CONSEIL DE SECURITE: REACTION FAVORABLE A LA PROPOSITION DE PROROGER LE MANDAT DU BUREAU POLITIQUE DE L’ONU A BOUGAINVILLE
Communiqué de presse CS/2395 |
Conseil de sécurité
4647e séance – matin
CONSEIL DE SECURITE: REACTION FAVORABLE A LA PROPOSITION DE PROROGER
LE MANDAT DU BUREAU POLITIQUE DE L’ONU A BOUGAINVILLE
La question de la prorogation du mandat du Bureau politique des Nations Unies à Bougainville en Papouasie-Nouvelle-Guinée a été discutée, ce matin, par les membres du Conseil de sécurité qui prenaient connaissance des derniers développements dans la mise en œuvre de l’Accord de paix de Bougainville, signé le 30 août 2001, entre le Gouvernement national et les dirigeants de Bougainville. L’Accord pose l’élimination des armes comme condition préalable au référendum devant conduire à l’autonomie de la province de Bougainville. Le mandat du Bureau expirant en décembre 2002, le Secrétaire général recommande de le renouveler, pour une nouvelle période de douze mois, compte tenu des retards pris dans l’application du premier volet de l’Accord de paix.
Comme l’a expliqué le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, M. Kieran Prendergast, la phase II du plan d’élimination des armes a essuyé des revers en raison de vols d’armes et de la frustration des anciens combattants insatisfaits des mécanismes d’indemnisation et de réinsertion. La date butoir pour le dépôt des armes ayant été reportée au 24 décembre 2002, la mise en œuvre des autres volets de l’Accord de paix le sera également. Détaillant le nouvel échéancier, le Secrétaire général adjoint a expliqué que compte tenu de ce report, le Bureau politique des Nations Unies ne pourra passer à la phase III avant le 15 juin 2003. Cette phase consiste à certifier auprès du Gouvernement national la fin du plan de collecte des armes. L’Assemblée constituante, qui devrait être saisie du premier projet de constitution en janvier 2003, sera alors en mesure de commencer ses travaux.
La présence de l’ONU étant souhaitable à la suite du référendum lui-même reporté au deuxième semestre 2003, le Secrétaire général adjoint a insisté sur la recommandation du Secrétaire général qu’ont appuyée une majorité de délégations à l’exception des Etats-Unis. Déçu par la lenteur des progrès, le représentant des Etats-Unis a souhaité que la prorogation du mandat du Bureau politique soit limitée à six mois.
Outre les membres du Conseil, les représentants de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, de l’Australie, des Fidji (au nom des Etats membres du Forum des îles du Pacifique), et de la Nouvelle-Zélande se sont exprimés.
LETTRE DATÉE DU 31 MARS 1998, DU CHARGÉ D’AFFAIRES PAR INTÉRIM DE LA MISSION PERMANENTE DE LA PAPOUASIE-NOUVELLE-GUINÉE AUPRÈS DE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES (S/1998/287)
Déclarations
M. KIERAN PRENDERGAST, Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, évoquant les revers essuyés dans la mise en œuvre de la phase II du plan d’élimination des armes, a expliqué que ces revers résultent d’abord des problèmes liés aux anciens combattants qui n’ont pas été traités de manière appropriée. En effet, ces derniers ont estimé à tort qu’ils recevraient une compensation financière après chaque dépôt d’armes. Toutefois, certains combattants ont tenu à récupérer leurs armes. Ces revers, a poursuivi M. Prendergast, peuvent aussi être attribués à une campagne de désinformation menée notamment par les partisans du principal parti d’opposition. Devant cette situation décourageante, les dirigeants de Bougainville ont réagi en convoquant une réunion consultative. Une série de mesures a ainsi été prise notamment pour mieux protéger les dépôts d’armes et, en conséquence, le processus de paix. Des décisions ont, en outre, été prises sur la manière de dépenser des fonds.
