LES DELEGATIONS CONDAMNENT UNANIMEMENT DEVANT LE CONSEIL DE SECURITE L'ATTAQUE AERIENNE ISRAELIENNE SUR GAZA
Communiqué de presse CS/2346 |
Conseil de sécurité CS/2346
4586e séance – soir 24 juillet 2002
LES DELEGATIONS SONT UNANIMES A CONDAMNER DEVANT LE CONSEIL DE SECURITE L'ATTAQUE AERIENNE ISRAELIENNE SUR GAZA
Elles appellent Israéliens et Palestiniens
à la modération et à la reprise du dialogue
Réuni en séance d’urgence sous la présidence de M. Jeremy Greenstock (Royaume-Uni), le Conseil de sécurité a tenu ce soir un débat sur la situation au Moyen-Orient à la suite de l’attaque aérienne lancée par les forces israéliennes le 23 juillet sur Gaza, attaque qui, selon les derniers bilans, a fait 15 morts, en majorité des femmes et des enfants, et 150 blessés.
Prenant en premier la parole devant le Conseil, M. Nasser Al-Kidwa, Observateur permanent de la Palestine, a accusé le Gouvernement et l’armée d’Israël, puissance occupante, d’avoir froidement commis à la fois un crime contre l’humanité et un crime de guerre, le premier perpétré depuis l’entrée en vigueur du Statut de la Cour pénale internationale (CPI). L’action de l’aviation israélienne relève de la juridiction de la CPI, a estimé M. Al-Kidwa, et ses auteurs, dont le Premier Ministre d'Israël, doivent être traduits devant elle. Au cours des débats qui ont suivi, la majorité des délégations se sont élevées contre le fait que l’attaque israélienne ait été lancée au moment même où des pourparlers visant à faire baisser les tensions et à mettre fin à la violence étaient en cours entre Israël et les Palestiniens, et au moment où certains groupes, dont le Hamas, venaient d’évoquer la possibilité de mettre fin à la pratique des attentats-suicide. Dans son intervention, le représentant d’Israël a, tout en exprimant les regrets de sa délégation pour les pertes de vies innocentes, justifié l’intervention de son pays par le droit de légitime défense et le besoin de combattre le terrorisme.
Les Etats-Unis exhortent les deux parties à la modération, a pour sa part déclaré le représentant permanent des Etats-Unis en rappelant que le Président Bush a clairement évoqué la vision d’un Moyen-Orient où vivraient dans des frontières sûres et reconnues deux Etats, Israël et la Palestine. Cette vision, a dit M. John Negroponte, pourrait prendre forme dans un délai de trois ans si les deux parties renoncent à la violence. Les Etats-Unis condamnent à la fois les actes terroristes et l’usage d’une force disproportionnée en guise de représailles, et ils travaillent avec leurs partenaires du Quatuor et les dirigeants arabes pour assurer une solution équitable à la question du Moyen-Orient. Il est urgent d’alléger les souffrances des populations palestiniennes, a dit le représentant en précisant que son pays avait à ce jour versé 150 millions de dollars aux secours humanitaires en faveur des Palestiniens.
(à suivre – 1a)
Pour les pays de l’Union européenne, dont la France, le Royaume-Uni et le Danemark, qui en assure la présidence, le bombardement aérien lancé contre une zone densément peuplée de la bande de Gaza est totalement inacceptable et injustifiable. Seule la reconnaissance des causes profondes du conflit et son règlement global sur la base des résolutions du Conseil de sécurité et des principes énoncés à Madrid permettront d’amener la paix au Moyen-Orient. Le Royaume-Uni, a dit M. Jeremy Greenstock, est en faveur d’un règlement juste aux questions de Jérusalem et des réfugiés palestiniens et en discutera avec ses partenaires américains et européens.
Outre les quinze membres du Conseil et le représentant d’Israël et l’Observateur permanent de la Palestine, les délégations suivantes ont aussi pris la parole : Arabie saoudite, Egypte, Chili, Jordanie, Bahreïn, Danemark (au nom de l’Union européenne), Iran, Pakistan, Iraq, Japon, Soudan, Malaisie, Afrique du Sud, Koweït, Inde, Indonésie, Cuba et Yémen. Le Président par intérim du Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, et l’Observateur permanent de la Ligue des Etats arabes se sont aussi exprimés.
LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT, Y COMPRIS LA QUESTION PALESTINIENNE
Déclarations
M. NASSER AL-KIDWA, Observateur permanent de la Palestine, a déclaré que l’attaque aérienne lancée dans la nuit d’avant hier par Israël contre un immeuble d’habitations à Gaza a tué 15 personnes, en majorité des femmes et des enfants, et a fait 150 blessés. Israël déclare que cet assaut était un assassinat ciblé. La puissance occupante a froidement tué des enfants, des femmes et des civils innocents. C’est un crime contre l’humanité. Cette attaque israélienne représente le premier crime de guerre commis par Israël depuis l’entrée en vigueur du Statut de la Cour pénale internationale (CPI). Cette action relève de la juridiction de la CPI. Ses auteurs doivent être poursuivis dans ce cadre. Ce crime israélien a été commis au moment même où des mesures sérieuses visant à faire baisser les tensions et à mettre fin à la violence étaient discutées entre les parties. Il est clair que le Premier Ministre Ariel Sharon, qui a qualifié cette attaque de « grand succès » ne veut pas de véritable processus de paix. Lui et ses lieutenants doivent être tenus responsables de cet acte odieux.
A ce jour, 1 705 Palestiniens ont perdu la vie du fait des violences commises par les forces d’occupation israéliennes depuis le mois de septembre 2000. Le siège du quartier général du Président Yasser Arafat dans la ville de Ramallah par les forces israéliennes, en violation de toutes normes et logique, est une attaque directe contre le chef de l’Autorité palestinienne et contre les symboles du peuple palestinien tout entier. Il est clair que l’objectif de
M. Sharon est de revenir à la situation qui prévalait avant le processus d’Oslo. C’est pour lui la seule manière de perpétuer les activités de colonisation des territoires palestiniens. Il est dommage que certaines parties aient cru détourner la question palestinienne en prétendant que la réforme de l’Autorité palestinienne était la principale question à résoudre. Nous apprécions l’existence d’un consensus sur la nécessité de l’existence d’un Etat palestinien. Mais nous avons des principes non négociables que nous tenons à réitérer. Le premier est que la question palestinienne relève en premier de la souveraineté et des choix du peuple palestinien. Que l’on ne cherche à donner aux élections libres et à la démocratie un nouveau sens quand cela concerne la question de Palestine. Ensuite, toute action doit obliger Israël à remplir sa part du contrat. Israël ne doit pas être exempté du respect des résolutions pertinentes du Conseil. Troisièmement, nous insistons sur un règlement global de la situation. Elle ne se limite pas à des aspects économique, politique et de sécurité, mais elle doit aussi inclure un objectif final et un calendrier précis permettant d’y aboutir.
