DSG/SM/165

LA VICE-SECRETAIRE GENERALE FAIT OBSERVER QUE L’AUGMENTATION DES MENACES « NOUS CONTRAINT A DONNER DAVANTAGE DE NOUS-MEMES »

13/06/02
Communiqué de presse
DSG/SM/165


                                                            DSG/SM/165

                                                            ORG/1353

                                                            13 juin 2002


LA VICE-SECRETAIRE GENERALE FAIT OBSERVER QUE L’AUGMENTATION DES MENACES « NOUS CONTRAINT A DONNER DAVANTAGE DE NOUS-MEMES »


On trouvera ci-après les observations formulées par la Vice-Secrétaire générale, Mme Louise Fréchette, à l’occasion du Sommet annuel sur la sécurité du personnel, le 11 juin.


      Cette année, le Sommet sur la sécurité du personnel se tient à un moment où règnent des craintes immenses, qui font redouter que la ville de New York n’en ait pas fini avec la vague d’attentats terroristes qui ont détruit le World Trade Center en septembre dernier. Les fonctionnaires des Nations Unies, partout où ils se trouvent à travers le monde, éprouvent eux aussi un malaise profond et se sentent plus vulnérables que jamais.


Ces inquiétudes éminemment compréhensibles viennent s’ajouter aux risques, déjà considérables, que prennent les fonctionnaires des Nations Unies dans l’exercice de leurs fonctions, à une époque où les civils sont la cible d’actes de violence et où les parties aux conflits armés semblent faire peu de cas du droit international, ou même du personnel humanitaire et autres personnes qui s’emploient à venir en aide aux victimes. Cette année, quatre fonctionnaires ont déjà trouvé la mort dans des actes de malveillance, et deux autres membres du personnel ont été pris en otage lors de deux incidents distincts.


La réunion d’aujourd’hui examine un autre type de préoccupation : l’arrestation, l’enlèvement ou la disparition de fonctionnaires, ainsi que la situation des fonctionnaires recrutés sur le plan local, que leur association avec les Nations Unies peut mettre en danger, mais qui ne bénéficient peut-être pas du même niveau de protection que celui accordé aux fonctionnaires recrutés sur le plan international.


Comme le Secrétaire général l’a souligné, entrer au service de l’Organisation des Nations Unies est un choix qui n’est pas exempt de risques. Cela étant, c’est au Secrétariat qu’il incombe au premier chef d’assurer la sécurité de son personnel. Et le Secrétaire général est déterminé à tout mettre en oeuvre pour assurer aux fonctionnaires la protection dont ils ont besoin et qu’ils méritent.


La menace du terrorisme nous contraint à être vigilants. Ici au Siège, l’inspection des véhicules et des laissez-passer a été renforcée, les procédures d’évacuation et le système de haut-parleurs ont été améliorés, et d’autres mesures encore ont été prises – comme vous l’avez constaté. Il en a été fait de même dans


tous les lieux d’affectation. La collaboration du personnel s’est révélée un élément essentiel de ce processus, et je tiens à vous assurer que cette approche participative continuera d’être mise en oeuvre.


La prolifération de menaces quotidiennes qui planent sur les zones en proie à des conflits ou frappées par des catastrophes nous contraint à donner davantage de nous-mêmes. Progrès décisif, l’Assemblée générale a approuvé l’ensemble de propositions du Secrétaire général, ce qui nous permettra d’accroître les effectifs du personnel affecté à la sécurité des fonctionnaires sur le terrain, d’améliorer leur formation ainsi que le matériel mis à leur disposition, et d’élargir la gamme des services de consultation et autres qu’ils offrent. Enfin et surtout, la transparence des activités des hauts responsables des Nations Unies chargés de prendre des décisions en matière de sécurité en sera améliorée.


Une des propositions du Secrétaire général consistait à nommer à plein temps, ce pour la première fois, un Coordonnateur des Nations Unies pour les questions de sécurité. J’ai le plaisir de vous informer que, le mois dernier, le Secrétaire général a nommé à ce poste M. Tun Myat qui, comme vous le savez, nous fait bénéficier d’une riche expérience acquise au cours des nombreuses années qu’il a mises au service du Programme alimentaire mondial et, plus récemment, dans ses fonctions de Coordonnateur des opérations humanitaires des Nations Unies en Iraq, où il était chargé aussi de la sécurité. M. Tun rejoindra son poste le mois prochain.


Permettez-moi de rendre hommage à l’ensemble des fonctionnaires, qui s’acquittent de leur tâche dans les conditions difficiles que l’on sait.


Aux proches des personnes décédées, j’exprime à nouveau mes sincères condoléances.


      Aux États Membres, je demande qu’ils assument leurs responsabilités.


Cela veut dire, en d’autres termes, que les ressources nécessaires doivent être dégagées. Je suis heureuse de constater que des ressources supplémentaires considérables ont été affectées au renforcement de la sécurité sur le terrain, et je suis persuadée que l’Assemblée accédera à la demande de fonds supplémentaires pour renforcer la sécurité au Siège.


Il est temps de lutter contre l’impunité en arrêtant et en poursuivant, dans toute la mesure autorisée par la loi, quiconque s’en prend aux fonctionnaires des Nations Unies ou au personnel associé, en leur infligeant des blessures ou en les tuant. À ce jour, alors que 214 fonctionnaires des Nations Unies ont été assassinés depuis 1992, les auteurs de ces actes n’ont été traduits en justice que dans 7 % des cas.


Il est temps également, pour ceux qui ne l’ont pas encore fait, de signer et de ratifier les instruments juridiques pertinents. La Convention sur la sécurité du personnel de l’Organisation des Nations Unies et du personnel associé est entrée en vigueur, mais seuls 62 États – soit moins du tiers des membres de l’ONU – y sont parties. Dans le Statut de la Cour pénale internationale, les

agressions à l’encontre du personnel chargé du maintien de la paix et du personnel humanitaire sont qualifiées de crimes de guerre. Maintenant qu’il entre en vigueur, il faut espérer que les mécanismes qui en relèvent – dont la menace de poursuites pénales – permettront de décourager toute agression à l’avenir.


À Benon Sevan, qui quitte le poste de Coordonnateur des Nations Unies pour les questions de sécurité, je tiens à transmettre la reconnaissance du Secrétaire général pour ses huit années de bons et loyaux services. Son mandat a coïncidé avec la période pendant laquelle les questions de sécurité du personnel ont pris de l’ampleur et sont devenues plus complexes. Même si vous n’avez pas occupé officiellement ce poste à plein temps, vous vous y êtes toujours donné à 100 % et même au-delà.


Enfin, au Conseil du personnel – et en particulier à son Comité permanent sur la sécurité et l’indépendance de la fonction publique internationale – je veux faire part de la profonde gratitude du Secrétaire général qui apprécie à sa juste valeur le fait qu’ils ont placé sous le feu des projecteurs cette question fondamentale pour notre Organisation.


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