LA SESSION DE L’INSTANCE PERMANENTE SUR LES QUESTIONS AUTOCHTONES S’ACHEVE AU MOMENT OU S’OUVRE UN «NOUVEAU CHAPITRE DANS L’HISTOIRE DES POPULATIONS LES PLUS PAUVRES DU MONDE»
Communiqué de presse DH/339 |
Instance permanente sur
les questions autochtones
Première session
17 et 18èmes séances –matin et après-midi
Communiqué final
LA SESSION DE L’INSTANCE PERMANENTE SUR LES QUESTIONS AUTOCHTONES S’ACHEVE AU MOMENT OU S’OUVRE UN «NOUVEAU CHAPITRE DANS L’HISTOIRE DES POPULATIONS LES PLUS PAUVRES DU MONDE»
Le Conseil économique et social devra se prononcer
en juillet prochain sur la création à New York d’un secrétariat de l’Instance
S’écartant des procédures qui régissent habituellement la clôture des réunions aux Nations Unies, le Président de l’Instance permanente sur les questions autochtones, M. Ole Henrik Magga (Norvège), a, cet après-midi, entonné un « Joik » en hommage au vent, chant traditionnel du peuple Saami, donnant ainsi le mot de la fin à la première session de l’Instance permanente. Créée le 28 juin 2000, l’Instance permanente sur les questions autochtones avait entamé les travaux de sa première session le 13 mai dernier, permettant ainsi pour la première fois aux représentants de populations autochtones présents, soit 172 au total, d’exprimer leurs préoccupations et attentes pour que les droits et libertés fondamentales de près de 300 millions d’individus, parmi les plus marginalisés de la planète, soient reconnus et respectés.
Après deux semaines de travaux, l’Instance a recommandé au Conseil économique et social de créer d’urgence un secrétariat et, compte tenu de l’ampleur de son mandat, de faire siéger ce secrétariat à New York et de le rattacher au Secrétariat du Conseil économique et social. Ce secrétariat porterait le nom de secrétariat de l’Instance permanente sur les questions autochtones. Les activités du secrétariat, axées essentiellement sur la mise en oeuvre du programme de l’Instance, seront imputées au budget ordinaire des Nations Unies. L’ECOSOC devrait se prononcer sur cette question lors de sa session de fond de juillet prochain.
L’Instance a également fait d’autres recommandations au Conseil économique et social. Si celui-ci y accédait, l’Instance tiendrait alors sa seconde session en avril-mai 2003 au Siège des Nations Unies à New York; elle obtiendrait des « aperçus de séances » lors de ses réunions publiques; tiendrait des réunions informelles intersessions d’une durée de cinq jours avant la tenue de chacune de ses sessions annuelles de fond ainsi qu’une réunion intersession de trois jours avant la tenue de sa deuxième session. Des questions portant sur la collecte d’informations au sein du système des Nations Unies, les modalités de coopération et d’interaction avec les institutions du système, l’élaboration de bases de données, la publication de rapports sur la situation des populations autochtones
dans le monde ou encore la santé des populations autochtones, ont également été portées à l’attention des membres du Conseil économique et social. L’Instance a adopté son rapport final qui sera publié ultérieurement comme document officiel des Nations Unies.
Désormais les populations autochtones disposent d’un foyer au sein des Nations Unies. « Vous avez des droits qui doivent être reconnus et une vision particulière qui doit nous aider à remplir notre mandat, a déclaré ce matin le Secrétaire général des Nations Unies devant les membres de l’Instance et des organisations autochtones. Vous avez apporté une nouvelle dimension à l’ordre du jour des Nations Unies dans divers domaines comme celui des connaissances traditionnelles, de la gestion de l’environnement et des droits de l’homme. Nous commençons un nouveau chapitre de l’histoire des populations autochtones aux Nations Unies. Il vous faudra maintenant forger des relations entre les institutions des Nations Unies, convaincre les gouvernements de vous appuyer dans vos efforts et déterminer le rôle que vous pourrez jouer dans la mise en oeuvre de l’agenda plus vaste des Nations Unies ».
Le Président de l’Instance permanente a rappelé que les populations autochtones sont les plus pauvres des pauvres. Nous avons besoin de votre aide et de votre protection, a-t-il dit à l’intention du Secrétaire général. Nous continuons de souffrir de mauvais traitements et de la discrimination qui ont été perpétués depuis la colonisation, date à laquelle nos voix se sont tues. Nous sommes engagés dans une bataille incessante pour assurer la survie de notre culture. Nos ressources naturelles sont exploitées, nos droits de l’homme sont constamment violés et nos langues se meurent. Nous ne devons jamais abandonner la lutte pour la justice. C’est pourquoi, il faut axer nos efforts sur les solutions plutôt que sur les problèmes, a souligné le Président tout en appelant les parties intéressées à contribuer financièrement à la création du secrétariat de l’Instance. L’Instance soit un autre exemple de discrimination, a-t-il en outre souligné.
Le représentant du Danemark s’est félicité de la qualité du travail réalisé au cours de cette première session historique. Le rapport final, qui est concis et clair, comporte tous les éléments permettant l’élaboration d’une résolution substantielle de la part de l’ECOSOC lors de sa session de juillet. Pour sa part, Mme Erica Irene Daes, Présidente et Rapporteur du Groupe de travail sur les populations autochtones et membre du sous-comité de la Commission des droits de l’homme, s’est déclarée déterminée à poursuivre la lutte en faveur des populations autochtones qu’il faut reconnaître comme des citoyens à part entière.
Les membres experts autochtones de l’Instance sont les suivants: Antonio Jacanamijoy (Colombie); Ayitegau Kouevi (Togo); Wilton Littlechild (Canada); Ole Henrik Magga (Norvège); Zinaida Strogalschikova (Fédération de Russie); Parshuram Tamang (Népal); Mililani Trask (Etats-Unis) et Fortunato Turpo Choquehuanca (Pérou). Les experts désignés par les Etats sont les suivants: Yuri Boitchenko (Fédération de Russie); Njuma Ekundanayo (République démocratique du Congo); Yuji Iwasawa (Japon), Wayne Lord (Canada); Otilia Lux de Coti (Guatemala); Marcos Matias Alonso (Mexique) et Ida Nicolaisen (Danemark).
Le Bureau est composé de Ole Henrik Magga (Norvège), Président ; Njuma Ekundanayo, Antonio Jacanamijoy, Parshuram Tamang et Mililani Trask, Vice-Présidents. Wilton Littlechild assume les fonctions de Rapporteur.
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