M. AARON JACOB (Israël) a expliqué que l’action militaire entreprise hier matin s’inscrivait dans le cadre des efforts déployés par son pays pour protéger les civils de la menace constante du terrorisme palestinien. La cible de cette attaque était Salah Shehada, dirigeant de la branche militaire du Hamas dans Gaza et à ce titre l’un des terroristes les plus prolixes et les plus brutaux de toute l’histoire du Moyen-Orient. Israël regrette profondément qu’au cours de cette action 14 civils palestiniens aient aussi été tués, a déclaré le représentant, avant d’ajouter que si son Gouvernement avait su qu’il y aurait des victimes civiles, il n’aurait jamais mené cette action. L’attaque d’hier était en fait le résultat de l’incapacité de l’Autorité palestinienne à respecter ses obligations les plus fondamentales en vue d’empêcher que son territoire soit utilisé comme
base d’opérations terroristes et qui a jusqu’à présent coûté la vie à des
centaines de civils israéliens et en a blessé des milliers d’autres. M. Jacob a fait observer que M. Shehada était bien connu des services de sécurité de l’Autorité palestinienne auprès desquelles son pays avait à plusieurs reprises demandé l’arrestation. Or bien que son lieu de résidence était bien connu et que l’Autorité palestinienne était parfaitement capable de le traduire en justice, ce meurtrier est toujours demeuré un homme libre. La vérité est que les terroristes palestiniens se dissimulent toujours aujourd’hui parmi la population civile qu’ils utilisent comme véritable bouclier humain.
Si l’Autorité palestinienne respectait les accords qu’elle a signés concernant l’élimination du terrorisme, des actions comme celles d’hier matin seraient inutiles, a poursuivi M. Jacob. Il a rappelé que par le passé le Président Arafat a démontré que, lorsqu’il le veut, il peut avec succès prévenir les attaques terroristes lancées depuis le territoire sous son contrôle. Ses forces de sécurité savent en effet où les terroristes se cachent et où sont situées leurs bases d’opération. Ce qui lui manque actuellement est la volonté politique nécessaire, a estimé le représentant. Il a expliqué que le retrait israélien n’est qu’une étape des mesures multiples à prendre pour que les parties reprennent le processus politique et pour que des représentants israéliens et palestiniens se rencontrent pour envisager la manière de progresser vers un dialogue constructif en faveur duquel Israël est pleinement engagé. Mais l’idée selon laquelle le retrait israélien devrait intervenir sans contrepartie est en totale contravention avec le discours historique du Président Bush, entériné par le Quatuor, ainsi qu’avec les résolutions 1402 et 1403 du Conseil de sécurité. Le Conseil ne servira en rien les intérêts de la paix s’il ignore les responsabilités qui incombent à l’Autorité palestinienne et se concentre uniquement sur les actions d’Israël, a prévenu le représentant. En l’absence de toute mesure de la part de l’Autorité palestinienne pour combattre le terrorisme, on ne peut espérer d’Israël qu’il prenne des mesures unilatérales qui mettraient sérieusement et directement en danger sa population civile. L’Autorité palestinienne doit donc agir et partager le fardeau de la lutte contre le terrorisme. Israël continue de penser qu’il n’y a pas de solution militaire au conflit et que la paix est toujours possible, même après toute la haine suscitée par le recours à la violence. « Pour cela des compromis doivent être faits des deux côtés, pourvu qu’il y ait en face un partenaire véritable prêt à cela. » a conclu M. Jacob.
M. FAWZI BIN ABDUL MAJEED SHOWBOKSKI (Arabie saoudite)a déclaré que le rejet par Israël de toutes les résolutions du Conseil est responsable des tensions actuelles au Moyen-Orient. L’attaque aérienne lancée par Israël contre des civils est injustifiable. Malgré les tentatives de relance du processus de paix, et les propositions des différentes factions palestiniennes de mettre fin aux attentats-suicides, Israël continue d’avoir recours à l’usage démesuré de la force en vue d’augmenter le nombre de ses colonies et la judaïsation des territoires palestiniens. Israël ne veut pas la paix et continue délibérément de détruire les infrastructures et les vies palestiniennes, encouragé en cela par l’inaction de la communauté internationale. La violence ne peut engendrer que plus de violence, et le refus par Israël de la stratégie de paix initiée à Madrid et renforcée par l’initiative saoudienne est le signe de sa mauvaise foi. L’Arabie saoudite condamne cette politique des responsables israéliens et demande à la communauté internationale d’obliger Israël à respecter ses obligations internationales. La stabilité de toute la région du Moyen-Orient est en jeu.
M. JEAN-DAVID LÉVITTE (France) a réitéré la condamnation de l’action militaire israélienne menée le 22 juillet dans un quartier particulièrement peuplé de Gaza. Si Israël a un droit légitime de se défendre contre le terrorisme, une telle action délibérée est injustifiable et ne peut pas contribuer à la solution de la crise actuelle. La France rappelle la nécessité de respecter, en toutes circonstances, les règles du droit international humanitaire. La violence ne peut pas conduire à une solution. Ce n’est que par le dialogue que les deux parties parviendront à assurer des conditions de vie dignes pour leur population, ainsi que leurs aspirations légitimes au sein de deux Etats, Israël et Palestine, vivant côte à côte à l’intérieur de frontières sûres et reconnues.
M. RICHARD RYAN (Irlande) a condamné l’attaque aérienne menée hier sur un quartier très peuplé de Gaza par les forces de défense israéliennes. Cette attaque ne constitue en aucun cas une réponse appropriée à la menace terroriste, a ajouté M. Ryan, qui a reconnu le droit légitime d’Israël de se défendre contre ceux qui planifient et exécutent les attaques terroristes contre les civils israéliens. Il a présenté ses condoléances aux familles des victimes innocentes et exprimé sa sympathie aux nombreux blessés et a rappelé qu’il ne pouvait y avoir de solution militaire au conflit israélo-palestinien. A cet égard, le représentant a souligné les efforts de la communauté internationale en vue de rétablir le dialogue entre les deux parties, et notamment la déclaration faite récemment par le Quatuor lors de sa rencontre de New York. Il a prôné des progrès à la fois dans les domaines politique, sécuritaire et humanitaire afin de parvenir à une solution qui privilégie la coexistence de deux États, au terme, notamment, du délai de trois ans prévu par le Quatuor pour créer un État palestinien.
S’agissant des étapes devant mener à cette création, M. Ryan a réitéré le soutien de sa délégation à l’organisation rapide d’une conférence internationale pour la recherche d’une solution pacifique, juste et durable au conflit du Moyen-Orient. Abordant la question de la situation humanitaire catastrophique qu’endurent les Palestiniens, le représentant a estimé que la communauté internationale devait jouer un rôle de premier plan dans le domaine de l’assistance humanitaire et de l’aide à la reconstruction, saluant au passage la décision du Gouvernement israélien de débloquer une partie des recettes fiscales dues à l’Autorité palestinienne.
