaffectées vers d’autres activités du Département, par exemple, pour le renforcement du multilinguisme sur le site Web des Nations Unies. Concernant la Bibliothèque Dag Hammarskjöld, le représentant a estimé que ses services techniques doivent être automatisés et rationalisés et que sa compétence doit être davantage dévolue aux activités d’appui en matière d’information du Secrétariat.
Le représentant a aussi commenté la rationalisation des centres d’information. Il a ainsi estimé que les Maisons des Nations Unies et les réseaux des centres régionaux envisagés offriraient la possibilité de mettre en place un système d’information centralisé et à l’échelle du système. Se félicitant des efforts du Département dans le renforcement du site Web des Nations Unies, le représentent s’est interrogé sur la nécessité de faire appel à des services extérieurs pour rationaliser ce site. Souhaitant que cette fonction revienne au Département, le représentant a, par ailleurs, dit son intention, en ce qui concerne le renforcement du multilinguisme du site, de proposer au Comité de demander au Secrétaire général un rapport sur l’impact de l’ODS sur le multilinguisme et la possibilité de fournir au public un accès gratuit au système.
Concernant la radio, le représentant a estimé que ses programmes doivent être régulièrement établis pour une période limitée et poursuivis uniquement après une évaluation détaillée. S’agissant des opérations de maintien de la paix, il s’est interrogé sur le caractère pertinent de la demande du Secrétariat concernant des ressources supplémentaires au compte d’appui aux opérations de maintien de la paix. Une telle demande, a-t-il souligné, ne peut être présentée qu’après examen de l’étude d’ensemble du Département. Concluant, le représentant a fait part de son intention de proposer des mesures pour assurer que les recommandations relatives au travail du Département de l’information relèvent de la compétence exclusive du Comité. Au cours des dernières années, a-t-il souligné, des décisions ont été prises par la Cinquième Commission qui n’ont pas été recommandées par le Département ni par le Comité. Il s’agissait par exemple de la création de deux nouveaux postes au sein du Département.
M. LI TAIZHANG (Chine) a déclaré que la réunion d’information qui s’est tenue hier permettra aux délégations de mieux soutenir le processus de réorientation engagé par le Département de l'information. Il a constaté avec plaisir que le site Internet des Nations Unies constitue un excellent outil d’information et de diffusion après sa reformulation dans les six langues officielles des Nations Unies. Tout en se félicitant de ce caractère multilingue, il a formé le voeu que le nombre de pages disponibles en arabe et en chinois soit plus important. Il a insisté sur le besoin d’améliorer encore la qualité du site et de respecter le multilinguisme. Dans ce contexte, il a proposé que le Département de l'information collabore avec le Bureau de la gestion des ressources humaines en vue d’une meilleure distribution des postes linguistiques, les postes nécessaires devant être créés pour la langue chinoise.
Le représentant s’est déclaré favorable à ce que chaque version du site Web soit développée de façon indépendante en fonction des ressources des bureaux auteurs, reconnaissant les difficultés à réaliser l’ambitieux objectif d’une parfaite parité linguistique.
M. MOHAMMED ARROUCHI (Maroc) a regretté l’élargissement du fossé numérique, mais s’est félicité du rôle de l’UNESCO en matière d’information dans les pays en développement. Il a déclaré que cet examen doit contribuer à répondre à la question essentielle du rapport du Secrétaire général qui est : « Qu’attendent les Etats Membres du Département de l'information »? La meilleure réponse est la nécessité d’adapter l’information au moment où le monde doit faire face à divers défis. Il s’agit de définir les priorités des activités d’information - regrettant qu’elles soient dispersées et pas assez coordonnées du fait d’une accumulation des mandats - de manière à redonner au Département de l'information son rôle clef au centre des Nations Unies.
Dans ce contexte, le représentant a estimé que la Déclaration du Millénaire est le point de référence de ces priorités. Le Département de l'information se doit de sensibiliser davantage la communauté internationale sur les souffrances du peuple palestinien. Le Département de l'information ne doit pas se limiter à transmettre l’information mais essayer de coordonner les contacts et les rapports des Nations Unies à travers les intermédiaires adéquats des Nations Unies dans le monde, qu’il s’agisse des médias ou des ONG.
