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ONG/441

LE COMITE DES ONG VOTE CONTRE UNE RECOMMANDATION DE STATUT CONSULTATIF A “INTERNATIONAL LESBIAN AND GAY ASSOCIATION”

23/01/2002
Communiqué de presse
ONG/441


Comité chargé des ONG

45e et 46e séances – matin et après midi


LE COMITE DES ONG VOTE CONTRE UNE RECOMMANDATION DE STATUT CONSULTATIF A “INTERNATIONAL LESBIAN AND GAY ASSOCIATION”


Au terme d’une journée de débat, le Comité des organisations non gouvernementales (ONG), réuni sous la présidence de M. Levent Bilman (Turquie) a décidé par huit voix pour (Fédération de Russie, Sénégal, Soudan, Tunisie, Chine, Ethiopie, Liban et Pakistan), six voix contre (Roumanie, Etats-Unis, Bolivie, Chili, France, Allemagne) et cinq abstentions (Turquie, Colombie, Cuba, Inde et Algérie) de ne pas recommander au Conseil économique et social (ECOSOC) la demande de statut consultatif de l’organisation «International Lesbian and Gay Association» (ILGA)*.


Au regard du compte rendu des délibérations, après avoir constaté qu’il n’y avait pas de consensus, le Président du Comité a souhaité ce vote, sur proposition de la représentante du Soudan de rejeter la demande de statut consultatif présentée par l’ILGA.


A l’issue d’un vote demandé par le représentant des Etats-Unis qui contestait cette décision, invoquant des erreurs de procédure, le Comité a approuvé par onze voix pour, sept voix contre (Roumanie, Etats-Unis, Bolivie, Chili, Colombie, France et Allemagne) et une abstention (Sénégal), la décision de son Président de procéder à un vote par appel nominal.


Répondant à des questions formulées par les représentants du Soudan, de la France, de l’Ethiopie, de l’Algérie, de l’Allemagne, du Pakistan et du Soudan, ainsi que de l’Egypte, de la République arabe syrienne, de la République islamique d’Iran et du Canada en tant qu’observateurs qui ont souhaité connaître la position de l’organisation sur l’âge du consentement, la notion de discrimination due aux orientations sexuelles, la pédophilie ou obtenir des précisions sur sa composition, la représentante de l’ILGA a répondu que les statuts de l’organisation stipulent que l’âge de la majorité sexuelle est de 18 ans et que les membres ont, depuis 1997, l’obligation de signer une déclaration anti-pédophilie.  En ce qui concerne la notion de discrimination, elle a déclaré que son organisation se réfère à l’article 1 de la Déclaration universelle des droits de l’homme.  Pour ce qui est de l’autodétermination sexuelle, l’ONG estime que l’orientation sexuelle est inhérente à la personne et qu’il faut traiter cette question de la même façon que celle relative à la discrimination fondée sur d’autres critères  Le but poursuivi est de soutenir les efforts et de répondre aux besoins spécifiques de chaque région.  Enfin, elle a précisé que le conseil d’administration a le droit d’expulser un membre et la décision est entérinée lors de la conférence mondiale


Dans le cadre des explications de vote avant le vote, les représentants du Chili, de l’Allemagne, de la Bolivie, des Etats-Unis et de la Roumanie, qui se sont félicités de l’excellent travail de cette organisation, notamment dans le domaine de la protection des minorités et de la lutte contre le VIH/sida, ont fait part de leur intention de voter contre la proposition visant à rejeter la recommandation de statut consultatif pour ILGA.


Les représentants du Pakistan et du Liban ont soutenu, pour leur part, la proposition de refuser la recommandation de statut, s’étant déclarés insatisfaits des réponses fournies par l’organisation.  Le représentant du Sénégal a, quant à lui, déclaré que son pays, compte tenu de ses traditions et de sa spécificité culturelle, ne pouvait appuyer des organisations composées d’homosexuels et de lesbiennes.  Le représentant de la Colombie a déclaré vouloir avoir plus d’informations avant de se prononcer.  C’est pourquoi, il a fait part de son souhait de s’abstenir.


De son côté, le représentant de la France a regretté qu’une poignée de délégations, ne souhaitant pas ce débat, l’ont bloqué et ont donné ainsi le plus mauvais exemple de ce que pouvaient être des débats aux Nations Unies.  Il s’est félicité des engagements de la représentante d’ILGA de respecter la Charte des Nations Unies et de l’action de son organisation dans la lutte contre toutes les formes de discriminations.  Il a regretté que certains aient fait un amalgame entre la pédophilie et l’homosexualité.  Il a également rappelé que plusieurs organes des Nations Unies s’étaient déjà prononcés clairement sur la question de l’homosexualité.  En conclusion, il a profondément regretté que le Comité des ONG n’ait pas été capable de donner le meilleur de lui-même dans le souci de trouver un consensus.


Le comité poursuivra ses travaux demain, jeudi 24 janvier à 10 heures.


* E/C.2/2001/CRP.5


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