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DSG/SM/167

LA VICE-SECRETAIRE GENERALE EXAMINE LES REALISATIONS PASSEES ET LES TACHES FUTURES DU CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL

20/07/2002
Communiqué de presse
DSG/SM/167


                                                            DSG/SM/167

                                                            ECOSOC/6016

                                                            20 juillet 2002


LA VICE-SECRETAIRE GENERALE EXAMINE LES REALISATIONS PASSEES ET

LES TACHES FUTURES DU CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL


On trouvera ci-après l’allocution prononcée par la Vice-Secrétaire générale, Louise Fréchette, à l’ouverture du débat que le Conseil économique et social a consacré aux questions de coordination lors de sa session de 2002 :


C’est un grand plaisir pour moi de m’adresser au Conseil économique et social à l’ouverture de son débat consacré aux questions de coordination, qui sera axé sur le renforcement du Conseil et le suivi intégré des conférences des Nations Unies.


La raison pour laquelle des efforts ont été entrepris pour renforcer le Conseil économique et social et le suivi des conférences des Nations Unies est très claire. Le fléau séculaire de la pauvreté est aussi écrasant que jamais. L’inégalité entre les pays et au sein des nations ne cesse de croître, avec des répercussions troublantes. La mondialisation offre des possibilités formidables de relever les niveaux de vie, mais à ce jour, trop de gens et trop de pays restent en marge, et ne peuvent pas jouir des avantages qui en découlent. Un Conseil économique et social fort et efficace est essentiel pour permettre à l’ONU de jouer un rôle de premier plan en aidant les peuples du monde entier à créer un avenir meilleur pour eux-mêmes et pour leurs enfants.


Notre compréhension des problèmes économiques et sociaux auxquels nous sommes confrontés et des mesures nécessaires pour y faire face s’est considérablement améliorée, grâce aux conférences tenues au cours des années 90. Ces conférences ont mobilisé les gouvernements, les groupes de la société civile, le secteur privé et d’autres acteurs autour d’une vision commune du progrès économique et social. Fait plus important encore, ces événements marquants ont permis de créer un cadre politique commun dans lequel s’inscrit maintenant l’action de toutes les entités du système des Nations Unies.


Ce cycle de conférences a atteint un point culminant avec le Sommet du Millénaire, à l’occasion duquel a été adoptée une déclaration remarquablement claire reflétant les aspirations de notre temps, qui a défini les objectifs du Millénaire en matière de développement comme le cadre de référence global pour nos efforts en vue du progrès économique et social.


Depuis lors, les efforts déployés pour élaborer des politiques et des stratégies se sont intensifiés, et d’autres conférences et sessions extraordinaires ont été organisées sur de nombreuses questions – le sida, la faim dans le monde, le droit des enfants et le sort des pays les moins avancés. Des questions nouvelles comme celle du vieillissement, qui revêtira bientôt autant d’importance pour les pays en développement qu’elle n’en revêt actuellement pour les pays développés, ont également reçu une attention sans précédent, alors que l’ONU s’acquitte de son rôle essentiel consistant à inscrire les questions de demain au programme d’aujourd’hui.


La conférence qui a eu lieu récemment à Monterrey sur le financement du développement et le Sommet mondial sur le développement durable qui doit se tenir prochainement à Johannesburg revêtent une importance particulière du fait que les questions figurant à leur ordre du jour ont un impact direct sur la réalisation de l’ensemble des objectifs fixés par les autres conférences. La notion de durabilité qui sera au coeur des débats du Sommet de Johannesburg doit être appliquée à toutes nos stratégies. Et la mise en oeuvre des engagements pris à Monterrey en ce qui concerne la mobilisation de ressources accrues pour le développement reste urgente si nous voulons atteindre nos objectifs. Ensemble, Monterrey et Johannesburg nous conduisent de la politique à l’action, des objectifs fixés à la façon de les atteindre.


Pour garantir l’efficacité de sa contribution à la réalisation des objectifs définis lors des diverses conférences des Nations Unies et à la mise en oeuvre des plans d’action adoptés, le Conseil économique et social devra faire appel à toutes ses capacités en vue d’assurer la cohérence des politiques, de suivre les progrès accomplis et de diriger les activités entreprises par les différents organismes des Nations Unies. La tâche ne sera pas facile. Nous avons affaire à un ensemble complexe de questions interdépendantes et à une vaste gamme d’intervenants. Pourtant, comme le Conseil l’a décidé à juste titre, il est essentiel que ces conférences fassent l’objet d’un suivi intégré, pour éviter que les liens d’interdépendance ne soient négligés et que le résultat total ne réponde pas aux attentes. C’est la raison pour laquelle le Conseil économique et social tout comme le Secrétariat doivent continuer à améliorer leurs approches et leurs méthodes de travail.