M. OLE PETER KOLBY (Norvège) a appelé Israël à mettre un terme à ses attaques contre des civils palestiniens et les autorités palestiniennes à prévenir les attaques terroristes. Il est inacceptable que les autorités israéliennes entreprennent des actions qui entrent en conflit avec les principes du droit international et qui ne servent qu’à exacerber le conflit. Nous formulons l’espoir, a-t-il poursuivi, que cette dernière attaque n’obstrue pas le processus politique en cours. Les deux parties doivent agir de manière responsable et s’efforcer de faire cesser le cycle de la violence. La Norvège se félicite enfin de la tenue récente de réunions dans le cadre Quatuor et lance un appel pour que la communauté internationale appuie financièrement et techniquement la reconstruction de la Palestine.
M. GENNADY GATILOV (Fédération de Russie)a déclaré que son pays était préoccupé par le fait qu’Israël ait lancé une attaque meurtrière contre des civils palestiniens au moment où les efforts déployés par la communauté internationale en vue de restaurer le dialogue entre les parties commençaient à porter des fruits. Nous sommes contre tout acte terroriste et rejetons en même temps la pratique des assassinats ciblés. Il faut éviter de céder du champ aux extrémistes des deux camps. A moment où l’on parle de réforme de l’Autorité palestinienne, Israël doit, pour sa part, débloquer les sommes qu’il doit à l’Autorité et doit mettre fin au blocage des territoires occupés, qui affecte l’économie palestinienne. Un large consensus international existe sur la question de la création d’un Etat palestinien, et notre pays continuera à travailler en faveur du règlement de la question palestinienne et de la paix au Moyen-Orient.
M. JAGDISH KOONJUL (Maurice) a rappelé que sa délégation condamnait dans les termes les plus fermes aussi bien les attaques suicides perpétrées contre la population israélienne civile que les actions militaires conduites par Israël. L’utilisation d’un avion d’attaque F-16 et de missiles contre les civils palestiniens ne saurait être tolérée surtout au moment où les dirigeants du Hamas déclaraient qu’ils allaient mettre un terme à leur action et que des pourparlers entre les deux parties semblaient évoluer positivement. Maurice attend les résultats de l’enquête promise par Israël. Il faut reconnaître qu’Israël a le droit de prendre des mesures pour protéger la vie de ses citoyens. Israël a en fait le devoir d’empêcher que de tels actes se reproduisent. Pour cela, il doit s’engager fermement en faveur du processus de paix entériné par le Quatuor. Il doit se retirer sans délai du territoire palestinien, il doit cesser immédiatement le développement des colonies de peuplement. Quant à elle, l’Autorité palestinienne doit faire cesser les attaques terroristes. En conclusion, le représentant a demandé à la communauté internationale de se montrer généreuse et de répondre à la crise humanitaire que subit le peuple palestinien suite aux destructions massives causées récemment. Il a espéré que le Conseil sera en mesure d’adopter un texte dans cette voie à l’issue de la présente réunion.
M. MIKHAIL WEHBE (Syrie) a déclaré qu’aucune logique ou motivation ne peuvent justifier les « pratiques terroristes » d ‘Israël qui font partie de stratégies bien calculées. L’attaque aérienne contre Gaza relève du crime de guerre. Cet acte est une expression flagrante de la notion de « terrorisme d’Etat ». L’usage d’armes sophistiquées et meurtrières contre des innocents ne peut plus être toléré par la communauté internationale. Les agissements du gouvernement d’Israël sont un rejet de la paix au Moyen-Orient. Le Premier Ministre d’Israël a montré ses vraies intentions en déclarant que l’opération de Gaza était un grand succès. Notre pays est clair dans sa dénonciation des actions israéliennes. La Syrie pense que les différents gouvernements israéliens ont tout fait à ce jour pour éviter de se mettre à la table de négociations en vue de respecter les résolutions du Conseil de sécurité et les initiatives internationale et régionale qui permettraient de parvenir à la paix au Moyen-Orient. Israël n’a qu’une ambition : poursuivre son occupation et annexer des terres palestiniennes et arabes. La « légitime défense » et la « guerre contre le terrorisme » sont devenues des prétextes à tous les excès. La guerre contre la terreur est devenue une raison pour être complaisant envers Israël, le seul Etat de la région armé d’armes nucléaires. Le Conseil devrait énoncer des mesures strictes contre Israël qui n’est pas au-dessus des lois. Les responsables politiques de l’attaque contre Gaza, dont M. Sharon et son Ministre de la défense relèvent de la Cour pénale internationale.
M. KISHORE MAHBUBAHNI (Singapour) a déploré dans les termes les plus fermes toutes les actions militaires ou terroristes qui entraînent des pertes en vies civiles. La dernière en date, l’attaque israélienne à Gaza, est d’autant plus regrettable qu’elle risque de faire enregistrer une marche arrière dans les efforts déployés par la communauté internationale en vue de la reprise du processus de paix. Israël a certes le droit et le devoir de défendre ses citoyens mais en fait, il doit coopérer avec l’Autorité palestinienne pour lutter contre le terrorisme et en éliminer les causes. Un acte erroné ne peut en justifier un autre, a insisté le représentant. C’est pourquoi, il a demandé instamment aux deux parties de tout mettre en œuvre pour mettre un terme à la violence. La situation actuelle exige de plus une réponse et une réaction du Conseil de sécurité. Il doit transmettre à la population palestinienne le message selon lequel il comprend la situation très difficile dans laquelle elle se trouve et trouver le moyen de faire appliquer ses résolutions. En définitive, le règlement final du conflit n’interviendra qu’avec la bonne volonté des deux parties. De son cÔté, la communauté internationale ne doit pas être prise en otage par les extrémistes des deux parties qui veulent saper le processus de paix. Aussi les préparatifs pour une conférence internationale sur la question devraient commencer sans plus de délais. Cette conférence doit examiner simultanément les questions de sécurité mais aussi les questions économiques et humanitaires. La possibilité de déployer une force internationale ne devra pas non plus être oubliée. Le représentant a ajouté que le Quatuor lui paraissait l’initiative diplomatique la plus appropriée pour le moment. Il a mis l’accent sur le calendrier de 3 ans prévu dans la dernière déclaration du Quatuor et l’a enjoint de prendre désormais les mesures concrètes pour le faire respecter.