Il faut assurer un équilibre entre les nouvelles technologies et les moyens traditionnels d’information qui jouent un rôle essentiel dans les pays en développement, a poursuivi le représentant qui a rappelé que les utilisateurs d’Internet ne dépassent pas actuellement 6% de la population mondiale. En ce qui concerne la Bibliothèque des Nations Unies, il a estimé qu’elle constituait la mémoire vivante de l’Organisation et qu’elle devait être maintenue. Il a formé le voeu que soit respectée la meilleure parité linguistique afin de pouvoir toucher un public maximum. Il a insisté sur la nécessité de maintenir les communiqués de presse quotidiens qui servent les intérêts des pays membres et tout particulièrement ceux en développement. Il s’est félicité de la nouvelle culture d’évaluation systématique et continue des activités du Département, ceci afin de renforcer l’impact de la mission d’information de ce dernier et de servir les objectifs et buts des Nations Unies. En conclusion, il s’est félicité du nouveau rôle assigné au Département de l'information, comme en témoigne le nouveau nom qui lui sera attribué à savoir : Département de la communication et des relations extérieures.
M. BERND NIEHAUS (Costa Rica), au nom du Groupe de Rio, a souligné le déséquilibre entre les tâches confiées au Département et les ressources limitées mises à sa disposition. Soulignant l’intention de son pays de participer activement à la hiérarchisation des priorités du Département, le représentant s’est d’emblée prononcé pour le maintien voire le renforcement des moyens traditionnels de diffusion de l’information. Il a également dit l’importance que son Groupe attache aux cours de formation dispensés par le Département aux journalistes des pays en développement. En toute chose, le représentant a voulu que tout exercice d’évaluation se fasse sur la base des mandats gouvernementaux et des priorités établies par le Comité de l’information.
Venant au multilinguisme qu’il a décrit comme “l’expression de la pluralité” il a souhaité que toutes les activités du Département soient menées au moins dans les six langues officielles. Reconnaissant le caractère inaccessible de cette requête, il a demandé que le renforcement de chaque site soit conforme à la demande dans l’une ou l’autre langue. A cet égard, il a indiqué que le site en espagnol est un des sites les plus visités des six sites des Nations Unies. Il s’est félicite du rapport du Secrétaire général en la matière en appelant à la plus grande souplesse et à la plus grande inventivité possible pour examiner les deux propositions du Secrétaire général. Concluant, le représentant a souligné l’importance qu’il y a à améliorer la qualité du contenu du site Web des Nations Unies. Il s’est donc félicité des efforts du Département pour enrichir le contenu du site espagnol en faisant appel à des instances extérieures.
M. BORIS MALAKHOV (Fédération de Russie) s’est félicité de constater que les Nations Unies continuent de renforcer leur rôle en matière d’information. Il a salué les efforts visant à réorienter les activités dans ce domaine, pour arriver à une situation ou toutes les entités des Nations Unies parleraient d’une même voix. Il a évoqué le problème du fossé numérique et s’est félicité que le rôle revenant aux Nations Unies pour réduire ce fossé soit reconnu. Il a appuyé les efforts du Département de l'information pour diffuser des informations relatives aux opérations de maintien de la paix, aux droits de l’homme, à l’activité sociale et économique et à toutes les questions prioritaires évoquées lors du Sommet du Millénaire. Il a souligné le caractère très important des communiqués de presse quotidiens, ainsi que des bulletins d’information et s’est félicité du rapport du Secrétaire général qui comprend une analyse franche et détaillée des activités du Département de l'information.
Par ailleurs, le représentant a formé le voeu que l’étude d’ensemble qui doit être achevée au mois de mai permettra d’améliorer la rationalisation et l’efficacité des activités du Département de l'information dans le souci du maintien de la paix et de la sécurité internationales. La contribution qu’apporte le Département de l'information doit aider à la recherche continue du rejet absolu de toute forme de terrorisme. a-t-il encore ajouté. Il a réaffirmé le souhait de la Fédération de Russie de voir rassembler une Conférence sur la contribution des médias à la lutte contre le terrorisme. Cela passe par l’affirmation du respect de la diversité culturelle à travers le monde. En ce qui concerne la question de la parité linguistique, il a souhaité que les services Web soient disponibles dans les six langues officielles tout en permettant que chaque version du site Internet soit développée en fonction de ses moyens. Il a rappelé que dans une résolution de 1998, l’Assemblée générale a souligné qu’il était nécessaire de développer le site de manière à ce qu’il y ait une utilisation égale des six langues des Nations Unies. Il a également souligné la nécessité de défendre les moyens traditionnels d’information comme la radio. A cet égard, il a souhaité que la direction du Département de l'information lui communique des informations sur les difficultés rencontrées pour mettre en oeuvre le projet de radio internationale. En ce qui concerne les efforts du Département de l'information de fusionner les centres d’information avec les bureaux extérieurs du PNUD, il a déclaré que ces efforts commencent à porter leurs fruits. Mais dans ce domaine, il a souhaité qu’il soit procédé au cas par cas en respectant les attentes des pays hôtes. A titre d’illustration, il a rappelé que le Centre d’information de Moscou est la source la plus importante de documentation en Russie sur les Nations Unies.