Je n’ignore pas que le Conseil économique et social a déjà beaucoup fait pour améliorer ses méthodes. Il a établi un dialogue régulier avec les institutions de Bretton Woods. En dirigeant les travaux des commissions techniques, il s’est efforcé d’identifier les thèmes communs issus des conférences tenues au cours des années 90, afin de promouvoir la cohérence des travaux. Il a aidé à renforcer le système des coordonnateurs résidents, et a simplifié les règles et procédures relatives aux activités opérationnelles. Il a aussi instauré des liens très productifs avec la société civile et le secteur privé.


Le rapport du Secrétaire général, qui sera présenté ce matin par M. Civili, contient un certain nombre de propositions supplémentaires que le Conseil voudra peut-être examiner.


Notre objectif doit être de faire du Conseil économique et social le principal organe du système des Nations Unies pour l’étude des questions de développement, un endroit où les chercheurs, les décideurs et les intervenants peuvent se réunir pour assurer la direction intellectuelle de la politique de développement. Le Conseil doit veiller à ce que les actions entreprises par les différentes composantes du système des Nations Unies soient bien échelonnées et coordonnées et se renforcent mutuellement, de manière à maximiser le progrès d’ensemble. Grâce aux débats qu’il consacre à différentes questions, le Conseil a une capacité inégalée d’influer sur l’orientation et la teneur non seulement des travaux analytiques du système des Nations Unies, mais également de ses activités opérationnelles pour le développement et de ses activités humanitaires.


Le Conseil économique et social a également pour tâche de suivre les progrès accomplis en ce qui concerne la réalisation des objectifs fixés par les diverses conférences. Ce suivi fournit des données essentielles par rapport auxquelles on peut évaluer les politiques et les stratégies et les ajuster selon que de besoin. La supervision de la Commission de statistique revêt une importance particulière à cet égard, de même que la coopération avec les fonds et programmes chargés du contrôle au niveau des pays.


Une question particulière que vous voudrez peut-être examiner est celle des rôles respectifs du Conseil et de l’Assemblée générale en ce qui concerne les sections des rapports annuels du Secrétaire général sur le suivi de la Déclaration du Millénaire qui ont trait aux domaines économique et social. Il serait à notre avis utile de définir plus clairement la répartition des tâches entre ces deux organes de l’ONU.


Comme vous le savez, le Secrétaire général a l’intention de présenter à l’Assemblée générale en septembre un certain nombre de propositions visant à renforcer encore l’Organisation, en particulier dans le domaine économique et social. Le point de départ est le même que celui des discussions que vous allez tenir au cours des prochains jours : il s’agit de déterminer les moyens de renforcer l’efficacité de l’ONU dans la poursuite des objectifs définis par les États Membres à l’occasion de l’Assemblée du Millénaire et des diverses grandes conférences.


Le rapport examinera un certain nombre de questions.


Le programme de travail actuel répond-il de manière adéquate aux priorités définies dans la Déclaration du Millénaire et dans d’autres grands cadres directifs – et, dans la négative, quelles questions devraient retenir davantage l’attention au cours des prochaines années?


Est-il possible d’améliorer les rapports établis à l’intention de l’Assemblée générale et d’autres organes de manière à permettre un examen d’ensemble plus complet des questions complexes et interdépendantes auxquelles nous sommes confrontés, tout en en réduisant au maximum le nombre et la longueur?


La répartition des tâches entre les diverses entités est-elle suffisamment claire, en ce qui concerne aussi bien le travail analytique que l’assistance technique, pour éviter les doubles emplois, accroître la transparence et développer des compétences réelles dans l’entité la mieux placée pour accomplir la tâche considérée?


Quels sont les moyens de renforcer la capacité analytique de l’Organisation pour lui permettre de mieux fournir aux États Membres les apports nécessaires à leur débat et faire en sorte qu’elle puisse jouer un rôle de premier plan dans l’examen des questions concernant le développement économique et social?


Quelles mesures doivent être prises pour resserrer encore davantage la coordination au niveau des pays afin que l’ONU, s’appuyant sur les importantes réalisations des cinq dernières années, puisse continuer à améliorer la qualité et l’efficacité des services qu’elle rend aux États Membres et s’acquitter des mandats qui lui sont confiés?


Je suis convaincue qu’associées aux mesures que le Conseil économique et social prend lui-même pour améliorer ses méthodes et procédures, les mesures pragmatiques que le Secrétaire général a l’intention de proposer pourraient fortement contribuer à renforcer l’impact de l’action des Nations Unies dans le domaine économique et social.


Je sais que c’est là un objectif que nous partageons tous. J’espère que votre session sera fructueuse et débouchera sur de nouvelles améliorations du travail du Conseil.


Ces dernières années, le Conseil économique et social a été revitalisé, et le potentiel qu’il offre en tant que catalyseur de politiques éclairées et de partenariats créatifs est redécouvert. Faisons de notre mieux pour que cette revitalisation se poursuive, afin que le Conseil et l’ONU en général puissent mieux servir les peuples du monde, et le monde entier en recueillera les fruits. Je vous remercie.


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