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CS/2294

LES MEMBRES DU CONSEIL EXPRIMENT LEUR POSITION SUR LA PROPOSITION DU SECRETAIRE GENERAL DE DEPLOYER UNE FORCE MULTINATIONALE AU MOYEN-ORIENT

19/04/2002
Communiqué de presse
CS/2294


Conseil de sécurité                                         CS/2294

4515e séance – matin                                        19 avril 2002-04-19


LES MEMBRES DU CONSEIL EXPRIMENT LEUR POSITION SUR LA PROPOSITION DU SECRETAIRE GENERAL DE DEPLOYER UNE FORCE MULTINATIONALE AU MOYEN-ORIENT


Les quinze membres du Conseil de sécurité ont ce matin commenté - certains l’ayant appuyée - la proposition du Secrétaire général concernant le déploiement d’une force multinationale sur le terrain au Moyen-Orient, présentée hier  dans le cadre de consultations plénières privées.  Le Conseil poursuivait aujourd’hui, le débat général amorcé hier et qui a déjà permis à près d’une trentaine de délégations d’exprimer leur position sur la situation au Moyen-Orient, y compris la Palestine.  Cette réunion d’urgence a été convoquée à la demande du Représentant permanent de la Tunisie, en sa qualité de Président du Groupe arabe pour le mois d’avril, en vue d’examiner la poursuite de l’agression militaire israélienne contre le peuple palestinien et l’Autorité palestinienne et la non-application des résolutions du Conseil de sécurité*.


S’expliquant hier devant la presse, le Secrétaire général, M. Kofi Annan, avait précisé que la force multinationale qu’il recommande serait autorisée par le Conseil dans le cadre du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies qui définit l’action du Conseil en cas de menace contre la paix, de rupture de la paix et d’acte d’agression.  Cette force aurait pour objectif l’arrêt du cycle de violence, la création de conditions propices à la reprise des activités dans les territoires palestiniens, le rétablissement des institutions de l’Autorité palestinienne et la facilitation de la reprise des négociations pour parvenir à un règlement politique de la crise.


Le représentant des Etats-Unis, appuyé par le représentant de la Bulgarie, a estimé que les trois résolutions que le Conseil a adoptées récemment, à savoir les résolutions 1397, 1402 et 1403, donnent les contours d’une vision et d’un règlement définitif.  Ces résolutions consacrent la vision de deux Etats vivant côte à côte à l’intérieur de frontières sûres et reconnues, exigent une cessation immédiate de tout acte de terreur et de destruction.  Par conséquent, une action supplémentaire du Conseil n’est pas le meilleur moyen de parvenir à cet objectif.  Nous pouvons avoir en revanche  progresser davantage en travaillant directement avec les parties.  Le Conseil est efficace lorsque ses actions sont axées sur les domaines de convergence et d’entente, a insisté le représentant.


Pour les délégations ayant fait part de leur soutien à la proposition du Secrétaire général, cette force doit impérativement s’inscrire dans le cadre d’un processus politique dans le but d’amener des parties à renoncer à la logique de la guerre et à revenir à la table des négociations.  La coopération des parties a également été perçue  comme un élément indispensable d’un tel déploiement, le


représentant de la France soulignant la nécessité de garantir l’impartialité d’un tel déploiement international et de disposer d’un engagement américain conséquent.  Notre démarche globale, a ajouté le représentant de Singapour, doit prévoir un horizon politique large permettant de passer à la vision contenue dans la résolution 1397, à savoir la coexistence de deux Etats dans des frontières sûres et reconnues.


Devant la gravité des témoignages recueillis par diverses sources au sujet de la situation humanitaire, en particulier dans le camp de réfugiés de Jénine, nombreux sont ceux à avoir demandé le déploiement d’une mission d’établissement des faits.


Les membres suivants du Conseil ont pris la parole : Chine, Guinée, Bulgarie, Cameroun, France, Maurice, Colombie, Irlande, Royaume-Uni, Mexique, Singapour, République arabe syrienne, Norvège, Etats-Unis et Fédération de Russie.  Le représentant d’Israël et l’Observateur de la Palestine sont également intervenus.


Le Conseil tiendra des consultations à 16 heures sur la question.


*demande contenue dans la lettre parue sous la cote S/2002/431


M. WANG YINGFAN (Chine) a souligné les efforts «vains» que la communauté internationale a déployés pour normaliser la situation au Moyen-Orient en citant les dernières résolutions du Conseil, la Déclaration du “Quartet” et la visite sur le terrain du Secrétaire d’Etat américain, M. Colin Powell.  Pour le représentant, le retrait immédiat des troupes israéliennes est devenu le facteur déterminant.  Il s’est dit favorable à tous les efforts déployés en ce sens avant de s’attarder sur la situation humanitaire préoccupante qui prévaut dans les territoires occupés.  Le représentant a donc appelé Israël et la Palestine à faciliter le travail du Groupe d’enquête.  Il a aussi demandé à la communauté internationale d’accélérer l’assistance humanitaire et à Israël de faciliter le travail des institutions internationales de secours humanitaire.  Pour mettre un terme au cycle de la violence, le représentant a estimé nécessaire d’assurer la présence d’une tierce partie.  Hier, a-t-il rappelé, le Secrétaire général a présenté une proposition sur le déploiement d’une force multinationale dans la région que la Chine entend étudier.  Il a conclu en espérant que les deux parties et la communauté internationale réagiront positivement à la proposition de M. Kofi Annan.