Dans le cadre du processus de paix, les parties, les commandants d’unité et l’administration civile se sont réunies pour fixer une nouvelle date butoir pour le dépôt des armes. A cette réunion, les représentants ont reçu des informations sur tous les aspects du processus de paix. Une résolution a été adoptée sur les anciens combattants qui a conduit ces derniers à prendre contact avec le dirigeant du principal parti d’opposition. Après tous ces efforts, un nouveau calendrier pour le dépôt des armes a été établi, fixant la date au 24 décembre 2002. En la matière, le Bureau politique des Nations Unies a tenu plusieurs réunions avec les dirigeants, les églises et la société civile pour les encourager à une plus large implication dans le processus de destruction des armes. Le Bureau politique, a indiqué le Secrétaire général adjoint, jouit d’une très bonne coopération avec le Groupe de surveillance de la paix qui œuvre avec efficacité à la destruction des armes.
Le Secrétaire général adjoint a indiqué par ailleurs qu’un premier projet de constitution devrait être déposé devant le Parlement en janvier 2003. En février prochain, l’Assemblée devrait se saisir de ce projet mais son examen est lié à l’avis du Bureau politique de l’ONU sur les progrès en matière de désarmement. Il ne reste plus que quatre semaines avant l’échéance du 24 décembre. Compte tenu des nombreuses infractions commises à Bougainville, il sera nécessaire de maintenir la présence de l’ONU. Si la date butoir pour le dépôt des armes est respectée, le Bureau de l’ONU aura besoin d’un délai raisonnable pour vérifier l’étape définitive de ce dépôt. Le processus doit conduire aux élections prévues pour fin juin 2003 mais, là encore, tout dépendra de l’évolution du processus constitutionnel. Compte tenu de la tâche critique que doit remplir le Bureau politique de l’ONU, le Secrétaire général demande la prorogation de son mandat pour une année supplémentaire, appuyé en cela par le Gouvernement de Papouasie-Nouvelle-Guinée, a conclu le Secrétaire général adjoint.
M. ADOLFO AGUILAR ZINSER (Mexique) a réitéré l’appui de son pays au processus de paix et a demandé aux parties de s’atteler à la recherche d’une coopération pacifique pour redresser la situation économique et sociale de Bougainville. Nous appuyons l’appel lancé par le Conseil de sécurité aux pays donateurs pour qu’ils appuient le redressement des infrastructures de Bougainville. Nous sommes préoccupés par les retards et obstacles accumulés dans le processus de paix et soulignons l’importance d’aboutir dans les délais fixés. Le respect des échéances suppose l’achèvement du processus de dépôt et de collecte des armes dans les temps. Le représentant a demandé à M. Prendergast d’indiquer les conséquences de tels retards sur l’instauration d’un gouvernement autonome et sur le fonctionnement de la Commission consultative et l’Assemblée constituante dont les travaux doivent mener à la constitution d’un gouvernement autonome. Il semble improbable que les délais soient respectés. Quelles en seraient également les conséquences sur le fonctionnement du Bureau politique des Nations Unies et du Groupe de surveillance de la paix?
M. STEPHANE TAFROV (Bulgarie) a salué la détermination des responsables politiques de la Papouasie-Nouvelle-Guinée et du Groupe de surveillance de la paix qui apportent une aide importante à l’application de l’Accord de cessez-le-feu à Bougainville. Des avancées considérables dans la mise en œuvre de l’Accord de paix ont été réalisées, ce qui constitue un succès incontestable pour les parties qui ont montré leur détermination à régler le conflit de manière pacifique. Malgré les progrès enregistrés, nous sommes préoccupés par les difficultés et les retards qui ont fait obstacle à la collecte des armes. Le représentant a salué l’intention du Secrétaire général de reconduire le mandat du Bureau des Nations Unies pour une nouvelle période d’un an.
M. JAGDISH KOONJUL (Maurice) a félicité les autorités de la Papouasie-Nouvelle-Guinée pour leur engagement en faveur de la mise en œuvre du processus de paix et pour les progrès réalisés sur la question du référendum. Le processus de paix est sur la bonne voie en dépit de quelques problèmes. Le représentant a salué le Bureau politique des Nations Unies à Bougainville pour le travail qu’il a accompli, mettant ainsi fin à la première étape de destruction des armes. Nous sommes cependant préoccupés par les vols d’armes commis récemment. La délégation de Maurice exhorte le peuple de Bougainville à se conformer au plan de collecte des armes, tout en soulignant que la réintégration des anciens combattants doit également être une priorité. Le processus d’édification à Bougainville ne pourra pas se faire sans la reconstruction des infrastructures de base et à cet égard, nous appelons la communauté internationale à fournir une aide. Le Conseil doit être engagé dans ce processus, a rappelé le représentant, qui a appuyé la prorogation du Bureau politique des Nations Unies pour une période d’un an.