M. LUIS ALFONSO DE ALBA (Mexique) a jugé qu’au plus grand nombre de messages et de destinataires doit correspondre un meilleur contenu. Il s’agit, a-t-il dit, de promouvoir les valeurs fondamentales de l’ONU et de susciter un soutien de la part de la communauté internationale. Ceci, selon le représentant, pourrait encourager une plus grande implication de la société civile dans les questions dont s’occupe l’ONU. A cet égard, a-t-il estimé, le Département de l’information a un rôle essentiel à jouer qui est celui de promouvoir et de faciliter l’interaction entre les gouvernements et la société civile sur toutes les questions clefs. Les travaux du Département ne peuvent donc se limiter aux tâches de diffusion. Le représentant a par exemple appuyé les cours de formation dispensés aux journalistes ou le travail d’appui du Département en faveur des ONG.
En ce qui concerne le processus de réorientation en vue d’améliorer la qualité des contenus et les activités de diffusion du Département, le représentant a jugé fondamental de parvenir à un équilibre entre les diverses fonctions et la multiplicité des “clients” qui vont des missions permanentes aux collectivités locales. Se félicitant, par ailleurs, de ce que l’espagnol soit la deuxième langue dans les visites du site Web, le représentant a réaffirmé sa détermination à assurer un plus grand équilibre entre les langues officielles de l’ONU, en particulier sur ce site.
Passant aux programmes en direct de la radio des Nations Unies, il a souligné leur utilité pour l’accès de la société civile aux informations des Nations Unies. Il a conclu en exprimant son appui aux activités des centres d’information qui eux aussi constituent un pont vers la société civile. Ces activités doivent être intensifiées d’autant plus que l’ONU peut tirer grandement partie des informations collectées par ces centres au niveau local.
M. WALID AL-HADID (Jordanie) a souligné l’importance du Département dans la sensibilisation de l’opinion publique aux questions pressantes dont s’occupe l’ONU. Parmi ces questions, il a cité la situation dans les territoires palestiniens occupés en espérant que le Département fera davantage pour la faire connaître. S’attardant aussi sur la question de la parité linguistique sur le site Web des Nations Unies, le représentant a appuyé la première option proposée dans le rapport du Secrétaire général qui vise la traduction du contenu et des bases de données dans toutes les langues officielles. Dans ce cadre, il a évoqué les deux variantes et voulu que l’on fixe une date pour réaliser la parité en se contentant de ne traduire que les nouveaux documents et que l’on exclut de la traduction certains textes comme les traités des Nations Unies. Le représentant a conclu en jugeant important pour le Département de l’information de publier les différents documents et publications des Nations Unies dans les six langues officielles.
M. ANDREI SAVINYKH (Bélarus)s’est félicité du rapport présenté par le Chef par intérim du Département de l'information, et s’est dit heureux de voir se développer une culture de la communication, qu’il a définie comme un élément essentiel de la réforme de tout le système des Nations Unies. Il a insisté sur la nécessité de réduire le fossé numérique, ajoutant qu’il fallait en faire une priorité du Département de l'information, pour répondre aux besoins spécifiques des pays en développement et notamment ceux en transition.
Il a salué le contenu du rapport du Secrétaire général notamment sur le rôle du Département de l'information dans les opérations de maintien de la paix et l’enrichissement du site Internet par le respect de la parité linguistique. A ce sujet, il a demandé que l’on réponde aux besoins en personnel du Département de l'information pour répondre à cette ambition de parité linguistique. Le représentant a demandé que soit renforcé la composante du Bureau OON/PNUD à Minsk et que l’on continue à s’efforcer de répartir les ressources des différents centres d’information entre les différents pays. S’agissant tout particulièrement de la catastrophe de Tchernobyl, il a demandé que le Département de l'information continue d’informer sur les moyens d’en réduire les conséquences.
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