M. FRANCOIS LONSENY FALL (Guinée) a regretté qu’en dépit des résolutions adoptées récemment et les efforts de médiation de la communauté internationale, la situation ne cesse de se détériorer.  Nous assistons à une escalade dangereuse de la violence dans la région.  L’offensive des forces israéliennes a créé la désolation au sein des populations assiégées avec son cortège de destructions, d’arrestations et des violations des normes humanitaires internationales.  L’usage de la force est source de frustration et ne résoudra jamais le problème de la violence.  Plus les forces israéliennes persisteront dans leur logique d’occupation, plus elles attiseront la flamme de la haine et de la violence.  La situation actuelle constitue une tragédie que la communauté internationale doit résoudre par tous les moyens à sa portée.  Hier, le Secrétaire général a recommandé, entre autres, que la communauté internationale envisage de prendre de nouvelles mesures plus audacieuses et nous soutenons sa proposition visant à déployer une force multinationale dans le cadre d’une politique proactive pour sauver des vies humaines, assurer la sécurité dans la région et pour maintenir les chances de la relance du processus politique.  Si ce déploiement avait été accepté plus tôt, il aurait pu éviter le cycle de violence de toute origine et prévenir le drame humanitaire du camp de réfugiés de Jénine.  Pour déployer cette force, il est indispensable que les deux parties apportent leur coopération.  Le Conseil dispose des atouts nécessaires pour la mise en œuvre d’une telle initiative.  Ces efforts doivent être accompagnés d’initiatives sur le plan politique. Il nous revient donc à amener les parties à renoncer à la logique de la guerre et à revenir à la table des négociations.  Seulement alors les aspirations des deux parties deviendront une réalité.


M. STEFAN TAFROV (Bulgarie) s’est déclaré préoccupé de la situation très grave au Moyen-Orient en lançant un appel pour un cessez-le-feu immédiat.  Il s’est dit très préoccupé également par la situation humanitaire dans les territoires occupés, en particulier à Jénine.  Il a estimé urgent que l’accès soit assuré aux organisations humanitaires afin de “sauver des vies humaines”.  Il a réitéré la nécessité absolue pour Israël de se retirer des territoires occupés et de mettre fin à l’isolement du Président de l’Autorité palestinienne.  De ce point de vue, il a pris note d’un début de retrait qu’il a attribué à l’engagement continu des Etats-Unis et des autres membres du « Quartet » dans les efforts de médiation.


La destruction des infrastructures de l’Autorité palestinienne ne contribue en rien à la normalisation de la situation car elle isole les modérés qui ne pourront donc pas contribuer efficacement à la suppression des réseaux terroristes, a souligné le représentant.  Appelant les autorités palestiniennes à faire davantage en la matière, le représentant a aussi appelé tous les pays de la région à travailler activement pour prévenir les actes terroristes qui, a-t-il insisté, sont de nature à compromettre les efforts de la communauté internationale pour trouver une issue à la crise.  Saluant une nouvelle fois la Déclaration de Madrid du 10 avril 2002 qui montre une unité de vues sur ce qui doit être fait et l’engagement continu du Gouvernement des Etats-Unis, il s’est dit prêt à soutenir toute initiative de paix et a rappelé que son pays a participé activement à l’élaboration des dernières résolutions du Conseil qui “sont une excellente base pour les efforts de la communauté internationale”.


Le représentant a donc jugé inopportun de procéder au vote d’une autre résolution car “tout a été dit” dans les résolutions précédentes.  Une autre résolution n’ajouterait rien à ces derniers textes, a-t-il dit en souhaitant que l’on évite l’inflation des mots et que l’on se concentre plutôt sur la mise en oeuvre des résolutions existantes.  Exprimant la disposition de son pays à analyser la proposition du Secrétaire général concernant l’envoi d’une force internationale, il a néanmoins souligné que toute initiative en ce sens doit s’inscrire dans l’action de la communauté internationale et faire partie d’un processus politique.


M. MARTIN BELINGA EBOUTOU (Cameroun) a expliqué que, par ses résolutions, le Conseil a dégagé une vision du règlement politique du conflit.  Ces résolutions sont également l’expression du principe de l’échange de la terre contre la paix.  L’objectif à atteindre est connu et la voie pour l’atteindre est tracée.  Nous devons disposer maintenant de la volonté politique ferme et affirmée.  Ces derniers jours, l’escalade de la violence a été dangereuse.  Que de morts, de souffrances et de destructions.  Dans ces conditions, on comprend l’espoir immense soulevé par les initiatives et décisions récentes pour mettre un terme à la violence et relancer le processus de paix.  La résolution 1397 dégage la vision de deux Etats vivant à l’intérieur de frontières sûres et reconnues. 


