RENFORCER LA COHERENCE ENTRE POLITIQUES NATIONALES ET POLITIQUES GLOBALES DANS LE CADRE DU PARTENARIAT POUR LE FINANCEMENT DU DEVELOPPEMENT
Communiqué de presse DEV/2391 |
Table ronde ministérielle B1
Cohérence pour le développement
RENFORCER LA COHERENCE ENTRE POLITIQUES NATIONALES ET POLITIQUES GLOBALES
DANS LE CADRE DU PARTENARIAT POUR LE FINANCEMENT DU DEVELOPPEMENT
MONTERREY, 20 mars -- La Conférence internationale sur le financement du développement a poursuivi, ce matin, sa série de tables rondes ministérielles aux cours desquelles toutes les parties prenantes du développement ont eu l’occasion de s’exprimer. Ainsi la deuxième table ronde sur le thème de la «Cohérence pour le développement», présidée par le Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères de la République tchèque, M. Jan Kavan et le Secrétaire général de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), M. Rubens Ricupero, a permis aux représentants de la Chine, des Etats-Unis, de la Commission européenne et de l’Australie de faire valoir leur points de vue.
«Il y a un manque flagrant de cohérence entre les efforts nationaux de développement et les initiatives de soutien au développement de la communauté internationale», a estimé le Vice-Premier Ministre. Pour lui, toute discussion sur la cohérence doit avoir trait aux outils et aux objectifs de la coopération pour le développement. Comment promouvoir la cohérence entre initiative nationale et politique globale? s’est-il interrogé en souhaitant qu’une coopération plus étroite se développe entre institutions internationales –OMC, Banque mondiale, FMI- et centres de décisions nationaux dont les stratégies de développement devraient être utilisées comme outils de réalisation des objectifs contenus dans la Déclaration du Millénaire.
Pour M. Ricupero, la Conférence de Monterrey doit essentiellement discuter de la question de la cohérence en vue de donner des éléments de coordination aux différentes méthodes sur lesquelles travaillent à la fois les institutions internationales de financement du développement, le secteur privé et les Etats, dans la promotion du développement. Toutefois, a-t-il estimé, Monterrey ne peut régler les problèmes qui se posent à l’architecture financière internationale. Il est cependant injuste, a-t-il noté, que les pays prennent des mesures de libéralisation dans le cadre des ajustements structurels et qu’en retour, le FMI ne leur accorde pas automatiquement les fonds et crédits dont ils ont besoin en temps de crise.
D’autre part, les pays en développement, qui ont réduit de façon drastique leurs tarifs douaniers, n’aient pas en contrepartie bénéficié d’une ouverture égale des marchés de leurs partenaires du Nord, a poursuivi M. Ricupero. Parlant des politiques macroéconomiques, il a fait remarquer que les prix des matières premières, comme le café, sont à la baisse, privant ainsi les pays producteurs des revenus grâce auxquels ils assuraient leur développement. Mais dans le même temps, les institutions internationales financent la création de nouvelles cultures caféières dans des pays qui jusque là n’étaient pas producteurs de café, provoquant ainsi une chute plus accélérée des prix. Où est donc la cohérence des politiques? Et que cherche-t-on réellement?
Le représentant de la Chine a jugé important de tenir compte des réalités de chaque pays. Les pays du Nord et ceux du Sud doivent, ensemble mettre au point des normes qui permettrent de juger de l’efficacité de tout processus ou agenda de développement. Aucun modèle ne doit être imposé aux pays en développement qui ne constituent pas un groupe figé mais qui se situent à des niveaux de développement différents. La Chine, a-t-il affirmé, appuie l’idée que l’ONU soit la principale responsable de la discussion et de la mise en œuvre de tout agenda de développement international et du suivi de tous les engagements.
A son tour, le représentant des Etats-Unis a rappelé que le Président Bush vient d’annoncer une augmentation de cinq milliards de dollars de l’APD avant de déclarer que son pays appuierait la proposition de la Chine d’organiser, à la fin de cette année, à Shanghai, une conférence sur la mobilisation et l’usage des investissements étrangers directs. Il a dit que les Etats-Unis soutiendront les pays qui mettront en œuvre les règles d’une bonne gouvernance et dont l’appareil gouvernemental se sera débarrassé de la corruption. Les Etats-Unis estiment que la formation, l’éducation, la santé et le renforcement des capacités sont des conditions essentielles pour valoriser tout transfert de fonds destinés au financement du développement.
Pour sa part, le représentant de la Commission européenne a estimé que les décisions prises à Bruxelles en faveur des PMA et à Doha en faveur d’un cycle commercial du développement, conjuguées au Consensus de Monterrey, devraient assurer la réussite du Sommet de Johannesburg sur le développement durable. Le commerce est le domaine dans lequel doit s’appliquer le concept de cohérence. Mais, a-t-il ajouté, l’idée de cohérence devrait aussi s’appliquer à la lutte contre la pauvreté qui est née d’un esprit de solidarité Nord-Sud mais qui doit aussi signifier solidarité Sud-Sud, donc une meilleure redistribution des ressources à l’intérieur des pays en développement.
Répondant à l’Union européenne, la représentante de l’Australie a relevé que les subventions agricoles de l’Union européenne faisaient perdre un milliard de dollars par jour aux pays en développement et en transition. Pourquoi les règles de l’OMC, s’est-elle interrogée, restent laxistes en matière agricole? s’est-elle interrogée. Au nom de son pays et des Etats du Groupe de CAIRN, elle a demandé que l’agriculture soit pleinement intégrée aux règles de l’Organisation mondiale du commerce pour en renforcer la cohérence.
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