M. ANDRES FRANCO (Colombie) a réitéré que son pays condamne dans les termes les plus fermes l’usage indiscriminé et disproportionné de la force contre des civils. L’attaque perpétrée par Israël à Gaza constitue une exécution extrajudiciaire inacceptable, qui a de plus provoqué la mort de plusieurs civils, y compris des enfants, et qui compromet davantage les chances élusives de la reprise d’un processus politique. Cette action mérite bien d’avoir été aussi largement et fermement condamnée comme elle l’a été par la communauté internationale, a ajouté M. Franco. Il a fait observer qu’elle n’aurait pas pu se produire à un pire moment, puisqu’il semblait y avoir certains signaux positifs laissant penser qu’il était enfin possible de mettre un terme à la violence et au terrorisme. Malheureusement après l’attaque d’hier, on a désormais le sentiment que la situation échappera à tout contrôle, a déploré le représentant. C’est pourquoi plus que jamais, il faut s’efforcer de manière collective et individuelle d’empêcher la situation de dégénérer. La Colombie lance un appel pour sauver le processus de paix et la possibilité d’une solution complète au conflit entre Israël et la Palestine. Une solution qui comprendrait non seulement les aspects sécuritaires, mais aussi les autres thèmes vitaux comme la situation économique et humanitaire de la population palestinienne, le retrait israélien, puissance occupante, et la création d’un Etat palestinien.
M. JOHN NEGROPONTE (Etats-Unis) a déclaré que les Etats-Unis pensent que les deux parties, israélienne et palestinienne, doivent tout faire pour préserver le calme au Moyen-Orient. Le Président Bush a énoncé la vision d’une région où deux Etats, Israël et la Palestine, vivraient en paix côte à côte, ce qui pourrait se faire dans un délai de trois ans. Il nous faut parler des actions du Hamas et d’autres mouvements palestiniens, dont les actes empêchent les Palestiniens de jouir d’une vie normale. Les attaques terroristes lancées contre Israël doivent être dénoncées, et les Etats Membres de l’ONU doivent cesser de donne refuge à des terroristes. Nous sommes préoccupés par les actions israéliennes qui font des victimes civiles, comme l’a dit hier le Président Bush après l’attaque lancée contre Gaza. Notre pays travaille à favoriser une réforme de l’Autorité palestinienne. Nous oeuvrons au sein du Quatuor et avec les dirigeants arabes pour faire avancer le dialogue au Moyen-Orient. Nous tenons à la restructuration des services de sécurité palestiniens et à celle de l’Autorité elle-même. Nous sommes préoccupés par les conditions de vie des Palestiniens et avons fourni 150 millions de dollars à travers l’UNRWA pour les améliorer. Nous exhortons Israël à rétablir l’activité économique dans les zones palestiniennes et à libérer les avoirs financiers qu’il doit à l’Autorité palestinienne. Le Conseil a clairement demandé que soit mis fin à la violence, et nous partageons le point de vue des autres délégations qui disent que les textes déjà adoptés sont une bonne base de résolution de la question du Moyen-Orient et pour la création des deux Etats que nous souhaitons tous voir coexister.
M. ADOLFO AGUILAR ZINSER (Mexique) a réitéré la condamnation la plus ferme qui soit exprimée par son Gouvernement contre l’attaque militaire israélienne à Gaza. « Israël ne gagne rien avec de tels actes, Israël ne prévient rien par de tels actes », a insisté le représentant. Le Mexique appuie la déclaration conjointe du Quatuor qui insiste notamment sur l’urgence de la situation humanitaire en Palestine. Il s’en remet de nouveau aux deux parties pour qu’elles s’abstiennent de recourir à des pratiques contraires au droit international humanitaire et respectent la Quatrième Convention de Genève sur la protection des civils en temps de guerre. Tant les actions militaires que les attentats terroristes entraînent davantage de violence et sapent les efforts courageux et inlassables de la communauté internationale pour ressusciter le processus de paix, a estimé le représentant. Il a exigé des parties qu’elles respectent sans autre délai les dispositions de la résolution 1397(2002) du Conseil de sécurité qui demande la cessation immédiate de tous les actes de violence, y compris les actes de terrorisme, de provocation, d’incitation et de destruction. Un processus de paix durable dans la région doit comprendre de manière simultanée tous les aspects du conflit car la négociation politique, les accords de sécurité, la mise en œuvre immédiat d’un plan d’aide humanitaire et de reconstruction des institutions palestiniennes sont de la plus haute importance pour asseoir véritablement la paix. Le Mexique réitère son appui ferme envers le concept d’une région où cohabiteraient deux Etats, Israël et la Palestine, vivant côte à côte à l’intérieur de frontières sûres et reconnues, comme le prévoit la résolution 1397.
M. MARTIN CHUNGONG AYAFOR (Cameroun) a dit que les évènements de Gaza semblent avoir mis fin aux espoirs de ces derniers jours au Moyen-Orient. Le devoir du Conseil et celui du Cameroun, en tant qu’Etat Membre, est d’oeuvrer en faveur de la promotion d’une logique de paix dans la région. Nous sommes convaincus que seuls le dialogue et la négociation pourront créer la paix au Moyen-Orient. Rien ne peut justifier l’attaque lancée contre des civils innocents à Gaza. Nous appelons les parties à revenir au dialogue qui se dessinait ces
derniers temps. La logique des violences et des représailles ne doit pas l’emporter, car elle éloignerait les deux peuples de la seule solution qui pourrait leur assurer un avenir. Le Cameroun s’associe à toute résolution qui pourrait favoriser une paix durable et juste au Moyen-Orient et transmet au peuple palestinien affecté sa sympathie.
M. WANG YINGFAN (Chine) a condamné l’atrocité commise par Israël à Gaza qui constitue, a-t-il dit, une violation flagrante du droit international et représente un nouvel événement abominable dans le conflit entre Israël et la Palestine. La Chine estime que la cause profonde de ce conflit réside dans le fait qu’Israël occupe de manière illégale le Territoire palestinien. Une situation à laquelle il doit mettre fin immédiatement. L’escalade de la violence ces derniers jours démontre une fois de plus que la communauté internationale doit encore décupler ses efforts et trouver des solutions pratiques. Ce n’est que lorsqu’on disposera d’un plan de route concret que les deux parties, y compris les éléments les plus extrémistes, pourront croire réellement au processus de paix.