Le Secrétaire général a défendu une proposition qui réaffirme l’action de la communauté internationale en faveur de la paix au Moyen-Orient laquelle passe par le règlement de la question centrale de la Palestine.  Il a proposé le déploiement d’une force internationale qui serait autorisée par le Conseil dans le cadre du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies.  Elle aurait pour objectif l’arrêt du cycle de violence, la création de conditions propices à la reprise des activités dans les territoires palestiniens, le rétablissement des institutions de l’Autorité palestinienne et la facilitation de la reprise des négociations pour parvenir à un règlement politique de la crise.  Cette force peut être déployée sans attendre l’adhésion complète des parties mais pour remplir sa mission, elle doit bénéficier de la coopération pleine et entière de toutes les parties.  La manifestation de cette coopération serait de la part des parties le signal de leur volonté de s’engager dans le processus de paix lequel comporte une dominante politico-sécuritaire.


La proposition du Secrétaire général est une contribution essentielle dans le rétablissement de la confiance.  Seules des négociations peuvent conduire à la paix.  Le Cameroun partage la vision globale du Secrétaire général qui suppose la nécessité de l’action d’une tierce partie.  La force multinationale dont le mandat a été esquissé est la solution vers laquelle nous devons nous orienter.  Tout le monde y gagnera et la recherche de la paix devrait être le fil conducteur de nos délibérations lorsque nous étudions la proposition du Secrétaire général.


M. JEAN-DAVID LEVITTE (France) a qualifié de tragique la poursuite du conflit israélo-palestinien et d’intolérable la situation humanitaire dans les territoires occupés.  La communauté internationale, a rappelé le représentant, et en particulier le Conseil de sécurité ont pourtant fixé un cadre très clair pour sortir de cet engrenage dévastateur.  Citant les dernières résolutions du Conseil et la Déclaration conjointe de Madrid du 10 avril dernier, il a rejeté toute lecture séquentielle ou conditionnelle de ces décisions.  Elles doivent être, a-t-il souligné, mises en oeuvre immédiatement et intégralement. 


Prenant note du retrait d’Israël de Jénine, il a estimé que ce pays doit maintenant se retirer des autres villes et villages encore occupés.  Israël, a-t-il précisé, doit notamment lever le siège de la basilique de la Nativité à Bethléem et rendre toute sa liberté de mouvement au Président de l’Autorité palestinienne.  De leur côté, a ajouté le représentant, l’Autorité et son Président doivent tout faire pour assumer leur part de responsabilité et honorer leurs engagements, en particulier pour faire cesser les actes de violence et les attaques terroristes.  Ces attaques aveugles contre des civils sont moralement et politiquement inacceptables, a estimé le représentant. 


M. Levitte a donc salué la déclaration faite samedi par le Président Arafat et rappelé que ce dernier ne peut agir que pour autant qu’on lui en laisse les moyens.  Pour le représentant, la destruction des infrastructures de l’Autorité palestinienne est une faute politique grave aux conséquences très graves.  Il n’y a pas d’autre voie, a-t-il poursuivi, que la conclusion d’un cessez-le-feu et la reprise sans délai des négociations politiques sur un règlement politique définitif et juste.  Les contours en sont connus et l’occupation israélienne doit cesser.  Elle doit laisser la place à la coexistence de deux Etats indépendants et il serait illusoire qu’un tel règlement soit conclu sans Yasser Arafat, représentant légitime et élu du peuple palestinien.


Se déclarant préoccupé par la situation humanitaire de la population palestinienne, le représentant a rappelé à Israël ses obligations en vertu de la quatrième Convention de Genève et lui a demandé d’assurer l’accès immédiat des secours médicaux et de l’assistance humanitaire.  Pour le représentant, l’extrême gravité des témoignages recueillis rend indispensable une initiative pour établir toute la vérité.  Il est donc nécessaire d’envoyer sur place, à Jénine, une commission internationale d’établissement des faits. 


Relevant un “quasi-consensus” sur le caractère indispensable d’une présence internationale sur le terrain, le représentant a estimé nécessaire de mener une réflexion collective approfondie afin d’aboutir rapidement à une décision réfléchie et efficace.  Il conviendrait naturellement de consulter les parties, a-t-il dit en soulignant que leur coopération est requise.  La composition d’un tel déploiement international devrait garantir son impartialité pour les deux parties et un engagement américain conséquent est indispensable.  Concluant sur les efforts du Secrétaire d’Etat américain, M. Colin Powell, le représentant a souligné que ce réengagement américain marque un tournant positif quelles que soient les très grandes difficultés rencontrées.


