LA COMMISSION DE LA CONDITION DE LA FEMME ADOPTE UNE RESOLUTION SUR LA SITUATION DES FEMMES ET DES FILLES EN AFGHANISTAN A LA CLOTURE DE SA QUARANTE-SIXIEME SESSION
Communiqué de presse FEM/1196 |
Commission de la condition de la femme
15e séance – matin
LA COMMISSION DE LA CONDITION DE LA FEMME ADOPTE UNE RESOLUTION SUR LA SITUATION
DES FEMMES ET DES FILLES EN AFGHANISTAN A LA CLOTURE DE SA QUARANTE-SIXIEME SESSION
La Commission de la condition de la femme a adopté sans vote ce matin, lors de la clôture de sa quarante-sixième session – qui avait débuté le 4 mars -, un projet de résolution, tel qu’amendé oralement, sur la situation des femmes et des filles en Afghanistan* présenté par les Etats-Unis au nom de ses coauteurs. Aux termes de cette résolution, la Commission recommande au Conseil économique et social d'exhorter notamment les autorités afghanes à respecter et faire respecter les principes d'égalité s'agissant des droits et libertés des femmes et des filles et d'inviter les organismes du système des Nations Unies à assurer la participation pleine et entière des femmes afghanes à tous les stades de l'assistance humanitaire.
La représentante des Etats-Unis a estimé que, par cette résolution, la Commission transmet une déclaration énergique aux femmes afghanes. Pour la représentante de l’Espagne, qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, la Commission, grâce à ce texte, s’adresse pour la première fois directement aux autorités afghanes.
Concernant la suite donnée aux résolutions et décisions du Conseil économique et social, M. Othman Jerandi (Tunisie), Président de la Commission, a indiqué qu’il allait adresser une lettre au Président du Conseil économique et social pour appeler son attention sur le document de séance dont la Commission était saisie, décrivant les recommandations pratiques faites lors de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes et de la vingt-troisième session extraordinaire de l’Assemblée générale. Il lui permet également dans cette lettre d’en informer le Conseil à sa session de fond de 2002, lors de la réunion de haut niveau consacrée à la question intitulée ¨La mise en valeur des ressources humaines, notamment dans les domaines de la santé et de l’éducation, et sa contribution au développement¨.
La Commission a également adopté son rapport sur les travaux de sa quarante-sixième session détaillant notamment la durée de la session, le nombre des participants, son ordre du jour et l’organisation des travaux**. Enfin, Mme Lala Ibrahimova (Azerbaïdjan) a été élue par acclamation au poste de Vice-président de la Commission et remplira également les fonctions de Rapporteur.
La Commission de la condition de la femme avait dû ajourner ses travaux le 15 mars, n’étant pas parvenue à adopter l’ensemble de ses documents finaux dans les délais qui lui avaient été impartis. Lors de cette quarante-sixième session, elle a consacré son débat général aux mesures à prendre pour assurer l’application concrète de la Déclaration et du Programme d’action de la quatrième Conférence
mondiale sur les femmes qui a eu lieu en 1995 à Beijing ainsi que des textes adoptés lors de la vingt-troisième session extraordinaire de l’Assemblée générale, portant sur les femmes en l’an 2000 : égalité entre les sexes, développement et paix pour le XXIème siècle.
* E/CN.6/2002/L.4/Rev.2
** E/CN.6/2002/L.7
Présentation et adoption d’un projet de résolution
Aux termes de ce projet de résolution sur la Situation des femmes en Afghanistan (E/CN.6/2002/L.4/Rev.2), présenté par les Etats-Unis et adopté sans vote, le Conseil économique et social exhorterait l'Administration intérimaire afghane et la future Autorité afghane de transition à respecter intégralement le principe de l'égalité s'agissant des droits et libertés fondamentaux des femmes et des filles en application des instruments relatifs aux droits de l'homme; à envisager activement et rapidement de ratifier la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes et à envisager de signer et ratifier le Protocole facultatif à la Convention; à faire abroger toutes dispositions législatives ou autres mesures présentant un caractère discriminatoire à l'encontre des femmes et des filles et celles qui font obstacle à l'exercice de leurs droits et libertés fondamentaux; à faire participer effectivement les femmes à la vie civile, culturelle, économique, politique et sociale dans tout le pays; à respecter le droit des femmes au travail dans des conditions d'égalité; à assurer l'égalité du droit des femmes et des filles à l'éducation sans aucune discrimination et à tous les niveaux d'enseignement; à protéger le droit des femmes et des filles à la sécurité physique ainsi que leur droit à la liberté de circulation; à respecter l'accès effectif des femmes et des filles et dans des conditions d'égalité aux services nécessaires pour protéger leur droit à bénéficier des soins de santé physique et mentale.
Par ce texte, le Conseil exhorterait également les autorités afghanes intérimaires puis de transition à réaffirmer un appui sans réserve à la participation des femmes à la Commission spéciale indépendante chargée de convoquer la loya jirga d'urgence et à la loya jirga elle-même; à faire en sorte que les femmes disposent de possibilités égales d'emploi dans tous les ministères et commissions, y compris la Commission judiciaire, la Commission de la fonction publique et la Commission des droits de l’homme; à assurer un environnement sûr et exempt de violence afin de faciliter le retour volontaire des réfugiés et des personnes déplacées. Le Conseil encouragerait par ailleurs la poursuite des efforts déployés par l'Organisation des Nations Unies et ses organismes, guidés par la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité concernant les femmes, la paix et la sécurité afin d'appuyer pleinement l’Administration intérimaire et la future Autorité afghane en ce qui concerne la participation des femmes; à fournir un appui aux ministères afin de les aider à développer leurs capacités d'intégrer une perspective sexospécifique dans leurs programmes; et à fournir une assistance technique pour que le système judiciaire ait la capacité de respecter les normes internationales relatives aux droits de l'homme.
Le Conseil inviterait enfin les organismes du système des Nations Unies, les organisations internationales et non gouvernementales, les donateurs multilatéraux et bilatéraux à utiliser une approche fondée sur les droits de l'homme et l'intégration des sexospécificités dans tous les programmes et activités sur la base des principes de non-discrimination et d’égalité entre les femmes et les hommes et d'assurer que les femmes bénéficient autant que les hommes de ces programmes dans tous les secteurs; à assurer la participation des femmes afghanes à tous les stades de l'assistance humanitaire, du relèvement, de la reconstruction et du développement, y compris la planification, l'élaboration des programmes, l'application, le suivi et l'évaluation et, enfin, à employer des femmes afghanes, notamment à des postes de direction.
Le Conseil, enfin, inviterait la communauté internationale à continuer de fournir une assistance financière et technique afin de protéger les droits fondamentaux des femmes et d'appuyer les initiatives visant à mettre un terme aux actes de violence dont elles sont victime. Par ce texte, il appellerait aussi l’Administration intérimaire afghane à prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir la sûreté et la sécurité des travailleurs humanitaires en Afghanistan.
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