M. STEFAN TAFROV (Bulgarie) a déploré que le cycle de la violence au Moyen-Orient ne connaisse aucune trêve. Lors de la dernière attaque israélienne à Gaza, des civils, y compris des enfants, sont morts et la vue des cadavres déchiquetés est purement intolérable. C’est pourquoi, la Bulgarie lance un appel solennel aux deux parties à respecter immédiatement la vie des plus vulnérables, notamment les enfants. La Bulgarie reconnaît aussi le droit d’Israël à défendre ses citoyens. Mais l’attaque d’hier est à la fois inacceptable et contre-productive. Le terrorisme est tout aussi inacceptable et il est urgent de mettre fin à la situation qui nourrit ce terrorisme. Il s’agit en premier lieu de la gravité de la situation humanitaire de la population palestinienne. Il est fondamental qu’elle soit améliorée afin d’isoler notamment au sein de la société palestinienne les terroristes et ceux qui les glorifient. La communauté internationale a trouvé le moyen de parvenir ensemble à la paix au Moyen-Orient et la Bulgarie appuie pleinement dans ce contexte la déclaration du Quatuor adoptée le 16 juillet dernier à New York. Ce n’est aussi qu’en mettant pleinement en œuvre les résolutions de ce Conseil qu’une solution durable pourra être trouvée, a souligné le représentant. Il a ajouté que les efforts visant à donner plus de légitimité et d’autorité à l’Autorité palestinienne étaient aussi justifiés car il n’y a que la démocratie pour véritablement conduire l’Autorité palestinienne sur la voie de la paix. Ce n’est que lorsque les Israéliens et les Palestiniens croiront vraiment en la possibilité de vivre cÔte à côte en toute sécurité qu’il sera véritablement mis fin au cycle actuel de la violence. Il est donc fondamental que les deux parties ne cèdent pas à la tentation de riposter à la violence. Les signes timides de reprise du dialogue ces jours derniers doivent se poursuivre.
M. BOUBACAR DIALLO (Guinée) a souligné que l’utilisation excessive de la force ne peut conduire qu’à l’effet contraire recherché, à savoir l’exacerbation de la violence. Il y avait des preuves, a-t-il ajouté, qu’il existe bien une volonté de la part de la partie palestinienne de mener les actions nécessaires en vue de renouer le fil du dialogue avec les autorités israéliennes. Il a rappelé que la réunion du Quatuor, tenue le 16 juillet à New York, avec la participation de représentants de haut rang de l’Arabie Saoudite, de l’Egypte et de la Jordanie, s’était prononcée en faveur d’un appui vigoureux au règlement définitif du conflit israélo-palestinien dans un délai de trois ans.
Ces initiatives, a-t-il poursuivi, montrent que la communauté internationale, loin de croiser les bras, est décidée à mettre un terme à une situation de souffrance qui n’a que trop duré. Il a préconisé de donner un signal fort en direction des protagonistes, afin de leur faire comprendre que la seule issue honorable réside dans l’acceptation réciproque et la création d’un climat de confiance susceptible de conduire à une paix négociée, fondée sur le respect des résolutions pertinentes du Conseil.
M. JEREMY GREENSTOCK (Royaume-Uni) a déclaré que la violence semble avoir repris le dessus au Moyen-orient. L’attaque contre Gaza est inacceptable et contre-productive. Israël doit se garder de prendre des mesures disproportionnées contre les Palestiniens. Il doit respecter ses obligations internationales et faire attention aux vies de civils innocents. Le Royaume-Uni condamne à la fois les meurtres extrajudiciaires israéliens et les attentats aveugles palestiniens. Nous continuerons d’œuvrer à tous les niveaux pour favoriser le processus de paix. Nous suivions les négociations qui étaient en cours pour mettre fin aux actes de violence et favoriser un processus politique. Les parties doivent relever les défis contenus dans les déclarations du Président Bush et du Quatuor pour parvenir à la naissance d’un Etat palestinien viable dans les trois ans qui viennent. Israël doit respecter les obligations du droit humanitaire international et doit aussi favoriser le redémarrage de l’économie palestinienne. Nous voulons une solution équitable à la question de Jérusalem et à celle des réfugiés palestiniens, et nous en discutons avec nos partenaires américains et européens.
M. ABOUL ATTA (Egypte) a déclaré que la présente réunion intervient au moment où le peuple palestinien, le peuple arabe et l’ensemble de la communauté internationale pleurent les civils, notamment les enfants, tués lors de la dernière attaque d’Israël à Gaza. Après Jénine, cette attaque démontre clairement au monde le rejet d’Israël du droit international et le non-respect des vies humaines. Cette attaque ne peut nullement être justifiée comme un acte de légitime défense. En outre, elle a eu lieu au moment même où l’on se rapprochait d’un accord entre la direction du mouvement Hamas et la direction de l’Autorité palestinienne pour faire cesser définitivement les attaques contre les civils israéliens. Ce crime confirme notre conviction que le Gouvernement israélien souhaite faire exploser toute tentative de paix et aura pour cela recours aux moyens les plus vils, a affirmé le représentant. La communauté internationale se doit désormais de réagir rapidement pour protéger la population palestinienne. L’Egypte demande donc au Conseil d’envoyer au plus vite une force internationale pour protéger ces civils et contrôler les actes israéliens.
M. CRISTIAN MAQUIEIRA (Chili) a condamné la récente attaque aérienne israélienne qui a coûté la vie à 15 victimes innocentes à un moment où les représentants israéliens et palestiniens travaillent en faveur du respect des accords de sécurité. Cette attaque sape non seulement les mesures de confiance que la communauté internationale tente de construire mais elle porte aussi atteinte aux principes fondamentaux de l’humanité. L’usage excessif de la violence, la destruction de vies humaines, les restrictions à la circulation, la déportation des familles sont autant d’obstacles qui empêchent le peuple palestinien de vivre dans des conditions économiques acceptables. C’est pourquoi l’occupation doit cesser et faire la place à la coexistence pacifique de deux Etats indépendants à l’intérieur de frontières sûres et internationalement
reconnues. Le représentant s’est dit préoccupé par la situation humanitaire dans les villes palestiniennes suite à l’occupation israélienne et a lancé un appel pour que la population palestinienne puisse disposer d’un accès libre et facilité à l’eau potable. En conclusion, il s’est réjoui de la perspective de la tenue d’une conférence internationale sur la situation au Moyen-Orient et la question palestinienne.
Prince ZEID RA’AD ZEID AL-HUSSEIN (Jordanie) a déploré la récente escalade de la violence occasionnée par Israël. L’attaque israélienne est une violation flagrante du droit humanitaire international. Le peuple palestinien vit dans des conditions inacceptables. Depuis 1967 Israël commet des crimes de guerre contre des civils palestiniens et sa politique de châtiments collectifs et d’exécutions extrajudiciaires doit être fermement condamnée car elle va à l’encontre de tout effort de paix. A lieu d’accepter de s’attaquer aux causes de la violence, le Gouvernement d’Israël cherche des prétextes pour continuer à user d’une force démesurée contre un peuple qu’il occupe. La Jordanie renouvelle son appui aux propositions du Président américain pour la création d’un Etat palestinien. Nous sommes pour un règlement global et juste de la situation. Le principe de la terre contre la paix doit être respecté. La Jordanie condamne les attentats-suicide et demande au peuple israélien de se prononcer en faveur de la paix car l’action militaire n’aboutira à rien.