M. PETER KOLBY (Norvège) a estimé que le processus de paix est sur la bonne voie. Il s’est dit heureux de voir que les Nations Unies maintiennent leur rôle fondamental de promotion de la paix et de la sécurité. Les efforts de consolidation de la paix sont essentiels dans le cadre d’une approche globale, a-t-il souligné, insistant en particulier sur les questions de la réintégration des anciens combattants, de la réconciliation entre les parties et du développement. Le représentant a néanmoins reconnu que le succès en la matière dépendra des progrès dans le processus de destruction des armes. Sa délégation appuie par conséquent la prorogation du mandat du Bureau politique de l’ONU jusqu’à la fin de l’année 2003. Cela, a dit M. Kolby, permettra aux Nations Unies de participer à la finalisation du processus de paix.
M. RICHARD WILLIAMSON (Etats-Unis) a rappelé qu’en 1998, après une décennie de conflits, les parties de Bougainville ont décidé de négocier. Depuis sa création en 1998, le Bureau politique de l’ONU a joué un rôle précieux pour faciliter le rétablissement de la paix. La tâche clef est de réduire les risques de violence grâce à la collecte et à la mise sous clef des armes. Compte de cette situation, il faut fixer des objectifs et tout faire pour les réaliser. Les Etats-Unis, a souligné le représentant, comprennent les demandes visant la prorogation du mandat du Bureau politique de l’ONU. Toutefois, ils sont déçus par la lenteur des progrès. En conséquence, a poursuivi le représentant, mon pays estime nécessaire de mener une réflexion sur les résultats qu’il faut attendre des efforts de la communauté internationale. Quelle est la stratégie de sortie et quel est le nombre d’armes que les initiatives de désarmement visent? a encore demandé le représentant. Rappelant que la fin du mandat du Bureau politique de l’ONU était fixé à décembre 2002, le représentant a souhaité que le Conseil de sécurité entame des discussions approfondies sur la question. Il s’est prononcé, à cet égard, pour une prorogation de six mois au lieu des douze mois recommandés par le Secrétaire général.
M. FAYSSAL MEKDAD (République arabe syrienne) a déclaré qu’il était clair que ce territoire se rapproche de la consolidation de la paix comme le prévoit l’Accord de paix du 30 août 2001. Il ne faut pas oublier deux facteurs qui ont eu une grande incidence sur le processus de paix, à savoir les efforts sérieux du Gouvernement de la Papouasie-Nouvelle-Guinée et son engagement en faveur de la paix et le rôle important joué par le Bureau politique des Nations Unies ainsi que par le Groupe de surveillance de la paix. Nous appuyons fermement la demande du Gouvernement de la Papouasie-Nouvelle-Guinée pour que le mandat du Bureau des Nations Unies soit prorogé pour une nouvelle période de 12 mois. Il est clair que des progrès ont été réalisés pour la normalisation de la situation même si des incidents se sont produits. La communauté internationale doit continuer à s’acquitter de ses fonctions. Le Bureau des Nations Unies a encore beaucoup à faire et la prorogation de son mandat est tout à fait justifiée.
M. HOW LIP CHENG (Singapour) a déclaré que depuis la signature de l’Accord de paix en août 2001, la Papouasie-Nouvelle-Guinée a fait la preuve de son engagement en faveur de la paix en procédant, notamment, à l’amendement de sa Constitution nationale pour permettre la poursuite du processus de paix. Le Gouvernement a une bonne analyse des problèmes et des solutions à apporter. La situation est encourageante pour les membres du Conseil et il est encore plus encourageant de constater que peu de dépenses ont été occasionnées. Il est important que le processus de paix et le programme de destruction des armes ne fassent pas l’objet d’un calendrier trop rigide. Nous sommes ainsi en faveur de la prorogation du mandat du Bureau politique des Nations Unies. Nous sommes également en faveur de la coordination des activités des institutions des Nations Unies dans les domaines économique et autres afin de consolider la paix.
