LA VULNERABILITE, LA MARGINALISATION ET LA PAUPERISATION DES POPULATIONS AUTOCHTONES AU CENTRE DES DISCUSSIONS
Communiqué de presse DH/338 |
Instance permanente sur
les questions autochtones
Première session
15 et 16èmes séances –matin et après-midi
LA VULNERABILITE, LA MARGINALISATION ET LA PAUPERISATION DES POPULATIONS AUTOCHTONES AU CENTRE DES DISCUSSIONS
Les représentants de populations et communautés autochtones ont poursuivi, jeudi 22 mai, leur débat général devant les 16 experts de l'Instance permanente pour les questions autochtones, décrivant la situation économique, politique, sociale et culturelle de millions d'individus dans le monde. Cette réunion leur a également donné l'occasion de formuler des recommandations aux gouvernements, organisations internationales et au système des Nations Unies dans son ensemble pour que les droits et libertés fondamentales des populations autochtones soient reconnus et respectés.
Aujourd'hui encore, certains représentants ont regretté l'impasse dans laquelle se trouve le projet de déclaration finale sur les droits des populations autochtones, certains l'attribuant aux obstacles placés par une poignée d'Etats dans le but d'en diminuer la portée. La militarisation des zones d'habitation autochtones en Asie a été signalée par la représentante d’«Asia Indigenous People Act». Les régimes militaires, a-t-elle précisé, sont à l'origine de violations massives des droits de l'homme telles que les réinstallations forcées menant à la perte de moyens de subsistance et à la destruction des cultures et du bétail, le travail forcé, le viol, la torture ou encore les exécutions arbitraires. D'autres participants, comme le représentant du «Congrès des peuples autochtones», a attiré l'attention de l'Instance permanente sur le niveau élevé de vulnérabilité des populations autochtones en raison des conséquences des processus de colonisation. Certaines lois nationales, a-t-il ajouté, servent d'instrument aux gouvernements pour contrôler et réglementer les questions qui sont du ressort des populations autochtones ainsi que l'accès aux terres qui leur sont réservées.
La marginalisation et la paupérisation de la femme africaine autochtone ont été également dénoncées par la représentante de l'ONG «African Indigenous Women's Organization». Les femmes africaines autochtones subissent une double discrimination du fait de leur sexe et de leur appartenance à un groupe ethnique. Elles sont victimes de la violence, sont peu éduquées et leur état de santé est souvent fragile. Les appels lancés depuis dix ans pour favoriser la participation des membres de la société civile dans les programmes de développement durable n'ont malheureusement pas eu d'écho auprès de ces femmes, en raison principalement d'un manque d'intérêt pour les questions relatives aux femmes africaines autochtones. Pourtant, a-t-elle ajouté, selon le dicton africain «si vous assurez l'instruction d'un homme, vous éduquez un individu, si vous assurez l'instruction d'une femme, vous éduquez une nation».
Parmi les propositions avancées aujourd'hui, figure la proclamation d'une nouvelle Décennie pour les populations autochtones; l'examen par l'Instance permanente des Déclarations et Programmes d'action existants; une plus grande coopération avec les organes chargés des traités relatifs aux droits de l'homme; l'établissement d'une instance permanente pour les jeunes autochtones; la création d'une unité pour les questions autochtones au sein de chaque institution spécialisée des Nations Unies. Il a été recommandé que le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) ne s'appuie pas seulement sur des moyennes nationales aux fins d'établir son indice de développement humain mais sur les taux d'espérance de vie des populations autochtones, le taux de mortalité infantile, le taux de chômage et leur accès aux processus de prise de décisions.
Après ce débat, l'Instance permanente a examiné le programme de travail de sa prochaine session. Elle reprendra ses travaux, demain vendredi 24 mai à 10 heures.
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