M. JASSIM MOHAMMED BUALLAY (Bahreïn) a estimé qu’hier les forces militaires israéliennes ont donné un nouveau témoignage de leur recours excessif à la force. Des civils, notamment des enfants, ont à cette occasion été tués et à cette heure, on ne peut que rappeler l’importance du respect de la Quatrième Convention de Genève. Bahreïn condamne aussi tous les actes de terrorisme, mais l’attaque israélienne n’aide aucunement à faire aboutir les efforts de paix dans la région. Elle démontre clairement que le Gouvernement israélien actuel ne veut pas que le processus de paix en cours réussisse ni que les efforts internationaux sans précédent aboutissent. Les actes de tueries des civils vont à l’encontre de toutes les normes les plus fondamentales du droit international, ils violent toutes les résolutions du Conseil de sécurité. Ce dernier a le devoir et l’obligation de faire respecter son mandat et son autorité. Il doit garantir la protection de la population palestinienne sans défense qui veut simplement jouir de son droit de vivre en paix et en toute sécurité sur ses terres.
Mme ELLEN MARGRETHE LOJ (Danemark), intervenant au nom de l’Union européenne et des pays associés, a condamné les actions militaires contre des zones résidentielles abritant des civils, qu’ils soient Palestiniens ou Israéliens. Rien ne peut justifier l’attaque au missile lancée par la force aérienne israélienne contre une zone résidentielle de Gaza qui a coûté la vie à de nombreux civils, y compris des enfants, a estimé Mme Loj. L’Union européenne ne saurait tolérer toute forme d’exécution extrajudiciaire contre des Palestiniens tout comme elle condamne fermement les actes terroristes perpétrés contre des civils israéliens. Les actions militaires violentes ne contribuent qu’aggraver la situation et à entraver les efforts de la communauté internationale en faveur d’une paix négociée, a-t-elle ajouté. Elle a réaffirmé le rôle central du Quatuor dans ces efforts visant à trouver un accord acceptable par toutes les parties pour résoudre le conflit du Moyen-Orient et a salué les consultations entre les membres du Quatuor et les Ministres des affaires étrangères de la Jordanie et de l’Égypte qui ont pour objectif de coordonner les efforts avec les États arabes clés pour le processus de paix. Elle a réitéré le soutien de l’Union européenne à la déclaration faite par le Quatuor lors de sa récente rencontre de New York concernant la création, d’ici trois ans, d’un État palestinien vivant en coexistence avec Israël dans la paix et la sécurité. Pour cela, il importe de restaurer la confiance entre les parties et la représentante du Danemark a jugé que les réformes en cours de l’Autorité palestinienne sont une étape importante dans cette perspective. Elle a réaffirmé l’attachement de l’Union européenne à un règlement pacifique du conflit au Moyen-Orient sur la base des résolutions 242, 338 et 1397 du Conseil de sécurité et a exhorté Israéliens et Palestiniens à tout mettre en oeuvre pour restaurer la sécurité et à faire preuve de retenue.
M. MOHAMMAD FADAIFARD (Iran) a déclaré que l’attaque israélienne contre un quartier peuplé de civils à Gaza est totalement inacceptable. L’Iran demande que les auteurs et commanditaires de ce crime de guerre soient jugés. Israël a délibérément lancé cette attaque pour saboter toute initiative de reprise de dialogue. La campagne visant à détruire des zones civiles palestiniennes et à perpétrer des exécutions extrajudiciaires constitue une violation flagrante du droit international. Nous regrettons que ceux qui critiquent la résistance palestinienne ne réagissent pas devant les abus israéliens. L’Iran rejette toute notion de légitime défense invoquée par Israël et ceux qui le soutiennent pour justifier ses crimes contre les Palestiniens. Le Conseil doit agir de manière appropriée pour mettre fin à ces injustices. Il est temps de limiter l’usage du droit de veto, si le Conseil veut rester crédible.
M. MUNIR AKRAM (Pakistan) a fait observer que certains définissent le terrorisme comme le recours délibéré à la violence à l’encontre de civils innocents. L’attaque israélienne à Gaza est un acte de terrorisme, délibéré et planifié et perpétré, non pas par un groupe terroriste, mais par un gouvernement soi-disant démocratique. Le Pakistan salue la condamnation universelle de cet acte. Le Conseil de sécurité doit prendre des mesures très fermes contre de tels actes de violence indiscriminée. Aucun Etat ne peut croire qu’il est au-dessus du droit international. Depuis plusieurs mois les décennies d’efforts internationaux en faveur de la paix sont foulées au pied par la violence israélienne. Ce nouvel acte menace l’initiative au plus haut qui s’est fait jour récemment. Il ne faut pas permettre qu’elle soit remise en cause par cette action irresponsable. Le Conseil et la communauté internationale doivent continuer d’appeler au retrait immédiat des troupes israéliennes des territoires réoccupés et de faire respecter le principe de la terre contre la paix.
M. YAHYA MAHMASSANI, Observateur permanent de la Ligue des Etats arabes, a accusé le Premier Ministre israélien d’être responsable d’un acte de terrorisme et d’un crime de guerre grave commis à Gaza, au moment où la partie palestinienne faisait des propositions visant l’arrêt de la violence. La simple condamnation de l’acte commis par Israël n’est pas suffisante. Le Conseil doit agir rapidement et de façon déterminée pour assurer la sécurité du peuple palestinien. L’acte d’Israël vise à saboter les résolutions du Quartet et à empêcher toute résolution pacifique et complète du conflit. Israël veut imposer la solution qui lui paraît à son avantage sans se soucier des points de vue de la communauté internationale tels que définis à Madrid et par le prince Abdallah d’Arabie saoudite. Le Conseil doit indiquer à Israël que sa politique d’agression ne sera pas tolérée et qu’il doit se retirer immédiatement sur les frontières de 1967. La Ligue arabe estime que la paix est un choix stratégique.
M. ABOUL MUNIM AL-KADHE (Iraq) a remercié le Président du Conseil d’avoir réagi si rapidement pour convoquer cette réunion d’urgence. Cette réaction était en fait dictée par le crime odieux commis il y a deux jours par l’entité sioniste. A plusieurs reprises, l’Iraq a fait part de sa perplexité devant le manque de réaction du Conseil face aux violations flagrantes et répétées du droit international par Israël. La même question se pose aujourd’hui. Tout le monde sait pourquoi le Conseil adopte une position si inéquitable et conduit cette politique de deux poids, deux mesures. Tout cela tient à la politique de l’enfant gâté pratiquée par les Etats-Unis à l’égard d’Israël. Israël a ainsi été encouragé dans sa politique terroriste en vue de mettre sous sa coupe le peuple palestinien. L’Iraq estime aujourd’hui encore que la réaction des grandes puissances au crime de Gaza a été insuffisante. L’objectif de M. Sharon était de faire le plus grand nombre de victimes possibles. Face à ces actes barbares, le peuple palestinien n’a-t-il pas le droit de se défendre par tous les moyens possibles. Comment le Conseil peut-il qualifier d’illégitimes les attentats-suicide, qui sont en fait le seul moyen d’assurer l’indépendance, la liberté et la légitime défense du peuple palestinien contre la puissance occupante sioniste. Première puissance militaire dans le monde, les Etats-Unis ont une responsabilité historique face à l’anarchie et au terrorisme qui sévissent actuellement. Ils ont aussi une responsabilité importante face à l’écroulement du système juridique international. Ils ne savent en fait que se servir de leur puissance au service de leurs intérêts étroits. En conséquence, les normes fondamentales du droit international sont constamment bafouées. Le Conseil doit aujourd’hui agir en vertu du Chapitre VII de la Charte en vue de prendre des mesures coercitives contre la puissance occupante israélienne. Tout manquement à une telle exigence signifierait qu’il a perdu définitivement sa crédibilité et a renoncé à ses responsabilités en matière de maintien de la paix et de la sécurité.