M. JAGDISH KOONJUL (Maurice) a déclaré que sa délégation condamnait toute forme de terrorisme, mais qu'elle demandait l'arrêt immédiat des opérations militaires israéliennes dans les territoires occupés.  Il a regretté la détérioration de la situation comme en témoignent les récentes déclarations de M. Peter Hansen, Commissaire général de l'Office de secours et des travaux pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), mais aussi le refus opposé aux travailleurs humanitaires de se rendre sur les lieux, et les tirs qu'ont essuyés les ambulances qui se portaient au secours des blessés.  Il a fait sienne la récente déclaration du Secrétaire général auprès de la Commission des droits de l'homme qui soulignait que les normes des droits de l'homme et du droit humanitaire ont été violées à une grande échelle.  Reprenant à son compte les propos du Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le Moyen-Orient, M. Roed-Larsen, selon lequel l'horreur dépassait tout entendement, le représentant de Maurice a comparé la situation de Jénine aux dévastations causées par l'attaque du 11 septembre 2001. 


Par ailleurs, le représentant a exprimé sa crainte de voir ces violences et humiliations générer plus de militants extrémistes.  Dans ce contexte, il a appelé les Israéliens à se conformer aux résolutions 1402 et 1403 et à se retirer des territoires occupés.  Dans le même ordre d'idées, il a fait sienne la récente proposition du Secrétaire général de déployer une force multinationale qu'il a définie comme le seul moyen de mettre fin à la violence, dans l'intérêt de la crédibilité du Conseil de sécurité et de la paix et de la sécurité internationales. 


M. ALFONSO VALDIVIESO (Colombie) a rappelé les grands espoirs qu’ont suscités la réunion du “Quartet” et la visite du Secrétaire d’Etat américain sur le terrain.  Or, a-t-il regretté, la réalité est que toutes ces démarches mènent aujourd’hui à un sentiment de frustration puisque les parties continuent de ne pas respecter les résolutions du Conseil.  S’attardant sur la situation humanitaire, il a pris note des premières informations sur la situation à Jénine qui connaît un degré élevé de destruction et de dévastation.  Ce qui s’y est passé dépasse toute logique militaire, a souligné le représentant en jugeant que le plus important maintenant est d’acheminer l’aide à la population qui se trouve encore à l’intérieur du camp de réfugiés.  Il a associé sa voix à ceux qui ont demandé à Israël l’accès immédiat aux équipes de secours. 


Outre les mesures humanitaires, il faut aussi tirer au clair ce qui s’est passé en mettant sur pied un mécanisme d’enquêtes, a-t-il estimé.  La situation à Jénine, a-t-il poursuivi, est peut-être le cas le plus tragique mais ce n’est pas le seul comme le montrent la situation à Gaza ou les obstacles auxquels se heurte la mission de la Commission des droits de l’homme.  Les attentats-suicides sont inacceptables et il est également inacceptable d’utiliser les lieux saints comme lieu d’affrontements.  Venant à la proposition du Secrétaire général sur le déploiement d’une force multinationale, il a dit l’accueillir favorablement et a souhaité qu’elle soit examinée avec le plus grand sérieux.  Les parties, a-t-il souligné, sont plongées dans une logique de guerre qui exige l’intervention d’une partie tierce.


La Colombie estime que ni les actions militaires ni les attentats-suicides ne pourront réaliser les objectifs de l’une ou l’autre partie.  La création d’une force internationale contribuerait à la mise en place d’un climat propice aux négociations politiques pour le bien des deux parties.  Dans ce cadre, il est important que le Conseil continue d’assumer un rôle approprié et maintienne la

cohérence, l’unité et la cohésion de ces décisions.  Il serait incohérent que le Conseil agisse à l’encontre de l’esprit et de la lettre des résolutions 1397, 1402 et 1403, a conclu le représentant.


M. RICHARD RYAN (Irlande) a regretté que les résolutions 1397, 1402 et 1403 n'aient pas été respectées et que la situation au Moyen-Orient n'a fait que dégénérer.  Il a salué le rôle du “Quartet” diplomatique (Etats-Unis, Fédération de Russie, Union européenne et Nations Unies) et l'implication du Secrétaire d'Etat américain, M. Colin Powell, au cours de ces dernières semaines.  Il a reconnu le droit et le devoir d'Israël de protéger ses citoyens face au risque d'attaques terroristes.  Mais, il a regretté que les méthodes utilisées par l'armée israélienne soient complètement disproportionnées, comme en attestent les témoignages de M. Peter Hansen, Commissaire général de l'Office de secours et des travaux pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) et de nombreuses organisations non gouvernementales.  A cet égard, il a déclaré qu'une force de sécurité, quelle qu'elle soit, n'était pas habilitée à bombarder et raser à coup de bulldozer des maisons occupées par des civils et de refuser l'assistance humanitaire aux populations dans le besoin, situation qu'il a définie comme une sérieuse atteinte au droit international humanitaire.


