En cours au Siège de l'ONU

DSG/SM/176

LA VICE-SECRETAIRE GENERALE, NOTANT LA NOMINATION DE L’OMBUDSMAN, PREVOIT DES MODIFICATIONS DES CONDITIONS DE TRAVAIL DU PERSONNEL DE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES

25/10/2002
Communiqué de presse
DSG/SM/176


                                                            ORG/1363


La Vice-SecrEtaire gEnErale, notant la nomination de l’Ombudsman, prEvoit des modifications des conditions de travail du personnel de l’Organisation des Nations Unies


Dans l’allocution qu’elle a prononcée à l’occasion de la Journée du personnel, la Vice-Secrétaire générale a évoqué la période de tensions et de troubles qui caractérise la situation mondiale, en soulignant le rôle que l’organisation mondiale doit continuer de jouer.


On trouvera ci-après le texte de l’intervention que la Vice-Secrétaire générale, Louise Fréchette, a faite ce jour à New York devant le personnel des Nations Unies à l’occasion de la Journée du personnel, 2002:


C’est un grand plaisir de vous voir tous réunis à l’occasion de la Journée du personnel, jour où nous célébrons les multiples cultures et les multiples talents du personnel de l’Organisation des Nations Unies.


Nous nous réunissons alors que la situation mondiale et, par voie de conséquence, l’histoire de notre organisation mondiale connaissent une période de tensions et de troubles.


L’explosion d’une voiture piégée à Bali il y a deux semaines – à la suite de laquelle deux soldats de la paix ont été portés disparus et trois membres de la police civile ont été gravement blessés – a mis en évidence la rapidité avec laquelle la lutte contre le terrorisme est devenue l’une des principales priorités de l’Organisation, et l’importance de la coopération internationale dans cette lutte.


Si la violence – et la possibilité d’actes de violence – est au premier plan des préoccupations de cette période agitée, elle se déploie sur un fond permanent de pauvreté et d’injustice, qui ravagent tant de vies, et sur lesquelles notre organisation axe l’essentiel de ses activités quotidiennes.


La Journée du personnel doit aussi cette année être un temps de réflexion – sur notre rôle et nos responsabilités et sur la meilleure manière dont nous pouvons relever les défis permanents et nouveaux. Toute organisation, qu’elle soit locale ou multilatérale, qu’elle axe son action sur un seul problème ou sur la condition humaine dans son ensemble, doit répondre aux attentes de ses membres. Et l’Organisation des Nations Unies, dépositaire des espoirs de l’humanité pour l’instauration d’un ordre mondial pacifique et équitable, se doit d’être une organisation forte et efficace, et de marcher avec son temps.


Contrairement à ce que l’on croit généralement, le changement ne constitue pas une nouveauté pour l’Organisation. Dès le moment de sa fondation, elle a évolué, relevant de nouveaux défis et s’adaptant à de nouvelles réalités. Les dernières années n’ont pas fait exception; le personnel a assumé de nouvelles responsabilités dans un grand nombre de domaines, souvent au pied levé, pour faire face à telle ou telle crise et a apporté sa contribution à l’action menée pour renouveler l’Organisation de l’intérieur. En bref, le changement est notre vie. Et nous devons continuer ainsi – non parce que nous sommes contraints de le faire de l’extérieur, mais à cause du désir intime et tenace qui nous pousse à consacrer nos énergies à ce qui est le plus important pour la population du monde.


Cette sensibilité se retrouve au coeur du rapport que le Secrétaire général a soumis aux États Membres le mois dernier et qui énonce un nouveau programme pour renforcer plus avant l’Organisation des Nations Unies. Je me suis entretenue avec bon nombre d’entre vous au cours de l’établissement de ce rapport, et nombre de vos commentaires et préoccupations ont été pris en compte dans les décisions et recommandations qui y sont formulées. Comme j’espère que chacun d’entre vous prendra connaissance du rapport – il est court et de lecture facile –, je voudrais aujourd’hui m’attacher à la partie consacrée aux ressources humaines.


La dernière série de réformes était essentiellement axée sur le recrutement, la promotion, la responsabilisation et la mobilité du personnel. Cette fois-ci, nous réfléchissons aux moyens de faire de l’Organisation des Nations Unies un meilleur employeur – à ce qu’il doit faire pour vous permettre de tirer le meilleur parti de vos talents.


Une mesure qui s’impose avec évidence serait l’adoption d’un système compétitif de rémunération et de prestations. Dans le rapport, il est demandé à la Commission de la fonction publique internationale, habilitée en la matière, de finaliser rapidement les propositions présentées à cet égard.


L’ONU ne doit pas considérer les membres du personnel comme de simples « travailleurs », mais comme des individus ayant une vie et des responsabilités à l’extérieur. Certaines entités de l’Organisation ont déjà pris des dispositions concernant le travail à mi-temps, l’adoption d’horaires souples et le droit de travailler hors du bureau. À compter du 1er janvier, des arrangements de travail seront adoptés dans le Secrétariat, sous réserve, bien entendu, des exigences de travail des bureaux individuels.