M. ALEXANDER KONUZIN (Fédération de Russie) a dit l’importance qu’il accorde à l’Accord de paix de Bougainville du 30 août 2001. Il a souligné la nécessité pour les parties de faire preuve de volonté politique afin de s’acquitter des engagements pris dans le cadre de cet Accord. Il a dit apprécier les efforts du Bureau politique de l’ONU et du Groupe d’observateurs militaires. Les retards dans la mise en œuvre des plans de collecte et de destruction des armes sont regrettables, a poursuivi le représentant, en espérant que toutes les parties redoublent d’efforts dans ce domaine. Un succès sur ce plan aura une très bonne incidence sur le processus de paix et permettra de créer des conditions propices à l’appui financier de la communauté internationale, a-t-il prévenu.
M. MAMADY TRAORE (Guinée) a constaté que, outre quelques retards, la mise en œuvre de l’Accord de paix de Bougainville se poursuit de façon convenable. Les acquis déjà obtenus ont été rendus possibles grâce à la bonne volonté manifestée par les parties et aussi grâce à l’appui important apporté par le Bureau politique des Nations Unies et le Groupe de surveillance de la paix. Nous mettons l’accent sur la nécessité d’accélérer les opérations de collecte et de destruction des armes qui est une condition essentielle à l’avènement de la paix et au relèvement post-conflit de Bougainville. Pour ce faire, une politique de sensibilisation des populations doit être poursuivie avec davantage de vigueur. Nous exhortons les parties à poursuivre leurs efforts pour l’instauration d’une véritable politique de réconciliation nationale et l’établissement du gouvernement autonome de Bougainville. Nous appuyons la proposition du Secrétaire général visant la prorogation pour une nouvelle période de 12 mois du mandat du Bureau politique des Nations Unies.
M. GERARD CORR (Irlande) a appuyé fermement les recommandations du Secrétaire général concernant la prorogation du mandat du Bureau politique de l’ONU. Promettre la paix ne suffit plus, il faut aider les gens à réaliser le potentiel de la paix, a souligné le représentant. Dans ce cadre, il est important, a-t-il estimé, que toutes les parties fassent preuve de la détermination nécessaire pour achever le processus de collecte et de destruction des armes. Il est important que ce processus soit achevé pour parvenir à la troisième étape de certification des armes déposées qui doit précéder la mise en place d’un gouvernement autonome. En la matière, a insisté le représentant, le Bureau de l’ONU joue un rôle indispensable et dans le processus de paix dans son ensemble.
Mme EMMANUELLE D’ACHON (France) a pris note, à son tour, des retards enregistrés dans le processus de paix en les attribuant aux revers dans le plan de collecte des armes, à la fragilité des mécanismes d’indemnisation et de réinsertion, et aux vols d’armes. La période qui s’ouvre sera déterminante et l’échéance du 24 décembre prochain doit absolument être respectée si l’on ne veut pas mettre en péril le processus de paix, a indiqué la représentante. Soulignant la perspective des élections, elle a demandé si les délais peuvent être respectés pour la phase II et quelle action le Bureau politique peut-il mener en la matière. Notant les autres problèmes comme le refus de Francis Ona de rejoindre le processus de paix, la représentante a qualifié de nécessaire la mobilisation continue de la communauté internationale, notamment dans le domaine du développement économique. Pour ne pas cautionner les retards enregistrés à ce jour, la prorogation du mandat du Bureau politique de l’ONU doit s’accompagner de progrès certains, a conclu la représentante.
M. IYA TIDJANI (Cameroun) a déclaré que les difficultés rencontrées dans la mise en œuvre du processus de paix ne doivent pas décourager les efforts en cours, compte tenu des échéances qui approchent. Le représentant a dit l’appréciation de son pays pour la coopération développée entre le Bureau politique des Nations Unies et les Etats membres du Forum des îles du Pacifique qui illustre l’interaction positive entre l’ONU et les organisations régionales. Les succès, même partiels, sont dus à la volonté des parties de résoudre leurs différends par des moyens pacifiques et à la volonté de la communauté internationale. Il est vrai que nous devons disposer d’une feuille de route nous permettant d’avoir une vue globale du chemin qui reste à parcourir et sommes, dans ce contexte, en faveur de la prorogation pour un an du mandat du Bureau politique des Nations Unies.