Dans ce contexte, le représentant de l'Irlande a exhorté le Gouvernement d'Israël à coopérer avec l'UNRWA et les autres institutions humanitaires, afin de pouvoir répondre aux besoins humanitaires les plus urgents des populations touchées.  Dans le même ordre d'idées, il a demandé aux Israéliens de coopérer avec le Secrétaire général, la Haut-Commissaire aux droits de l'homme, le Comité international de la Croix-Rouge, ainsi qu'avec les différentes organisations non gouvernementales pour les aider à mettre en place une commission d'enquête internationale dont la mission serait d'enquêter sur les faits qui se sont déroulés à Jénine.  En conclusion, il a appelé les deux parties à tout mettre en oeuvre pour appliquer les résolutions 1402 et 1403, ce qui, selon lui, passe dans un premier temps par le retrait israélien de tous les territoires occupés et la garantie d'une liberté de mouvement pour le Président de l'Autorité palestinienne, M. Yasser Arafat. 


M. JEREMY GREENSTOCK (Royaume-Uni) a qualifié les activités des forces militaires israéliennes d’intolérables.  Tout indique une utilisation excessive de la force à Jénine et ailleurs.  Ce n’est pas seulement inacceptable mais inutile et improductif.  Ces activités doivent être examinées avec soin dans le cadre d’une mission indépendante d’établissement des faits.  Nous demandons à Israël de permettre l’accès immédiat du personnel humanitaire et médical aux blessés.  Nous continuons d’insister sur le retrait immédiat des forces israéliennes et sur la mise en place d’un dispositif de cessez-le feu et d’initiatives visant à amener les parties à la table des négociations.  Il n’y a pas d’autre option qu’une action intensive d’une tierce partie pour que les parties au conflit retournent à la table des négociations.  La proposition du Secrétaire général sur le déploiement d’une force internationale aura besoin de l’appui des deux parties.  Il est également nécessaire que l’Autorité palestinienne bénéficie d’une aide internationale significative pour recouvrer ses capacités.  Le cessez-le-feu est un préalable à toute initiative.  Malheureusement, la direction palestinienne ne s’est pas montrée convaincante dans sa lutte contre les actes de terrorisme.  Nous ne devons pas perdre de vue que les Palestiniens ont droit à leur propre Etat et qu’Israël a le droit à la sécurité absolue et que ces deux impératifs vont de pair.


M. ADOLFO AGUILAR ZINSER (Mexique) a qualifié de grave la situation au Moyen-Orient.  Rien de ce qui a été tenté jusqu’ici n’a été utile, a déploré le représentant en soulignant que la diplomatie internationale se trouve dans une véritable impasse.  Pour lui, Israéliens et Palestiniens sont pris au piège de la destruction, du ressentiment et de la haine.  Ce qui s’est produit dans les territoires occupés, en particulier à Jénine, rend encore plus fort ce ressentiment, a-t-il estimé.  Dans ce contexte, il s’est déclaré vivement préoccupé par la gravité de la situation humanitaire, en particulier à Jénine où des actes déplorables ont été commis.


Par conséquent, le représentant a voulu que la communauté internationale prenne une action urgente pour protéger la population civile et permettre l’acheminement de l’assistance humanitaire.  A cet égard, il a appelé une nouvelle fois Israël à se conformer au droit international humanitaire.  Cela ne suffit pas, a-t-il dit en appuyant la demande de la Haut-Commissaire aux droits de l’homme de se rendre sur le terrain.  Il est également nécessaire de prendre des mesures au sein du Secrétariat des Nations Unies pour acheminer l’aide humanitaire dans la région. 


Face à la gravité des évènements de Jénine, la communauté internationale doit exiger la création d’une commission d’enquête.  Il incombe au Secrétaire général de décider de la formule permettant de mener cette enquête.  Il est intolérable, a conclu le représentant, que les résolutions du Conseil ne soient pas respectées pleinement et sans conditions.  Le Conseil ne doit pas perdre de vue ses attributions ni son mandat.  La violence de l’une ou l’autre partie ne sauraient être justifiées.  La communauté internationale doit agir sans équivoque. 


L’issue ne viendra pas des initiatives ou de la volonté des parties elles-mêmes, a dit le représentant en appelant la communauté internationale, le Conseil et le “Quartet” à élaborer des solutions fondées sur le droit international qui impliqueraient tous les acteurs, notamment ceux qui ont le plus d’influence sur les belligérants.  Il a aussi estimé que la présence d’une partie tierce est une conséquence logique des efforts internationaux.  La paralysie des parties ne doit pas paralyser la communauté internationale, a souligné le représentant avant d’accueillir “avec enthousiasme” la proposition du Secrétaire général de déployer sur le terrain une force multinationale en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies.  Cette proposition ouvre un nouvel horizon d’actions.  L’impasse de la situation et les souffrances des civils rendent inéluctable l’action internationale.  Seule la force multinationale peut garantir le respect des résolutions du Conseil et préparer la voie à une solution définitive du conflit, à savoir la création d’un Etat palestinien. 


