LES POPULATIONS AUTOCHTONES DEMANDENT QUE L’INSTANCE PERMANENTE SOIT DOTEE D’UNE SOURCE DE FINANCEMENT REGULIERE ET D’UN SECRETARIAT PERMANENT
Communiqué de presse DH/336 |
Instance permanente sur
les questions autochtones
Première session
LES POPULATIONS AUTOCHTONES DEMANDENT QUE L’INSTANCE PERMANENTE SOIT DOTEE
D’UNE SOURCE DE FINANCEMENT REGULIERE ET D’UN SECRETARIAT PERMANENT
Procédant à un échange de vues général le vendredi 17 mai, les représentants d’organisations non gouvernementales autochtones ont demandé que l’Instance permanente sur les questions autochtones soit dotée de ressources suffisantes et d’un secrétariat distinct, gage de pérennité et d’efficacité. L’Instance permanente, qui a ouvert sa première session le 13 mai dernier, a été créée le 28 juillet 2000 après que les représentants des populations autochtones aient mené une lutte inlassable depuis des décennies, tentant déjà d’obtenir, en vain, une représentation auprès de la Société des Nations en 1923.
Pour garantir la stabilité de l’Instance, ont expliqué les représentants des populations autochtones, il est essentiel d’assurer une source de financement stable prélevé sur le budget ordinaire des Nations Unies, en constituant peut-être un fonds indépendant, et de créer un secrétariat distinct permettant à l’Instance de mener des travaux intersessions. D’autres propositions ont porté sur les modalités mêmes de fonctionnement de l’Instance, certains intervenants suggérant qu’elle choisisse le lieu de sa session annuelle sur la base d’une répartition géographique entre les sept régions auxquelles appartiennent ses membres.
Il a également été jugé important que l’Instance reçoive les rapports des institutions et programmes des Nations Unies relatifs aux populations autochtones, y compris les affectations budgétaires. Des participants ont proposé d’organiser un sommet mondial sur les populations autochtones à la fin de la Décennie qui leur est consacrée, à savoir en 2004. Le Groupe d’appui interinstitutions, établi récemment sous les auspices du Haut Commissariat aux droits de l’homme et le Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM), devrait tenir une réunion sur le thème de la santé de la femme autochtone. L’Instance permanente a aussi été invitée à se servir des rapports établis par les Rapporteurs spéciaux des Nations Unies comme guide pour formuler ses recommandations sur la mise en oeuvre des traités relatifs aux droits de l’homme. Par ailleurs, la Cour internationale de Justice devrait être consultée pour garantir le respect des traités des droits de l’homme tandis que l’étude sur la terre et la culture menée par le Rapporteur spécial sur la question des populations autochtones, Mme Erica Irene Daes, devrait servir de ligne directrice aux travaux de l’Instance.
D’autres représentants de peuples et nations autochtones ont fait part de leurs préoccupations au sujet, notamment, des droits de pêche, demandant si les Nations Unies pouvaient fournir leur aide pour régler les différends sur cette question en rappelant que le droit aux moyens de subsistance constituait un droit de l’homme. La militarisation des terres, notamment sur les territoires américain et mexicain, a été soulevée, un représentant d’une ONG précisant que les populations autochtones devraient être en mesure d’accéder à leurs terres traditionnelles et de jouir d’une liberté de mouvement transfrontalière sans restrictions. Il a également été dit qu’il ne pouvait pas y avoir de coopération internationale si les populations autochtones se trouvaient en situation de conflit avec les Etats. Une coexistence pacifique n’est possible qu’à condition que l’Instance puisse promouvoir le respect des droits et libertés fondamentales des populations autochtones.
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