M. ALFONSO VALDIVIESO (Colombie) a reconnu le rôle très positif joué par le Bureau politique de l’ONU à Bougainville. Il a exprimé sa profonde préoccupation quant aux retards enregistrés dans la mise en œuvre du plan de collecte des armes. Il s’est également dit préoccupé par la situation économique de l’île qui rend difficile la réinsertion des anciens combattants. Compte tenu des problèmes existants, le représentant a appuyé la prorogation du mandat du Bureau politique de l’ONU.
M. ALISTAIR HARRISON (Royaume-Uni) a jugé important de ne pas compromettre les acquis en mettant fin, de façon précipitée, à la contribution de l’ONU. Il faut certes songer à une stratégie de sortie mais reconnaître aussi que la situation est encore fragile, a souligné le représentant. Pour lui, le travail de l’ONU n’est pas encore achevé d’autant plus que la situation économique risque de compromettre l’ensemble du processus de paix. Emettant, à son tour, des doutes sur le respect de la date butoir du 24 décembre 2002 pour le dépôt des armes, il a appuyé la recommandation du Secrétaire général de proroger le mandat du Bureau politique de l’ONU. Il s’est dit ouvert à toute discussion sur la durée de ce mandat et sur la stratégie de sortie dont le calendrier doit tenir compte des défis qui restent à relever.
M. WANG YINGFAN (Chine) s’est félicité des progrès réalisés dans la mise en œuvre du processus de paix. Il a souhaité que les parties fassent preuve de souplesse et avancent résolument vers la paix. Nous notons que d’importants progrès ont été accomplis dans le cadre du processus de collecte des armes. Le Bureau politique des Nations Unies à Bougainville a toujours joué un rôle important dans ce domaine, notamment en gagnant la confiance des parties. Nous appuyons donc la demande des parties visant à proroger pour une nouvelle période de 12 mois le mandat du Bureau politique des Nations Unies. Celui-ci a réalisé un excellent travail, et comme par le passé, nous appuierons ses activités.
M. ROBERT GUBA AISI (Papouasie-Nouvelle-Guinée) a déclaré que des développements positifs étaient intervenus dans le processus de paix visant à mettre un terme au conflit qui sévit depuis dix ans. Ces progrès portent sur les trois domaines suivants: paix et réconciliation, destruction des armes et réformes constitutionnelles. Ce dernier volet revêt une signification particulière dans la mesure où le cadre constitutionnel du pays ne contient pas de dispositions relatives à la situation post-conflit de Bougainville. En janvier et mars derniers, le Parlement de la Papouasie-Nouvelle-Guinée a adopté à une large majorité des amendements à la Constitution et la nouvelle loi organique sur la consolidation de la paix à Bougainville. Toutes les parties à l’Accord de paix de Bougainville, les observateurs régionaux et institutions internationales travaillent de concert à la consolidation de la paix sur le terrain.
Notre Gouvernement est en mesure de confirmer que les première et deuxième étapes du processus de collecte des armes progressent et sont presque achevées. La troisième étape devra alors être mise en œuvre. Nous convenons tous qu’il s’agit là d’un aspect important du processus de paix. Nous demandons par ailleurs la prorogation du mandat du Bureau des Nations Unies à Bougainville pour une autre période de 12 mois. Le calendrier de mise en œuvre de l’Accord de paix établi dans l’Aide-mémoire en date du mois d’août 2002 est toujours valable mais comme le Conseil de sécurité l’a constaté, des retards ont eu lieu en raison de nombreux facteurs. Le Gouvernement de la Papouasie-Nouvelle-Guinée est convaincu que l’on pourra trouver des solutions à ces questions.
M. JOHN DAUTH (Australie) a réaffirmé l’engagement de sa délégation en faveur du Bureau politique des Nations Unies. L’implication de l’ONU est et reste, a-t-il dit, un élément essentiel du processus global. Il est donc important que l’ONU reste sur le terrain. Toutefois, a souligné le représentant, les parties doivent comprendre que la présence de l’ONU et du Groupe de surveillance de la paix n’est pas illimitée. En aucune façon, la présence de ces instances ne doit servir de prétexte pour reporter les décisions difficiles. La présence du Groupe de surveillance, a insisté le représentant, ne saurait se substituer à la mise en œuvre par les parties des mesures relatives à la paix et au dépôt des armes. Notant les revers en la matière, le représentant s’est félicité de la décision des anciens combattants de fixer au 24 décembre 2002 la date de finalisation de la phase II sur le dépôt des armes. Il est possible, a-t-il estimé, de respecter cette date butoir. Cela exigera du Bureau politique de l’ONU, a-t-il précisé, qu’il redouble d’efforts pour accélérer ses efforts d’entreposage. Emettant aussi des doutes sur une finalisation dans les délais prescrits de la phase III -relative à la vérification des armes déposées-, le représentant a mis en garde contre tout retrait prématuré des Nations Unies. Saluant la décision du Bureau politique de l’ONU de mener un processus consultatif pour déterminer le niveau de sécurité dans les districts, le représentant a néanmoins souhaité que ce processus soit mené parallèlement à la phase II.