M. KISHORE MAHBUBANI (Singapour) a regretté que les exigences claires du Conseil en vue de la cessation de la violence et le retrait des forces israéliennes des territoires palestiniens n’aient pas été appliquées.  Il faut absolument mettre un terme à la crise humanitaire dans le camp de réfugiés de Jénine.  Nous appuyons les trois impératifs qui doivent faire l’objet d’une action immédiate, à savoir la levée du couvre-feu, une assistance accrue de la part des forces israéliennes en faveur des organisations humanitaires et l’acheminement d’eau et de vivres à la population dans le besoin.  La seule façon d’évaluer la situation humanitaire et de dissiper les rumeurs sans fondement est de dépêcher une tierce partie sur le terrain.  De nombreux orateurs ont mentionné l’envoi d’une mission d’établissement des faits.  Notre démarche globale doit prévoir un horizon politique large pour passer à la vaste vision contenue dans la résolution 1397, à savoir la coexistence de deux Etats dans des frontières sûres et reconnues.  L’initiative arabe adoptée au Sommet de Beyrouth ne doit pas être ignorée.  D’autre part, le Secrétaire général nous a fourni des informations crédibles sur la manière dont une présence internationale contribuera au rétablissement de la confiance.  Il incombe au Conseil de décider s’il peut s’acquitter de ses propres responsabilités, en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies.


M. MIKHAIL WEHBE (République arabe syrienne) a déclaré que le monde entier a été témoin des conséquences des opérations israéliennes dans les territoires occupés.  Jusqu’ici, il n’a pas été possible de persuader Israël de mettre fin à ses politiques barbares et de se retirer des territoires réoccupés.  Il est clair aujourd’hui que ce gouvernement de guerre est très éloigné de la logique de la paix et qu’il entreprend, en fait, une guerre contre les principes et les valeurs mêmes de la paix.  Sa méthode est de tuer la paix, de perpétuer l’occupation et d’opprimer le peuple palestinien.  Les actes d’Israël ne peuvent avoir d’autre signification.  La persistance du Gouvernement d’Ariel Sharon de suivre cette politique l’a même rendu sourd aux conseils de ses amis les plus proches, de ceux qui lui ont toujours garanti un appui.


Bien au contraire et faisant fi des appels lancés notamment par le Conseil, Israël a continué ses attaques contre une population palestinienne sans défense.  S’agissant du mépris total qu’affiche Israël pour les résolutions du Conseil, il n’est plus besoin de preuves.  Depuis l’adoption de la résolution 1402, Israël a agi de façon constante contre les idées contenues dans cette résolution et celle qui a suivi, en attaquant le Conseil, en induisant en erreur la communauté internationale et en pointant un doigt accusateur sur les Palestiniens et les Etats arabes afin de détourner l’attention de la situation sur le terrain.


Or, les Etats arabes avaient appelé à la vigilance face à la position israélienne qui a toujours essayé de se servir de la vague antiterroriste en utilisant le temps à son profit pour commettre d’autres actes de haine sous des prétextes fallacieux.  Il est consternant que le Conseil et le système des Nations Unies dans son ensemble n’aient pas été mesure de faire cesser les massacres perpétrés par Israël au vu et au su de la communauté internationale.  Devant ce silence “assourdissant et étrange”, Israël s’est vu autoriser à démolir ce que les Nations Unies avaient construit pendant plus de 50 ans pour alléger les souffrances de ceux qui avaient été expulsés par la force israélienne en 1948. 


Israël veut éliminer ces réfugiés et les témoignages du Commissaire général de l’UNRWA abondent dans ce sens.  Il s’agit de crimes contre l’humanité et de crimes de génocide que la communauté internationale doit condamner sans équivoque.  Le Conseil doit réagir à la volonté qui se manifeste dans le monde et assumer sa responsabilité fondamentale de maintien de la paix et de la sécurité internationales.  Les massacres perpétrés par Israël sont inacceptables et le projet de résolution proposé comprend un paragraphe demandant au Secrétaire général d’envoyer sur le terrain une commission d’établissement des faits.  Le projet de résolution est une tentative de plus qui doit être appuyée par tous les membres du Conseil parce qu’il répond aux souhaits de la communauté internationale et illustre le souhait de sauvegarder le prestige, l’unité et le rôle du Conseil de sécurité ainsi que la cohérence des décisions qu’il prend.


Le dernier Sommet de la Ligue des Etats arabes a tracé la carte d’une paix globale et juste fondée sur les résolutions du Conseil et le principe de la “terre contre la paix”.  Ces résolutions demandent le retrait des troupes israéliennes, la fin de l’occupation qui est à l’origine de toutes les tensions dans la région, la création d’un Etat palestinien avec Al-Qods comme capitale, et le retour des réfugiés palestiniens.  Voilà les clefs de la paix.  Rappelant les propositions faites hier par le Secrétaire général, le représentant a lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle contribue à empêcher une catastrophe sur la terre de Palestine et contre son peuple.  Il a donc appuyé l’envoi d’une force multinationale dans les territoires palestiniens occupés. 


