DSG/SM/161

SALUANT L’INDEPENDANCE DU TIMOR ORIENTAL, LA VICE-SECRETAIRE GENERALE DEMANDE INSTAMMENT A LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE DE CONTINUER A APPUYER GENEREUSEMENT LE NOUVEL ETAT

22/05/2002
Communiqué de presse
DSG/SM/161


SC/7404


SALUANT L’INDEPENDANCE DU TIMOR ORIENTAL, LA VICE-SECRETAIRE GENERALE DEMANDE INSTAMMENT A LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE DE CONTINUER A APPUYER GENEREUSEMENT LE NOUVEL ETAT


On trouvera ci-après le texte de l’allocution que la Vice-Secrétaire générale, Louise Fréchette, a prononcée le 20 mai, au cours de la réunion que le Conseil de sécurité a consacrée au Timor oriental.


Nombre des réunions qui se tiennent dans cette salle sont consacrées à des conflits et des tragédies, mais aujourd’hui, nous sommes réunis pour célébrer la joie d’un pays qui a surmonté les conflits et les tragédies du passé.


Peu après minuit, à Dili, le drapeau de l’Organisation des Nations Unies a cédé la place à celui du Timor oriental indépendant. Les Timorais marquaient ainsi la naissance de leur pays, le premier pays du nouveau millénaire à accéder à l’indépendance.


Cet événement est un motif de réjouissance pour le peuple timorais, qui a fait preuve de tant de courage et de détermination dans la poursuite de son objectif. Mais il est aussi l’occasion de rappeler le long et difficile chemin qu’il lui a fallu parcourir pour devenir indépendant, un chemin marqué de bien des décisions difficiles et des sacrifices pénibles. C’est également l’occasion de rappeler à notre souvenir les Timorais qui rêvaient de cette journée et qui sont morts avant de la voir se concrétiser. Cette journée est aussi leur journée.


La journée d’aujourd’hui est aussi une source d’inspiration pour l’ensemble de la communauté internationale. Le peuple du Timor oriental a été un exemple pour les autres peuples par son adhésion indéfectible aux valeurs fondamentales de la Charte, en l’occurrence, à la réconciliation et à la création d’institutions démocratiques capables de défendre les droits de l’homme. Sa volonté résolue d’aller de l’avant plutôt que de se tourner vers le passé augure bien de son avenir.


Et c’est pourquoi, aujourd’hui, nous adressons nos plus chaleureuses félicitations au peuple du Timor oriental, notamment au Président Gusmão, au Premier Ministre Alkatiri et au Ministre des affaires étrangères Ramos-Horta, qui se sont déjà présentés devant le Conseil et qui, aujourd’hui, assument la charge solennelle de diriger leur pays. Nous leur souhaitons du courage pour résoudre les nombreuses difficultés auxquelles ils sont confrontés. L’Organisation des Nations Unies s’associera à leurs efforts pour renforcer les institutions démocratiques timoraises en place et promouvoir le développement économique et social du pays.


Permettez-moi de rappeler le rôle que la communauté internationale a joué dans l’avènement de cette journée. Reconnaissons tout d’abord l’acte courageux que l’Indonésie et le Portugal ont accompli il y a trois ans en signant l’Accord du 5 mai, qui a permis aux Timorais de se prononcer en faveur de l’autodétermination. L’Indonésie a de nouveau illustré sa volonté d’ouverture ce matin, lorsque la Présidente Megawati Sukarnoputri a assisté aux cérémonies de l’indépendance à Dili. C’est là un geste élégant qui, je l’espère, annonce une coopération étroite et une grande amitié entre le Timor oriental et ses proches voisins, relations cruciales pour la stabilité et la prospérité à long terme du Timor oriental en tant qu’État.


Le Conseil de sécurité peut être fier de l’appui qu’avec une détermination et une imagination sans égales il a apporté au Timor oriental dans la réalisation de son indépendance.


En créant la Mission des Nations Unies au Timor oriental (MINUTO), il a en effet suscité un environnement où le peuple du Timor oriental a pu exprimer sa volonté d’autodétermination.


De même, au cours des sombres journées de septembre 1999, la diligence dont il a fait preuve pour dépêcher une mission dans la région puis autoriser le déploiement d’une opération multinationale a été déterminante pour mettre fin à la violence et ouvrir la voie aux progrès. Nous sommes reconnaissants à l’Australie d’avoir pris une part décisive dans cette opération et à tous les autres pays d’y avoir participé.


En créant l’Administration transitoire des Nations Unies au Timor oriental (ATNUTO), le Conseil de sécurité a pris une mesure audacieuse et sans précédent. Dotée d’un vaste mandat, financée par des ressources suffisantes et placée sous une hiérarchie unique, l’ATNUTO a pu aider les Timorais à maintenir leur sécurité intérieure et extérieure tout en jetant les fondements d’une infrastructure administrative et politique et en promouvant le développement économique et social.


L’appui financier et politique de la communauté internationale et le dévouement du personnel qu’elle a dépêché sur le terrain ont été décisifs. Je suis sûre que le Conseil se joindra à moi pour saluer avec gratitude et admiration le travail accompli par les soldats et les civils des deux missions. Je suis sûre également que vous vous joindrez à moi pour remercier de tout coeur Sergio Vieira de Mello, dont les compétences et le dévouement lorsqu’il a dirigé la Mission au cours des deux dernières années et demie ont été des éléments déterminants de son succès, et Ian Martin, qui a su garder les choses en mains de manière exemplaire lorsqu’il était sous pression, pendant la crise de septembre 1999.


Je sais que vous vous joindrez à moi également pour rendre un vibrant hommage aux soldats de la paix et aux membres du personnel des Nations Unies qui ont perdu la vie en essayant d’aider le Timor oriental lorsqu’il avait besoin de cette aide. Nous leur sommes redevables à jamais de leur sacrifice.


La journée d’aujourd’hui est aussi l’occasion de demander instamment à la communauté internationale de continuer à aider généreusement le Timor oriental à l’avenir. Le pays est en effet confronté à d’énormes difficultés à long terme, surtout en ce qui concerne la réduction de la pauvreté et l’édification d’une économie viable. Il reste également beaucoup à faire pour consolider les nouvelles institutions du pays, qui sont fragiles, et pour assurer la stabilité et la viabilité du nouvel État. La décision que le Conseil de sécurité a prise d’autoriser la création d’une opération multidimensionnelle de suivi – à savoir, la Mission d’appui des Nations Unies au Timor oriental – témoigne de sa volonté de mener à bien les tâches qu’il a entreprises. Elle illustre aussi clairement sa conviction selon laquelle il ne saurait y avoir de retrait sans stratégie.


Le Conseil de sécurité sera bientôt appelé à appuyer le Timor oriental d’une autre manière encore.


Il y a quelques heures seulement, le Secrétaire général a reçu du Premier Ministre et du Ministre des affaires étrangères du Timor oriental la demande d’admission du Timor oriental à l’Organisation des Nations Unies. Conformément à la pratique établie, cette demande sera présentée au Conseil de sécurité. Nous attendons avec le plus grand intérêt qu’il l’examine.


Mais aujourd’hui, le mot de la fin appartient au peuple du Timor oriental.


Comme le Secrétaire général l’a dit hier soir, lorsque le drapeau du Timor oriental a été hissé à Dili : Viva Timor Leste!


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