M. AMRAIYA NAIDU (Fidji) a rappelé, au nom des Etats membres du Forum des îles du Pacifique, que la sous-région du Pacifique a joué un rôle de premier plan par le biais de son Initiative régionale de surveillance de la paix à Bougainville. Nous sommes déterminés à ce que le processus de paix, qui est sur la bonne voie, aboutisse. Les efforts et ressources de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande, avec l’aide du Royaume des Tonga, des îles Salomon, de Vanuatu et des Fidji ont permis de déployer de tels efforts et nous sommes d’autant plus satisfaits d’entendre que des progrès ont été réalisés sur les trois fronts suivants: paix et réconciliation, remise des armes, réformes constitutionnelles. Bien que l’application du calendrier de mise œuvre du processus de paix contenu dans l’Aide-mémoire en date d’août 2000 ait connu des retards, nous espérons que la phase II du programme relative aux armes soit achevée en milieu de l’année 2003, ouvrant ainsi la voie à l’élection du gouvernement autonome de Bougainville. Le respect du calendrier pour la collecte des armes ne pourra pas se faire automatiquement mais exige l’engagement ferme de toutes les parties et l’engagement continu du Bureau politique des Nations Unies. Nous appuyons la prorogation de son mandat pour une nouvelle période de 12 mois.
M. DON MACKAY (Nouvelle-Zélande), notant que le rythme des efforts a été ralenti, s’est dit néanmoins encouragé par les progrès accomplis même s’il reste encore beaucoup à faire. Cette situation reflète l’engagement en faveur de la paix de la Papouasie-Nouvelle-Guinée et les pays de la région. Le plan de paix est bien ancré et le plan de destruction de paix offre de bonne perspective. Le Groupe de surveillance de la paix a un rôle fondamental à jouer avant que ne soit consolidé le processus de paix. Nous appuyons à cet égard la prorogation du mandat du Bureau politique des Nations Unies.
Répondant aux questions des délégations, le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques a indiqué que la mise en œuvre des dispositions sur l’autonomie et le référendum dépend de la vérification et de la certification par le Bureau politique de l’achèvement de la phase II de la destruction des armes. Les retards en la matière entraîneront automatiquement les retards dans la tenue des élections. Pour ce qui de leur date fixée au 30 juin 2002, tout porte à croire que ce délai ne pourra être respecté même si les retards ne devraient pas être très importants. Dans le domaine de l’élimination des armes, le Secrétaire général adjoint a souligné le rôle essentiel du Groupe de surveillance de la paix.
Quant à la nécessité de proroger le mandat du Bureau politique des Nations Unies pour une période de douze mois, le Secrétaire général adjoint a indiqué qu’il serait regrettable que le Conseil ne fasse pas preuve de la même compréhension qu’il montre lorsqu’il s’agit de pays plus visibles. Le coût annuel de l’opération équivaut à peine au coût journalier de la Mission de l’ONU en République démocratique du Congo, par exemple. Adhérant néanmoins à la nécessité de songer à une stratégie de sortie et reconnaissant l’importance pour les parties d’honorer leurs engagements, le Secrétaire général adjoint a dit sa réticence à fixer des calendriers de manière plus ou moins arbitraires. Pour lui, la stratégie de sortie doit être liée à la mise en place d’un gouvernement autonome. A ce propos, la déclaration de certification ne pourra être présentée au Gouvernement avant le 15 juin 2003 et l’expérience a montré la nécessité pour les Nations Unies de maintenir leur présence quelque temps après les élections qui, à Bougainville, ne pourraient avoir lieu avant le deuxième semestre de 2003, a expliqué M. Prendergast.
* *** *