M. PETER KOLBY (Norvège) a salué l'engagement du Secrétaire d'Etat américain Colin Powell et ses efforts visant à trouver la paix.  Il a reconnu le droit d'Israël de protéger ses citoyens contre les risques d'attentats terroristes.  Néanmoins, il s'est dit choqué par les dommages infligés par l'armée israélienne dans les territoires occupés, particulièrement à Jénine, et a exprimé son inquiétude quant aux conséquences humanitaires.  Dans ce contexte, il a émis l’espoir que des réponses pourront rapidement être trouvées afin de faire face aux besoins les plus urgents et que la communauté internationale s'engagera à la reconstruction de la Palestine.  Dans le même ordre d'idées, il a apporté son soutien à la mise en place d'un mécanisme d'observateurs, qui permettra plus facilement aux parties d'atteindre leurs objectifs de paix.  S'agissant de la proposition de déploiement d'une force multinationale présentée par le Secrétaire général, il a rappelé que cette solution était tributaire de l'accord des deux parties. 


Le représentant de la Norvège a, par ailleurs, appelé les Israéliens à arrêter toute opération militaire et a exhorté le Président de l'Autorité palestinienne, M. Yasser Arafat, à tout mettre en oeuvre, afin de stopper l'activité des terroristes palestiniens.  En conclusion, il a formé le vœu que de prochaines négociations puissent aboutir à la réalisation de la vision de deux Etats, Israël et Palestine, vivant côte à côte, en toute sécurité, dans des frontières internationalement reconnues. 


M. JOHN NEGROPONTE (Etats-Unis) a fait état de la mission du Secrétaire d’Etat américain dans la région qui a permis de réaliser des progrès, à savoir un engagement d’Israël de se retirer progressivement des territoires palestiniens.  Les forces israéliennes se sont retirées de Jénine et ce sera bientôt le tour de Naplouse.  Le Secrétaire d’Etat a obtenu une déclaration claire des dirigeants palestiniens condamnant les attentats suicides à la bombe, notamment à Netanya et à Jérusalem.  Le Président Bush leur a demandé une nouvelle foi d’agir pour donner suite à cette condamnation.   M. Colin Powell a trouvé un large appui auprès de chaque partie, des Etats arabes et du « Quartet » pour la mise en oeuvre d’une stratégie globale dont les composantes en seraient la sécurité, la fin de la terreur et de la violence pour les deux parties, des négociations accélérées pour aboutir à un règlement  politique, et une assistance économique et humanitaire pour les Palestiniens.  Les progrès réalisés devraient être évalués à l’aune de notre engagement en faveur d’une aide aux parties et de notre détermination à réaliser des progrès en faveur de la paix, notre objectif étant l’application des résolutions 1402 et 1403 et l’obtention d’une solution juste et durable qui repose sur les résolutions 242, 338 et 1397.  Le Secrétaire d’Etat a l’intention de revenir dans la région et le Ministre des affaires étrangères israélien,  M. Shimon Péres, est actuellement à Washington.  


Comme le disait le Secrétaire général hier au Conseil de sécurité « Par trois résolutions récentes, à savoir les résolutions 1397, 1402 et 1403, le Conseil a donné les contours d’une vision et d’un règlement définitif ».  Ces résolutions exigent une cessation immédiate de tout acte de terreur et de destruction et comprennent des mesures politiques et humanitaires.  Le « Quartet » a insisté pour qu’Israël permette un accès entier des services humanitaires au camp de Jénine et nous sommes encouragés par l’entrée des équipes suisse et norvégienne aujourd’hui.  L’ouverture du camp de Jénine devrait être notre priorité humanitaire et une action supplémentaire du Conseil n’est pas le meilleur moyen de parvenir à cet objectif.  Nous pouvons avoir en revanche progresser davantage en travaillant directement avec les parties.  Nous nous sommes par ailleurs engagés à verser 30 millions de dollars supplémentaires en faveur des programmes d’urgence de l’UNRWA.  Le Conseil est efficace lorsque ses actions sont axées sur les domaines de convergence et d’entente.   Lorsque nous nous concentrons sur les domaines de divergence et cherchons à condamner une partie ou l’autre, nous ne faisons qu’encourager l’aggravation du conflit.


M. SERGEY LAVROV (Fédération de Russie) a regretté qu’en dépit des efforts diplomatiques entrepris, la situation ait atteint un paroxysme.  La communauté internationale est frappée par la tragédie que l’on découvre dans le camp de réfugiés de Jénine et la situation dans les lieux saints.  Elle est convaincue que seul le dialogue politique peut mener à la paix et que la première étape doit être la mise en oeuvre de la résolution 1402 du Conseil de sécurité.  Il est indispensable, a poursuivi le représentant, de lever tous les obstacles aux activités humanitaires ainsi que le siège du Président Arafat.  Le représentant a dit apprécier les efforts du Secrétaire général concernant la recherche d’une solution à une situation extrêmement dangereuse.  Il a appuyé la création d’une force multinationale et a souhaité que la question soit débattue plus avant.  Il est important que l’on mette au point des démarches communes avec toutes les parties intéressées. 