Le rapport du Secrétaire général examine les moyens de faciliter la mobilité, pour qu’il soit plus facile au personnel de changer de fonctions, d’occupation, de lieu d’affectation et même d’organisation. C’est l’une des considérations essentielles à prendre en compte pour l’établissement du cadre de fonctionnaires internationaux nécessaire pour l’action de l’Organisation à l’échelle mondiale. Le Secrétariat et d’autres entités des Nations Unies doivent rechercher un accord permettant de faciliter les transferts temporaires ou permanents. Nous nous efforcerons d’harmoniser les conditions entre le Siège et les bureaux extérieurs. Et nous nous emploierons avec les États Membres à lever les restrictions qui s’opposent à l’emploi des conjoints de membres du personnel.

Comme vous le savez, l’ONU a été à l’avant-garde de l’action de sensibilisation à la pandémie du VIH/sida, soulignant en particulier la nécessité pour les gouvernements et les employeurs de faire face aux conséquences humaines de cette épidémie sur les lieux de travail. Nous devons mettre en pratique ce que nous préconisons. Le rapport du Secrétaire général demande la réalisation d’une étude approfondie, qui doit être achevée d’ici à la fin de l’année, pour assurer l’application effective, dans toutes ses dimensions, dans chacun des lieux d’affectation, de la politique d’ensemble concernant le sida.


Le système de justice interne est devenu sujet de préoccupation au cours des dernières années, et le rapport recommande de procéder à un examen complet de son fonctionnement. Dans le même temps, le système a été complété par la création d’un poste d’ombudsman. Mme Patricia Durrant a pris ses fonctions à ce poste J’ai le plaisir d’annoncer que son bureau est opérationnel à compter de ce jour. Le site Web du bureau – sur l’Internet et l’Intranet – est maintenant en place et présente des informations sur le mandat de l’Ombudsman, ses attributions ainsi que d’autres informations.


L’Ombudsman sera une source d’appui accessible, disponible et confidentielle pour le personnel de tous les niveaux qui a besoin de réponse à certaines questions ou pour contribuer à résoudre les problèmes et les conflits sur les lieux de travail. Il écoutera les préoccupations des membres du personnel et les aidera à mieux comprendre leur situation et évaluer leurs possibilités. Il sera impartial et objectif, indépendant de toute hiérarchie et structure de gestion, et fera rapport directement au Secrétaire général.


On espère que l’Ombudsman ne se contentera pas d’aider les cas individuels, en trouvant une solution au problème dès le départ, mais plus généralement améliorera les systèmes de gestion des conflits et encouragera une culture de règlement des conflits. C’est une importante adjonction au système de justice interne, et j’espère que vous y aurez recours.


Enfin, nous devons faire davantage pour promouvoir l’esprit d’équipe. À cet égard, la situation des agents des services généraux mérite une attention particulière.


Le Secrétaire général regrette vivement que l’Assemblée générale ait choisi de limiter leurs possibilités de promotion à la catégorie des administrateurs, en imposant des contingents annuels très restrictifs. Il a demandé instamment aux États Membres de revoir leur position afin que les agents les plus performants aient de réelles perspectives d’avancement. Il a suggéré que le contingent annuel de postes de P-2 disponibles pour les candidats ayant passé avec succès l’examen soit porté à 25 %.


Nous devons également mettre sur pied un programme d’accueil des nouveaux agents des services généraux plus structuré, les aider davantage à organiser et à gérer leur carrière. C’est pourquoi au cours de la prochaine année nous élaborerons un plan d’action portant sur la mobilité, les perspectives de carrière et comprenant un examen très complet des fonctions, responsabilités et compétences des agents des services généraux.

Enfin, conformément à votre demande, en particulier à celle de vos représentants, et en reconnaissance du fait que tous les membres du personnel de l’ONU, qu’ils appartiennent à la catégorie des services généraux ou à celle des administrateurs, apportent une importante contribution à l’Organisation, le Secrétaire général a décidé qu’à compter du 1er janvier, tous les membres du Secrétariat de l’ONU seraient appelés « fonctionnaires internationaux ».


Je n’ai évoqué ici que quelques-uns des points importants du rapport qui traite de l’ensemble de nos travaux. L’impact de ces changements sera différent selon les départements et les fonctionnaires. Mais pris ensemble, ils représentent une manière radicalement différente de travailler. De nombreux emplois changeront. Certaines mesures prendront effet immédiatement, tandis que d’autres seront appliquées au fil du temps. Le Secrétaire général a demandé au personnel d’encadrement de travailler en étroite collaboration avec le personnel lors du déroulement de ce processus. La prochaine mesure concernera l’établissement d’un budget pour la prochaine période biennale qui traduira les nouvelles priorités et éliminera les activités qui ne sont plus pertinentes.


Il y a un an ou presque on annonçait que l’Organisation des Nations Unies et le Secrétaire général étaient les lauréats du prix Nobel de la paix. Comme vous le savez, le prix est doté d’une importante récompense financière. Le Secrétaire général étudie la possibilité d’utiliser les fonds alloués au prix Nobel de la paix décerné à l’Organisation des Nations Unies pour créer un fonds d’affectation spéciale qui financerait l’éducation des enfants de membres du personnel qui ont perdu la vie dans l’accomplissement de leurs fonctions. Il examine également les moyens qui permettraient de recueillir des fonds supplémentaires.


Le souvenir des membres du personnel disparus est toujours très vif en cette Journée du personnel. J’espère que vous vous arrêterez un instant aujourd’hui pour penser à ces collègues courageux, vous rappeler que c’est un privilège de travailler pour cette organisation unique et renouveler votre engagement en faveur de la réalisation de ce grand projet de coopération internationale pour le bien commun.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.