M. YOSHIYUKI MOTOMURA (Japon) a dit que le Gouvernement du Japon déplore l’attaque aérienne d’Israël sur Gaza qui a fait de nombreuses victimes parmi les civils. Cet acte a exacerbé les souffrances et la haine chez le peuple palestinien déjà profondément affecté. Le Japon demande à Israël de faire preuve d’un maximum de modération. Notre Gouvernement soutient la création d’un Etat palestinien viable et la cohabitation de deux Etats vivant en paix au Moyen-Orient, le Japon fera partie de tout groupe oeuvrant pour assurer une réforme harmonieuse de l’Autorité palestinienne.
M. OMER BASHIR MOHAMED MANIS (Soudan) a déclaré que la sécurité du Moyen-Orient est en grand danger du fait des agissements d’Israël dont les crimes restent impunis. Les horreurs commises par Israël sont indicibles quand elles prennent pour cible des enfants et des femmes. Les condamnations sont insuffisantes quand elles ne sont pas suivies d’actes concrets. Israël méprise le droit international et la vie de tous ceux qui ne sont pas des siens au Moyen-Orient. L’impunité perpétuelle dont il a joui a mené le Gouvernement israélien à fouler quotidiennement aux pieds le droit international. Le Conseil doit fermement le rappeler à l’ordre.
M. HASMY AGAM (Malaisie) a fermement condamné la violente attaque contre un quartier très peuplé de la ville de Gaza le 22 juillet par les Forces de défense israéliennes qui a coûté la vie à 15 palestiniens et en a blessé 150 autres. Cette attaque, présentée comme un succès réel par le Premier Ministre Sharon, constitue une atrocité de plus commise par les Israéliens contre les femmes et les enfants palestiniens au mépris total de leur engagement en faveur de la paix dans la région, a ajouté M. Agam. Cet acte brutal de châtiment collectif est une preuve du mépris d’Israël à l’encontre du peuple palestinien déjà confronté à l’occupation et aux colonies de peuplement, et ternit davantage l’image d’Israël qui prétend être une nation civilisée. Or, l’usage de la force par Israël à l’encontre des civils palestiniens est une violation massive du droit international humanitaire qui compromet les efforts du Quatuor en faveur de la recherche d’une paix négociée dans la région. Le représentant a souligné la bonne volonté de l’Autorité palestinienne à coopérer aux efforts du Quatuor et a condamné l’attitude de la puissance occupante. Il a réaffirmé le soutien de la Malaisie au déploiement d’une force internationale sur le terrain, jugeant que si le Conseil en avait décidé ainsi en temps opportun, il aurait été possible d’éviter de nombreuses pertes de civils innocents. Il a réitéré l’attachement de son pays à la création d’un État palestinien et a exhorté le Conseil a tout mettre en oeuvre pour que soient respectées les résolutions 1402 et 1403.
M. BRUNO RODRIGUEZ PARILLO, Président par intérim du Comité pour l’exercice du droit inaliénable du peuple palestinien, a regretté qu’en dépit des appels renouvelés du Comité, le Conseil de sécurité n’ait jamais agi de manière ferme en vue d’un plan d’action permettant de concrétiser la vision de deux Etats, Israël et la Palestine, vivant côte à côte à l’intérieur de frontières reconnues. Aussi louables soient-ils, les efforts internationaux se sont jusqu’à présent révélés trop modestes, a déploré le représentant, ajoutant que le plan prévoyant la création de la Palestine dans un calendrier de trois ans ne comportait malheureusement aucun détail sur les mesures à prendre pour y parvenir. En outre, ce plan demande à la partie disposant du moins de ressources, à savoir l’Autorité palestinienne, de se charger de mettre un terme aux attentats-suicide et de mettre en œuvre une vaste réforme. Alors que les dirigeants palestiniens ont d’ores et déjà fait preuve de leur bonne volonté en enclenchant ce processus de réforme et que les militants palestiniens semblent prêts à saisir la chance de la paix, que fait Israël ? Il continue son occupation illégale, il maintient une main de fer sur le Territoire occupé imposant un blocus terrible, mène des exécutions arbitraires, poursuit ses activités de colonies de peuplement, attaque les dirigeants de l’Autorité palestinienne et continue sa politique de destruction des institutions de l’Autorité. Ceci est inacceptable et doit être condamné par la communauté internationale dans son ensemble, y compris le Conseil de sécurité, a demandé M. Rodriguez.
IL a rappelé que le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien a toujours condamné les meurtres de civils innocents, qu’ils soient Israéliens ou Palestiniens. Il a aussi à plusieurs reprises déploré l’absence de volonté politique de faire respecter le principe de la terre contre la paix. Aujourd’hui encore, le Comité se tourne vers le Conseil et lui demande d’assumer enfin pleinement ses responsabilités. Ainsi que le Secrétaire général l’a lui-même dit, une forte présence internationale dans la région est nécessaire pour garantir la sécurité des populations des deux parties. Il faut en outre un plan concret vers la réalisation de deux Etats vivant côte à côte selon les frontières de 1967. La voie à suivre pour y parvenir est connue de tous, elle a été clairement énoncée par les Etats arabes dans le cadre de l’initiative pour la paix adoptée à Beyrouth en mars dernier. Il revient maintenant à Israël de montrer s’il veut véritablement la paix.