Pour sa part, la Fédération de Russie continuera de travailler avec les parties pour débloquer la crise, en collaboration avec les membres du « Quartet » et les pays de la région.  Les dernières résolutions du Conseil, la Déclaration de Madrid et l’Initiative de paix de la Ligue des Etats arabes sont les composantes clés de la mise au point collective d’un règlement global de la situation, a souligné le représentant.  Maintenant, il est important de se concentrer sur l’application de la résolution 1402 pour éviter de faire reculer l’ensemble du processus de paix et d’enflammer la région, a encore dit le représentant.


Reprenant la parole aujourd’hui, l’Observateur de la Palestine a répondu aux propos tenus le même jour par le représentant d’Israël. Il a ainsi dénoncé le fait que le représentant israélien ait estimé que l’utilisation du terme massacre pour décrire la situation humanitaire dans les territoires occupés est particulièrement commode pour la partie palestinienne qui tente de créer un parallèle entre les victimes des attentats suicides.  Aucun peuple, a répondu l’Observateur, ne peut se féliciter d’être massacré par commodité politique.  Il est également incompréhensible, a-t-il ajouté, de justifier l’assassinat de civils et la destruction d’habitations par des considérations militaires. 


Donnant lecture du communiqué publié par le Représentant spécial du Secrétaire général dans la région, l’Observateur a évoqué la question des “équivalents moraux”.  Il y a quelques années, a-t-il rappelé, la Secrétaire d’Etat américaine affirmait qu’il n’y avait pas d’équivalent moral entre les bombes et les bulldozers.  Là déjà, la Palestine avait exprimé son désaccord tout en comprenant la logique.  Or, aujourd’hui certains veulent faire croire qu’il n’y a pas d’équivalence morale entre les pertes humaines et d’autres types de pertes humaines.  Nous condamnons, a dit le représentant, tous les types de pertes humaines mais nous pensons que ce qu’Israël fait est bien pire que ce que fait la partie palestinienne. 


La différence est que ce qui se passe du côté israélien est commis par une armée qui reçoit des instructions de son Gouvernement et qui a commis des violations graves de la quatrième Convention de Genève.  Pour ce qui de la partie palestinienne, il s’agit de groupes qui se livrent à des actes graves, effarants et illégaux en contradiction avec la politique de l’Autorité palestinienne.  Poursuivant, le représentant a jugé déroutant d’entendre les observations du représentant de la Bulgarie qui dit ne pas voir la nécessité d’un nouvelle résolution.  Ce représentant ignore-t-il tout de la non-application des résolutions pertinentes du Conseil ou de la détérioration de la situation humanitaire sur le terrain? s’est demandé l’Observateur en jugeant également étrange que le Représentant bulgare ait donné une impression presque négative des propositions du Secrétaire général. 


La Palestine est étonnée de voir que la délégation bulgare ne démontre pas la sensibilité attendue par la partie palestinienne.  Ceci est d’autant plus étonnant que la Palestine connaît les positions traditionnellement amicales de la Bulgarie.  Elle fera tout pour surmonter cette situation étrange, a souligné l’Observateur. Il a poursuivi en soulignant aussi le caractère impératif d’une nouvelle résolution tout en déclarant comprendre l’hésitation de certains membres du Conseil.  Une résolution traitant de la situation humanitaire sur le terrain, demandant une enquête et dénonçant le fait que les résolutions précédentes n’ont pas été appliquées est de la plus grande nécessité.  Nous acceptons à ce stade de laisser la question de la présence multinationale aux bons soins du Secrétaire général, a conclu l’Observateur en précisant qu’outre le projet de texte du Groupe arabe, d’autres initiatives circulent dont celle du Royaume-Uni.  Le Groupe des Etats arabes est prêt à travailler avec les membres du Conseil pour parvenir à un libellé permettant au Conseil de s’exprimer et de prendre les mesures nécessaires pour répondre à la situation humanitaire et au fait que les deux résolutions précédentes n’ont pas encore été appliquées.


M. AARON JACOB (Israël) a indiqué que les actions israéliennes à Jénine et ailleurs ont été accomplies dans un souci de légitime défense face au terrorisme financé et appuyé par l’Autorité palestinienne et cela après que celle-ci ait disposé de suffisamment de temps pour faire honneur à ses engagements.  Nous cherchons à détruire les infrastructures de la terreur et regrettons les morts.  La responsabilité du terrorisme, qui fait son nid dans les camps de réfugiés, incombe à l’Autorité palestinienne.  La mort d’Israëliens est également un problème humanitaire.  Combien de temps le Conseil, pourra-t-il ignorer les appels à la haine, et la glorification et la légitimation de la terreur et du suicide que lance l’Autorité palestinienne.  Celle-ci a peut-être condamné le terrorisme mais ses actions parlent plus fort que ses mots.  Les Palestiniens eux-même ont des responsabilités mais leur représentant a indiqué lui-même qu’il ne ferait rien pour lutter contre la terreur sans le retrait d’Israël, ce qui une violation de la résolution 1402.  Ces affirmations leur permettent de continuer à faire prévaloir la fiction.  Aujourd’hui c’est M. Sharon qui refuse de faire des concessions.  Apparemment le seul qui ne soit pas un obstacle à la paix est le grand démocrate Yasser Arafat.


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