M. DUMISANI S. KUMALO (Afrique du Sud), intervenant au nom du Mouvement des non alignés, a demandé au Conseil de sécurité de condamner le plus fermement possible l’attaque d’un quartier résidentiel de Gaza par un F-16 de l’armée de l’air israélienne qui a tiré des missiles sur des habitations privées et tué des civils palestiniens, y compris des enfants. Rien ne peut justifier un tel acte, a-t-il ajouté, et il s’inscrit dans la droite ligne de la politique israélienne visant à déshumaniser et à dominer le peuple palestinien. Il a rappelé les termes de la résolution 1402 du Conseil, adoptée le 30 mars 2002, et qui exige le retrait des troupes israéliennes des villes palestiniennes. Malgré cela, l’armée israélienne a réoccupé des villes palestiniennes et renforcé les restrictions à la liberté de mouvement des civils, aggravant par conséquent la situation humanitaire qu’endure le peuple palestinien, a observé M. Kumalo. Cette attaque est d’autant plus révoltante qu’elle intervient au moment même où des Ministres israéliens et palestiniens avaient commencé à renouer le dialogue sur les voies et moyens de faire baisser la tension sur le front sécuritaire, a-t-il regretté, s’interrogeant ensuite sur le fait de savoir si certaines personnes ne tenteraient pas de poser un obstacle à une initiative de paix entre Israéliens et Palestiniens. Il a réaffirmé le soutien des non-alignés aux efforts du Quatuor et leur attachement à la création d’un État palestinien, avec Jérusalem-Est comme capitale, à la fin de l’occupation israélienne et à la fin des colonies de peuplement.
M. MOHAMMAD A. ABULHASAN (Koweït) a regretté que les pratiques inhumaines et les violations répétées du droit international perpétrées par Israël se poursuivent contre la population palestinienne, en dépit des efforts de paix internationaux. Le bombardement israélien à Gaza expose la politique de génocide sans discrimination exercée par les forces israéliennes contre la population palestinienne sans armes. C’est Israël qui a de cette façon créé le terrorisme au Moyen-Orient, a ajouté le représentant. Les violations se poursuivent donc même après l’entrée en vigueur de la Cour pénale internationale en début de ce mois. L’attaque de Gaza s’inscrit directement dans la juridiction de la Cour. En outre, Israël agit au mépris des efforts internationaux du Quatuor et des pays arabes. A la vérité Israël agit de manière délibérée pour saper ces efforts. Le Koweït attend du Conseil qu’il assume les responsabilités qui lui incombent pour qu’Israël respecte toutes les résolutions pertinentes qu’il a adoptées, ainsi que tous les accords conclus avec l’Autorité palestinienne. Le Koweït demande aussi à la communauté internationale de poursuivre ses efforts pour qu’Israël respecte le droit international. Le Conseil devra accorder une attention particulière à la question palestinienne tant qu’une solution définitive, y compris pour Jérusalem et le Golan syrien, n’aura pas été trouvée, a prévenu le représentant.
M. V.K. NAMBIAR (Inde) a déploré la récente attaque israélienne qui a coûté la vie à des civils palestiniens à un moment où les deux parties déployaient de sérieux efforts dans la voie d’un accord de cessez-le-feu. Le Conseil de sécurité doit prendre les mesures nécessaires pour mettre un terme à la spirale de la violence qui ne cesse de caractériser la région depuis de longues années. Il a estimé que la communauté internationale doit agir pour réduire la souffrance endurée par les Palestiniens et a appuyé les appels du Secrétaire général visant à faire respecter par les deux parties leurs obligations internationales et à faciliter le travail des Nations Unies et de ses organes. Les deux parties doivent reprendre le dialogue pour un règlement durable du conflit sur la base
M. MOCHAMAD SLAMET HIDAYAT (Indonésie) a condamné l’acte d’agression commis par Israël à Gaza. Selon lui, les normes du droit international font que cette attaque peut être considérée comme une trahison du processus de paix. Israël a la responsabilité légale et morale de prendre des mesures pour éviter toute perte en vies civiles. En utilisant comme il l’a fait un missile, ces pertes étaient inévitables. Chacune des attaques de ce genre ne fait qu’exacerber la gravité de la crise humanitaire dont le peuple palestinien est victime. L’Indonésie demande donc une fois de plus à Israël de ne pas se laisser aveugler par sa puissance militaire et de respecter les résolutions 1402 et 1403 du Conseil de sécurité. C’est seulement en parvenant à la création de deux Etats vivant côte à côte et au sein de frontières sûres que l’on pourra éviter le cycle infernal de la violence dans le Territoire occupé. L’Indonésie appuie également les efforts actuels de la communauté internationale reposant sur le principe de la terre contre la paix. En conclusion, le représentant a jugé extrêmement urgent de déployer une force internationale de sécurité dans la région pour protéger les civils innocents. Le Conseil doit assumer ses responsabilités et mettre fin à l’agression et à l’occupation israélienne.
M. BRUNO RODRIGUEZ PARRILLA (Cuba) a estimé qu’il n’y a aucune justification possible au massacre perpétré par Israël à Gaza. Alors que les Etats-Unis et Israël s’efforcent de discréditer le Président Arafat, M. Sharon demeure lui, malgré tout, un interlocuteur tout à fait valable et même un « homme de paix », selon les termes du Président Bush, a ironisé le représentant. Cuba demande une fois de plus aux Etats-Unis de suspendre immédiatement leur aide financière à utilisation belliqueuse ou militaire en faveur d’Israël. Ce n’est un secret pour personne que l’attitude de défi et de mépris d’Israël à l’égard du droit international et des principes de la Charte des Nations Unies tient en grande partie à l’impassibilité avec laquelle le Conseil considère la question palestinienne. Elle tient aussi à l’utilisation arbitraire de ses prérogatives par un membre permanent en particulier. Pour ces raisons, le Conseil a une certaine part de responsabilité dans les événements tragiques survenus à Gaza. Le projet de résolution préparé pour cette réunion par le Groupe arabe représente, aux yeux de Cuba, le minimum que le Conseil de sécurité puisse faire dans les circonstances actuelles.
M. AL SAIDI (Yémen) a déclaré que l’attaque israélienne sur Gaza est une violation flagrante du droit international. En attaquant de manière délibérée un immeuble civil, il était évident qu’il y aurait des victimes innocentes. Ce dernier geste signifie la fin de la petite lueur d’espoir pour le peuple palestinien. Ceci n’est pas étonnant car M. Sharon tout au long de sa carrière a toujours montré qu’il ne voulait pas que le peuple palestinien exerce son droit inaliénable et juste, qu’il ne voulait pas la paix. Le Yémen appuie tout processus de paix basé sur le respect du droit et des textes internationaux. Il demande au Conseil d’exiger d’Israël qu’il mette fin à ses actes d’agression, cesse son occupation et respecte la volonté de la communauté internationale, exprimée dans les résolutions du Conseil. Il n’y aura pas de paix au Moyen-Orient si la violence continue, or les forces israéliennes poursuivent leurs actes de violence. Il faut impérativement respecter les accords convenus entre les deux parties et reprendre le chemin de la négociation en respectant l’autre. Le chemin de la paix durable passe par un Etat palestinien ayant Jérusalem pour capitale, c’est cette voie que la communauté internationale doit suivre et encourager, a conclu le représentant.
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